II y a près de 40 000 ans, le Japon n'est pas encore l'archipel que l'on connaît : reliées au continent, ces terres aux reliefs hostiles et aux conditions climatiques et géologiques capricieuses - une trentaine de volcans sont en activité - accueillent les premiers hommes, une dizaine de milliers tout au plus, venus de Corée, de territoires plus au Sud ou encore de Sibérie. Son immensité longitudinale a des conséquences sur le développement des sociétés et, au cours des temps anciens, plusieurs sphères culturelles coexistent. Dans l'est et le nord-est des chasseurs-cueilleurs se sédentarisent et sont parmi les premiers au monde à élaborer une poterie sophistiquée, qui fait la réputation de la culture Jômon, mais ne s'engagent jamais dans la « révolution néolithique ». À l'inverse, la culture Yayoi au nord-ouest de Kyûshû introduit l'agriculture et la riziculture inondée. Puis apparaissent dans le Yamato les premières traces d'un État, auquel échappent longtemps des sociétés locales périphériques, avant que le Japon en tant qu'État centralisé avec à sa tête un empereur, le tennô, surgisse soudainement dans le dernier tiers du VIIe siècle. L'État des Codes qui se met alors en place représente un moment majeur de l'histoire japonaise : les institutions créées au tournant des VIIe et VIIIe siècles vont perdurer, sous de multiples formes, jusqu'aux années 1870. À partir des résultats produits par l'archéologie japonaise, l'une des plus dynamiques au monde, d'une iconographie méconnue et de cartes inédites, les auteurs retracent une histoire peu conventionnelle du Japon ancien, des origines de l'humanité dans l'archipel jusque vers l'an mille.
Je suis un chien domestique. Ça a l'air chouette comme ça, mais les humains nous mettent une pression d'enfer : Assis ! Debout ! Va chercher ! Donne la papatte ! On se donne un mal de chien pour être un bon toutou ! C'est épuisant... Pour ne pas dire, humiliant ! Alors, un jour, j'en ai eu plein les pattes...
Norbert est un porc-épic. Mireille est un arbre.Ensemble, ils sont heureux. La vie est douce pour ces deux amis inséparables.Mais quand Norbert découvre la présence d'un autre arbre, il panique : et si celui-ci le remplaçait dans le coeur de Mireille ?
« L'agente immobilière m'avait prévenue : parapher la page 3 de mon bail n'allait sûrement pas me plaire. Il y était écrit que je m'engageais à occuper mon nouvel appartement en bon père de famille. Un bon père de famille, c'est un personnage de droit qui représente la norme, le neutre universel autour duquel on structure la société. C'est à ce moment-là que tout s'est connecté : quand on m'a contrainte, par écrit, à faire allégeance à un système qui place la moralité des pères au centre, en niant mon vécu et celui de millions de femmes et d'enfants victimes de leur violence. Car finalement, qui était mon père ? Un héros parti trop tôt ? Un monstre misogyne coupable de violences ? La réalité se situe au-delà de ces stéréotypes. Il n'était ni un monstre ni un héros, c'était un homme statistiquement normal. Un bon père de famille. » Dans cet essai à la première personne où s'entremêlent intime et politique, Rose Lamy montre comment les bons pères de famille, en tant qu'individus et en tant que classe sociale, maintiennent le silence autour des violences intrafamiliales. Avec ce nouveau livre où l'on retrouve la finesse d'analyse qui fait son succès, elle achève de s'imposer comme l'une des voix incontournables du féminisme contemporain.
Rose Lamy est l'autrice de Défaire le discours sexiste dans les médias (Lattès, 2021 ; Points, 2022).
« Ode à la nuance tout autant que dynamite pour la cellule familiale patriarcale, son projet de livre «secoue [s]apropre famille » Libération
Max jouait près d'un étang quand il trouva un os. S'il existait un plus bel os quelque part dans le monde, Max ne l'avait jamais vu. Mais soudain surgit un autre chien, tenant dans sa gueule un os encore plus beau...
Adapté très librement d'une fable d'Esope, Le Chien et son reflet, ce court récit est destiné principalement aux 3-6 ans, sans interdit pour leurs aînés. Avec l'humour et la gentillesse qui caractérisent son travail, Corey Tabor va les entraîner dans une histoire pleine d'empathie et de générosité.
