"Pour empêcher qu'on tuât, elle tuait", disait d'elle Clémenceau. "J'aimais le canon, l'odeur de la poudre et les éclats d'obus dans l'air, mais surtout, j'étais amoureuse de la révolution", aurait-elle pu lui répondre. A la tête d'une armée de femmes, Louise Michel fut de tous les combats de la Commune en 1871. Son récit est un passage obligé pour qui s'intéresse aux Communards. Il est suivi d'un texte d'Emma Goldman stigmatisant la violence des attaques masculines contre celle qu'on surnomma la « vierge rouge », attaques qui visaient à masquer l'importance de son action politique.
Celle que l'on surnomma en son temps la Vierge Rouge reste un objet de fascination : qu'il s'agisse de condamner son tempérament exalté lors de la Commune de Paris ou d'admirer son héroïsme, de considérer son jugement politique et son activisme social ou d'apprécier l'institutrice anticonformiste, l'image a gardé tout son éclat .Le mystère « Louise Michel » a fait couler beaucoup d'encre. Les biographies romancées et les prétendues autobiographies foisonnent. Pour les écrire, chacun pioche dans les textes de la révolutionnaire, se sert, gomme ou remanie... Comme si, pour faire connaître la « vie » de Louise Michel, on commençait par oublier qu'elle en a été elle-même l'autrice. Comme s'il fallait commencer par la faire taire - au fond, comme si elle dérangeait toujours.
Dans ses Mémoires de 1886, on découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, révolutionnaire patentée, déportée en Nouvelle-Calédonie, combattante anarchiste, passionnée d'art et de science, enthousiaste de la nature... On découvre aussi la Louise Michel qui pense, qui parle et qui écrit, la plume acérée, la sensibilité à vif, la conscience intrépide.
En 1898, Louise Michel achève la rédaction de son histoire de la Commune : Écrire ce livre, c'est revivre les jours terribles où la liberté nous frôlant de son aile s'envola de l'abattoir ; c'est rouvrir la fosse sanglante où, sous le dôme tragique de l'incendie, s'endormit la Commune belle pour ses noces avec la mort, les noces rouges du martyre. Dans cette grandeur terrible, pour son courage à l'heure suprême lui seront pardonnés les scrupules, les hésitations de son honnêteté profonde.
Quelque vingt-cinq années après les événements, cette figure de la Commune de Paris n'a rien perdu de sa fougue. Dans ce récit passionné, elle raconte, jour par jour, les épisodes de ce drame qui lui valurent d'être emprisonnée puis déportée pendant près de dix ans en Nouvelle-Calédonie. La richesse et la précision de ses informations font de ce texte un document exceptionnel sur la Commune et ses acteurs. Ses qualités stylistiques et la force de son écriture élèvent ce témoignage émouvant au rang des grands classiques de notre littérature politique.
Cette édition, entièrement revue, est augmentée de nombreux éclaircissements critiques, d'un index et d'un dossier photographique.
L'histoire de la publication des Mémoires de Louise Michel est étonnante : elle débute en 1886, chez l'éditeur Roy, sous le titre - maintes fois réédité - de Mémoires de Louise Michel écrits par elle-même. Tome I. Aucun autre tome n'a suivi. Et si, par la suite, sont venus s'accoler d'autres écrits de la célèbre anarchiste, les soixante-dix feuilletons qui constituent le véritable second tome, parus dans la presse de 1890, avaient « disparu », peut-être victimes collatérales d'une entreprise de récupération de l'autobiographie de Louise Michel juste après sa mort. Aussi l'édition de ce second tome, inédit en librairie, constitue-t-elle un événement.
Couvrant les années 1886-1890 (période qui s'ouvre après la mort de Marianne Michel, la mère, et de Victor Hugo, l'idole, pour se refermer en août 1890, à son départ pour Londres), ce gisement incroyablement riche révèle une écrivaine viscéralement engagée dans l'écriture, vivant ensemble le rapport à l'histoire, à la mémoire, au présent de sa lutte et à l'écriture.
