"Ce livre traite de l exposition en oeuvre dans le processus pictural, c est-à-dire de la façon dont la peinture est réalisée dans et par son exposition. Certains artistes conçoivent la peinture en mettant en question le cadre, l accrochage, l espace, la place du spectateur et même leur rôle d artiste. C est aussi un rapport au temps présent qui apparaît sur la scène d exposition à travers la place du spectateur. Il en résulte l émergence de nouvelles spatialités qui font de l immersion un paradigme de la relation esthétique du spectateur à l espace pictural."
Cet ouvrage ne traite pas d'expositions de peinture mais de l'influence de la peinture dans la conception même de mises en scène d'oeuvres. Il tente de cerner comment elle imprègne l'acte de présentation et se répercute sur le lieu-support de "monstration", entre représentation et recouvrement. Les écrits de Daniel Buren servent de cadre à cette recherche tandis que la dé-"monstration" s'appuie sur les pratiques de Cécile Bart, Gérard Gasiorowski, Yves Klein, Bertrand Lavier, Jean Le Gac, Georges Rousse, Claude Rutault, Jessica Stockholder, Michel Verjux, Frédéric Vaësen...
Différentes approches et perspectives (historiques, philosophiques, psychanalytiques, mais aussi artistiques) sur l'expérience de l'enfermement, de l'incarcération au confinement.
Historiens, philosophes, psychanalystes ainsi que plasticiens présentent dans la première partie de ce livre différentes expériences d'enfermement. Les auteurs analysent systèmes carcéraux, sociétés de surveillance, désarrois psychiques, oeuvres closes sur elles-mêmes et oeuvres « enfermantes » comme des alertes contre toutes formes d'enfermement. Ces situations résonnent d'ailleurs étrangement depuis l'épreuve commune d'isolement sanitaire nommée « confinement » que nous avons vécue. En effet, en mars 2020, tandis que nous rédigions l'introduction de cet ouvrage, le gouvernement, pour faire face à la pandémie de Covid-19, imposa une restriction des déplacements au strict nécessaire, ce qui contredisait les principes de liberté élémentaire et réduisait notre domicile en un lieu de claustration. C'est pourquoi, pour la seconde partie du livre, nous nous sommes adressés à des artistes afin d'examiner l'effet de l'enfermement sur la création.
Publié suite à l'exposition Enferments au Musée d'art et d'histoire Paul Éluard de Saint-Denis et au colloque éponyme organisé par l'Institut ACTE, École des arts de la Sorbonne, Université Paris 1, en 2019.
Ce troisième volume de la collection Ce que disent les peintres réunit des entretiens qui permettent de comprendre comment des artistes « feraient peinture » en dehors de ses moyens traditionnels.
Il semble qu'aujourd'hui l'art, la peinture particulièrement, s'ouvre de nouveau au paysage. Est-ce l'éveil de la « conscience du paysage » qui ouvre à un nouveau regard et à d'autres postures artistiques ? Et ces paysages peints ont-ils changé ? La pratique picturale se redéploie-t-elle autrement ? Dans ces dix entretiens, qui bien évidemment n'épuisent pas la reprise picturale du paysage, se font jour deux lignes de force : le paysage comme décor et le paysage comme rêverie. Cet écart entre le paysage réel et sa traduction picturale ne serait-il pas le fait de l'usage des images de paysage, de la distance imposée par ces milliers de photographies qui remplacent aujourd'hui les représentations sur le motif et recomposent finalement un monde qui serait devenu inaccessible, voire étranger ?
Si traditionnellement la peinture recouvre une surface en deux dimensions dans les limites du cadre, le tableau lui se produit dans la réalité de l'espace qu'il occupe. Ainsi, quand la peinture déborde du tableau et crée un espace physique continu en dehors du cadre ou s'articule avec d'autres médiums, elle se déploie dans l'espace réel et le spectateur se retrouve non plus devant la peinture mais bien dans la peinture.
Les paroles des peintres réunies ici reviennent sur les processus qu'ils mettent en oeuvre pour sortir la peinture du tableau et l'habiter.
L'école résonne dans l'art. Des artistes inventent des fictions sur l'école et posent des questions fondamentales concernant l'apprentissage, l'exclusion et la liberté. Pourquoi et comment l'artiste met-il en jeu cet univers écolier ? Quelles relations l'art entretient-il avec l'enseignement ? Nous verrons, à travers l'analyse d'oeuvres, comment l'artiste, en partant de représentations écolières, déplace les représentations artistiques et déconstruit son système de valeurs.
La conférence dans l'art allie geste, texte et image en se réappropriant les formes discursives que sont les lectures, les visites guidées, les allocutions inaugurales, les cours magistraux sous forme de digressions poétiques, de conférences dansées et de théorisations théâtralisées ou filmées dans lesquelles la figure de l'expert est incarnée par l'artiste lui-même. En assimilant ainsi dans l'art des éléments propres à la transmission des savoirs, au discours du savant ou du « maître », l'artiste métamorphose le rapport entre art et discours, le temps d'un moment partagé avec le public. De l'auteur/artiste au spectateur/ élève, l'expérience irrigue la perception et la connaissance vers une autre prégnance du réel. Les textes rassemblés ici portent sur les enseignements de la conférence performance, du discours dans l'art et sur l'art, en faisant un détour sur la théâtralisation de la plaidoirie. Que nous apprennent ces performances ? Qu'apporte l'art au discours et à l'enseignement ? Outre une mise en question du rôle de l'enseignant, ces performances montrent l'importance de la présence de l'enseignant. La présence est à comprendre dans les deux sens du terme : le premier sens focalise sur la capacité à « avoir de la présence » pour capter l'attention du public, s'imposer, et le second sens, comme présence et rencontre entre différents acteurs, dans ce moment particulier où les visioconférences se multiplient dans la sphère de l'enseignement. Ainsi, ces conférences bousculent-elles notre passivité pour redonner souplesse et créativité à notre présence au monde.