Évêque d'un diocèse complexe, à cheval sur plusieurs pays, saint François de Sales prend la parole. Il prêche inlassablement aux rares auditeurs qui prenaient le risque de l'entendre au début de la mission du Chablais et jusqu'aux foules parisiennes. Il écrit de petits tracts pour se faire entendre des protestants, ou de volumineux traités pour guider la vie spirituelle des dévots et de ses chères Visitandines. Il écoute, réconforte et accompagne par une correspondance personnalisée, marquée par un alliage inimitable entre exigence et douceur.
Ces multiples formes de la parole de saint François de Sales font ici l'objet d'une approche interdisciplinaire, dans laquelle littéraires, historiens et théologiens sont entrés en dialogue pour en préciser les sources et les enjeux, éthiques, théologiques et spirituels. Par son enracinement permanent dans l'Écriture comme dans la prise en compte de questions qui nous touchent aujourd'hui, comme celles de l'unité de l'Église ou du rapport à la nature, la parole de saint François de Sales apparaît ici dans toute sa richesse littéraire et spirituelle.
Le saint évêque s'y montre plus que jamais un maître inégalé de l'équilibre et de la prudence.
Les textes rassemblés dans ce volume sont issus du colloque organisé en vue du IVe centenaire de la mort de saint François de Sales à l'université catholique de Lyon du 25 au 27 novembre 2021.
La chasteté, comprise comme l'abstinence sexuelle volontaire pour des raisons religieuses, a toujours suscité beaucoup de suspicions. Les récents scandales qui frappent l'Eglise semblent donner raison à ceux qui y voient un mirage ou une imposture. Mais est-ce si vrai ? Ne serait-ce pas plutôt qu'il faut comprendre cette même chasteté dans un élan de vie consacré où la sexualité n'est pas amputée, refoulée, mais transcendée. Mais alors comment ? A quel prix ? Et par quels moyens ?
Mobilisant l'histoire, la théologie, la biologie, la psychologie, c'est en religieux mais aussi en scientifique que Jean-Marie Gueullette livre ici un guide où la frustration s'efface devant la transfiguration. Il ne s'agit pas de tuer le désir, mais de le vivre autrement.
Un traité libérateur.
Pour découvrir la cathédrale qu'est la Somme de théologie de saint Thomas d'Aquin, rien ne vaut une visite en compagnie d'un guide passionné. Une telle promenade permet de mieux connaître Thomas, un théologien animé par la bienveillance, contemplant ce qui en l'homme porte l'image de Dieu. Dans sa conception de la vie morale, il espère toujours que l'attrait du bien conduira chaque être humain vers la contemplation de Celui qui est son créateur.
À l'aide de nombreuses citations, d'exemples et de synthèses claires sur les différents concepts, Jean-Marie Gueullette nous introduit à la théologie de l'amitié avec Dieu.
Quatre millions de Français déclarent s'être consacrés à la méditation en 2019 : rien de plus commun, apparemment, que cette pratique. Rien de plus banal que d'être convaincu que la spiritualité est bien plus riche que la religion.
Bien des idées reçues sur un tel engouement méritent cependant d'être questionnées. Ce mouvement n'est en rien nouveau. Ses racines ne résident pas dans les sagesses asiatiques. Ses maîtres ne viennent pas du fond des âges.
Il fallait Jean-Marie Gueullette et son expertise dans ces domaines pour interroger nos approximations, analyser nos attractions et nous conduire à la source de ce phénomène. La spiritualité telle qu'on la conçoit aujourd'hui en Europe est une héritière directe de celle qui s'est développée depuis trois siècles aux États-Unis : au lieu de nous orientaliser, nous nous américanisons.
Un tel enracinement pose bien des questions : la spiritualité est-elle plus profonde que la religion ? Comment et à quelles conditions la foi chrétienne peut-elle dialoguer avec ces spiritualités ? Sans jamais en médire, interrogeant avec beaucoup d'intelligence l'attrait de la méditation, des démarches psychospirituelles ou du lien entre nature et spiritualité, Jean-Marie Gueullette donne ici la synthèse de nombreuses études publiées en anglais sur ces questions.