L'édition critique de ces Mémoires, accompagnée d'un dossier documentaire, est établie par Claude Rétat, directrice de recherche au CNRS.
Connaît-on vraiment l'intensité de l'engagement de Louise Michel, que ses camarades appellent la Grande Citoyenne » - mais jamais la « vierge rouge » ?
Les précédentes anthologies ont eu tendance à cloisonner la richesse et la diversité d'une expression révolutionnaire variée en sélectionnant des formats: poésie/romans/essais.
Tout en conservant cette diversité et ce souffle propre à Louise Michel, cette anthologie présente la Grande Citoyenne en action à travers un choix de textes parfois courts montrant comment elle ne cesse de s'engager et de mobiliser en invoquant les spectres de la Commune ou en traçant des horizons radieux, en reliant entre elles les luttes du monde entier ; appelant à l'émancipation des femmes ; à la compassion parfois, à d'implacables colères populaires souvent.
À l'heure où les mouvements pour la justice animale sont en plein essor et où les actions souvent spectaculaires menées par des activistes animalistes gagnent en médiatisation, ce livre propose de rappeler le compagnonnage méconnu et pourtant certain entre lutte sociale et défense des animaux.
Dans cette anthologie, on découvre que bien avant l'invention du concept d'antispécisme, des hommes et des femmes ont conjugué à leur convictions socialistes une sensibilité particulière à l'encontre de ces « autres exploités » que sont les animaux.
Introduit par une préface engagée, rédigée à quatre mains, ce livre se donne avant tout pour objectif de rappeler la nécessité et l'urgence de lutter pour la cause animale, qu'on ne saurait réduire à une mode alimentaire.
Pionnière du féminisme, Louise Michel écrit dans ses Mémoires : « La question des femmes est, surtout à l'heure actuelle, inséparable de la question de l'humanité. » Ce Carnet propose de rassembler les textes et pamphlets féministes de l'auteur dont Le Manifeste et proclamation de Louise Michel aux citoyennes de Paris en est l'emblême. Son souhait le plus cher est d'apporter aux femmes une aussi bonne éducation que les hommes, elle leur enseigne tout : les mathématiques, le théâtre, les sciences naturelles jusqu'à l'éducation sexuelle.
« Les hommes sont des lâches ! Nous l'avons vu dans les deux journées à jamais mémorables, où leurs talons seuls étaient visibles ; j'avais cru un instant que je pouvais me fier à eux, il n'en est malheureusement rien. Un millier de citoyennes comme moi, et la révolution serait faite ; du courage donc, et laissez pleurnicher vos femmelettes de maris. Je veux la paix à l'intérieur, quant à l'extérieur, je ne vous dis que ça. »
Ecrit vers la fin des années 1880 par une figure de la pensée militante et de l'action révolutionnaire, ce texte invite l'individu à reprendre possession de sa liberté et dénonce l'exploitation de l'homme par l'homme. Cette édition propose une restauration du texte original grâce à de nouvelles sources.
La Chasse aux loups de Louise Michel (1830-1905) avait disparu depuis 1891. Le texte complet est ici retrouvé. C'est un roman bref, violent, construit sur un message : il faut tuer, et sur une chanson : « Les quatre couteaux ». Roman frénétique du terrorisme, dominé par l'amour de la mort, cette chasse infernale, qui est une chasse aux hommes, agglutine la fiction, l'histoire, l'actualité, les grands mythes, et la vision cosmogonique.
Dans une langue rythmique et polyglotte, Louise Michel, londonienne depuis 1890, rêve ainsi le retour du « spectre de mai », le sang de la Semaine sanglante qui remonte, la révolte des chassés contre les chasseurs, la terre en état de métamorphose. Marquant un aboutissement de la création romanesque, le roman compose un nouveau Quatrevingt-treize et précède de quelques années l'élaboration de La Commune.
