Pitt Ocha est un personnage inventé par les Ogres de Barback, avec la publication, dès 2003, de leur premier disque à destination du jeune public.
Enfant de la balle, Pitt Ocha a ce don merveilleux de jongler avec les sons. Sous son chapiteau, il les lance, les dompte, en fait des musiques, des chansons. Éternel voyageur, il balade, au fil des contes, les auditrices et auditeurs au sein de différentes cultures, les fait voyager au coeur d'une diversité musicale riche et rafraichissante, leur présentant chants, langues ou instruments de multiples horizons. Symbole de l'ouverture à l'Autre et au monde, il véhicule, sans en faire un étendard, les vertus de tolérance, de fraternité et de partage.
Ce 4ème opus compte 16 chansons et presque autant d'invités [Charlélie Couture, Francis Cabrel, Aldebert, Juliette, Eskelina, Maria Mazzotta, Orquesta Silbando, Ma Petite, René et Oriane Lacaille...]. Toujours dans cet esprit d'ouverture au monde et aux autres cultures, il propose une forme de balade musicale qui oscille entre chanson française, folk et musiques du monde. À l'exception d'une reprise d'Anne Sylvestre, l'ensemble des compositions est signé des Ogres.
Il s'achève par un conte, interprété par Ariane Ascaride et Thomas VDB, et ponctué d'interventions musicales, qui incite à s'interroger sur les notions de différence et de tolérance. Naviguant entre humour, réflexion et émotion, l'ensemble de cet album - chansons comme conte - s'adresse à des enfants de différents âges, proposant comme à l'habitude plusieurs niveaux de lecture.
Interprètes : Les Ogres de Barback, Charlélie Couture, Francis Cabrel, Aldebert, Juliette, Eskelina, Maria Mazzotta, Orquesta Silbando, Rwan, Ma Petite, René et Oriane Lacaille, les ogrillons...
Dans l'histoire du jazz, il a une place unique. C'est un génie, et un musicien inclassable qui dépasse le genre où il s'est illustré. C'est aussi un personnage énigmatique dont on n'a jamais fini de faire le tour...
Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard « Around Midnight », est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux.
Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leila Olivesi, Lewis Porter, Philippe Baudoin), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Thomas Vinau, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolano, Nimrod, Eric Sarner, Marcuse Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (Enki Bilal, José Muñoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Jacques Ferrandez, Serge Bloch, Jochen Gerner, Charles Berberian, Christophe Chapouté, Albin de la Simone...), peintres (Victor Brauner, Willem de Kooning, Miquel Barceló, Ben Vautier, Ernest Pignon-Ernest, Charlélie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood).
Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Écritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.
Musicien, compositeur mais aussi dissident politique, Fela Kuti (1938-1997) est surtout l'inventeur d'un style : l'afrobeat. Des clubs nigérians aux scènes européennes, Fela a fait de sa musique une arme pour dénoncer la corruption et les mentalités néocoloniales. À partir d'archives et de photographies inédites, portées par les regards d'une vingtaine d'auteurs et autrices du Nigeria et d'ailleurs, ce livre rend un hommage magistral au « Black President », dont l'héritage est omniprésent à travers le monde.
"Tu sais, en fait, il n'y a rien à dire", me répète Anne Sylvestre, tout en farfouillant dans des piles de papiers, des boîtes. Elle cherche des documents, de la littérature, des photos, afin de retracer un parcours qui n'a jamais fait l'objet d'éléments de langage, ni de broderies à forte rentabilité médiatique.
Figure majeure, et discrète, de la chanson française, Anne Sylvestre fustigeait avec drôlerie un monde peuplé « d'étagères qui se prennent pour des gens / Tout bien rangé dans la tête ». Alors que sa préférence à elle allait à « ceux qui doutent », « ceux qui paniquent ».
Fille d'un collaborationniste notoire, Anne Sylvestre avait la guerre, les drapeaux et les discours populistes en horreur. Un brin râleuse, elle avait cependant beaucoup d'humour. Pour les enfants, elle avait écrit les Fabulettes pour « éviter la casse », due à une société prompte à nier la différence.