En utilisant le même format innovant qui lui a valu un prestigieux Caldecott Honor en 2022, l'auteur de Vole, vole, Carole ! devrait, avec ce nouvel album, susciter un égal intérêt. Outre l'expressivité intacte de ses dessins, utilisant comme précédemment la mine de plomb, le crayon de couleur et la peinture acrylique, les petits comme les plus grands apprécieront pleinement son sens de la narration et les surprises qu'il ménage.
Après une chaude journée dans la jungle, Brady n'a qu'une envie : se glisser dans son hamac pour faire une bonne sieste. Mais c'est sans compter la bande d'animaux qui s'y sont déjà installés, bien décidés à s'amuser toute la soirée !
Le paresseux aura-t-il enfin un moment de tranquillité ?
Tous les fronts dans un seul livre.
Cet ouvrage est né d'un constat paradoxal. Si nous croulons a priori sous les livres portant sur la Seconde Guerre mondiale, il existe en réalité peu de grandes synthèses sur le sujet - et aucune de l'envergure de celle que propose Olivier Wieviorka.
Fruit de nombreuses années de travail, elle innove d'abord par son approche globale qui la distingue des classiques anglo-américains qui privilégient les seules opérations militaires. Bien entendu, l'historien aborde tous les fronts : l'Europe évidemment, mais aussi l'Asie-Pacifique (si souvent négligée, en particulier la Chine), l'Afrique du Nord ou encore le Moyen-Orient. Il s'intéresse également à l'ensemble des acteurs (Canadiens, Australiens, Indiens...) et couvre tous les domaines : stratégique, comme il se doit, mais aussi idéologique, économique, logistique, diplomatique... - sans oublier l'histoire sociale et mémorielle habituellement traitée en parent pauvre. Enfin, l'auteur renouvelle largement la matière, souvent un peu datée, en intégrant les recherches les plus récentes dans une démonstration aussi rigoureuse sur le fond que limpide dans la forme.
En découle un grand récit, bien écrit et formidablement incarné, qui montre à quel point ce conflit fut véritablement mondial et total. Un ouvrage qui s'attache de concert à raconter, comprendre et expliquer en faisant sienne l'exigence formulée par Albert Camus dans L'Homme révolté : On estimera peut-être qu'une époque qui, en cinquante ans, déracine, asservit ou tue soixante-dix millions d'êtres humains doit seulement, et d'abord, être jugée. Encore faut-il que sa culpabilité soit comprise.
RENDRE LES COUPS Des cités ouvrières aux quartiers populaires, Selim Derkaoui nous entraîne sur le ring à la rencontre de celles et ceux qui pratiquent le noble art.
La révolution est terminée. À la fin du siècle dernier, la formule a fait date. Mais rien n'était plus faux. Il suffit, pour s'en convaincre, de déplacer le regard hors des régions occidentales, à Tunis, Alger, Hong Kong ou Téhéran. Étendre dans l'espace mais aussi dans le temps, bien avant le XVIIIe siècle, l'enquête sur les révolutions, en montrer les dynamiques transnationales, les échos, les reprises, les modèles comme les singularités, telle est l'ambition de cette histoire globale.
Rédigés par des spécialistes du monde entier, ses chapitres explorent la richesse de l'histoire révolutionnaire, mettent en lumière des révolutions moins connues et arpentent des géographies inédites traversant tous les continents. La Révolution française, les révolutions atlantiques et le Printemps des peuples côtoient les révoltes anticoloniales indiennes, les mouvements populaires de Corée ou du Japon et les grands soulèvements latino-américains ; les Révolutions russe et chinoise ne font pas oublier les révolutions d'indépendance, notamment africaines, ni les rébellions multiples qui émaillent un monde en perpétuelle effervescence.
Affranchie de ses bornes classiques, l'archive révolutionnaire livre des interrogations neuves et des recherches fructueuses. Le rôle de la spiritualité et de la religion, des empires et des nationalismes, de l'économie et de l'État, de l'environnement et du climat, est ainsi exposé à des lumières plus vives, tout comme les protagonistes, notamment les femmes, la paysannerie, le monde ouvrier... Et dès lors, comment passe-t-on à l'acte ? Comment vivent, dans l'extraordinaire des jours de soulèvement, celles et ceux qui y participent ?
Au terme du parcours, les jugements péremptoires et polarisés sur les vertus et les vices de la révolution ressortent fragilisés ; le bilan des révolutions acquiert des contours plus nets - et leur avenir même peut être mieux apprécié.