Nouvelle édition en 2019
« Au dehors, sous la pluie, une bande de jeunes gens se rendait je ne sais où, riant du brouillard, de la vie et de la mort, de toutes leurs féroces dents de jeunes insulaires ; ils trouvèrent plaisant, sous les fenêtres du fameux juge sir James Claris, de donner une aubade.
Ils lui sonnèrent le réveil matinal par la ballade du pendu :
His blackened corpse swings in the air ! »
Publié en 1887, bien après la Commune de Paris et la déportation en Nouvelle-Calédonie, L'ère nouvelle est un texte de Louise Michel où l'amertume se veut poétique. Convertie à l'anarchisme, révolutionnaire et assoiffée de justice, la Vierge rouge n'a de cesse d'interroger le genre humain, tentant inlassablement de comprendre pourquoi l'injustice et une certaine odeur de décomposition règnent. "Vont-ils se laisser abattre comme des bandes de loups ?" La hargne de Louise Michel s'explique par la singularité de la période d'écriture. La répression qu'a connue la Commune fut si rude que les souvenirs violents sont encore vifs en 1887. Ainsi, la douleur transperce les mots, les phrases sont encore chargées du poids de la défaite. Chez Louise Michel, là ou la défaite a frappé, l'espoir se lève, inéluctablement. C'est ainsi que la révolutionnaire emporte le lecteur, l'idée de progrès social renaît, une odeur de justice s'empare de pages mi-poétiques, mi-politiques. L'ère nouvelle s'achèvera sur une idée d'éternité, une victoire en somme.
Regroupé avec les textes Lueurs dans l'ombre, plus d'idiots, plus de fous, daté de 1861, et Le Livre d'Hermann, écrit vraisemblablement avant la Commune, ce corpus qui mêle nouvelles et essais se réfère à l'appréhension de l'enfermement asilaire ou carcéral.
Louise Michel s'interroge à propos de la folie et de la criminalité : Que faire pour le fou ? Que faire du criminel ? Existe-t-il, au-delà de la communauté de sort, une parenté entre ces deux états, si ce n'est la privation de liberté qu'ils induisent ? Enfermer les fous est-ce pour les soigner ou les reléguer ? Incarcérer les criminels, est-ce pour les amender ou les punir ? Ecrits à quelques années d'intervalles, Le Livre du bagne et Lueurs dans l'ombre, plus d'idiots, plus de fous se font écho et reflètent les débats qui animent les dernières décennies du XIXe siècle.
Oeuvre de jeunesse pour Le Livre d'Hermann ou oeuvre de maturité pour le Livre du bagne, ces textes révèlent l'intérêt que Louise Michel portait " à la grande famille indéfinie et confuse des anormaux " (Michel Foucault). Elle ne fait pas qu'effleurer les débats, elle pose la question, au travers de ses nouvelles, des origines et de la parenté éventuelle entre crime et folie. Elle examine en dernier ressort les conduites à adopter et les remèdes à apporter afin " d'éveiller l'intelligence " des fous et des idiots.
Ces textes inédits jusqu'alors nous permettront de découvrir une Louise Michel partagée entre ferveur religieuse et positivisme assidu.
Toujours resté inédit, la publication du " second tome " des célèbres Mémoires de Louise Michel constitue un événement. Il couvre une période particulièrement active, s'ouvrant sur la mort de Marianne Michel, la mère, et de Victor Hugo, l'idole, pour se refermer en août 1890, son départ pour Londres. Cette édition s'accompagne d'un important dossier documentaire d'inédits.
L'histoire de la publication des Mémoires de Louise Michel est étonnante : elle débute en 1886, chez l'éditeur Roy, sous le titre - maintes fois réédité - de Mémoires de Louise Michel écrits par elle-même. Tome I. Aucun autre tome n'a suivi. Et si, par la suite, sont venus s'accoler d'autres écrits de la célèbre anarchiste, les soixante-dix feuilletons qui constituent le véritable second tome, parus dans la presse de 1890, avaient " disparu ", peut-être victimes collatérales d'une entreprise de récupération de l'autobiographie de Louise Michel juste après sa mort. Aussi l'édition de ce second tome, inédit en librairie, constitue-t-elle un événement.