Jugée « révoltée compatible » par Anne Sylvestre, Véronique Mortaigne a pu saisir en toute complicité les fêlures, et les forces, de cette résiliente à l'oeil toujours malicieux. À travers un récit en jeux de miroirs et une relecture commune de chansons « où tout est dit », Véronique Mortaigne tisse les fils d'une histoire très personnelle, du renouveau féministe au Bataclan.
- Le saxophoniste John Coltrane est l'un des musiciens majeurs de la musique noire-américaine. En douze ans seulement, entre 1955 et 1967, il aura traversé le jazz, le bebop, le hard bop et le free jazz. Il s'est imposé comme une figure majeure du jazz de l'après Charlie Parker.
- Franck Médioni analyse ici ses rencontres avec Miles Davis ou Thelonious Monk et ses albums les plus importants dont Giant Steps, My Favorite Things, A Love Supreme. Il inscrit John Coltrane dans son époque, dans l'histoire du jazz, et questionne son message, son héritage.
- Cette biographie comprend des entretiens inédits avec Alice Coltrane, Ravi Coltrane, Archie Shepp, Dave Liebman, Jean-Louis Chautemps, Daniel Humair, Thomas de Pourquery, Émile Parisien, Jacques Schwartz-Bart, Dominique Cravic, Pascal Dusapin, Alain Gerber, Yves Buin et Marie Darrieussecq.
"Il n'y a pas de femmes compositrices !" proclamait en 1920 un maestro britannique. Et Hildegarde de Bingen au Moyen Age ou Maddalena Casulana à la Renaissance ? Et Nannerl Mozart, Fanny Mendelssohn, Clara Schumann ou encore Björk ? Autant d'artistes venues peupler ce livre, aux côtés d'interprètes telles que Martha Argerich, Jacqueline du Pré et Maria Callas, ainsi que de grandes pédagogues comme Nadia Boulanger. Mieux, c'est une jeune musicienne italienne qui manie ici la plume aussi talentueusement que sa baguette de cheffe d'orchestre pour brosser ces seize portraits de consoeurs ayant dû batailler dans un univers masculin, et pour nous fredonner à travers elles une petite histoire de la musique accessible à toutes les oreilles, par-delà les préjugés et les barrières de genre.
Truffaut disait : « Le cinéma, c'est de l'art de faire faire de jolies choses à de jolies femmes. » Cette véritable encyclopédie du 7e art entrelace ainsi joyeusement les films et les actrices françaises des années 50 à nos jours. Dans des pages pleines de vie, Jean-Michel Parker décrit le parcours de 30 comédiennes merveilleuses et inoubliables, comme Romy Schneider, Annie Girardot, Simone Signoret, Brigitte Bardot. Il s'entretient aussi avec Anouk Aimée, Françoise Fabian, Brigitte Fossey, dans des pages d'une sincérité désarmante, qui dévoile les coulisses, les amitiés cachées et les guerres secrètes d'un certain cinéma français qui peut-être, a disparu à jamais. Écrivain, cinéphile, conteur intarissable du 7e art, et complice de toujours de Dominique Besnehard, Jean-Michel Parker réalise ici un tour de force en faisant revivre sous nos yeux l'une des plus riches époques du cinéma français.
Dans le sillage du manga dont les ventes explosent, l'animation japonaise a le vent en poupe.La batterie d'épisodes de Dragon Ball, Naruto ou One Piece agrège des millions de fans, pour qui chaque nouvelle déclinaison - films, specials, spin-off - est attendue avec ferveur. Ces héros arpentent des univers foisonnants, où l'aventure échevelée se double de rites initiatiques. Toutefois, le rayonnement de la japanimation n'a pas jailli comme par magie. Il a fallu que s'installent des canons mal connus des spectateurs. Akira, l'oeuvre culte de Katsuhiro Ôtomo, n'a pas spontanément infusé l'imaginaire occidental. De même pour les chefs-d'oeuvre du studio Ghibli. Si Hayao Miyazaki s'est imposé comme le sensei de l'animation depuis Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro, il a aussi ouvert la voie à de nouveaux talents. Preuve en est le carton de Your Name de Makoto Shinkai. Transgénérationnel, phénomène de société, l'anime radiographie la comédie humaine, du cauchemar apocalyptique aux fables peuplées d'esprits fantastiques, des dystopies futuristes aux bluettes sentimentales, des métamorphoses du Japon à la poésie d'une nature millénaire.Bienvenue dans des mondes imaginaires qui ont bouleversé le dessin animé et - osons le dire - le cinéma tout entier.
