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Simone Weil laisse le souvenir d'une figure étrange, surhumaine par certains aspects, qui attire et repousse en même temps. On lui reconnaît une puissance intellectuelle exceptionnelle, une force morale digne des héros, un courage et un esprit de résistance hors pair, mais une intransigeance dans l'existence qui fait peur et qui s'accompagne d'une lucidité souvent prophétique. De son vivant, comme aujourd'hui, elle dérange, irrite, scandalise, tout en suscitant l'attachement le plus vif. Plus de cinquante ans après sa disparition, on est enfin en mesure d'embrasser la totalité d'une vie et d'une oeuvre foisonnante, et d'en dégager la cohérence dans toute sa force. Le but de ce volume est de faire tenir ensemble la militante, la philosophe et la mystique, car tout est solidaire dans cette pensée aux vues puissamment convergentes. Enfin, une série de témoignages sur Simone Weil, la réception de son oeuvre (Blanchot, Cioran, Sperber...) et sa diffusion à l'étranger complètent ce volume et lui apportent de précieux éclairages.
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La condition ouvrière et autres textes
Simone Weil
- PAYOT
- Petite Bibliotheque Payot
- 16 Février 2022
- 9782228928670
Comment sortir de la servitude au travail ? En transformant radicalement l'organisation du travail (c'est-à-dire en quittant le taylorisme et ses avatars) et en s'appropriant son travail pour lui donner du sens. Quatre textes fameux et accessibles de Simone Weil pour ce recueil qui pourra être conseillé aux lycéens et aux étudiants : "La vie et la grève des ouvriers métallos" (1936), "La condition ouvrière" (1937), "Expérience de la vie d'usine" (1941) et "Condition première d'un travail non servile" (1941).
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Amitié ; l'art de bien aimer
Simone Weil
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 23 Mars 2016
- 9782743635961
Écrit en 1942, ce petit texte s'interroge sur ce qu'il advient de la pensée et du rapport à soi dans la force des affects et de l'attachement à autrui. Alliant une psychologie fine de l'attachement à autrui, une mystique du détachement et de l'amour désintéressé, et une philosophie du rapport à l'altérité, Simone Weil propose une réflexion sur la dimension relationnelle de notre existence et sur les contradictions auxquelles elle nous confronte.
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Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain et autres textes
Simone Weil
- Folio
- Folio Sagesses
- 4 Février 2021
- 9782072924262
« Est criminel tout ce qui a pour effet de déraciner un être humain ou d'empêcher qu'il ne prenne racine. » 1942. Résistante, Simone Weil est à Londres, rédactrice au service de la « France Libre ». C'est alors qu'elle écrit, pour l'après-guerre, plusieurs textes ayant vocation à préparer la refondation du pays.
Parmi eux, Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain et Luttons-nous pour la justice ? Suivra, au début de l'année suivante, La personne et le sacré. Trois textes que guident, phares en ces temps sombres, les idées de consentement, de beauté et de communauté humaine. » Un triptyque tout entier imbriqué à la grande oeuvre tardive et inachevée de Simone Weil : L'enracinement.
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L'Iliade ou le poème de la force et autres essais sur la guerre
Simone Weil
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 19 Mai 2021
- 9782743653217
Ce recueil réunit cinq textes de Simone Weil écrits entre 1933 et 1943, sur la guerre - et la force en général - et ses effets politiques, moraux et spirituels. Qu'advient-il lorsque la pensée se trouve prise dans des rapports de forces, lorsqu'elle est aux prises avec la force ? La capacité de juger, la lucidité, la capacité de penser et d'affirmer des principes peuvent-elles rester intactes ?
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Pensées sans ordre concernant l'amour de Dieu et autres textes
Simone Weil
- Folio
- Folio Sagesses
- 4 Octobre 2017
- 9782072734311
«On sait bien que ce qu'on a en fait de bien, richesse, pouvoir, considération, connaissances, amour de ceux qu'on aime, prospérité de ceux qu'on aime, et ainsi de suite, ne suffit pas à satisfaire. Mais on croit que le jour où on en aura un peu plus on sera satisfait. On le croit parce qu'on se ment à soi-même. Car si on y pense vraiment quelques instants, on sait que cela est faux».