Et si les sociétés humaines étaient structurées par quelques grandes propriétés de l'espèce et gouvernées par des lois générales ? Et si leurs trajectoires historiques pouvaient mieux se comprendre en les réinscrivant dans une longue histoire évolutive ?
En comparant les sociétés humaines à d'autres sociétés animales et en dégageant les propriétés centrales de l'espèce, parmi lesquelles figurent en bonne place la longue et totale dépendance de l'enfant humain à l'égard des adultes et la partition sexuée, ce sont quelques grandes énigmes anthropologiques qui se résolvent. Pourquoi les sociétés humaines, à la différence des sociétés animales non humaines, ont-elles une histoire et une capacité d'accumulation culturelle ? Pourquoi la division du travail, les faits de domination, et notamment ceux de domination masculine, ou les phénomènes magico-religieux se manifestent-ils dans toutes les sociétés humaines connues ? Pourquoi l'ethnocentrisme est-il si universel et pourquoi des conflits opposent-ils régulièrement des groupes qui s'excluent mutuellement ? C'est à ces questions cruciales que cherche à répondre Bernard Lahire en formulant, pour les sciences sociales, un paradigme unificateur fondé sur une synthèse des connaissances essentielles relatives à la vie sociale humaine et non humaine accumulées dans des domaines du savoir aussi différents que la biologie évolutive, l'éthologie et l'écologie comportementale, la paléoanthropologie, la préhistoire, l'anthropologie, l'histoire et la sociologie.
Le pari de ce livre est que seul cet effort d'intégration permet de comprendre la trajectoire des sociétés humaines par-delà leur diversité et d'augmenter la maîtrise qu'elles peuvent avoir de leur destin incertain.
Changer de regard sur la jeunesse. Les jeunes seraient « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes ». J'ai entendu mille fois ces accusations à l'égard de la jeunesse : dans des dîners de famille, à la volée chez un commerçant ou portées par des éditorialistes remontés à la télévision. Ces jugements négatifs sont non seulement infondés, mais aussi délétères pour toute la société. Entre le chômage, la dégradation de la situation économique, la pandémie et l'urgence écologique, les jeunes doivent composer avec des paramètres inédits. De plus, les défauts qu'on leur prête sont souvent le symptôme d'une profonde incompréhension - d'un désintérêt ? - pour leurs préoccupations et leurs pratiques.
La biographie événement qui a inspiré le film Oppenheimer de Christopher Nolan Le génie est parfois une malédiction. Robert Oppenheimer fut l'un des plus grands physiciens de son temps. Peu d'hommes pouvaient rivaliser avec son intelligence exceptionnelle et sa fantastique intuition scientifique. Ce talent hors norme l'a mené vers l'invention ultime, capable d'éradiquer la planète : la bombe atomique. Que penser d'un don qui conduit à la destruction universelle ? D'une soif de connaissance dont l'aboutissement est l'extinction de la vie elle-même ? Aucun homme n'a été confronté si directement à un tel dilemme.
Avec cette biographie, sacrée par le prix Pulitzer, Kai Bird et Martin J. Sherwin sondent la vie du père de la bombe atomique. Ils en explorent toutes les facettes, intimes et professionnelles, pour décrire un destin unique qui, à lui seul, résume toute l'histoire du xxe siècle : la folie de la guerre et la paranoïa du maccarthysme, la soif inextinguible de progrès et la course vers l'abîme.
Ce livre n'est en rien un ouvrage de spécialiste. Il s'adresse à tous et mêle la précision historique à la finesse psychologique, la qualité de l'enquête au rythme d'un grand roman.
Le portrait captivant de l'une des figures les plus essentielles et paradoxales de notre histoire contemporaine. -; Christopher Nolan
Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j'avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.
- Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m'expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t'en constituer toute une réserve avant que la neige n'immobilise ton camion. J Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important, je me lançai :
- Heu... C'est quoi, une corde de bois ?
Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s'apprête à vivre seul au coeur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages.
Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au coeur de la forêt. Quand la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours présentes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l'inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, remplie d'inépuisables richesses.
Véritable choc littéraire aux États-Unis, best-seller mondial, un roman d'apprentissage sensuel et puissant.