Ce texte d'hommage à Bertrand Tavernier est une magnifique ode à l'amitié entre deux hommes de générations différentes qui se reconnaissent dès leur première rencontre à l'Institut Lumière (que Tavernier présida de sa création en 1982 à sa mort en 2021) puis se tiendront la main jusqu'au bout, le cadet ne cessant d'admirer l'aîné comme un père, puis un grand frère.
Réalisateur, scénariste, producteur, cinéphile passionné, écrivain, d'une curiosité insatiable, fou de jazz et de littérature, acharné d'Amérique tout en restant fidèle à ses racines lyonnaises, d'une liberté de goût et d'allure sans pareille, d'un engagement sans concessions, Tavernier est un ogre.
Il a fait ses débuts comme assistant de Jean-Pierre Melville. Attaché de presse à plein temps de Stanley Kubrick, il lui envoie ce télégramme de démission : « En tant que cinéaste vous êtes un génie, mais un crétin dans le travail ». Autant dire que sa forte personnalité ne le prédisposait pas aux petits accommodements...
Rien ne sert d'égrener ici la liste de ses très nombreux films, documentaires, livres, qui lui valurent couronnes et lauriers dans le monde entier.
Car ce qui fait le coeur de ce livre est autre chose : restituer la mécanique intime d'un être de passion, se placer au plus près de lui, dans les coulisses, comme on filmerait le hors-champ de sa vie et de son image publiques ; montrer la place qui lui revient dans le paysage du cinéma français et dans la redécouverte du cinéma mondial ; analyser à travers lui la source des querelles esthétiques qui continuent de déchirer les grandes traditions de la critique cinématographique en France.
Anecdotes, portraits, scènes vécues, voyages en commun aux Etats-Unis et ailleurs : cet exercice d'admiration, ce « tombeau », cette biographie intime mêlée d'autobiographie, finissent par dessiner une vaste fresque collective, tant la fascination pour un être particulier à ce point avide du monde rejoint ici l'universel.
Les Mémoires de Lotte Eisner nous replongent dans l'Allemagne d'avant-guerre, à travers la vie quotidienne d'une famille de la grande bourgeoisie juive. Première femme critique de cinéma au Film-Kurier, L. Eisner est témoin de la richesse de la vie culturelle berlinoise (Bertolt Brecht, Max Reinhardt, Valeska Gert, Fritz Lang, Pabst...). Elle fuit l'Allemagne nazie en 1933 et trouve d'abord refuge en France où elle rencontre Henri Langlois et Georges Franju. Internée en 1939 par le gouvernement français au camp de Gurs, elle s'en évade. Durant l'Occupation, Langlois la cache dans un château où elle archive des bobines sauvées in extremis des mains de l'ennemi. Devenue, après-guerre, le numéro deux de la Cinémathèque française, elle parcourt le globe à la recherche des trésors du cinéma (films, décors, accessoires, etc.) et constitue, avec le Musée du cinéma, l'une des plus belles collections au monde. Les Mémoires de Lotte Eisner ont été recueillis par Martje Grohmann, ex-épouse de Werner Herzog, et sont préfacés par le cinéaste qui, dans Le Chemin des glaces, a fait le récit de sa longue marche pour la survie de La Eisnerin. Peinture d'une époque tourmentée, cet ouvrage raconte aussi la constitution d'une mémoire mondiale du cinéma. Les acteurs principaux du septième art y sont convoqués, Lang et Langlois bien sûr, mais aussi Louise Brooks, John Ford, François Truffaut, André Gide, Alfred Hitchcock, André Breton, Marlene Dietrich, Erich von Stroheim ou encore Eisenstein.