Un cheminement vers la paix intérieure servi par une langue belle et simple qui va droit au coeur.
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L'Iliade, ou le poème de la force appartient aux derniers écrits de Simone Weil qui, comme L'Enracinement, participent à la fois de l'essai savant, du traité politique et métaphysique et du texte poétique, formant la pensée de ce que pourrait être les temps futurs. Il s'adresse à la fois à l'érudit et à l'homme du commun, au croyant comme au non-croyant, au combattant comme au non-combattant. Il permet de penser une société fondée sur les devoirs moraux et non sur les seules règles économiques ou sur la technique. Publié en 1942 sous pseudonyme dans les Cahiers du Sud à Marseille, il résonne comme un appel à combattre en toutes occasions la force brutale, et rompt radicalement avec les positions non-violentes pronées par S. Weil quelques années plus tôt.
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Publiés en 1943 dans les Cahiers du Sud (Marseille) sous le pseudonyme d'Emile Novis, tout comme L'Iliade ou le poème de la force, les deux textes de Simone Weil qui composent ce volume témoignent de la découverte que fit Weil de la civilisation d'oc et de son épopée, la Chanson de la Croisade contre les Albigeois, qu'elle compare à l'Iliade. La destruction de cette civilisation, advenue selon elle par une nouvelle manifestation de la force brutale devient le prototype de toute civilisation détruite et le symbole à la fois de la résistance à la force et de l'alternative au pouvoir dominant quel qu'il soit. Non plus Troie, mais Toulouse, non plus les Grecs, mais les Croisés.
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Le texte de Simone Weil que nous publions est extrait de Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (1934), un ensemble d'études consacrées à la critique politique et sociale. Son « grand oeuvre », dira-t-elle, qui fit fort impression sur son ancien professeur de khâgne, le philosophe Alain. Il en parlera comme d'un travail de première grandeur.
Elle a vingt-cinq ans mais c'est un travail qu'elle ne publiera pas de son vivant. Nous sommes au milieu des années 30, la Russie est sous la chappe stalinienne, Hitler vient d'arriver au pouvoir, la France est confrontée à des mouvements politiques et sociaux d'une rare violence. C'est dans ce climat de grande incertitude que Simone Weil entreprend un travail de réflexion fondamentale sur la nature de l'oppression dans toutes les sociétés, y compris communistes (l'oppression peut subsister lorsque l'exploitaion disparaît). Et sur les conditions d'une liberté effective, qui passe par une libération de la force spirituelle des individus et des peuples.
« Et pourtant rien au monde ne peut empêcher l'homme de se sentir né pour la liberté. Jamais, quoi qu'il advienne, il ne peut accepter la servitude ; car il pense. Il n'a jamais cessé de rêver une liberté sans limites, soit comme un bonheur passé dont un châtiment l'aurait privé, soit comme un bonheur a venir qui lui serait dû par une sorte de pacte avec une providence mystérieuse. »
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Condition première d'un travail non servile
Simone Weil
- L'Herne
- Carnets L'herne
- 22 Janvier 2014
- 9782851972644
S'il est un travail vivant - mode d'activité essentiellement humain - c'est d'abord le travail manuel, méprisé par les Anciens, véritable levier qui met le monde en mouvement et pivot spirituel de la communauté réconciliée. Il faudra libérer le travail, pour que naisse une société d'hommes libres, pour qu'autour de la production se cristallise la fraternité. Il appartient aux travailleurs de se réapproprier l'appareil productif, pour que s'élargisse « peu à peu le domaine du travail lucide ».
Avec le travail ainsi entendu, l'homme sort de l'imaginaire et se conforme « au vrai rapport des choses ». Le travail peut devenir transfiguration. Il peut être une « forme de sainteté ».
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"Venise sauvée" est une pièce de théâtre inachevée de Simone Weil sur le projet avorté du renversement de la République Vénitienne par les Espagnoles en 1618. Le texte dramaturgique est intégralement imprégné des idées et de la philosophie de l'auteure, dont il constitue un mode l'exposition tout à fait original et singulier. Il s'agit de l'une des très rares oeuvres "littéraire" dont nous disposons de la main de Simone Weil.