Couvrant par son contenu les années 1886-1890 (période qui s'ouvre après la mort de Marianne Michel, la mère, et de Victor Hugo, l'idole, pour se refermer en août 1890, à son départ pour Londres), ce gisement, incroyablement riche, révèle une écrivaine viscéralement engagée dans l'écriture, vivant ensemble le rapport à l'histoire, à la mémoire, au présent de sa lutte et à l'écriture.
L'édition critique de ces Mémoires, accompagnée d'un dossier documentaire, est établie par Claude Rétat, directrice de recherche au CNRS.
La misère / par Louise Michel, 2e partie, et Jean Guêtré, 1re partie ; dessins de L. Tinayre ; gravures de J. Tinayre Date de l'édition originale : 1882 Sujet de l'ouvrage : Pauvreté -- 19e siècleFrance -- Conditions sociales -- 19e siècle Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
Légendes et chants de gestes canaques : avec dessins et vocabulaires / par Louise Michel ; par Charles Malato] Date de l'édition originale : 1885 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
L'auteur au public. Et pourtant ... Tout le monde connaît, ou croit connaître l'ex-déportée de 1871, l'ex-pensionnaire de la maison centrale de Clermont, la prisonnière devant laquelle viennent enfin de s'ouvrir les portes de Saint-Lazare.
Mais il y a deux Louise Michel : celle de la légende et celle de la réalité, qui n'ont l'une avec l'autre aucun point de ressemblance. Pour bien des gens, et pourquoi ne pas l'avouer pour la grande majorité du public, Louise Michel est une sorte d'épouvantail, une impitoyable virago, une ogresse, un monstre à figure humaine, disposée à semer partout le fer, le feu, le pétrole et la dynamite...
Au besoin on l'accuserait de manger tout crus les petits enfants... Voilà la légende. Combien différente est la réalité.
Disant que l'humanité entière a droit à l'héritage de l'humanité. Et cet héritage, il n'appartiendra pas à nous, habitués à vivre dans l'esclavage, mais à ceux qui auront la liberté et qui sauront en jouir. La Révolution est terrible ; mais son but étant le bonheur de l'humanité, elle a des combattants audacieux, des lutteurs impitoyables, il le faut bien.
Est-ce que vous croyez qu'on choisit, pour tirer les gens de l'eau où ils se noient, si on les prend par les cheveux ou autrement ? La Révolution agit ainsi pour tirer l'humanité de l'océan de boue et le sang où des milliers d'inconnus servent de pâture à quelques requins.
Vivant au milieu d'une cour brillante et voluptueuse, aux passions vives, dans une société où l'amour tenait une grande place, cette Reine a connu la richesse et la pauvreté, la puissance et la trahison, la générosité et la haine.
La reine Jeanne (1326 - 1382) a vendu la cité d'Avignon aux Papes afin d'avoir les moyens de défendre son royaume contre Louis, roi de Hongrie, frère du premier de ses quatre maris qu'elle est accusée d'avoir assassiné. Le film de sa vie, où les tragédies se succèdent, se déroule sur une toile de fond aux couleurs de feu et de sang. A Naples, la reine Jeanne a laissé le souvenir d'une Reine légère, inconséquente.
En Provence, au contraire, elle apparaît comme une Reine de légende, pure incarnation d'un rêve, symbole vivant de beauté et de poésie. Le peuple de Provence, toujours fidèle et idéaliste, ne voulait pas croire à sa mort jusqu'à la notification par l'évêque de Vintimille, au conseil de Marseille, en 1385. "Reine idéale, familière et mythique, dira Frédéric Mistral, cette souveraine est pour nous, Provençaux, ce que Marie Stuart est pour les Ecossais, un mirage d'amours rétrospectives, un regret de jeunesse, de nationalité, de poésie enfuies."