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Mikhaïl Boulgakov
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Moscou, années 1930, le stalinisme est tout puissant, l'austérité ronge la vie et les âmes, les artistes sont devenus serviles et l'athéisme est proclamé par l'État. C'est dans ce contexte que le diable décide d'apparaître et de semer la pagaille bouleversant les notions de bien, de mal, de vrai, de faux, jusqu'à rendre fou ceux qu'il croise. Chef-d'oeuvre de la littérature russe, «Le Maître et Marguerite» dénonce dans un rire féroce les pouvoirs autoritaires, les veules qui s'en accommodent, les artistes complaisants, l'absence imbécile de doute. André Markowicz, qui en retraduisant les oeuvres de Fiodor Dostoïevski leur a rendu toute leur force, s'attaque à un monument littéraire et nous restitue sa cruauté première, son souffle romanesque, son universalité.
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Nouvelle édition en 1993
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«Le 17 janvier. Tempête, pas de consultation. Ai lu pendant mes heures d'abstinence un manuel de psychiatrie, il m'a produit une impression terrifiante. Je suis fichu, plus d'espoir. J'ai peur du moindre bruit, je hais tout le monde quand je suis en phase d'abstinence. Les gens me font peur. En phase d'euphorie, je les aime tous, mais je préfère la solitude.» Le journal halluciné d'une descente aux enfers, dans les affres du manque, aux limites de la folie, par l'auteur du Maître et Marguerite.
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Quand Mikhaïl Boulgakov publie Coeur de chien en 1925, la Russie soviétique bénéficie d'une relative liberté créatrice avant la nuit noire du stalinisme qui s'annonce. En d'autres temps le sujet de son roman lui aurait valu quelques années de goulag. Que l'on en juge ! Un professeur greffe sur un chien ramassé dans les rues de Moscou l'hypophyse d'un individu qui vient de mourir. L'animal se métamorphose alors en un petit homme ivrogne, grossier et méchant : le donneur était un voyou alcoolique et sans scrupule. Et voilà le professeur harcelé et poursuivi par des comités étatiques et prolétariens en tout genre, guidés et fanatisés par le chien devenu homme. Et pire, homme de parti ! Comme toujours chez Boulgakov, l'irrationnel, la dérision et la folie rejoignent une réalité cauchemardesque. L'écrivain demeure le plus grand et le plus lucide des chroniqueurs satiriques de cette époque totalitaire et tragique.
Traduction nouvelle de Vladimir Volkoff. -
Endiablade ou Comment des jumeaux causèrent la mort d'un chef de bureau
Mikhaïl Boulgakov
- Folio
- Folio 3 Euros
- 7 Décembre 2023
- 9782073014498
Extrait de Oeuvres I (Bibliothèque de la Pléiade)
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Récits d'un jeune médecin
Mikhaïl Boulgakov
- Le Livre de Poche
- Biblio Romans
- 17 Janvier 1996
- 9782253932543
La Russie des années 20 : un univers campagnard enfoncé dans la boue et les hivers rigoureux, hanté par des traditions immémoriales, rongé de tabous et de superstitions.
Tandis que dans les grands centres urbains la révolution bouleverse la vie et les mentalités, dans les profondeurs du pays un jeune médecin consacre ses forces à lutter contre le fatalisme et la résignation ambiants. Sept nouvelles racontent avec brio l'ordinaire de sa vie, où le pathétique sans cesse côtoie le drame, mais aussi, parfois, le grotesque et la farce. Un accouchement difficile, une intervention chirurgicale délicate, un voyage au coeur d'une violente tempête de neige pour rejoindre un malade éloigné... le moindre épisode, la plus mince anecdote tirés du quotidien revêtent sous la plume de Boulgakov la puissance de l'extraordinaire.
