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Pendant l'extermination, ceux qui maintenant sont morts se sont soulevés, ils ont écrit, enterré leurs récits, caché les livres : leur résistance face à la déshumanisation. Pour demeurer vivants. Par les mots.
Après l'extermination, c'est au témoin de prendre la parole. Il doit rendre visibles leurs traces, déterrer leurs mots, affronter l'Histoire, dire la nudité des faits. C'est lui qui parle pour l'absent, le mort, l'inaudible, le refusé, l'invisible.
En s'adressant, par-delà la Shoah, à tous les massacrés, Michel Simonot interroge le rôle du témoin, loin de tout pathos, et invite le mort à prendre part par lui-même à ce qui s'énonce dans une fiction poétique qui suit le récit et l'exposition brute de faits.
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On peut vivre à Falderstrath. Il y a des gens qui vivent à Falderstrath. Ils naissent, ils vivent, et crèvent à Falderstrath. On ne peut pas tous partir de Falderstrath.
A Falderstrath on y est tranquille, personne ne connaît, ce n'est pas sur les cartes. Non ce n'est pas sur les cartes (...) Et dans la solitude de Falderstrath, quand on écoute aux fenêtres, vous n'imaginez pas comme on est nombreux...
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Un soir d'octobre. Trois enfants courent parce que la police court derrière eux. Ils se réfugient dans un transformateur. Un policier voit, n'alerte pas. Deux enfants meurent. Un survit. Des semaines d'émeutes s'ensuivent. Dix ans plus tard, un tribunal reconstitue les faits - heures, minutes, secondes, voix enregistrées de la radio de la police. Dix ans plus tard, le survivant est encore et toujours celui qui porte dans sa peau les deux enfants morts, celui qui fait face à la police, celui que l'on a oublié.
Comme une tragédie jamais achevée. Au-delà des faits dans leur crudité, au-delà des mots entendus ou prononcés au tribunal, Delta charlie delta déploie, à travers une forme chorale, une force symbolique et inscrit l'engrenage, la culpabilité individuelle et collective, dans une dimension humaine, éthique, politique.
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