Gabriel Byrne a grandi dans une famille modeste des faubourgs de Dublin, où il est né en 1950, l'aîné de six enfants : son père était tonnelier chez Guinness, sa mère infirmière. Enfant introverti, il a tôt trouvé refuge dans l'imaginaire, au milieu des collines qui entouraient alors la maison familiale, ou dans les salles de cinéma où l'emmenait sa grand-mère. À onze ans, il répond à l'appel de la prêtrise, se voyant déjà missionnaire.
Mais il déchante vite, notamment quand il apprend que l'équipe de foot de Birmingham, ville la plus proche du séminaire où il va tout de même passer quatre années de sa jeune vie, a été reléguée en deuxième division? Renvoyé pour rébellion, il se retrouve, à quinze ans, dans sa ville natale, y collectionne les petits boulots, et les échecs : « Je me sentais un raté, comme plombier et comme prêtre », écrit-il. Sa passion pour le cinéma et le théâtre, où il passe l'essentiel de son temps libre, l'encourage à surmonter sa timidité et à s'engager dans une troupe d'amateurs, décision qui change sa vie.
Grâce au feuilleton Les Riordan, que le pays entier regardait toutes affaires cessantes sur l'unique chaîne de télévision, il devient vite une célébrité. Et John Boorman, qui l'a vu sur les planches à Dublin, lui propose bientôt un rôle dans Excalibur. Pourtant, son livre n'a rien de ces mémoires de star où s'enchaînent les anecdotes avantageuses.
Bien au contraire : construisant son récit de manière non linéaire, Gabriel Byrne revient sans cesse à l'enfant qu'il a été, à son attachement pour sa famille, à l'évocation des figures excentriques qu'il côtoyait dans son quartier, avouant qu'elles ont été les premières à lui donner l'amour de la scène. Et quand, dans le récit, surviennent les faits marquants de sa vie de comédien, c'est avec un humour discret mais constant qu'il les évoque :
Sa leçon d'équitation à Hyde Park, avec une Américaine jurant comme un charretier, qui se révélera être Ava Gardner ; sa cuite mémorable avec Richard Burton sur un balcon du palais Gritti à Venise, alors qu'il venait d'être défiguré lors d'un incident sur le tournage d'une série consacrée à Wagner. Il y jouait un petit rôle : « j'allais travailler avec quelques-unes des plus grandes stars du monde : Burton, Richardson, Olivier, Gielgud et Redgrave. Ou, du moins, j'allais pouvoir les regarder travailler. J'avais dix lignes à dire dans six pays différents. » Mal à l'aise avec la notoriété, au point de s'enfuir de Cannes, en 1995, au moment où tous les objectifs sont braqués sur lui lors de la projection d'Usual Suspects, Gabriel Byrne ne cache rien non plus, malgré une profonde pudeur, de ses dérives, de ses angoisses ni de son addiction à l'alcool.
Remarquable par la qualité de sa prose et la fluidité de sa construction, ce livre poignant, où l'autodérision le dispute à une véritable force poétique, est une magnifique confession sur l'ambivalence de la gloire, en même temps qu'un très bel hommage aux êtres et aux paysages familiers à qui l'on doit tout.
Dédiée à la nature, à l'aventure et à l'exploration, Reliefs invite des chercheurs, géographes, philosophes, biologistes, artistes ou historiens à nous raconter les mondes d'hier et de demain. Face à la crise écologique, chaque numéro propose une réflexion pluridisciplinaire sur nos relations à la Terre et aux autres êtres vivants.
"Dans ce dernier numéro de l'année, La Déferlante prend pour thème JOUER. Dès la petite enfance, les rayons jouets des magasins distinguent jeux de filles et jeux de garçons. Des stéréotypes qui perdurent bien au-delà des cours de recréation, notamment dans l'industrie du jeu vidéo. Comment rebattre les cartes ?
Également au sommaire : une rencontre percutante entre l'écrivaine Virginie Despentes et l'ex candidat du NPA à la présidentielle Philippe Poutou ; un portrait de la bédéiste états-unienne Alison Bechdel, figure majeure de l'autofiction dessinée ; un grand débat sur les liens entre politique, mémoire et création artistique : « Que faire des oeuvres problématiques ? ». Et toujours des chroniques, des papiers Histoire, le strip de Lisa Mandel..."
