Umberto Eco Le Nom de la rose Rien ne va plus dans la chrétienté. Rebelles à toute autorité, des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes et servent à leur insu le jeu impitoyable des pouvoirs. En arrivant dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie, en l'an de grâce et de disgrâce 1327, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, se voit prié par l'abbé de découvrir qui a poussé un des moines à se fracasser les os au pied des vénérables murailles. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va alors advenir en l'espace de sept jours.
Le Nom de la rose, c'est d'abord un grand roman policier pour amateurs de criminels hors pair qui ne se découvrent qu'à l'ultime rebondissement d'une enquête allant un train d'enfer entre humour et cruauté, malice et séductions érotiques. C'est aussi une épopée de nos crimes quotidiens qu'un triste savoir nourrit.
« ... sous sa forme amusante de roman policier et savante de devinette érudite, un vibrant plaidoyer pour la liberté, pour la mesure, pour la sagesse menacées de tous côtés par les forces de la déraison et de la nuit. » Dominique Fernandez, L'Express.
Prix Médicis étranger 1982.
Trois amis ont inventé un gigantesque complot dans lequel ils ont mêlé ésotérisme, occultisme, histoire passée et à venir.
À l'ère des fake news et autres faits alternatifs, il est revigorant de relire ce qu'Umberto Eco avait à dire sur le sujet. Avec sa clarté, et son gai savoir habituels, le grand écrivain italien déconstruit les notions de mensonge, de faux et de falsification, dont il a si souvent joué dans ses fictions. L'humaniste emprunte autant à l'histoire de la logique, à la philosophie du langage qu'à la littérature, pour nous parler d'éthique, de mauvaise foi, d'ironie et d'authenticité. Car encore faut-il connaître la vérité pour mentir tout en disant le faux.
Eco nous rappelle que notre capacité à évoluer dans le monde avec sécurité se fonde sur le contrat social, et que notre meilleur allié contre les mensonges et les falsifications reste le temps puisque - presque toujours - celui qui ment ou falsifie finit par être découvert.
Dans cet essai aussi bref que réjouissant, le grand intellectuel italien nous offre des clés pour démêler le vrai du faux.
« Je crois possible d'établir une liste de caractéristiques typiques de ce que j'appelle l'Ur-fascisme, c'est-à-dire le fascisme primitif et éternel.
L'Ur-fascisme est toujours autour de nous, parfois en civil.
Ce serait tellement plus confortable si quelqu'un s'avançait sur la scène du monde pour dire « Je veux rouvrir Auschwitz... » Hélas, la vie n'est pas aussi simple.
L'Ur fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes.
Notre devoir est de le démasquer, de montrer du doigt chacune de ses nouvelles formes - chaque jour, dans chaque partie du monde. » Umberto Eco L'auteur mêle ici souvenirs personnels de sa jeunesse sous le fascisme et analyse structurelle des 14 archétypes du fascisme primitif et éternel qui sont :
Le culte de la tradition / le refus du modernisme / le culte de l'action pour l'action / l'incapacité à accepter la critique / l'exploitation de la peur de la différence / l'appel aux classes moyennes frustrées et défavorisées / l'obsession du complot, si possible international / l'obsession de la richesse ostentatoire et de la force de l'ennemi / la vision du pacifisme comme collusion avec l'ennemi / le mépris pour les faibles / le culte de l'héroïsme étroitement lié au culte de la mort / le machisme / le populisme qualitatif consistant à remettre en cause la légitimité du parlement / l'utilisation d'une novlangue.
EN LIBRAIRIE LE 19 AVRIL
De Turin et Palerme à Paris, nous croisons des hystériques, des satanistes, des escrocs, un abbé qui meurt deux fois, des cadavres dans un égout, des jésuites complotant contre des francs-maçons, des confraternités diaboliques et des carbonari étranglant des prêtres. Nous assistons à la naissance de l'affaire Dreyfus et à la fabrication des Protocoles des Sages de Sion. Nous prenons part à des conspirations, aux massacres de la Commune et à des messes noires... Tout est vrai dans ce savoureux feuilleton, à l'exception du principal narrateur, Simon Simonini, dont les actes ne relèvent cependant en rien de la fiction. Trente ans après Le Nom de la rose, Umberto Eco nous offre le grand roman du xixe siècle secret.Encore une fois, Umberto Eco a frappé un grand coup. La balade est étourdissante. Marie-Françoise Leclère, Le Point.
Avez-vous déjà eu besoin de mettre un saumon fumé dans le mini-frigo de votre chambre d'hôtel ? Tenté d'installer un logiciel en lisant les trois volumes d'explications fournis par le fabricant ? Renoncé à prendre un médicament anodin en raison des risques terribles que sa notice fait peser sur « certains sujets » ? Entrepris de chercher du sexe sur Internet ?
Si vous répondez oui à l'une de ces questions, alors vous vous reconnaîtrez dans les pages de ce livre, qui relate, sur un mode hilarant et, hélas, vraisemblable, les aventures et mésaventures de l'homme d'aujourd'hui. En guise de bouquet final, vous découvrirez la Cacopédie : un hallucinant voyage dans le savoir scientifique moderne poussé vers la folie à force d'atomisation et de luxe théorique...
