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Oscar Martinez peñate
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Peu de livres ont en même temps un effet physique, moral et intellectuel sur les lecteurs. Peu de livres vous bousculent par leur honnêteté et leur pertinence. Ce livre, brutal et nécessaire, est l'un d'eux.
Il parle de la vie de trois personnes qui ont un jour décidé de témoigner et de leur mort, conséquence de ce témoignage. À partir de l'assassinat de trois de ses sources, Óscar Martínez, l'un des reporters les plus courageux de l'Amérique latine, mène une réflexion unique sur le journalisme, un métier qui donne un immense privilège et une énorme responsabilité : être témoin du monde au premier rang, même si parfois le spectacle est terrible.
Ce livre sur l'un des endroits les plus violents de la planète ne donne pas d'explications, il n'est qu'une histoire qui a amené le journaliste à comprendre ce qu'il a vu, raconté, choisi, raté pendant 13 ans, ce qui lui a permis de s'enfoncer volontairement dans ces abîmes, et les conséquences de cette immersion.
Peu de livres sont capables de relier avec autant de puissance le doute et le courage, le risque et la justesse, le sort d'un paysan salvadorien et l'importance d'un métier universel, la vie et la mort. Ce livre le fait. -
Il y a vingt-cinq ans, des accords de paix mettaient fin à la sanglante guerre civile née à la fin des années 1970 au Salvador.
Cet ouvrage raconte ce conflit armé hors norme à partir du témoignage de deux adolescents ayant vécu la guerre en première ligne, l'un au sein des escadrons de la mort de la dictature, l'autre parmi la guérilla du Front Farabundo Martí de libération nationale.
Les événements sont racontés tels qu'ils ont été vécus, de façon brute, sans recherche d'esthétique, de justification ni de glorification, ce qui confère au récit une richesse et une force peu communes.
Ils témoignent, d'un côté, de la formation suivie par les futurs commandos des escadrons de la mort au début des années 1980, du déroulement d'opérations militaires, des tortures, ou encore d'anecdotes légères ou dramatiques du front ou de la vie à la caserne?; et de l'autre, du quotidien des paysans à la fin des années 1970 et de l'émergence de la guérilla, de la répression et de la fuite dans les montagnes, de la vie dans les campements, des combats, de l'organisation militaire clandestine, ou encore des difficultés de l'après-guerre...
Au final ces récits de personnes dont le lieu de naissance a déterminé l'engagement dans l'un ou dans l'autre camp se complètent et livrent une vision panoramique des événements.
Et s'ils décrivent souvent très froidement des événements d'une terrible cruauté, on y trouve aussi des manifestations d'une grande humanité.
Enfin, au-delà du cas du Salvador, il témoignent aussi d'une histoire populaire du continent latino-américain, des résistances, des guérillas, mais aussi des dictatures qui ont ensanglanté le continent.
Maurice Lemoine, dans une préface très complète, revient sur l'histoire de ce petit pays d'Amérique centrale et nous montre en quoi ces récits demeurent en phase avec l'actualité du pays et du continent.
Il présente ainsi le travail du sociologue salvadorien Óscar Martínez Peñate qui résume bien le sens de cet ouvrage?: «L'Histoire est généralement écrite par les commandants, les intellectuels et les internationalistes?; ceux qui se trouvaient en première ligne, personne ne s'intéresse à eux, leur histoire est très peu connue.?» Cet ouvrage comportera en outre un riche cahier d'illustrations inédites.