Maya Angelou (1928-2014) a été reconnu, de son vivant, comme l'une des grandes voix américaines du XXe siècle. Tour à tour chanteuse, danseuse, actrice, militante des droits civiques, poète, écrivaine, enseignante et réalisatrice, elle n'a cessé de se battre pour sa liberté de femme africaine-américaine, contre les stéréotypes de genre et les préjugés raciaux.
Femme phénoménale, son poème fétiche, est un manifeste pour une féminité décomplexée, une ode à la joie de vivre, la revanche souriante d'une petite-fille d'esclave. La grande Maya Angelou l'entonnait à chaque apparition publique, avec l'humour et la détermination qui la caractérisaient.
Première femme noire diplômée des beaux-arts aux États-Unis, en 1940, Elizabeth Catlett (1915-2012) était, elle aussi, une pionnière. Quand Maya Angelou fit sa connaissance à Mexico, elle la qualifia de « reine des arts » : toutes deux partageaient le même engagement envers leur communauté et souhaitaient lui offrir des modèles féminins empreints de force et de générosité.
Ce poème-objet bilingue, création de Vahram Muratyan, rassemble les oeuvres de Maya Angelou, Femme phénoménale (traduction de Santiago Artozqui), et d'Elizabeth Catlett, There Is a Woman in Every Color. Dans le climat que l'on observe aujourd'hui aux États-Unis, il résonne comme un mot d'ordre pour la défense des droits des femmes.
Après Liberté, j'écris ton nom de Paul Eluard et Fernand Léger, puis Dentelle d'éternité de Jean Cocteau, les Éditions Seghers perpétuent la tradition du poème-objet.
Conseils d'amie, secrets de fabrication, souvenirs de voyages ou de chers disparus, la poésie de Barbara Kingsolver nous parle droit au coeur. D'une énergie et d'une vitalité éclatantes, elle est sculptée dans la matière même de la vie et des rencontres. La voix de la grande romancière américaine s'y révèle en toute liberté, généreuse et intime, honnête et parfois fracassante. C'est celle d'une femme de conviction digne, engagée, que la beauté mobilise autant dans la pratique que dans la théorie.
Ceci est un livre de sortilèges qu'il convient de lire à voix haute.
Il raconte ses histoires et chante ses chansons par les images et les mots. Vous y trouverez des incantations et des formules magiques, des sorts qui protègent et des sorts qui protestent, des bénédictions, des berceuses et des prières.
L'oeuvre poétique d'Edith Bruck est indissociable de son oeuvre narrative, elle puise dans sa vie de déportée hongroise et d'émigrée en Italie l'essentiel de son inspiration, faite de souvenirs, de prises de position personnelles et politiques, de réflexions sur la société et sur les choix de vie et sur sa vie familiale et conjugale. Le précédent recueil d'Edith Bruck, paru chez Rivages,
4 h 18 du mat'.
7 paires d'yeux écarquillées, incapables de dormir.
Jemma. Esther. Alicia. Pete. Bradley. Zoé. Pious 7 âmes vidées, 7 coeurs brisés, sous le ciel grondant de Londres, en plein cauchemar éveillé.
7 îlots de solitude en proie à l'anxiété voient leur vie défiler à un tempo effréné.
Dans ce poème urbain, qui rappelle les rythmes, syncopes et la narration épique des Nouveaux Anciens, Kae Tempest reflète la misère de ses contemporains, engoncés dans leur vie et assoiffés d'étourdissements. Des nouveaux quartiers huppés de la capitale aux rives désenchantées de nos cerveaux aliénés, sous acide et sous pression, elle raconte les injonctions à la consommation effrénée, les atermoiements d'une génération désenchantée qui cherche dans l'épuisement des échappatoires à la vitesse, l'oubli des guerres et des violences, pillages pour assouvir nos désirs de possession et de puissance.
