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Gérard Rabinovitch
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Philosophie clinique : Au chevet de l'animal parlant
Gérard Rabinovitch
- Hermann
- Philosophie, Politique Et Economie
- 28 Août 2024
- 9791037038968
Quand la philosophie se penche sur la condition humaine plutôt que de voltiger dans le ciel des idées, et qu'elle interroge les possibilités d'une « vie bonne » pour en faire son but explicite, alors la philosophie politique naît, soulignait Léo Strauss. Quand la philosophie politique se porte au chevet de la condition humaine, épaulée d'une histoire des mentalités et des apports d'une anthropologie non lénifiante, celle explorée par Sigmund Freud, elle devient clinique. L'objet central de celle-ci est alors cet « animal parlant », tel que les sagesses antiques d'Athènes et Jérusalem définissaient essentiellement l'Homme : zoon phonanta et haï medaber. Une spécification axiale qui s'est perdue, progressivement remplacée par la conception dévoyée d'« animal social ». Mais c'est là un fourvoiement qui n'a servi qu'à sociologiser les humains pour mieux les domestiquer en masse.Clinique, la philosophie retrouve sa vocation inaugurale, en replaçant le langage au coeur de la condition humaine : elle redevient capable d'affronter les fracas mortifères récurrents de notre espèce. Tel est le motif du présent essai.
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La Shoah est l'appellation retenue pour nommer le génocide perpétré contre les populations juives d'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Son épouvante hante la modernité. Un spectre encore peu déchiffré rôde dans l'histoire de la civilisation européenne : le nazisme. Il s'est produit là une rupture de civilisation dont nos vies contemporaines restent tributaires. Enseigner l'effectivité de ces faits est oeuvre éducative, mais interroger ce qui y fait "leçons" et alertes reste un travail à ses prémisses qui appelle un croisement de disciplines.
Un tel travail oblige à revisiter et rectifier quelques routines acquises et ignorances répétées.
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Somnambules et terminators ; sur une crise civilisationnelle contemporaine
Gérard Rabinovitch
- Bord De L'Eau
- Alterite Critique
- 19 Août 2016
- 9782356874795
Une crise se produit lorsque les routines de savoir sont débordées par des réalités qu'elles n'arrivent plus à attraper ; que les appareils ordinaires de gestion collective n'arrivent plus à borner un réel qui leur échappe, que les maillages sémantiques des « opinions » ne sont plus en mesure de nommer les choses dans leur vérité substantielle.
Les diverses offi cines de production de sens, indolentes ou fi gées dans des formules toutes faites, arrivent-elles à rendre raison de ce qui s'est tramé en silence, frayé son chemin depuis des années, et qui annonce dans le fracas des épouvantes déjà en cours, la virtualité d'un pire encore à venir ?
Ce qui vient faire signe maintenant sous le nom générique de djihadisme ou de daeshisme, pourrait bien se présenter, dans la contingence historique d'un télescopage entre les enjeux subjectifs internes à la sphère mahométane et l'aff aissement moral de l'hébétude angélique de nos régions supposées démocratiques, comme un nouveau moment de destructivité moderne. Un moment itératif qui se pré-positionne, prend ses marques mortifères, en prolongement du siècle passé, « siècles des génocides ».
Un pas de plus. Il serait erroné de guetter des analogies visibles avec les précédentes vagues ; mais il ne serait pas vain d'en saisir la dynamique de leurs homologies profondes.
Freud évoquant les désastres annoncés de son temps notait que « le progrès avait conclu un pacte avec la barbarie ». La réalité démontre la réciprocité et l'interchangeabilité des termes de l'énoncé freudien...
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Terrorisme / résistance, d'une confusion lexicale à l'époque des sociétés de masse
Gérard Rabinovitch
- Bord De L'Eau
- Alterite Critique
- 14 Mai 2014
- 9782356873163
Albert Camus notait que " mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur de ce monde ". Il réactualisait là la formule de Socrate dans le Phédon : " Une expression vicieuse ne détonne pas uniquement par rapport à cela même qu'elle exprime, mais cause encore du mal dans les âmes ".
" Terrorisme " et " Résistance " sont entrés dans la sémantique politique moderne à la même période, par la Révolution française. " Résistance " à la Tyrannie, " Terrorisme " pour désigner les années robespierriennes.
Deux modalités combattantes qui sont dans leur fondement antinomiques.
La Résistance fait obstacle à la libido dominandi. La terreur appartient pleinement à l'ordre de la domination et de la cruauté et contredit de facto les horizons émancipateurs de tout projet " libérateur ". La terreur est la signature du principe de tyrannie. Elle est le signal anticipé de la politique à venir de ses tenants quand bien même ceux ci ne seraient pas encore parvenu à s'emparer des instruments étatiques du Pouvoir.