Les Récits d'un jeune médecin sont suivis de Morphine et des Aventures singulières d'un docteur. Morphine est l'un des plus beaux textes de Boulgakov, le seul où il explore jusqu'au vertige les gouffres de la détresse, de la maladie et de la folie. -
Oeuvres I, II
Mikhaïl Boulgakov
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 21 Septembre 2023
- 9782073032850
Coffret de deux volumes vendus ensemble, contenant des réimpressions récentes de ces titres
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Oeuvres Tome 2 ; le maître et Marguerite et autres romans ; théâtre
Mikhaïl Boulgakov
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Avril 2004
- 9782070113897
Boulgakov travailla jusqu'à sa mort au Maître et Marguerite. Le roman parut dans la revue Moskva en 1966-1967, amputé d'un bon tiers, pour cause de censure. Il fut néanmoins le grand événement littéraire de la période du «Dégel». Les Russes furent sidérés d'y découvrir une représentation à la fois délirante et plus vraie que nature de la réalité soviétique dans laquelle ils étaient encore plongés, et qu'ils avaient fini par ressentir comme plus ou moins «normale». Ils furent, aussi, incroyablement fiers de ce livre vite reconnu comme un chef-d'oeuvre, et dont on propose ici une nouvelle traduction - la première depuis plus de trente ans. Les théâtres, les comédies, les coulisses et les plateaux sont présents dans Le Maître et Marguerite comme dans les deux autres romans retraduits pour cette édition : La Vie de M. de Molière et Mémoires d'un défunt (Roman théâtral). Boulgakov était un passionné de théâtre. En partie inédites en français, ses oeuvres dramatiques - drames, comédies satiriques ou d'anticipation, pièces sur Molière ou sur Pouchkine -, viennent logiquement compléter ce volume. Sans oublier Batoum, pièce de commande sur la jeunesse de Staline, finalement non agréée par la maître du Kremlin. Une fois de plus, Boulgakov avait écrit «pour son tiroir» ; le Choix de correspondance qui clôt le volume révèle les conditions dramatiques dans lesquelles il composa l'une des plus grandes oeuvres de notre temps.
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Kiev, décembre 1918. Sur fond de guerre civile russe, Boulgakov raconte la fin de l'Ukraine tsariste à travers la destinée de la famille Tourbine, inspirée de sa propre famille. Si la mort sévit partout, chez les Tourbine, autour de la table familiale où éclatent la blancheur de la nappe et le chatoiement de la porcelaine, le temps est suspendu. Jusqu'à ce que les troupes ukrainiennes, dirigées par Simon Petlioura, déferlent sur Kiev. Plongés dans la tourmente, tous les hommes de la famille rejoignent alors la Garde blanche pour arrêter l'avancée des bolcheviks...
Écrit en 1923-1924, ce premier grand roman de l'auteur du Maître et Marguerite était, disait-on, le livre préféré de Staline car il montrait, mieux que tout autre, le bouleversement apporté par le communisme à la Russie. Ce livre où Boulgakov a mis toute sa nostalgie lui aurait, non sans paradoxe, sauvé la vie.
Grande - grande et terrible - fut cette année-là, mil neuf cent dix-huitième depuis la naissance du Christ, et seconde depuis le début de la Révolution. Mikhaïl Boulgakov -
Ce recueil de 26 textes, nouvelles, chroniques de la Russie des années 1920 -à 80 % inédits- , plonge le lecteur dans l'ambiance du communisme de guerre et de la NEP (nouvelle économie politique). L'auteur brosse une galerie de portraits (Nepman, ouvriers, paysans et gens du peuple) qui illustre la société soviétique de cette époque.
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Qu'est-ce qui a poussé l'élégant et raffiné docteur Iachvine à assassiner délibérément l'un de ses patients ? Qui est cet homme qui s'est joint à un groupe pour visiter une vieille demeure russe ? Pourquoi est-il presque nu ? Tantôt graves et profonds, tantôt loufoques et légers, ces quelques textes révèlent toute l'étendue du génie de l'auteur du Roman de monsieur de Molière.
