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GALLIMARD
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Le bref été de l'anarchie
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- L'imaginaire
- 9 Septembre 2010
- 9782070130481
Si Hans Magnus Enzensberger a choisi de nommer «roman» cette vie de Durruti, ce n'est pas par excès de modestie, et encore moins par ironie. Un souci de rigueur l'y conduit, rigueur ni plus ni moins paradoxale que l'entreprise du livre même. S'en expliquant, l'auteur justifie du même coup le parti qu'il a pris de «raconter» cette vie par le seul moyen d'un assemblage de documents:extraits de reportages, discours, tracts, brochures, Mémoires, interviews de témoins survivants, sans jamais intervenir directement dans le récit. Roman de collage donc, reconstitution toujours fragmentaire, à la fois lacunaire et trop riche, «contradictoire», toujours ramenée aux incertitudes scintillantes de la tradition orale:roman de Durruti, où l'Histoire apparaît comme «fiction collective».
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Politique et crime ; neuf études
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- Tel
- 13 Janvier 2011
- 9782070131518
Il n'est point de politique sans crime; ni de crime qui, d'une certaine manière, n'implique une forme de politique ou, à tout le moins, n'influe sur la politique. Un adage de Machiavel? Non, le fruit de la formidable enquête d'Hans Magnus Enzensberger, à partir de neuf cas parmi lesquels:en Italie, le scandale Montesi, qui faillit faire tomber un gouvernement; l'affaire de la Nouvelle Camorra, association établie sur le modèle des sociétés secrètes de truands du Moyen Âge dont elle pratique le «racket de protection»; le gangstérisme d'Al Capone à Chicago dans les années vingt, «modèle d'une société terroriste»; l'exécution de Trujillo, le dictateur de Saint-Domingue lâché par ses protecteurs américains du jour où il songea à ses intérêts propres plutôt qu'aux leurs; enfin, les terroristes russes de la fin du XIX? siècle, autrement appelés les «Rêveurs de l'absolu».
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Un bouquet d'anecdotes : ou opus incertum
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- Hors Serie Litterature
- 28 Avril 2022
- 9782072869716
Ce livre inclassable retrace la jeunesse de M., personnage énigmatique dont nous suivons les aventures depuis sa naissance en 1929 dans une petite ville bavaroise jusqu'à son séjour à Paris dans les années 1950. À mi-chemin entre des Mémoires personnels et une fresque de l'Allemagne de la première moitié du XX? siècle, ce récit richement illustré dessine non sans humour un portrait du jeune artiste en formation et de son pays:s'y mêlent et s'y entrechoquent l'environnement familial et les premières amours, la passion pour l'écrit et l'intérêt pour les médias, la montée du nazisme et la violence de la guerre.Complément rétrospectif de Tumulte, Un bouquet d'anecdotes est un saisissant collage de la mémoire servi par une plume vive et un regard amusé, qui jette une nouvelle lumière sur l'une des plus grandes plumes allemandes contemporaines.
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Mausolée, défense des loups et autres poèmes
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 13 Septembre 2007
- 9782070347605
Né en 1929 à Kaufbeuren en Bavière, Hans Magnus Enzensberger occupe sur la scène poétique allemande une place très singulière:poète engagé s'il en est, anti-conformiste dénonçant tous les pouvoirs, il a été tout à la fois applaudi, redouté, insulté, et n'a laissé aucun critique indifférent. Il a d'ailleurs inventé un genre explicitement «acide» et désigné ses textes comme «poèmes déplaisants». Ceux-ci forment la meilleure part de sa Défense des loups et s'en prennent aux agneaux qui aiment tant être dévorés, qui font preuve d'une répugnante paresse d'esprit et qui préfèrent que les loups pensent et agissent en leur nom. Lucidité, ironie persiflante, démystification sont les armes habituelles d'Enzensberger qui s'attache à saper les puissances établies sur le mensonge, le renoncement et, selon sa formule, «la veulerie des mous». En contrepoint à ces poèmes qui témoignent d'une vision amère du destin de l'humanité, son Mausolée, aussi tonique que déconcertant, célèbre les faits et gestes des personnages phares qui ont, aux yeux de l'auteur, le plus compté en Occident. De Gutenberg à Che Guevara, trente-sept portraits inattendus, pleins de perspicacité, de mordant, d'émotion:une généalogie progressiste qui échappe à toute histoire officielle.
