« Ariana comprend alors que ce rituel est partie intégrante de la famille Holly et que les plongeurs représentent une offrande pour célébrer l'arrière-arrière-grand-père Holly parti de rien et qui a réussi à réaliser le rêve américain tout en transmettant le goût de l'effort à sa lignée française en faisant la chasse aux bons à rien... Et c'est tout à fait normal de se défouler sur un moins que rien sans diplôme ! - Tout le monde fait des choix qu'il croit être juste, après, on doit vivre avec, lâche Mathis. Ariana comprend que c'est une opportunité en or de fréquenter des riches et de s'épanouir dans leur monde tout en s'assurant de ne courir aucun risque. Elle accepte de donner une seconde chance à son homme puisque ce secret est bien gardé. » Est-il possible d'échapper aux Holly ? De ne pas leur céder jusqu'à son âme ? Diarra, victime de ces bourreaux, sera-t-il celui qui parviendra à faire tomber ce clan de criminels, aux pensées pour le moins racistes ? Avec ce deuxième tome qui explore un peu plus les pans obscurs de l'âme humaine - le pouvoir de l'argent, l'appât du gain, le triomphe de l'injustice et la perte de toute sensibilité étant notamment ciblés au fil de ces pages -, K. Jeannot signe un roman glaçant et cynique, qui ne manque pas d'ébranler notre confiance en l'homme.
« Il renonça à comprendre ce qui se passait dans sa tête et prit un bout de peau du serpent dissimulée dans son pendentif pour se transformer sous cette agitation d'individus. Il se faufila sous les feuilles mortes en rampant, bougea sous la forme d'un serpent, il n'entendait plus rien d'autre que le battement de son coeur, un mouvement rapide sous les feuilles et il franchit le seuil de sa porte en serpent. Il n'avait pas d'alternative puisque ses vêtements étaient restés là-bas pour cette métamorphose. Après cette performance, il prit la décision d'ouvrir un cabinet de voyance à son compte et de partager ses pouvoirs ».
Pour mener à bien son projet, le marabout Lisius s'associe avec d'autres sorciers et vampires haïtiens. Ensemble, ils créent Pythagore, un esprit maléfique capable de résoudre des problèmes complexes et de mettre au point des stratégies politiques à l'aide des mathématiques. L'invention est merveilleuse. Comment ne pas succomber ? Prendre goût au mal est tentant. Dans cette nouvelle fiction, Ketty Jeannot analyse le coeur des hommes face à la tentation du pouvoir.
« Tous ces gens, mes ravisseurs, ceux qui me retenaient prisonnière dans le jardin des Antillais, jouissent encore de la tranquillité et de la liberté alors qu'ils sont censés être en prison, alors que moi, je suis traquée et torturée chez moi. J'ai effectué un travail mémorable, dénoncé les ennemis, débattu des sujets, flairé certains dangers. Ces chefs d'État français, quand ils font l'éloge de leurs camarades politiques, dites-vous bien que le mérite revient à un chef d'association retenu prisonnier. Ils sont tous des imposteurs, ce ne sont pas des candidats loyaux. » Les espions à la solde d'un parti travaillent à accroître sa popularité en vue des élections présidentielles et veillent à sa sécurité. Leurs missions ? Filer les adversaires et trouver les sujets susceptibles de faire polémique. Entre chantage et magouilles, que deviennent ces hommes de l'ombre après leur exploitation quand les promesses n'ont pas été tenues ? L'envers du décor politique, une fiction brillante de Ketty Jeannot.
« De retour en Angleterre au début de l'automne, la femme de Franck décida de rendre visite à ses parents. Elle remarqua un changement au niveau de la politique du pays. De plus en plus de policiers civils procédaient à des arrestations en plein jour. Rien que sur une journée on observait plusieurs interpellations musclées, les regards des étrangers paraissaient fuyants, il régnait une certaine tension dans l'air. Puisqu'il ne s'agissait pas d'un cas nouveau, Lindsay ne s'en inquiéta pas. Rien ne présageait que la vie privée de Franck serait bientôt bouleversée ni qu'il serait au-devant d'un débat politique au sein de son pays, l'Angleterre. Débat politique entre représentants diplomatiques des pays du Tiers-monde et les opposants de la reine. » Un coup de trop... ou quand les bouleversements de la grande Histoire font sortir de leurs orbites réglées les destinées d'hommes que l'on juge bien sous tout rapport. En l'occurrence Franck Opham qui, alors que la couronne d'Angleterre vacille, est appelé pour résoudre un conflit qui ne cesse de s'amplifier. Mais de telles fonctions exigent une réputation immaculée... Dès lors, que faire pour conserver celle-ci, notamment quand d'anciens désirs éteints ressurgissent violemment ? Avec ce récit dont les thèmes sont le secret et l'ambition, Éros et Thanatos, vérité intime et hypocrisie sociale, K. Jeannot signe le portrait d'un personnage en perte de contrôle, aux réponses humaines... dramatiquement humaines.
Les frères Holly ont tout d'une famille respectable : un arrière-arrière-grand-père qui a fait fortune comme chercheur d'or, un restaurant 5 étoiles dont ils se partagent la direction, un personnel dévoué, des femmes charmantes et des enfants adorables... Pourtant, c'est bientôt l'année du rituel : le sacrifice du gibier. Une nouvelle fois, la famille va se réunir dans son ranch du Dakota du Nord. Comme tous les trois ans et demi, ces aristocrates vont enlever leur masque et montrer leur vrai visage. Sans le savoir, Marco et Diarra ont postulé pour le mauvais poste, la plonge, le poste qui tue... Une satire sociale à la sauce serial killer, voici le menu aussi effrayant qu'alléchant que propose Ketty Jeannot. Farce noire, critique hardcore de l'Amérique de Trump, ce thriller cynique dénonce le racisme larvé d'une société à deux niveaux et délivre avec jubilation une galerie de portraits aussi dégénérés qu'insoupçonnables.