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Luttons-nous pour la justice
Simone Weil
- La Part Commune
- La Petite Part
- 15 Octobre 2019
- 9782844183958
Dans ces trois textes de la fin de sa vie, nourris de son expérience personnelle et de sa réflexion, la philosophe catholique et ouvrière Simone Weil se livre à une véritable profession de foi qui accrédite son idée d'une nécessaire révolution humaniste.
Comme dans toute son oeuvre, ce qu'elle cherche à placer au centre de toute interrogation, de toute préoccupation et de toute construction d'un avenir partagé et commun, c'est l'homme, dans son essence comme dans son individualité.
Lire Simone Weil relève autant du devoir que de l'obligation. -
Correspondance 1942 ; « Quel est donc ton tourment ? »
Simone Weil, Joë Bousquet
- Claire Paulhan
- 19 Mars 2019
- 9782912222633
Sept lettres, pas une de plus, échangées par la philosophe Simone Weil et le poète Joë Bousquet entre avril et mai 1942. Elles font suite à une rencontre que l'urgence du départ attendu par Simone Weil vouait à rester sans lendemain. À la veille de cette rencontre provoquée par Jean Ballard, directeur des Cahiers du Sud, ils ne se connaissaient pas personnellement, si ce n'est par quelques-uns de leurs écrits respectifs. Chacun attendant beaucoup de l'autre, leur « conversation nocturne » fut dense et riche. Ils firent l'un sur l'autre une impression profonde.
Intellectuellement, beaucoup les opposait : l'une avait fait le choix, remontant à Platon, du réel contre le rêve ; pour l'autre, au contraire, la quête du réel passait par le rêve. Ce fut pourtant le poète qui amena la philosophe à l'aveu des états mystiques qu'elle connaissait. Délivrée en quelque sorte de son secret, Simone Weil put alors laisser libre cours au flot tumultueux et magnifique de ses grands textes mystiques qui, tous, précédèrent son départ pour les États-Unis. Ainsi, sans cette rencontre et les lettres qui suivirent, notre connaissance de Simone Weil et de son oeuvre demeurerait incomplète.
L'intensité de l'amitié qui se noua entre ces deux êtres laissa pourtant intacte la singularité de chacun. C'est ce que sut résumer Joë Bousquet en une phrase lapidaire: « Ses pensées étaient les miennes mais elle se reposait dans les pensées qui m'ôtaient le repos. » Simone Weil (1909-1943) Brillante élève d'Alain, elle intègre l'ENS en 1928, partage bientôt les luttes syndicales et travaille une année en usine. Le domaine religieux exerce sur elle une emprise de plus en plus puissante ; elle se découvre mystique en 1938. Simone Weil mourut en exil à Londres à 34 ans laissant une oeuvre philosophique majeure.
Joë Bousquet (1897-1950) Engagé volontaire à 17 ans, médaillé militaire et sous-lieutenant à 18, touché à la colonne vertébrale à 21, désormais paralysé à vie des membres inférieurs, J. Bousquet ne vécut pas en reclus. Écrivant sans relâche, avec ses amis carcassonnais Estève, Nelli et Alquié, il créa en 1928 la revue Chantiers, fusionnée en 1930 avec les Cahiers du Sud. J. Paulhan, J. Cassou, P. Éluard, et de nombreux peintres furent ses amis et correspondants.
Édition établie, préfacée et annotée par Florence de Lussy, conservatrice générale honoraire à la BnF, et Michel Narcy, directeur de recherche émérite au CNRS.
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Révolte des Ciompis & Un soulèvement prolétatrien à Florence au XIVème siécle (La)
Machiavel, Simone Weil
- Cmde
- 5 Février 2013
- 9791090507081
Précédé de Un soulèvement prolétarien à Florence au XIV° siècle de Simone Weil. Aînée des insurrections prolétariennes », selon Simone Weil, la révolte des ciompis, travailleurs de la laine à Florence, à la fin du XIVe siècle, tend à démontrer que dès la naissance du capitalisme, la jeune classe ouvrière n'eût d'autres choix que de tenter de se défendre face à une juridiction et un mode d'organisation ne lui laissant aucun droit. Cet ouvrage correspondant au chapitre XIII du livre 3 des Histoires florentines de Machiavel. Celui qui fut pourtant penseur au service du pouvoir, retrace ici avec précision et dans une narration captivante l'histoire d'un mouvement clé de notre histoire.