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Hammerstein ou l'intransigeance ; une histoire allemande
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 11 Février 2010
- 9782070121960
«La peur n'est pas une vision du monde». C'est par ces mots qu'en 1933, Kurt von Hammerstein, chef d'état-major général de la Reichswehr, résolut de tourner le dos à l'Allemagne nouvelle, et à Hitler devenu chancelier. Issu d'une très ancienne lignée d'aristocrates prussiens, Hammerstein méprisa profondément l'hystérie funeste où s'engageait son pays. On voulut ignorer son avertissement, et c'est en vain que le général, de complots en dissidences, tenta de freiner le désastre. Jusqu'à sa mort en 1943, Hammerstein aura préservé son indépendance, raidi dans une intransigeance devenue héroïque. Ses sept enfants eurent eux aussi des destins singuliers, prenant parti, contre tout réflexe de classe, pour la résistance intérieure. Le livre du grand écrivain allemand Hans Magnus Enzensberger n'est une biographie qu'en apparence. Car il s'agit d' «une histoire allemande», un récit tissant par mille moyens divers les destins individuels et le devenir collectif. Modeste devant la science historique, Enzensberger a choisi la liberté du narrateur:«même en dérapant à l'écart des faits, on peut tout à fait parvenir à des vues justes». Et lorsqu'il dialogue avec les morts, Enzensberger en véritable sorcier invoque les esprits. À travers la multitude de ces vies qui se croisent, s'éveille le fantôme de la catastrophe allemande, révélant la décomposition de la République de Weimar, le passage de la vieille Prusse à l'ordre nouveau, la sournoise complicité de l'Allemagne avec l'Union soviétique, l'échec de la résistance, la folle association de l'idéologie la plus fanatique et du cynisme le plus froid. C'est parce qu'il a un sens aigu de ce qu'est un destin qu'Enzensberger nous offre ici un grand livre.
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Lorsqu'on s'apprête à se colleter avec soi-même après un demi-siècle, on doit s'attendre à des surprises. Hans Magnus Enzensberger s'est embarqué dans l'aventure. C'est d'une découverte fortuite dans ses archives qu'est née cette confrontation avec le passé, ce regard rétrospectif sur une décennie controversée et agitée, les années 1960.
Un premier voyage en 1963 le conduit en Russie, où le hasard voudra qu'il soit reçu dans la datcha de Khrouchtchev. Trois ans plus tard, le voici qui traverse l'URSS de part en part, de l'extrême Sud jusqu'en Sibérie. Durant ce périple se noue la relation avec celle qui deviendra sa seconde femme, son « roman russe », véritable fil rouge de l'ouvrage. Les années 1968-1969 voient le poète en plein tumulte politique et personnel. La guerre du Vietnam le pousse à accepter un poste dans une université américaine, puis il préfère se lancer dans les tourments de la révolution cubaine. Les conflits entre factions de l'opposition extraparlementaire à Berlin ne sont jamais bien loin. Enzensberger lève les doutes quant à son rôle avec la légèreté brillante qu'on lui connait, en racontant la folie de ces années turbulentes, les excès révolutionnaires de quelques cerveaux surchauffés, et même la tentative d'une Ulrike Meinhof de l'impliquer dans ses projets - pour lui dépourvus de tout sens politique.
Mais, avec le recul, quel jugement l'Enzensberger d'aujourd'hui porte-t-il sur le jeune homme qu'il fut ? La réponse nous est donnée dans la conversation houleuse qu'il imagine entre les deux, et dans laquelle chacun défend chèrement sa peau. Puis vient le temps de prendre congé des « obsessions politiques et privées » qui l'avaient hanté dans les années 1960 et de rendre hommage aux perdants, à ses proches, aux « disparus » auxquels il dédie l'ouvrage.
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Qu'il parle des «fringues» ou du bla-bla culturel, qu'il dépeigne les misères de notre vie publique ou les convulsions du tiers monde, qu'il dénonce les littérateurs chauvins ou les mécanismes du gaspillage généralisé, le poète et essayiste Enzensberger reste le cosmopolite contestataire qui sait éclairer les chemins difficiles d'une vraie «gauche critique», dans un style limpide et allègre poussant l'insolence jusqu'à la faire parfois rimer avec indulgence.
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Le doux monstre de Bruxelles ou l'Europe sous tutelle
Hans Magnus Enzensberger
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 27 Octobre 2011
- 9782070134991
Dans ce bref pamphlet, Hans Magnus Enzensberger s'attaque frontalement à l'Europe.
Une provocation supplémentaire de la part de cet Européen convaincu ? Non, un cri d'alarme contre la bureaucratie bruxelloise qui, sous prétexte d'harmoniser, détruit peu à peu l'idéal qui a présidé à la construction de l'Union. Absence de démocratie flagrante, organismes innombrables, langue sclérosée, l'Europe, Enzensberger en est convaincu, travaille aujourd'hui à sa perte. Une contribution argumentée et mordante au débat sur l'avenir de l'Europe.