Tout entier tourné vers les grands événements de notre vie, notre regard délaisse les petits riens de l'existence, cette expérience de tous les jours qui semble trop manquer d'épaisseur. Ce qui est banal, sans surprise, ces presque riens de l'existence ne sont plus perçus mais infra-perçus. Parce qu'ils vont de soi. Qu'est-il besoin d'interroger ce qui va de soi ? Mais la pensée court là le risque de tourner en rond : nous n'interrogeons pas l'habituel précisément parce qu'il ne nous pose pas question, il ne s'inscrit pas dans des enjeux de sens.
Si pourtant l'humanité était inscrite dans le détail ? Différents regards (anthropologique, philosophique, éthique, artistique, médical) captent cette étrange idée. Cette pensée du détail nous extrait d'une modalité saturante du sens dans notre rapport au monde. Au fil des ces petits riens de l'existence, se dessine notre façon d'être au monde et aux autres. Ces gestes ou paroles habitués, sans enjeu, en-deçà de toute nécessité de sens, gratuits, forment ce « surplus » de notre humaine façon d'habiter le monde. L'acte d'exister devient alors une question de détails.
Avec les contributions de Laurent Denizeau (anthropologue, Université Catholique de Lyon), Albert Piette (anthropologue, Université de Paris X), Jean-Marie Gueullette (médecin et théologien, Université Catholique de Lyon), Laure Marmilloud (infirmière et philosophe, Université Catholique de Lyon), Anne Lacombe (ergothérapeute).
Au-delà du constat du déclin ou de la vitalité de la vie monastique actuelle, Laurent Denizeau pose, en anthropologue, une question fondamentale, jusqu'à présent délaissée par la sociologie et l'anthropologie davantage attentives à définir le religieux : qu'est-ce que la foi ? l'auteur tente d'y répondre par le biais d'une ethnographie " rapprochée " de l'expérience monastique telle qu'elle peut se vivre au quotidien dans l'intimité de la clôture.
Plus que de sacré, de profane, de fonction rituelle, de cosmogonie, il est alors question d'espérance, de doute, de ferveur, de lassitude, d'obéissance, de liberté, de pleurs et de rires, mais surtout de vivre-ensemble. Le vivre-ensemble monastique, c'est d'abord une modalité d'être en commun qui puise dans les représentations de la tradition pour faire ressortir, au-delà des appartenances locales, un lien à même d'unir les acteurs aux générations passées pour former " l'Église ".
Et les questions posées sur la " tradition " s'appliquent à la plupart des autres religions dites " révélées ".
Le catholicisme connaît une mutation de grande ampleur. Pourtant, ses transformations récentes telles qu'elles se manifestent sur le terrain, dans les paroisses et dans de nouveaux regroupements, ainsi que dans la cité font l'objet de rares études alors qu'une approche ethnographique paraît particulièrement pertinente pour répondre aux questions qu'elles posent. Comment le catholicisme est-il « travaillé » non seulement par le clergé et l'institution mais aussi et surtout par les croyants eux-mêmes ? Comment se manifestent les dynamiques globales de transnationalisation religieuse, d'individualisation des comportements et de mobilité des appartenances ? Quelles sont les pratiques de ceux qui se définissent comme catholiques aujourd'hui ?
Cet ouvrage prend comme terrains d'étude la France, le Québec et la Belgique, trois pays francophones d'histoire imprégnée du catholicisme, mais dans un contexte de sécularisation avancée.
Veillant à expliciter sa démarche, Ethnographies du catholicisme apporte également des éléments de réflexion méthodologique permettant d'appréhender ce qui se passe au plus près du religieux en train de se faire. Évitant les analyses « par la haut », il est proposé les résultats d'études inédites menées sur des sujets aussi variés que : les JMJ, la pop-louange, les pèlerinages, les ermites, la conversion, les parcours missionnaires, la paroisse, etc.
Au final, ce panel d'observations apporte de précieux éléments d'analyse et de compréhension du catholicisme contemporain qui sauront captiver tout lecteur, qu'il soit spécialiste, étudiant ou juste curieux.
Les femmes et les hommes d'aujourd'hui sont-ils devenus incapables d'endurer la maladie ? Ce livre s'inscrit au coeur du paradoxe actuel sur la santé, la souffrance et la guérison. Il montre l'emprise de la biomédecine qui, accomplissant la science moderne, sépare le corps de l'esprit et le mécanise. Il montre l'attrait des médecines parallèles qui, appelant la sagesse antique, valorisent le pouvoir de l'esprit sur le corps et le spiritualisent.
Ce livre déconstruit la double impasse qui en ressort. Celle de la maladie comme un scandale face au progrès. Celle de la maladie comme une expérience privée de sens. À l'heure où l'Église elle-même a redonné leur place aux rituels et prières de guérison, comment dépasser cette aporie ? Que peut encore nous dire un Dieu qui a pris chair et qui souffre ? Cet essai documenté cerne l'enjeu de la médecine de demain qui sera de respecter l'autonomie du malade et la compétence du praticien. Mais il est avant tout un plaidoyer vibrant pour une existence de bout en bout authentique.
Chaque auteur s'empare de son sujet selon sa sensibilité ostéopathique en s'inspirant d'auteurs issus de la tradition philosophique mais aussi d'autres disciplines universitaires. Ils contribuent ainsi à fonder épistémologiquement la pratique de l'ostéopathie.
Les textes qui composent cet ouvrage ont tous été rédigés par des ostéopathes dans le cadre du Diplôme d'Université « Philosophie de l'ostéopathie » mis en place au du Centre Interdisciplinaire d'Éthique de l'Université Catholique de Lyon depuis 2014.