«Ce livre est a` la fois une danse, un chant et un e´clat de lune, mais par-dessus tout, l'histoire qu'il raconte est, et restera a` jamais, celle de la Petite Indienne.» La Petite Indienne, c'est Betty Carpenter, ne´e dans une baignoire, sixie`me de huit enfants. Sa famille vit en marge de la socie´te´ car, si sa me`re est blanche, son pe`re est cherokee. Lorsque les Carpenter s'installent dans la petite ville de Breathed, apre`s des anne´es d'errance, le paysage luxuriant de l'Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses fre`res et soeurs, Betty grandit berce´e par la magie imme´moriale des histoires de son pe`re. Mais les plus noirs secrets de la famille se de´voilent peu a` peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l'e´criture : elle confie sa douleur a` des pages qu'elle enfouit sous terre au fil des anne´es. Pour qu'un jour, toutes ces histoires n'en forment plus qu'une, qu'elle pourra enfin re´ve´ler.
Betty raconte les myste`res de l'enfance et la perte de l'innocence. A` travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir re´parateur des mots et donne naissance a` une he´roi¨ne universelle.
Pour chasser l'ennui, Raton-laveur décide de faire un gâteau aux pommes. Ah zut ! Il n'y a plus d'oeufs ! Alors il part en chercher chez son ami Renard... qui a besoin d'une échelle pour réparer la gouttière. Blaireau en a une, mais lui aussi a besoin d'aide pour finir ses mots fléchés... Alors, ils partent à la recherche d'Ours, et rencontrent Corbeau en chemin. Ils se promènent dans les prés, grignotent des mûres, avant de trouver Ours en train de pêcher.
Chaque déplacement devient l'occasion de partager un moment agréable entre amis, et une journée douce s'écoule, faite de balades, de plongeon à la rivière... une journée extraordinaire en somme !
II est des jours où rien ne semble pouvoir chasser une humeur chagrine. Un beau matin, tel est donc l'état d'esprit de Raton laveur qui ne parvient pas même à lire, lui qui aime tant la lecture. II trottine jusque chez Renarde. Tous deux vont chez Blaireau, lequel est dans un bon jour et les entraîne chez Ours. Et c'est ainsi que la journée morose se change en une inoubliable partie de campagne entre amis. [Cet album a] un charme fou. Anne Crignon - L'Obs
Une musique libre et joyeuse s'élève des pages de ce premier roman : celle d'un choeur de femmes saluant la venue au monde de la petite Ève, enfant née d'un désir d'amour inouï.
Stéphanie est cheffe de cuisine, elle voulait être mère, mais pas d'une vie de couple. Elle est allée en Espagne bénéficier d'une procréation médicalement assistée, alors impossible en France. Greg, l'ami de toujours, a accepté de devenir le « père intime » d'Ève. Dans à peine deux semaines, aura lieu la fête en blanc organisée pour célébrer la naissance de leur famille atypique, au grand dam de la matriarche aigrie et vénéneuse qui trône au-dessus de ces femmes.
À l'approche des réjouissances, chacune d'elles est conduite interroger son existence et la place que son corps y tient. Toutes, soeurs, nièces, amies de Stéphanie, témoignent de leur quotidien, à commencer par Ève elle-même, à qui l'autrice prête des pensées d'une facétieuse ironie face à l'attendrissement général dont elle est l'objet. Comme dans la vie, combats féministes, tourments intimes et préparatifs de la fête s'entremêlent.
Camille Froidevaux-Metterie dépeint avec une grande finesse cette constellation féminine, tout en construisant un roman dont les rebondissements bouleversent : rien ne se passera comme l'imaginent encore Stéphanie et Jamila, la nounou d'Ève, s'activant la veille du festin tant attendu.
Tour à tour mordante et tendre, l'écriture, dans sa fluidité et ses nuances, révèle un véritable tempérament d'écrivaine.
Réunie autour de l’arrivée d’Ève, enfant désirée et attendue, elles nous partagent leur vie et les événements qui les touchent personnellement. La philosophe Camille Froidevaux-Metterie signe ici un premier roman très doux, marqué par les thématiques faisant écho à son œuvre.
Rendez-vous le vendredi 9 juin à 17h pour une rencontre autour de son livre, sur inscription.
Le livre d'un pédiatre pour gérer les petites urgences du quotidien et éviter la panique !
Ludique et rassurant. Avec cette nouvelle édition, vous pourrez soulager les petits maux de votre enfant et trouver réponse à vos questions de santé !
Dans le guide, vous retrouverez des fiches pour apprendre à déterminer s'il faut aller aux urgences ou non. Des fiches rédigées avec humour pour vous aider à déterminer s'il s'agit d'une véritable réaction allergique, d'un début de gastro, d'un poignet cassé... Pour ne pas vous précipiter à 3 heures du mat' pour une simple poussée dentaire, ou une réaction fiévreuse à un virus.