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Oeuvres complètes Tome 4-1 ; écrits de Marseille 1940-1942
Simone Weil
- GALLIMARD
- 22 Mai 2008
- 9782070733347
Simone Weil et ses parents ont quitté Paris, le 13 juin 1940, et arrivent à Marseille avant le 15 septembre. Elle cherche rapidement une filière qui lui permettrait de partir pour Londres. Quitter Marseille n'étant pas aussi rapide qu'elle l'avait cru, elle consacre son séjour - jusqu'au 14 mai 1942 - à des activités de résistance, au travail agricole et à l'écriture. Enfin, grâce à l'amitié nouée avec le dominicain Joseph-Marie Perrin, son attention s'orientera vers des dimensions de la spiritualité auxquelles elle n'aurait pas été aussi attentive sans les onze mois d'échanges qu'elle eut avec le religieux. L'unité de la réflexion, à travers la variété des domaines abordés dans ce recueil, apparaît clairement grâce à la combinaison du principe chronologique et d'un principe thématique. Les textes sont regroupés suivant trois sections : science, religion, politique. L'intérêt porté par Simone Weil à la science de son temps devient central dans les écrits de ce volume. Un examen critique est nécessaire à l'évaluation d'une des prétentions de la science contemporaine : donner "une expression moderne et occidentale" à la valeur de vérité. Parallèlement, Simone Weil trace un chemin religieux personnel. Le rassemblement des principaux textes religieux en un volume fait percevoir toute la complexité de sa position : " aussi proche que possible du catholicisme sans être pourtant catholique " en arrivant à Marseille, croyant s'en être " beaucoup rapprochée > à la fin de son séjour, et écrivant pourtant, après son départ, avoir " senti d'une manière définitive et certaine " que sa vocation lui imposait de "rester hors de l'Eglise ". Simone Weil poursuit enfin sa réflexion politique et sociale. Ce sont les conditions tragiques de la guerre qui occupent ici le premier plan.
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Simone Weil a quitté New York le 10 novembre 1942. Arrivée en Angleterre le 26, elle rejoint Londres le 14 décembre. Il lui reste huit mois à vivre. Elle écrit pendant cette période un nombre impressionnant de textes, dont l'Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain et le Prélude à une déclaration des devoirs en vers l'être humain connu sous le titre L'Enracinement (titre que nous n'avons pas cru devoir modifier, afin de ne pas dérouter le lecteur). Ce sont ces deux écrits qui sont repris dans le présent volume.
S'agissant de l'« Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain », il n'existe aucun manuscrit complet de ce texte, la première (et seule) édition, dans les Écrits de Londres (Gallimard, 1957), donnait l'impression d'un texte continu, établi pas Simone Weil elle-même.
En réalité, sa rédaction a été reprise plusieurs fois, ce qui montre l'importance revêtue, aux yeux de son auteur, par cet écrit. Nous donnons une version proche de celle qu'on trouve dans la première édition, mais nous publions les ébauches de ce texte, qui restitue les étapes d'un travail en cours. L'Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain et le dossier qui l'accompagne constituent la meilleure préparation à la lecture de L'Enracinement.
Quant à l'intérêt de L'Enracinement, il est bien résumé par Albert Camus : « Il paraît impossible d'imaginer pour l'Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies. » Les éditions antérieures, parues chez Gallimard (coll. « Idées », « Folio-Essais », « Quarto ») ont toutes repris le texte paru en 1949 (dans la coll. « Espoir »). La présente édition se distingue par plusieurs traits.
D'abord, elle reproduit scrupuleusement le manuscrit de Simone Weil, qui se présente comme un texte suivi, sans les titres et les sous-titres ajoutés par les premiers éditeurs. La présente édition montre que L'Enracinement, contrairement à une thèse répandue, est un texte achevé.