Par son enracinement dans la Tradition, la théologie chrétienne affirme sa volonté d'assumer les expressions de la foi qui ont été produites au long des siècles. Mais la mémoire chrétienne est cependant porteuse d'un paradoxe : sa capacité à assumer l'ensemble de la tradition ne la dispense pas en effet de procéder, comme toute mémoire, à des sélections. Selon les époques et les cultures, selon les questions majeures du moment, les communautés ou les théologiens portent leur attention préférentiellement sur tel auteur ou sur telle époque de l'histoire chrétienne, et oublient d'autres étapes de l'élaboration théologique.
Le travail de recherche présenté dans cet ouvrage tente d'explorer les raisons et les conséquences théologiques de ces sélections, à partir de quelques études de cas précises sur des auteurs de l'époque contemporaine. Éclairé par l'apport de la philosophie et de la psychanalyse et par l'approche d'une autre mémoire sélective qui est celle de l'islam à l'égard du christianisme, le propos permet d'étudier la relation que la mémoire chrétienne entretient, comme toute mémoire, personnelle ou collective, avec l'identité.
Cette publication est le fruit d'un laboratoire de recherche mené par les enseignants de la faculté de théologie de l'université catholique de Lyon.
La guérison est aujourd'hui une demande inflationniste qui marque de façon transversale de nombreuses pratiques cliniques et de moins nombreux champs de la réflexion : les Eglises - tant du point de vue pastoral que du point de vue théologique -, la philosophie, la médecine et les paramédecines, le soin psychique, etc.
Les nouvelles approches de la santé en milieu séculier comme les anciennes conceptions du salut en régime chrétien sont touchées, à tel point qu'il a paru utile de les confronter par la rencontre des partenaires impliqués dans cette course à l'acquisition ou au recouvrement de la santé, notion dont on parle souvent sans savoir réellement, ni en profondeur, ce qu'elle comporte. Le vocable " guérison " se situe à une jonction qui permet de partager une réflexion commune profitable à tous, quels que soient son lieu d'insertion et sa pratique.
Cette réflexion a été menée à Lyon en septembre 2010 grâce au Centre d'éthique de la santé de l'Université catholique de Lyon, abritant pour l'occasion le colloque annuel de l'Association de théologiens pour l'étude de la morale (ATEM). Des guérisons bibliques en passant par le culte des saints au Liban, ou le rôle spécifique du témoignage, ou encore l'évaluation des pratiques de guérison dans les " nouvelles communautés " chrétiennes jusqu'à l'appréciation de la médecine fondée sur les preuves, ce volume propose un panorama et des mises en perspectives propres à ceux qui acceptent les questionnements et les apports interdisciplinaires.
Les femmes et les hommes d'aujourd'hui sont-ils devenus incapables d'endurer la maladie ? Ce livre s'inscrit au coeur du paradoxe actuel sur la santé, la souffrance et la guérison. Il montre l'emprise de la biomédecine qui, accomplissant la science moderne, sépare le corps de l'esprit et le mécanise. Il montre l'attrait des médecines parallèles qui, appelant la sagesse antique, valorisent le pouvoir de l'esprit sur le corps et le spiritualisent.
Ce livre déconstruit la double impasse qui en ressort. Celle de la maladie comme un scandale face au progrès. Celle de la maladie comme une expérience privée de sens. À l'heure où l'Église elle-même a redonné leur place aux rituels et prières de guérison, comment dépasser cette aporie ? Que peut encore nous dire un Dieu qui a pris chair et qui souffre ? Cet essai documenté cerne l'enjeu de la médecine de demain qui sera de respecter l'autonomie du malade et la compétence du praticien. Mais il est avant tout un plaidoyer vibrant pour une existence de bout en bout authentique.