Au cours d'une longue histoire - des temps archaïques où les premiers hommes s'y installèrent à la découverte du continent par les Européens -, les peuples indigènes d'Amérique latine ont formé des bandes de chasseurs-cueilleurs, sont devenus agriculteurs, se sont organisés en chefferies, ont bâti des cités puissantes, des empires, ont édifié une architecture monumentale sur une aire immense, de la Mésoamérique aux confins de la Terre de Feu. Malgré des reliefs et des climats parfois hostiles, des civilisations complexes virent le jour : Olmèques, Mayas et Aztèques en Mésoamérique, Incas dans les Andes et des dizaines d'autres aux langues, croyances et organisations particulières.
Malgré des avancées scientifiques considérables, des pans entiers de cette histoire fascinante demeurent pour l'heure méconnus, et c'est à les éclairer que s'attache Carmen Bernand dans cet ouvrage. À l'appui de l'archéologie, dans toutes ses composantes, de la botanique à la géologie, de l'ethnographie et de sources essentiellement précolombiennes, ainsi que d'une iconographie originale et de cartes inédites, ce sont plus de 30 000 ans d'une histoire de l'Amérique latine qui sont ici retracés.
Es gladiateurs se battaient pour la gloire. Les coupeurs de glace découpaient des blocs de lacs gelés. Aux États-Unis, des calculatrices humaines calculaient à la main les trajectoires des navettes spatiales. Si tous ces métiers ont réellement existé, aujourd'hui, ils ont en grande majorité été oubliés. À quoi servaient-ils ? Que nous racontent-ils de la vie des hommes et des femmes de leur époque ? Pourquoi ont-ils disparus ?
Ce documentaire insolite embarque ses lecteurs et lectrices pour un voyage étonnant sur six continents, de l'Antiquité à l'ère moderne. Vous y rencontrerez entre autres quelques porteurs de toilettes ambulantes, de valeureux cavaliers postaux du Pony Express et des renifleurs de café.
Des illustrations en grand format viennent enrichir le texte pour le plaisir des petits et grands.
... Les ramasseurs et ramasseuses de sangsues !
Un livre documentaire passionnant et original qui nous fait voyager dans l'histoire en nous proposant de découvrir plus de 80 métiers disparus : moucheurs de chandelles, rameuse de Stockholm, souffre-douleurs et autres professions insoupçonnables n'auront plus aucun secret pour vous.
À partir de 9 ans.
Nos prisons rend compte, à travers un montage de textes et d'images, du travail mené durant trois ans par Maxence Rifflet avec des détenus. Il est ponctué de « documents » anonymes et d'oeuvres artistiques concernant les prisons, rassemblés au fil de cette recherche.
Au départ du projet, il y avait une question : comment photographier dans un espace de surveillance sans le redoubler, comment cadrer sans enfermer ? La première réponse a été de ne pas s'intéresser à l'enfermement en général, mais à des lieux particuliers : photographier des prisons, plutôt que la prison.
Les cinq premières, où Maxence Rifflet a mené ces ateliers, évoquent une longue histoire architecturale : de la petite maison d'arrêt de Cherbourg datant de 1827 à la maison centrale « ultra-sécurisée » de Condé-sur-Sarthe inaugurée en 2013, en passant par les prisons de Caen, Rouen et Val-de-Reuil dont la construction s'étend sur un siècle et demi. Conçu après Mai-81, la centre de détention expérimental de Mauzac en Dordogne se compose de bâtiments autonomes entre lesquels on peut circuler. À l'inverse, la maison d'arrêt de Villepinte, en région parisienne, illustre les restrictions spatiales induites par une surpopulation permanente.
Néanmoins, l'architecture carcérale n'est pas uniquement le sujet de ce travail ; elle est aussi le lieu où il s'est élaboré : il s'agissait de photographier non seulement des prisons, mais en prison, sans nier les contraintes que cela suppose et en collaboration avec les détenus.
Aussi, Nos prisons constitue d'abord le récit d'une expérience subjective, quoiqu'indissociable des photographies réalisées en commun. Maxence Rifflet raconte les lieux et les usages qu'il découvre, ses échanges avec les prisonniers, les relations avec l'administration, ou encore ses rencontres avec Robert Badinter, initiateur de la prison de Mauzac, avec Christian Demonchy qui en fut l'architecte avant de construire celle de Villepinte.
