Dans cette fresque documentée, Élisabeth Roudinesco raconte l'histoire des hommes, des femmes et des doctrines qui ont incarné en France cette révolution de l'âme qu'est la psychanalyse. Elle met en perspective les théories, les mouvements et les débats qui n'ont cessé d'animer le milieu psychanalytique et psychiatrique, ainsi que le champ intellectuel et politique français, de 1885 jusqu'à 1939 : de l'arrivée à Paris de Freud, venu assister aux leçons de Charcot à la Salpêtrière, jusqu'à sa mort à Londres.
Doctrine de la sexualité, théorie de l'inconscient et du transfert, patients, thérapeutes, rien ne manque à cette histoire dont on redécouvre combien elle a été le lieu d'âpres combats, de résistances et d'innovations conceptuelles.
Dans cette fresque documentée, Élisabeth Roudinesco raconte l'histoire des hommes, des femmes et des doctrines qui ont incarné en France cette révolution de l'âme qu'est la psychanalyse. Elle met en perspective les théories, les mouvements et les débats qui n'ont cessé d'animer le milieu psychanalytique et psychiatrique, ainsi que le champ littéraire et philosophique français de 1928 à 1985.
Dans ce second volume, elle retrace l'histoire de l'implantation de la psychanalyse dans les mouvements d'avant-garde : surréalisme, féminisme, phénoménologie, structuralisme. Mais elle aborde aussi l'histoire de la psychanalyse dans ses relations avec le communisme et l'Église catholique. Rien ne manque à cette histoire dont on redécouvre combien elle a été le lieu d'âpres combats, de résistances et d'innovations conceptuelles.
Le phénomène d'« assignation identitaire » monte en puissance depuis une vingtaine d'années dans la société tout entière, comme en témoignent l'évolution de la notion de genre et les métamorphoses de l'idée de race. Que s'est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d'autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ? Parallèlement, la notion d'identité nationale a fait retour dans le discours de l'extrême droite française, habités par la terreur du « grand remplacement » de soi par une altérité diabolisée. Chacun de ces discours valorise ce que les identitaires de l'autre bord récusent : l'identité blanche, masculine, virile, colonialiste, occidentale. Identité contre identité, donc.
Pour échapper à cet enfer de l'essentialisation de la différence et de l'universel, Élisabeth Roudinesco propose quelques pistes de réflexion.
Élisabeth Roudinesco
Coffret Histoire de la psychanalyse en France (2 vol.).
Dans cette fresque documentée, Élisabeth Roudinesco raconte l'histoire des hommes, des femmes et des doctrines qui ont incarné en France cette révolution de l'âme qu'est la psychanalyse. Elle met en perspective les théories, les mouvements et les débats qui n'ont cessé d'animer le milieu psychanalytique et psychiatrique, ainsi que le champ intellectuel, littéraire et politique français de 1885 à nos jours.
Doctrine de la sexualité, théorie de l'inconscient et du transfert, patients, thérapeutes, rien ne manque à cette histoire dont on redécouvre combien elle a été le lieu d'âpres combats, de résistances et d'innovations conceptuelles.
Après des décennies de commentaires apologétiques et de dénonciations violentes, nous avons bien du mal aujourd'hui à savoir qui était vraiment Sigmund Freud (1856-1939).
Or, depuis la publication des dernières synthèses de référence, de nouvelles archives ont été ouvertes aux chercheurs, et l'essentiel de la correspondance est désormais accessible. L'occasion était d'autant plus belle d'y revenir qu'il restait beaucoup à dire sur l'homme et son oeuvre.
Voici Freud en son temps, dans sa famille, entouré de ses collections, de ses femmes, de ses enfants, de ses chiens, le voici enfin en proie au pessimisme face à la montée des extrêmes, pris d'hésitations à l'heure de l'exil à Londres, où il finira sa vie.
Le voici dans notre temps aussi, nourrissant nos interrogations de ses propres doutes, de ses échecs, de ses passions.
Jacques Lacan continue de faire l'objet des interprétations les plus extravagantes, tantôt idole, tantôt démon. Mais l'époque héroïque de la psychanalyse, elle, a pris fin. Nous vivons l'éclosion des psychothérapies, mille et une façons d'apaiser les souffrances en vertu de pratiques toujours plus réglementées. Rappeler, dans ces conditions, ce que fut la geste lacanienne, c'est se souvenir d'une aventure intellectuelle qui tint une place fondatrice dans notre modernité. Car si Lacan se situa à contre-courant de bien des espérances de l'après-68, il en épousa les paradoxes, au point que ses jeux de langage et de mots résonnent aujourd'hui comme autant d'injonctions de réinstituer la société. Retour sur sa vie, son oeuvre, ce qu'elle fut, ce qu'il en reste, avec pour guide sa meilleure spécialiste.
Que signifie être juif et qu'est-ce qu'un antisémite ?
Retour à la question juive, donc. Pour bien distinguer, d'abord, l'antijudaïsme médiéval (persécuteur) de l'antijudaïsme des Lumières (émancipateur). Pour passer ensuite en revue les grandes étapes de la constitution de l'antisémitisme en Europe. Puis, pour assister, entre Vienne et Paris, à la naissance de l'idée sioniste ? et à sa réception dans les pays arabes et au sein de la diaspora.
« Juif universel » contre « Juif de territoire », tel est désormais le couple autour duquel s'organise le débat. Le voici bientôt relancé après la création de l'État d'Israël et le procès Eichmann, tandis que gagne souterrainement l'idée que le génocide serait pure invention des Juifs.
Et pour finir, ceci : comment expliquer la multiplication, depuis quinze ans, des procès intellectuels et littéraires en antisémitisme.
J'ai choisi de rendre hommage à six philosophes français - Canguilhem, Sartre, Foucault, Althusser, Deleuze et Derrida - dont l'oeuvre est connue et commentée dans le monde entier, et qui ont eu pour point commun, à travers leurs divergences, leurs disputes et leurs élans complices, de s'être confrontés, de façon critique, non seulement à la question de l'engagement politique mais à la conception freudienne de l'inconscient. Ils furent tous des stylistes de la langue, passionnés d'art et de littérature. C'est bien parce qu'une telle confrontation est inscrite dans leurs oeuvres et dans leur vie qu'ils peuvent être réunis ici. Ils ont tous refusé, au prix de ce que j'appellerai une traversée de la tourmente, d'être les serviteurs d'une normalisation de l'homme, laquelle, dans sa version la plus expérimentale, n'est qu'une idéologie de la soumission au service de la barbarie. Loin de commémorer leur gloire ancienne ou de m'attacher avec nostalgie à une simple relecture de leurs oeuvres, j'ai tenté de montrer, en faisant travailler la pensée des uns à travers celle des autres, et en privilégiant quelques moments fulgurants de l'histoire de la vie intellectuelle française de la deuxième moitié du xx siècle, que seule l'acceptation critique d'un héritage permet de penser par soi-même et d'inventer une pensée à venir, une pensée pour des temps meilleurs, une pensée de l'insoumission, nécessairement infidèle.E.R.