Après deux siècles de domination économique, l'Occident est progressivement rattrapé par le reste du monde. En ce début de XXIe siècle, les contraintes écologiques interdisent de généraliser à l'échelle du monde le niveau de vie occidental. Il devra donc baisser pour que chacun ait sa juste part, rendant ainsi inéluctable l'appauvrissement de l'Occident. Comment vivrons-nous cette évolution : en changeant nos sociétés pour nous adapter à ce nouveau monde ou en nous opposant au sens de l'histoire, au prix d'un déchaînement de la violence ?
Récit des tribulations de l'humanité depuis son apparition sur Terre, cet essai propose une vision fondamentalement optimiste de l'avenir : oui, un nouveau monde est possible.
Désastre écologique, néo-libéralisme, terrorisme : voici les trois menaces qui obscurcissent le présent. On pourrait les croire distinctes. Elles sont les manifestations enchevêtrées d'une évolution commune. À partir des années 1980, elles ont grandi ensemble, se conjuguant pour installer, peu à peu, le désordre global. L'idéal progressiste qui a animé le monde depuis deux siècles s'efface devant une perspective apocalyptique. Changement climatique et érosion de la biodiversité bouleversent l'équilibre environnemental. L'intégrisme prospère sur le vide de sens de l'époque. L'oligarchie, crispée sur ses privilèges, poursuit sa montée en autoritarisme, le terrorisme s'enracine. Au coeur du danger, des inégalités insupportables qui nourrissent ressentiment et colère.
Le monde peut-il échapper à la guerre civile mondiale ? Rien n'est moins sûr. À moins que...
La commune de Notre-Dame-des-Landes vit, depuis plusieurs siècles, de l'agriculture et de l'élevage. Un projet d'aéroport sur les terres de la commune, lancé au début des années 70 et concrétisé il y a quelque temps avec la mise en oeuvre du projet d'aéroport du Grand-Ouest, a provoqué un soulèvement en pays nantais contre l'Etat et les principaux élus locaux (UMP et PS). Autour des agriculteurs directement concernés s'est formé un « mouvement citoyen », comprenant certains élus locaux, la Confédération paysanne, des associations de défense de l'environnement, mais aussi une nouvelle génération d'activistes qui occupent la ZAD (zone d'aménagement à défendre). Tous contestent ce projet au nom de la protection des terres agricoles, de la lutte contre l'effet de serre et d'une vision nouvelle de la vie commune.
Bref, impossible de voir dans le différend la traditionnelle opposition entre intérêt général et intérêts privés.
Pour en avoir le coeur net, Hervé Kempf s'est rendu à plusieurs reprises sur les lieux, et il s'est pris de passion pour ce qu'il y a vu : c'est qu'au-delà des formes que prend la résistance populaire au projet, le soulèvement de Notre-Dame-des-Landes esquisse les contours d'une nouvelle société politique.
Histoire et état des lieux, reportage, analyse politique : tels sont les trois moments de cette enquête, qui s'annonce comme une nouvelle façon de pratiquer le métier de journaliste - à l'abri des pressions politiques et des intérêts privés.
OGM : les trois initiales d'" organisme génétiquement modifié " signalent désormais qu'une technologie nouvelle n'est pas nécessairement accueillie à bras ouverts par une population avide de progrès. Car, comme le montre bien Hervé Kempf dans cette enquête exemplaire, ce sont d'abord les firmes agro-alimentaires américaines qui profitent de ce progrès, avant les utilisateurs et les consommateurs du blé, du maïs ou du soja transgéniques. Face à une question qui ne s'était encore jamais posée et aux réactions exacerbées des " anti-OGM ", la balance judiciaire s'affole, oscillant entre apaisement et sanctions pour l'exemple. La loi, elle, reste muette devant l'incroyable empoignade que se livrent les lobbies de l'industrie et de la politique. Un scénario haletant dont le dernier chapitre viendra peut-être de l'Est : les OGM ont été boutés hors d'Europe ; envahiront-ils la Chine ?
- Après Comment les riches détruisent la planète et Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Hervé Kempf achève sa trilogie par un essai dénonçant le pouvoir des riches, ou plutôt des très riches qui se sont emparés des rouages de la démocratie. Nous croyons encore vivre dans un régime démocratique, mais nous n'en expérimentons en réalité qu'un simulacre : nous sommes conviés aux urnes, mais nous ne sommes plus souverains. Aujourd'hui les " oligarques " - financiers, lobbies, industriels - hantent les instances de décision, quand ils n'en font pas ouvertement partie. Ils tiennent les médias, instrument privilégié pour abrutir les citoyens et les maintenir dans leur passivité. Appuyée sur de nombreux exemples empruntés à toutes les démocraties de par le monde, l'argumentation d'Hervé Kempf est implacable et appelle à un sursaut : et si la vertu redevenait une valeur politique ?
- Journaliste au Monde, Hervé Kempf est l'auteur de Comment les riches détruisent la planète (Seuil, 2007, Points-essais, 2009) et Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (Seuil, 2009).