« Le jour des résultats trimestriels, il sort de l'école et surgit en hurlant dans le bureau de Marc avec ses bulletins scolaires, il a rapporté de bonnes notes. Devant les employés le petit garçon sort d'un sac plastique une canne à sucre pour l'offrir à Marc, sa façon à lui de témoigner sa reconnaissance. Marc est ému. Alors qu'il voudrait l'adopter légalement, il s'en abstient, car les enfants des paysans sont une source de revenu pour les parents, ce sont eux qui travaillent et ramènent à manger à la famille. Les parents ont de l'autorité sur les enfants à cause de ce dicton haïtien qui dit : "Si Maman ne décidait pas de mettre au monde des enfants, aucun n'aurait eu la prétention de vivre, de penser, de rêver dans ce monde ; c'est important de dire merci au quotidien à la mère qui vous a portés en son sein." » Médecin pour une ONG à Haïti, Marc Chevalier ne s'attendait pas à voir sa vie totalement chamboulée par Dominique, un garçon de sept ans, qui se présenta un jour pour devenir sa femme de ménage. N'écoutant que son grand coeur, le docteur décida de s'occuper de lui comme un père le ferait, allant jusqu'à l'adopter officiellement. Dans Rattrapé par son passé, Ketty Jeannot nous entraîne avec sa fougue habituelle, dans la vie de Dominique et de sa nouvelle famille, depuis son adoption à son arrivée en France. L'auteure n'en oublie pas non plus d'évoquer des sujets graves et complexes toujours d'actualité tels que le travail des enfants, la situation en Haïti, le problème de l'aide humanitaire ou encore la situation politique en France. Un livre profondément humain qui ne vous laissera pas indifférent.
« Qu'est-ce qu'on peut faire ? Travailler au noir comporte trop de risques, comment va-t-on faire pour répondre à nos besoins ? C'est du gaspillage d'énergie et de temps. Se faire passer pour des cons en se soumettant volontairement au système esclavagiste. On a passé deux mois sans être rémunérés, si on continue comme ça à travailler au noir sans couverture sociale, on va très vite se retrouver à la rue. » 2006, la politique du gouvernement UMP a entraîné un retrait des titres de séjour des étudiants étrangers. La majorité d'entre eux devient des clandestins. Ce sera le début d'une recherche incessante pour trouver des moyens de subsistance : entre travail au noir dans le bâtiment, prostitution ou se faire appel à de multiples associations, le quotidien de ces jeunes gens se transformera en véritable combat pour survivre. C'est dans ces conditions que Jamal, étudiant zimbabwéen, rencontrera Sandra, une Française de 50 ans. Dans son dernier roman, Ketty Jeannot s'attaque à un sujet épineux : le sort des étudiants étrangers en France. Le ton aiguisé, vif et incisif de l'auteure nous immerge dans une réalité sensible mais si peu connue. Un ouvrage plus politique et actuel que les précédents mais qu'il est nécessaire de lire !
« - Mon fils était la cible toute désignée pour les Américains. Des gens s'obstinent à penser que, lorsqu'un étranger parvient à voyager aux États-Unis, c'est l'Eldorado, ils ne se mettent jamais en tête le fait que de quitter leur pays est un risque. L'étranger sans papier est vulnérable. Ceux qui arrivent à atteindre leur objectif et à prendre leur envol sont une minorité. Ils cachent à leur famille restant au pays qu'ils se font exploiter par leurs compatriotes en situation régulière. Ils peuvent très bien leur filer leur identité pour aller décrocher un job de femme de chambre dans les hôtels s'il s'agit d'une femme ou, si c'est un homme, dans la maçonnerie. Cette pratique illégale de prête-nom permet aux sans-papiers de gagner leur vie et d'aider la famille au pays. C'est un système vicieux qui entraîne l'homme à accepter l'esclavage en pensant qu'au fil des années il peut finir par être régularisé. Tous les étrangers sont des victimes d'une manière ou d'une autre. » Charlie Joseph, haïtien d'origine, a usurpé l'identité d'un tiers pour immigrer sur le territoire américain. Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis et confronté à des forces politiques qui le dépassent, Charlie se retrouve au coeur d'un complot qui relie l'Amérique, le Vatican et Haïti. Emprisonné à tort, son seul recours est de dévoiler au grand jour les mystères qui entourent les gouvernements de Jean-Bertrand Aristide et de Bill Clinton.
« Le regard franc, réfléchi, elle évoqua son récit et s'étonna de constater la formidable capacité d'attention de Michel, il était bien concentré sur sa proposition.
- J'ai à peu près quinze ans dans ce métier, je suis à même de m'aventurer dans ce genre de défis sans me brûler les ailes. J'ai conscience du risque à encourir, c'est là qu'on va pouvoir distinguer l'illusion et la réalité.
- Je connais des mecs policiers de confiance qui peuvent constituer l'équipe. Avant de nous emballer, nous devons préparer le coup, peser le pour et le contre ».
Qu'est-ce qui peut motiver des policiers à basculer dans la délinquance ? En regardant le film Heat avec Robert De Niro et Al Pacino, une idée folle germe dans la tête du commissaire Fabienne Richardson. Et si c'était possible ? Aidée de son ami Michel Ford et voyant la facilité avec laquelle ils ont accès aux dossiers classés, elle décide de monter un hold-up d'un autre genre et de faire chanter les criminels à col blanc. Pour certains, ils sont dans leur droit, pour d'autres, ils courent un risque bien trop grand... Ruser pour faire fortune est un art.