Ce nouveau volume des "Classiques en images" propose de renouer avec la tradition du poème court japonais à travers une sélection de 60 haïkus exclusivement consacrés au voyage.Ce recueil célèbre avec justesse et simplicité le voyage comme une traversée, un égarement, un refuge, voire une contemplation, un pèlerinage ou la redécouverte de la nature :"Le vent me transperce/résigné à y laisser mes os/je pars en voyage"
Je suis entré dans la poésie Tang presque à l'improviste, mais non par hasard, en lisant un poème de Li Bai, qui met face à face un homme et une montagne. Le poète décrit un lieu d'immobilité et de majesté devant lequel l'être humain, dans sa faiblesse et son impermanence, ne peut que s'asseoir et regarder. Li Bai m'apportait autre chose, à quoi je n'étais pas préparé par mon éducation et par mon langage:une plénitude, une paix intérieure. Cette paix n'était pas difficile à atteindre. Il suffisait de s'asseoir et de regarder.La poésie Tang est sans doute le moyen de garder ce contact avec le monde réel, elle nous invite au voyage hors de nous-même, nous fait partager les règnes, les durées, les rêves.J.M.G. Le Clézio
Quand la pensée révolutionnaire du sous-commandant Marcos souffle sur la banlieue de Rodez : la France périurbaine a trouvé son Don Quichotte !
L'histoire socio-politique des pays du sud de l'Ame´rique latine s'est caracte´rise´e, depuis le milieu du XXe sie`cle, par une se´rie de cycles de re´volutions et de contre-re´volutions. Trois pays, l'Argentine, le Bre´sil et le Chili, ont en commun d'avoir e´te´ successivement marque´s par les effervescences re´volutionnaires des anne´es 1960 puis par leur re´pression par une se´rie de coups d'E´tat soutenus et la mise en place de dictatures militaires.
Pre`s de quarante ans plus tard, nombreux sont les fanto^mes de ces re´gimes, et le pre´sent politique des pays concerne´s ne cesse de convoquer les questions que les politiques transitionnelles ont laisse´es irre´solues.
Quelles pratiques du the´a^tre ont e´te´ possibles sous les dictatures ? Selon quelles strate´gies esthe´tiques mais aussi e´conomiques vis-a`-vis des re´gimes en place ont-elles pu rester en vie ? L'apre`s dictature inclut pour sa part deux temps distincts. Quelles reconfigurations ou re´inventions des pratiques artistiques se sont ope´re´es durant ces anne´es, dans des contextes e´conomiques et politiques autant marque´s par des e´le´ments de rupture que par des « restes » des re´gimes autoritaires ?
Les traces de ce passe´ politique, institutionnel, social, e´conomique et culturel dans les pratiques the´a^trales qui se sont de´veloppe´es a` partir des anne´es 2000 sont manifestes. Depuis les de´bats sur la transmission des me´moires des dictatures et leur restitution jusqu'aux discours critiques de´nonc¸ant les continuite´s e´conomiques entre les re´gimes autoritaires et les de´mocraties ne´olibe´rales actuelles, la question de l'he´ritage des dictatures du co^ne sud est centrale dans nombre de cre´ations re´centes des the´a^tres de cet espace.
Aucune recherche d'ensemble n'avait e´te´ jusqu'ici mene´e pour investiguer cet espace-temps singulier dans une approche soucieuse d'articuler les enjeux esthe´tiques, institutionnels et e´conomiques. C'est l'enjeu de cette publication qui re´unit les contributions de chercheurs et chercheuses qui travaillent sur ces questions depuis des perspectives disciplinaires diverses (e´tudes the´a^trales, e´tudes hispaniques, e´tudes lusophones, sociologie, e´conomie), et fait dialoguer ces recherches avec des te´moignages d'artistes des pays concerne´s.
Émouvants, cocasses, ironiques, drôles, mélancoliques, intimes, professionnels, amoureux... Éclats de vie, les souvenirs de Denis Podalydès sont multiples et composent, mis bout à bout, un portrait étonnant.De l'enfance à l'âge adulte, de la librairie de sa grand-mère au bureau d'un ministre de la Culture, des vacances en Bretagne à l'appartement familial versaillais, de Jacques Higelin à Michel Leiris, de Corneille à Maurice Pialat... Denis Podalydès raconte, avec truculence ou à mots feutrés, des moments clés de son existence, parlant avec jubilation de son travail de comédien.C'est l'amour de la langue, des écrivains, de la littérature et du théâtre qui, depuis toujours, l'a guidé, nourri et construit. C'est le plaisir des mots qu'il partage ici, avec un indéniable talent de conteur.