Enfin, l'appareil critique met en évidence la dimension politique de l'essai, intérêt dont on a pu douter lors de sa parution, en 1949. C'est sur ce dernier point que se joue l'originalité du volume, qui devrait inaugurer une lecture nouvelle d'une oeuvre trop recouverte, depuis plus de soixante ans, par des commentaires qui ont cru y voir l'expression d'une pensée « réactionnaire », résolument « antimoderne ».
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Oeuvres complètes Tome 6 : Cahiers (février 1942 - juin 1942) 3
Simone Weil
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 27 Février 2002
- 9782070765096
Les cinq cahiers qui composent ce volume offrent les grandes lignes - souvent fulgurantes - d'une anthropologie religieuse, exprimée en termes rudes mais qui «nettoient». Un vaste réseau analogique enserre le tout, mais favorise, en dernière instance, les mathématiques (le logos face au muthos), ce qui donne à la pensée de cette «pythagoricienne» un éclat et une densité particuliers. L'index analytique très complet qui accompagne ce volume démonte les pièces d'un sytème conceptuel à la fois solide et raffiné.
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Oeuvres completes Tome 6 : Cahiers (septembre 1941 - fevrier 1942)
Simone Weil
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 3 Juin 1997
- 9782070747313
Ce deuxième volume des Cahiers (qui en comprendront quatre au total) rassemble les carnets du début de la guerre, de 1941 à 1942, alors que Simone Weil, dans le sud de la France, en zone libre, s'oriente de plus en plus résolument vers l'approfondissement de son aspiration religieuse et «mystique». Ces textes témoignent donc de ses lectures des sources sacrées, la Bible, le Tao, la Bhagavad-Gita, les Upanishad, ainsi que de sa constante préoccupation philosophique : lectures de Platon, réflexion sur les sciences, les mathématiques notamment.
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Lorsque Simone Weil meurt d'épuisement, physique et moral, en Angleterre, à Ashford, le 24 août 1943, à l'âge de trente-quatre ans, son oeuvre publiée se réduit à quelques articles parus dans des revues le plus souvent politiques ou syndicales. Mais elle laisse une quantité de manuscrits divers qui seront pieusement recueillis par ses parents et par ses amis.Bien des inédits ont pu être découverts à la suite d'un examen systématique des «papiers» mis à la disposition des éditeurs : esquisses de textes abandonnés en cours de rédaction, cahiers et carnets non reproduits dans les éditions antérieures, notes préparatoires à des cours ou à des travaux plus élaborés. Inédite aussi, pour une large part, la correspondance familiale et générale que sera offerte au public. La recherche persévérante des articles de Simone Weil a permis de retrouver des textes fort peu ou mal connus, mais nullement négligeables.L'édition des oeuvres complètes de Simone Weil ainsi réunies formera seize volumes répartis en sept tomes.
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Oeuvres complètes Tome 2 ; écrits historiques et politiques Tome 3
Simone Weil
- Gallimard
- 22 Novembre 1989
- 9782070717156
En 1937, Simone Weil lutte de toutes ses forces pour que les Européens «ne recommencent pas la guerre de Troie». Pourtant, la guerre est là en 1940 et, devant l'irréparable, elle se fonde sur l'Iliade pour analyser le mécanisme de la force meurtrière. Entre ces deux dates, une série d'articles, parus dans diverses revues, nous permet de suivre l'évolution de la philosophe qui la mène du pacifisme presque inconditionnel à l'acceptation d'un inévitable conflit. Et celle qui, en 1937, préfère la défaite à la guerre, reconnaît en 1940 que la France a le droit de combattre pour sa propre existence, justifiant ainsi l'accusation qu'elle se portera à elle-même de négligence criminelle à l'égard de sa patrie pour son soutien des milieux pacifistes d'avant 1939. Une telle évolution, si déchirante pour Simone Weil, s'accompagne naturellement de la profonde méditation qu'elle poursuit sur les problèmes coloniaux : ceux-ci l'obligent à contester, plus nettement encore en ce temps de guerre, le droit moral de la France à se réclamer des grands principes. L'affligeante constatation des bouleversements en cours pousse aussi Simone Weil à la recherche des origines de l'hitlérisme qu'elle rattache à l'Empire romain. La lucidité et le discernement de Simone Weil, penseur politique, sont tels que beaucoup des textes ici rassemblés frappent par leur actualité. Simone Fraisse en sa préface s'attache à préciser leur genèse et se plaît à souligner que, si l'on ne peut toujours prendre «à la lettre» les conclusions de Simone Weil, «on peut au moins prendre au sérieux l'intention qui l'a guidée : une attitude de soupçon à l'égard de l'histoire officielle et des idées reçues, une quête de la vérité cachée sous les images d'Épinal transmises par la tradition scolaire, et finalement une leçon d'histoire. Une leçon d'humanité aussi.»
