Des températures de -150° C. Des vents soufflants à plus de 200 km/h.
Certains mondes ne sont pas faits pour l'homme : Helstrid est de ceux-là. Des températures glaciales, des tempêtes incessantes, une atmosphère toxique... Pourtant, la Compagnie tient à en exploiter ses ressources en minerai, appâtant les volontaires par des gains conséquents. Des gens tels que Vic, qui supervise le travail de prospection et d'exploitation des machines. Cela vaut toujours mieux que d'affronter son passé laissé sur Terre. Un jour, le voilà amené à accompagner un convoi pour ravitailler un avant-poste situé à plusieurs centaines de kilomètres de la base principale. Le trajet ne sera pas sans encombres, mais les IA du convoi sont là pour veiller à sa bonne marche, et à la protection du seul humain à bord. Dans pareilles conditions, tout ne peut que se passer au mieux. À moins que...
Huis-clos paranoïaque, Helstrid questionne l'utilité de l'homme quand ses créations le dépassent en efficacité. Quelle place pour la variable humaine dans un monde de plus en plus mécanisé, automatisé... inhumain ?
Né en 1952 à Bologne, Valerio Evangelisti mène une carrière universitaire qu'il alterne avec une activité de fonctionnaire au ministère des finances italien. Ses premiers livres parus sont des essais historiques, mais il se lance dans la fiction avec Nicolas Eymerich, inquisiteur : ce premier roman, distingué par le prix Urania en 1993, inaugure une série qu'Evangelisti poursuivra le restant de sa vie. Basé sur le véritable Nicolas Eymerich, inquisiteur dominicain né en 1320 et mort en 1399, le cycle d'Eymerich se déploie sur 12 volumes mêlant avec brio et inventivité événements historiques et science-fiction. Si ce cycle est l'oeuvre maîtresse de son auteur, Evangelisti a publié d'autres romans, dont une bonne part a franchi la barrière des Alpes :
Dans un genre historico-fantastique, citons les trois volets du « Roman de Nostradamus » ou le « Cycle des Pirates » - l'auteur y fait des forbans les agents de l'introduction du capitalisme sur le continent américain.
Passionné par l'histoire des Amériques, il y situe deux séries, l'une aux USA, l'autre au Mexique... Plusieurs récompenses viennent couronner ses oeuvres - le Grand Prix de l'Imaginaire (1998) et le Prix Tour Eiffel (1999) en France, le Prix Italia (2000) pour ses fictions radiophoniques. Il reste actif dans ce domaine, rédige des scénarios pour la radio, le cinéma, la télévision et les BD. Après avoir été rédacteur en chef de la revue Progetto Memoria pendant une décennie, il sera aussi le directeur éditorial de Carmilla, une revue littéraire initialement publiée sur papier avant de devenir uniquement virtuelle. Valerio Evangelisti décède à Bologne le 18 avril 2022.
Bifrost consacre ce grand nom de l'imaginaire italien au travers d'un entretien-carrière mené par Richard Comballot. Un article consacré au cycle d'Eymerich, un traditionnel guide de lecture, une interview de son éditeur français et une bibliographie par Alain Sprauel complètent ce très large panorama.