En s'appuyant sur les Résistances durant la Seconde Guerre Mondiale (résistances armées, résistances de " sauvetage " des persécutés, résistances culturelles), en recourant aux ressources de l'histoire, de l'anthropologie, et de la sociologie, il s'agira de dégager du point de vue de la philosophie politique er de l'interrogation éthique ce que peut signifier " Résistance " comme " Esprit " en valeur absolue.
Il s'agira encore de tenter de corriger les approximations du parler public, les extensions trivialisantes, les emphases tribuniciennes et les propagandes instrumentales, qui, dans une pente anomique lexicale, brouillent les distinctions radicales entre " Résistance " et " Terrorisme ". Car il en va de " résistance ", comme il en va par exemple de " génocide ", un dévoiement de sens au gré des idola fori. Ces idoles du langage de la place publique épinglées par Francis Bacon dans son Novum Organum.
La où la résistance dessine une " société éthique " transversale, fut elle exceptionnelle, contingente, transitoire ; le " terrorisme " lui porte la mort pour la mort, dans une tension de destruction, de haine, de toute puissance et de raison instrumentale. On ne s'étonnera donc pas que réseaux mafieux et réseaux terroristes s'imitent en violence et s'interpénètrent en intérêts, dans une porosité entre groupes terroristes et " crime organisé ". La confusion entre " résistance " et " terrorisme " n'a pas donc pour conséquence un défaut cognitif, elle participe d'une " carence éthique " -comme on dit " carence affective " ou " carence alimentaire " - qui entame l'humain dans l'Homme.
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Comment ça va mal ? L'humour juif, un art de l'esprit
Gérard Rabinovitch
- Breal
- 16 Novembre 2009
- 9782749509198
Un prêtre, un pasteur, un rabbin, dissertent du commencement de la vie dans leurs spiritualités respectives.
Le prêtre : "La vie commence à la conception !" Le pasteur : "La vie commence à la naissance !" Le rabbin : "La vie commence quand les enfants ont leurs diplômes et sont mariés...!"
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La shoah, c'est, au cours de la seconde guerre mondiale, le génocide des populations juives dans une europe soumise à l'etat criminel nazi.
Par sa férocité et sa systématisation, il constitue le crime le plus patent du iiie reich contre la civilisation. en interroger la genèse, suivre les mécanismes de son exécution, connaître les différents aspects de sa réalité répondent à un impératif : se rappeler de quelles abominations les hommes sont capables. il s'agit aussi, à travers l'identification des traits résolument modernes de son accomplissement, de s'inquiéter de ce qui s'est installé dans la culture à cette occasion.
C'est l'ensemble de ces aspects que cet ouvrage se propose d'aborder.
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"Comment entrer dans les terres obscures du mal radical, alors même qu'on n'en revient pas indemne et que 'travailler sur la destruction' blesse et souille ?" Telle est la question que se pose l'auteur de cet essai qui analyse et affronte les "chaos du Béhémoth" (démon biblique de l'Apocalypse, l'un des visages de Satan), par où il s'introduit dans les sociétés et comment il s'y répand. Par le truchement d'une discussion avec Zigmunt Bauman (tenant de l'explication de l'apparition du nazisme génocidaire comme consubstantielle à la Modernité), l'auteur se livre à une étude convaincante du nazisme comme système gangstériste (le rapprochement avec les études des anthropologues sur la mafia soint riches d'enseignement), et des pulsions génocidaires comme le résultat inéluctable d'un saut dans une inversion des valeurs que l'on trouve déjà de
façon saisissante chez Sade (le "génocide participatif" rwandais n'est-il pas déjà contenu en germe dans Justine ?). A travers une présentation des apports de la psychanalyse freudienne en particulier, l'auteur montre enfin comment le destructivité humaine ne peut être appréhendée, au-delà des aspects fonctionnels liés aux
instrumentalités modernes, en faisant l'économie d'une réflexion sur les valeurs, leur partage ou leur inversion négative.
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Le phénomène mafi eux, son monde de trafi quants, ses pratiques de gangsters, est dans les médias mainstream généralement traité au motif du fait divers criminel avec quelques complaisances fascinées ; abordé dans les sciences sociales comme une curiosité socio-anthropologique survivante d'une époque censée dépassée ; condamné par les gardiens de la régulation économique comme un perturbateur de la gouvernance des fl ux fi nanciers ;
Et par les vigiles de l'ordre institué comme contrevenant illégal, aux règles internationales du droit public. Il est très rarement accosté, percuté, par l'angle d'une clinique des « mentalités ».