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« Il ne s'agit pas ici de philosophie, mais de vie », écrivait Gustave Thibon, en 1948, en présentant ce recueil de pensées tirées des manuscrits que Simone Weil lui avait confiés. Dés sa parution, ce livre a eu un « effet » qui ne devait pas s'estomper. Pour ses lecteurs, il fait partie des rencontres primordiales : un de ces quelques livres qui ne vous abandonnent pas sur le chemin de la vie. Les textes « nus et simples » de Simone Weil traduisent une expérience intérieure d'une authenticité et d'une exigence peu communes.
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Simone Weil, dans cette ébauche assez poussée de tragédie, n'a pas, semble-t-il, désiré donner une adaptation de la célèbre pièce d'Otway, Venise sauvée. Elle-même résume son ouvrage en quelques mots. «C'est, dit-elle, la conjuration des Espagnols contre Venise en 1618, racontée par l'abbé de Saint Réal.» On y retrouve toutefois les deux personnages centraux d'Otway:Pierre et Jaffier, qu'unissent une amitié si profonde que Pierre n'hésite pas à affirmer:«Jaffier est plus que moi-même.» C'est en 1940 que Simone Weil commença d'écrire cette Venise sauvée. Ce projet lui tenait à coeur; ses confidences et plusieurs cahiers de brouillons en témoignent. (On a pu réunir, par exemple, une cinquantaine de versions du grand monologue de Jaffier.) Pour éclairer ses intentions et compléter dans la mesure du possible le texte de cette tragédie restée inachevée, nous publions en préface les notes éparses dans les cahiers de Simone Weil et qui se réfèrent à Venise sauvée. C'est du reste sur sa demande que ces notes furent réunies et lui furent envoyées à Londres en même temps qu'une copie du texte de la tragédie. L'intention de Simone Weil était à ce moment d'achever Venise sauvée. La mort seule l'en empêcha.
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Dans le présent recueil qui réunit les études consacrées par Simone Weil à la critique sociale et politique, les Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale développent le raisonnement principal, qui commande tous les autres parce qu'il a été le souci privilégié de l'auteur, le tourment qui n'a jamais quitté Simone Weil, même, et surtout, à l'intérieur de sa pensée religieuse:le tourment de l'injustice. Depuis Marx, en tout cas, dont la doctrine est d'ailleurs longuement examinée ici, la pensée politique et sociale n'avait rien produit en Occident de plus pénétrant et de plus prophétique. Simone Weil a elle-même considéré les Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale comme son oeuvre principale. Ce texte a été écrit en 1934.
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Ce recueil, préfacé par une lettre de Paul Valéry, comprend une dizaine de poèmes inédits de Simone Weil. D'inspiration philosophique, classiques dans leur forme, ils révèlent le talent précoce de l'auteur. On y trouve un poème de circonstance, composé au lycée pour la Saint-Charlemagne, et un conte écrit à l'âge de onze ans. Venise sauvée est une tragédie que Simone Weil commence à écrire en 1940. La mort l'empêche de l'achever. Elle avait ainsi résumé cette pièce:«C'est la conjuration des Espagnols contre Venise en 1618, racontée par l'abbé de Saint-Réal.» Pour éclairer ses intentions et compléter ce texte resté inachevé, nous publions en préface les notes éparses dans les cahiers de Simone Weil. Ce texte avait déjà été publié en 1955 dans La Nouvelle Revue française.