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Oeuvres Tome 1 ; la garde blanche ; nouvelles, récits, articles de variétés
Mikhaïl Boulgakov
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 14 Octobre 1997
- 9782070112999
Cette oeuvre est un chant né du silence. Parce qu'il n'a pas voulu insérer sa voix dans le choeur dirigé par les maîtres du Kremlin, Boulgakov fut condamné à écrire pour son tiroir. À sa mort, en 1940, on ne voyait en lui que l'auteur d'une pièce de théâtre, mais déjà les conditions étaient réunies pour que naisse un mythe : peu à peu sortirent de l'ombre des ouvrages dont la somme constitue le plus assourdissant démenti à toutes les formes de pessimisme. À mesure qu'elle était révélée, l'oeuvre de Boulgakov - instrument de la libération intérieure d'un écrivain isolé, muselé, persécuté - apparaissait comme un acte de foi dans les plus hautes valeurs humaines.
Ce volume en propose, dans des traductions nouvelles, différentes facettes : romancier de la période révolutionnaire (La Garde blanche), explorateur de lui-même (Carnets d'un jeune médecin, Notes sur des manchettes), auteur de nouvelles qu'il qualifiait de fantastiques (Endiablade, Les oeufs du destin, Coeur de chien), Boulgakov est aussi un journaliste satirique : empreints d'une vitalité à toute épreuve et d'un comique qui confine parfois au cocasse, ses extraordinaires articles de variétés sont offerts pour la première fois au public français.
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Moscou, vers 1925... Obscur journaliste, Maksoudov a écrit un roman mais il est persuadé que personne ne l'a lu. On lui demande pourtant de l'adapter pour le théâtre ; la pièce serait montée par le célèbre Ivan Vassiliévitch, en qui l'on reconnaîtra Stanislavski. Aussitôt, Maksoudov se met à l'ouvrage, achève sa pièce et vient la lire à Vassiliévitch qui propose (c'est-à-dire impose) des changements tellement ridicules et inacceptables qu'il envoie tout promener. Cependant, il apprend bientôt que sa pièce est retenue ; il est même invité à assister aux répétitions. Avec effarement, il voit son travail, sous la direction autoritaire et capricieuse de Vassiliévitch, se défigurer sous ses yeux. Lui-même rejeté et oublié, il se passionne néanmoins pour cette farce...
Interrompu par la mort de Boulgakov, ce Roman théâtral, autobiographie déguisée en satire tragique et désopilante, est son oeuvre la plus émouvante.
Dans ce roman écrit en 1937 et paru en 1965, Boulgakov conte avec une drôlerie désespérée ses déboires d'écrivain persécuté par le régime de Staline. Libération -
Les OEufs fatidiques
Mikhaïl Boulgakov
- Ginkgo
- Petite Bibliotheque Russe
- 17 Septembre 2022
- 9782846795074
Les grandes découvertes, on le sait, sont souvent accidentelles.
Et celle que fit Persikov ce soir du 16 avril 1928 n'échappe pas à la règle...
Mais qui aurait pu prévoir l'épouvantable catastrophe.
Que des oeufs de poule on ne plus ordinaires allaient engendrer des grenouilles et des serpents géants et monstrueux ?
L'invention (fortuite) de Persikov, savant fou et génial est un rayon rouge qui permet une croissance accélérée. Un zélé et fort stupide serviteur du régime imagine repeupler rapidement les poulaillers des sovkhoses dévasté par une épidémie de Choléra.
L'imbécilité du personnage doublée de la gabegie de l'administration soviétique fera que les oeufs de poules seront interverties avec les colis d'oeufs de reptiles et de batraciens commandés par le savant Persikov pour ses expériences...
On ne saurait imaginer les conséquences en chaîne de ces événements initiaux...
Il résulte de cette expérience une monstrueuse éclosion de serpents et de crapauds géants qui sèment la panique dans la campagne, avant que les neiges hivernales aient raison de cette invasion aussi radicalement que des armées napoléoniennes.
Boulgakov mêle ici anticipation scientifique et dénonciation des absurdités de son époque.
La structure du récit est bâti sur un schéma analogue à « Coeur de chien » ou inversement (car écrit un an avant).
Un savant », sorte d'apprenti sorcier, déchaîne des forces néfastes qui se retournent contre lui - Comme la Révolution s'est retournée contre le peuple ?
Du moins tel pourrait-être le parti pris de Boulgakov dans ce court roman ou l'humour acide de l'écrivain fait merveille. Chef d'oeuvre qui n'a rien perdu de sa virulence.
