Nous sommes en 1941, c'est la guerre. Rachel Cohen s'appelle désormais Catherine Colin. Forcés de partir pour leur survie, les Juifs doivent tout abandonner, leur passé, leur famille... et même leurs prénoms. Ils doivent oublier cette vie d'avant, où se cacher n'était pas une nécessité. Dans sa fuite, Catherine emporte son Rolleiflex et des films. C'est ainsi que nous découvrons le quotidien d'une adolescente juive durant la guerre, ses rencontres, ses peurs mais aussi les quelques moments de répit et de grâce que lui offrira son art.
De retour à la Maison des enfants de Sèvres, Catherine se lance dans le monde. Poussée par Goéland et Pingouin, elle commence une carrière de photographe-reporter. Mais, au début des années 50, il ne fait pas bon être une femme dans ce milieu exclusivement masculin. Et si la guerre est finie, les combats, eux, ne manquent pas. À commencer par le féminisme, que Catherine découvre avec Simone de Beauvoir. Sa rencontre avec Mayis, chanteuse noire américaine qui a fui les États-Unis pour s'installer en France, la pousse à réaliser un vieux rêve. La voilà embarquée pour trois mois dans cette Amérique de l'après-guerre, où le meilleur côtoie le pire. Là-bas, elle est tour à tour confrontée à la peur, au racisme et à l'injustice, mais aussi au courage, à la force du collectif et à la rébellion. À sa façon, Catherine lutte.