Il en résulte une sous-estimation de ses eff ets et dégâts dans la Culture, et de son antinomie mortifère avec le Kultur Arbeit, le Travail de Culture, condition de l'humanisation de l'Homme toujours fragile, toujours incertaine, possiblement destructible.
Par conséquent, il en résulte une méconnaissance des eff ets délétères du « crime organisé » sur les montages indispensables, cognitifs et éthiques, imaginaires et symboliques, d'un projet démocratique viable et durable.
Du nazisme passé au djihadisme contemporain, en passant par les génocidaires du Rwanda, patentes pourtant sont les connivences mentales entre criminalités mafi euses et formes oppressives et terroristes de l'exercice politique. Pas moins, si l'on veut y prendre garde (dans une itération de la conduite de Cyrus envers les Lydiens) conniventes avec les formes asservissantes par abrutissement délitant des sociétés de masse.
En écho à la remarque de Sigmund Freud : « Nous découvrons avec surprise que le progrès a conclu un pacte avec la Barbarie » ; en écho aux observations anciennes de Torstein Veblen sur la « Classe de Loisir » ; ainsi qu'aux avertissements alarmés des maîtres de l'École dite de Francfort, l'auteur, à l'intersection de la philosophie politique, de l'histoire, et de la psychanalyse, sonde et identifi e diff érentes facettes de la mentalité mafi euse trop insuffi samment prises en compte.
Loin d'être un archaïsme hétérogène aux habitus contemporains, les patterns de la subculture mafi euse s'immiscent dans la culture de masse, par des voies multiples et selon diverse façons, jusqu'à la ligoter subrepticement. Remettant la Barbarie au centre des crises civilisationnelles contemporaines.
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Le sourire d'Isaac : L'humour juif comme art de l'esprit
Gérard Rabinovitch
- Mango
- 24 Avril 2002
- 9782914353298
L'humour juif est indissociable de l'histoire de son peuple. Exil, ghetto, intégration, assimilation et indépendance ont ciselé un humour qui est le reflet de ses racines et de son évolution. Les auteurs de ce livre co-édité avec ARTE proposent un ouvrage à la fois ludique et didactique autour d'un humour qui fait autant rire que réfléchir.
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La psychologie de masse aujourd'hui
Michel gad Wolkowicz, Thibault Moreau, Alexis Nouss, Gérard Rabinovitch
- Editions Des Rosiers
- 1 Avril 2012
- 9791090108066
La psychologie sociale, ou psychologie de masse est un moment crucial pour chaque homme (pour son individuation) et pour l'espèce humaine (pour sa perpétuation) ;
Parce qu'on se construit dans un rapport aux autres, parce qu'il n'y a pas de pensée sans échange, parce qu'il n'y a de sujet, aujourd'hui et maintenant, qu'inscrit dans une filiation.
Transmettre cette réflexion, cette ambition est une gageure, pris chacun dans les turbulences, attractions et distractions des phénomènes de masse - ils imprègnent nos vies, nos idées, nos gestes, notre langage même. Un livre à lire et à relire à chaque fois qu'une information, un flash Spécial, ou un titre en corps 120 dans vos journaux annoncent une nouvelle catastrophe : la disparition de l'euro, la crise, Fukushima ou DSK, éteignait votre téléviseur, fermez votre journal et lisez plutôt La psychologie de masse aujourd'hui....
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Crise de l'autorité et de la vérité : désagrégation du politique
Gérard Rabinovitch, Collectif
- Hermann
- Questions Sensibles
- 23 Février 2022
- 9791037013309
Toute démocratie repose, selon Léo Strauss, sur des valeurs essentielles, qui organisent la vie politique. Nommons, ici : la raison, la liberté et l'éthique. Ces valeurs sont aujourd'hui fortement dégradées: la raison n'est plus l'exigence du discernement, mais est réduite à un calcul ; la liberté n'est plus l'exigence d'autonomie en vue du bien commun, mais se résume à une revendication licencieuse d'un « tout est permis » ; l'éthique, enfin, ne renvoie plus à un effort d'élévation dans la vie de l'Esprit, mais se confond avec l'expression de bons sentiments angéliques qui nient parfois les contraintes du réel. Comment comprendre la désagrégation du politique en ses fondements ? Comment surmonter la crise de l'autorité et de la vérité ? Avec les contributions de :Marc Angenot, Denis Charbit, Daniel Dayan, Patrice Gueniffey, Jolanta Kuska, Fabien Lebrun, Gérard Rabinovitch, Philippe Raynaud, André Sénik, Henri Vacquin.
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Antijudaïsme et barbarie
Shmuel Trigano, Gérard Rabinovitch
- In Press
- Etudes Et Culture Juives
- 31 Août 2005
- 9782848350776