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Réduit au silence dès la fin des années vingt, mais épargné par la terreur stalinienne, mikhaïl boulgakov (1891-1940) est l'auteur d'une oeuvre immense, dont la plus grande partie resta inédite de son vivant.
Découverts plus d'un quart de siècle après sa mort, ses romans ont désormais leur place parmi les classiques de la littérature russe, et le maître et marguerite, son chef-d'oeuvre, est devenu un livre-culte.
Dès la garde blanche, qui raconte la chute de kiev, le 14 décembre 1918, boulgakov assigne à la littérature la tâche de maintenir envers et contre tout la cohésion d'un univers menacé par le cataclysme de la révolution.
Telle sera, à partir de la vie de monsieur de molière et du roman théâtral, la vocation de ses héros, écrivains maudits, victimes d'un pouvoir implacable. parcourue par des airs d'opéras, émaillée de réminiscences littéraires, graves ou parodiques animée par la magie du théâtre, l'oeuvre romanesque de boulgakov est nourrie d'une longue tradition, à commencer par celle de hoffmann et de gogol, ses grands maîtres.
Comme ces bâtisseurs qui réutilisaient les pierres de temples détruits, boulgakov construit, avec des fragments de l'ancienne culture, un édifice original, où se côtoient créateurs et tyrans, vampires et bureaucrates, personnages bibliques et poètes prolétariens, et où les fêtes de versailles préfigurent le grand bal chez satan.
Le rêve, le fantastique, l'irrationnel sont là pour dire l'indicible oppression d'un pouvoir totalitaire, la sourde angoisse d'une violence aveugle que seule peut conjurer, dans un éclat de rire libérateur, la jubilation de l'écriture.
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Un jeune médecin réserviste envoyé par le gouvernement de Smolensk débarque à vingt-quatre ans dans un coin perdu dont il va diriger l'hôpital.
Epouvanté à l'idée de devoir se lancer d'urgence dans une trachéotomie sur une fillette de trois ans, moins de deux mois après la fin de ses études, le jeune docteur se prépare avec des sueurs froides à pratiquer une intervention jamais réalisée. II ouvre la gorge au bistouri, écarte les peaux, éponge un flot de sang noir. "De trachée-artère, pas la moindre trace. Ma plaie ne ressemblait à aucune gravure." Récits littéraires nourris de son expérience personnelle de 1916 à 1917, les Carnets d'un jeune médecin, longtemps censurés, n'ont été publiés en Russie qu'après la mort de Boulgakov dans les années soixante.
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Mikhaïl Afanassiévitch Boulgakov (1891-1940), comme l'écrit dans sa préface Michel Parfenov, "eut le destin d'un vrai écrivain russe." Le présent volume retrace son itinéraire en réunissant cinq de ses principaux textes autobiographiques.
Morphine, publié en 1927, mais dont l'idée germa dès 1917, alors que l'écrivain était responsable du dispensaire d'un chef-lieu de canton, relate le destin tragique d'un médecin devenu morphinomane.
Ecrits sur des manchettes est un faux journal intime. Le vrai, tenu de 1922 à 1925, lui avait été confisqué au cours d'une perquisition, Boulgakov croyait l'avoir détruit. C'était compter sans le zèle de la police qui avait gardé, par devers elle, une copie du Journal confisqué.
Tandis que Staline mettait en place ce qui allait devenir l'une des deux entreprises totalitaires du siècle, Boulgakov, avec Evguéni Zamiatine, lui écrivit plusieurs lettres pour obtenir l'autorisation de partir à l'étranger. Ces Lettres à Staline lui valurent un coup de téléphone fameux de leur destinataire dont le résultat fut de lui assurer pour un temps un emploi et quelques ressources.
Une clémence surprenante, alors que le dictateur ne pouvait ignorer ses sentiments les plus intimes et son passé de médecin dans l'Armée blanche raconté dans Les Aventures extraordinaires d'un docteur.