Le titre, dans sa simplicité, expose une dualité : nos prisons, car elles sont partie intégrante de la société où nous vivons, que nous en sommes responsables ; mais nôtres aussi, parce qu'elles semblent procéder d'une logique fatale et s'imposer à nous. En donnant une vision inédite des prisons en France aujourd'hui, ce livre engage à s'affranchir des représentations abstraites qui nous empêchent d'en imaginer même la transformation.
À quoi servent les prisons ?
Jamais on n'a incarcéré autant de personnes qu'aujourd'hui. Dans son dernier essai, Punir et comprendre, Michelle Perrot évoque cette question d'actualité, à laquelle elle s'intéresse depuis les années 1970. Dans ce livre d'entretiens avec Frédéric Chauvaud, elle revient en particulier sur ses collaborations avec Michel Foucault et Robert Badinter. Elle échangera avec le photographe Maxence Rifflet, qui a réalisé durant trois ans un travail avec des détenus de sept prisons françaises, dont celle de Caen, et Elvire Emptaz, autrice d'une remarquable enquête sur la sortie de prison de quatorze femmes.
Retail apocalypse. Cette expression désigne la vague de fermetures d'un grand nombre de magasins aux États-Unis depuis une dizaine d'années. En France, le mouvement n'a pas la même ampleur mais l'essor du e-commerce concurrence les ventes «physiques» et contribue à faire progresser la vacance commerciale en centre-ville et dans certaines galeries marchandes. Pour autant, l'avenir des marchés, des boutiques, des centres commerciaux, des friperies, des brocantes, des grands magasins ou des librairies n'est pas scellé. En dépit de la digitalisation des courses, de la remise en cause de la distribution de masse et de l'apparition de nouvelles normes de consommation, le magasin demeure un lieu d'approvisionnement central. Il est également un lieu social et assume d'autres fonctions capables de garantir son existence. À travers une vingtaine de chapitres exposant les résultats d'enquêtes sociologiques, cet ouvrage propose une contribution originale au débat en mettant en évidence les fonctions symboliques et l'utilité sociale du magasin. Que fait-il à l'individu ? Que vient y chercher celui-ci que les plateformes ne peuvent lui assurer ? Ni complainte du progrès, ni tract poujadiste de défense des petits commerçants, cet ouvrage examine les raisons qui poussent chaque individu à consacrer en moyenne deux heures quarante par semaine aux achats hors de son domicile.
« Ne suis-je pas une femme?? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, lança en 1851 lors d'un discours célèbre, interpellant féministes et abolitionnistes sur les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Héritière de ce geste, bell hooks décrit dans ce livre paru en 1981 aux États-Unis les processus de marginalisation des femmes noires. Elle livre une critique sans concession des féminismes blancs, des mouvements noirs de libération, et de leur difficulté à prendre en compte les oppressions croisées.
Un livre majeur du « Black Feminism », un outil nécessaire pour tou·te·s à l'heure où, en France, une nouvelle génération d'Afroféministes prend la parole.
À l'heure de l'urgence climatique, les ultra-riches ont mauvaise presse. Des trajets Paris-Londres en jets privés de Bernard Arnault au tourisme spatial de Jeff Bezos, les modes de vie carbonifères des élites économiques sont de plus en plus pointés du doigt. Les actions symboliques, les rapports et les articles de presse se multiplient pour dénoncer leur escapisme. À l'image de ces milliardaires qui, en pleine crise Covid, envoyaient des selfies depuis leurs ranchs en Patagonie ou leurs îles privées aux Caraïbes, les ultra-riches sont accusés de fuir leurs responsabilités.
Or, loin d'être des observateurs passifs et détachés ou des preppers haut de gamme, les élites économiques sont des acteurs clés du débat climatique international. Elles sont les promoteurs acharnés du capitalisme vert, un projet politique taillé sur mesure et qui garantit leurs intérêts de classe dans un monde en surchauffe.
Ce livre est le premier à en exposer non pas uniquement les mots d'ordre (qui sont déjà assez connus), mais les ressorts, et en particulier les réseaux d'acteurs (ONG, fondations, think-tanks, cabinets de conseil et autres lobbyistes) qui, au cours des vingt dernières années, ont imposé le capitalisme vert - et les élites qui le soutiennent - comme unique issue réaliste face à la crise climatique en cours.