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Un monde s'écroule. Il faut fuir ou essayer de s'adapter. C'est ce que font les personnages des deux pièces et des sept nouvelles réunies dans ce volume. On y assiste à la retraite de l'armée blanche depuis le nord de la Crimée jusqu'à Constantinople et à la naissance des appartements communautaires moscovites, aux violences de la guerre civile et aux stratagèmes déployés pour tenter de conserver l'intégralité de son logement. À la gravité onirique de la Fuite fait pendant le comique endiablé de l'Appartement de Zoïka. Mais malgré la diversité des registres, on voit circuler entre les pièces et les nouvelles des motifs dont certains annoncent le Maître et Marguerite : nostalgie de l'ordre ancien, bourreau dialoguant avec le spectre de sa victime, cohabitation forcée, incendies, travestissements cocasses, puissance quasi magique du moindre papier officiel. Ces histoires d'exil et de survie donnent la mesure de l'immense talent de dramaturge et de nouvelliste de Mikhaïl Boulgakov.
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En 1935, l'année de création d'Ivan Vassilievitch, Staline étendait la peine capitale aux enfants de douze ans après avoir interdit tout recours contre les sentences de mort prononcées par les juridictions spéciales du NKVD - la police d'État. C'est avec ce repère historique en tête qu'il faut lire Ivan Vassilievitch. Alors on goûte mieux l'insolence formidable et l'humour dévastateur de cette pièce en trois actes, pleine de rebondissements, de quiproquo et de coups de théâtre. Hélas, catalogué de petit-bourgeois réactionnaire, Boulgakov ne verra jamais monter son oeuvre théâtrale, ni publier ses romans. La censure savait ce qu'elle faisait : nul doute que cette pièce aurait connu l'énorme succès que ses répétitions présageaient. Dans un décor familier à tous les soviétiques - un appartement communautaire - Timoféïev, un savant fou a mis au point une machine à faire tomber les cloisons du temps et de l'espace. Son déclenchement met en scène Ivan le Terrible en même temps que le terrible Ivan, syndic de l'immeuble qui, s'il porte le même nom que le tsar, lui ressemble aussi comme un jumeau. Sur le principe des poupées russes, ce vaudeville truculent et sarcastique cache une satire du pouvoir, qui dévoile à son tour celle de la société moscovite, puis de l'intelligentsia de l'époque.
Le génie satirique de Boulgakov est tel, que la machine de Timofeïev se met en marche pour chaque lecteur, quels que soient le monde, l'époque, et la société qu'il habite. Il ne peut plus alors que pleurer...
De rire.
Christiane Rancé
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Les oeufs du destin / Rokovye ajca
Mikhaïl Boulgakov
- Folio
- Folio Bilingue
- 25 Septembre 2003
- 9782070424214
Persikov, un savant génial, découvre un certain «rayon rouge» sous l'effet duquel les êtres vivants se reproduisent à un rythme accéléré et deviennent géants dans le cadre d'une sélection naturelle elle aussi accélérée. Un apparatchik imbécile imagine d'appliquer le procédé au repeuplement des poulaillers dévastés par une épizootie ; la gabegie soviétique s'en mêlant, ses commandes d'oeufs de poules étrangères sont interverties avec les colis d'oeufs de reptiles tropicaux commandés par Persikov pour ses expériences...Boulgakov mêle ici anticipation scientifique et dénonciation des absurdités de son époque.
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Extrait de Oeuvres I (Bibliothèque de la Pléiade)
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The devil comes to Moscow wearing a fancy suit. With his disorderly band of accomplices - including a demonic, gun-toting tomcat - he immediately begins to create havoc. Margarita discovers that her lover has vanished in the chaos. Making a bargain with the devil, she decides to try a little black magic of her own to save the man she loves.
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Mikhaïl Boulgakov, l'auteur du Maître et Marguerite et Un coeur de chien a toujours été fasciné par la figure du diable, lequel, plus qu'un calomniateur, est un véritable accusateur, un farceur qui fait voler en éclats le glacis soviétique. Il y a des époques où tout se paye. Plus aucun de ses textes ne fut publié après 1928. Il mourut en 1940, oublié de ses contemporains, émigrant de l'intérieur.
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