L'universitaire spécialiste de sémiologie, le romancier érudit et puissant du Nom de la rose et de L'Ile du jour d'avant livre ici un autre visage : celui, moqueur et généreux, d'un observateur de notre temps et de sa folie ordinaire.
Il convient d'ajouter qu'on éclate de rire à chaque page.
Peut-on écrire une thèse sans mourir d'ennui ou devenir à moitié fou ? Oui, et mieux encore, répond Eco : il faut vivre la thèse comme une chasse au trésor, et non un rite masochiste d'un autre âge. Quels que soient sa durée, son nombre de pages, la discipline choisie ou le sujet lui-même, tout travail de recherche, du mémoire au doctorat, est un exercice inégalé pour la formation de l'esprit, à condition de bien s'y prendre.Définition du sujet, plagiat, paraphrase, mais aussi relations diplomatiques avec son directeur de recherche : avec humour, tendresse et pragmatisme, Umberto Eco accompagne quiconque désire apprendre à chercher, réfléchir et construire une pensée personnelle, dans un ouvrage qui est peut-être avant tout un merveilleux guide pour, simplement, bien écrire.
Umberto Eco Lector in fabula Lire n'est pas un acte neutre : il se noue entre le lecteur et le texte une série de relations complexes, de stratégies singulières qui, le plus souvent, modifient sensiblement la nature même de l'écrit originaire. Lector in fabula se veut ainsi le répertoire des diverses modalités de la lecture et une exploration raisonnée de l'art d'écrire. Pour comprendre le rôle du lecteur, mais aussi celui de l'auteur.
En 1992, à Milan, six journalistes sont embauchés pour créer un nouveau quotidien qu'on leur promet dédié à la recherche de la vérité. Ils fouillent dans le passé pour composer leur « numéro zéro », et c'est le présent qui leur saute au visage. « L'ombre de Mussolini, donné pour mort, domine tous les événements italiens depuis 1945 » : est-ce là le délire d'un journaliste d'investigation paranoïaque ? Alors, pourquoi le retrouve-t-on assassiné ? Attentats, tentatives de coup d'État, empoisonnements, complots, stratégie de la manipulation, de la désinformation et de la tension : quand tout est vrai, où est le faux ?
« Un pamphlet au vitriol du monde des médias. » Philippe Chevilley, Les Échos.
« Avec ce polar burlesque sur la désorientation médiatique, Umberto Eco s'affirme comme l'inlassable et truculent chroniqueur de la « guerre du faux ». » Nicolas Truong, Le Monde.
« Un superbe exercice de politique-fiction. » Aliocha Wald Lasowski, Marianne.
Qu'est-ce que la Beauté ? Qu'est-ce que l'art, le goût, la mode ? Le Beau est-il quelque chose que l'on peut définir rationnellement, ou s'agit-il d'une appréciation purement subjective ? Ainsi commence l'exploration d'Umberto Eco au coeur de l'esthétique.
A travers une étude détaillée des plus grandes oeuvres de la culture occidentale (de la Vénus de Milo jusqu'à la Marilyn d'Andy Warhol en passant par les monstres de Jérôme Bosch, les madones de Botticelli ou les odalisques de Manet), l'auteur dresse un état des lieux complet des multiples facettes de la Beauté, véritable voyage dans le temps de la Grèce antique jusqu'à nos jours. Pour étayer son propos il convoque tous les artistes et penseurs qui ont, chacun à leur façon, tenté de répondre à cette interrogation éternelle.
Indispensable, ce livre tord le cou à bien des idées reçues et dessine, chapitre après chapitre, une véritable carte du tendre du Beau.
Après À reculons comme une écrevisse et Comment voyager avec un saumon, voici la dernière anthologie conçue et retravaillée par Umberto Eco de son vivant, à partir de ses chroniques parues dans L'Espresso entre 2000 et 2015. Nous y retrouvons son gai savoir, son esprit et son humour. Il y interroge avec malice les visages les plus familiers de nos temps modernes : la mascarade des politiques, la dérive sensationnaliste des médias, la tyrannie du spectacle de soi, les appendices techniques dont nous sommes devenus les esclaves consentants, les ravages du complotisme et du conspirationnisme, l'avachissement de la civilité, le triomphe de la bêtise... Ce livre témoigne une nouvelle fois de la justesse de son regard et confirme son talent de visionnaire en nous ouvrant les yeux sur les enjeux sociaux et politiques de demain.Il professore déploie son ironie, son érudition et son goût de l'actualité pour mettre le feu aux idées reçues. C'est décapant. Le Point.Savoureux. L'Express.
En apparence, beauté et laideur sont deux concepts qui s'impliquent mutuellement, et l'on comprend généralement la laideur comme l'inverse de la beauté, si bien qu'il suffirait de définir l'une pour savoir ce qu'est l'autre.
Mais les différentes manifestations du laid au fil des siècles s'avèrent plus riches et plus imprévisibles qu'on ne croit. Or voici que les extraits d'anthologie ainsi que les extraordinaires illustrations de ce livre nous emmènent dans un voyage surprenant entre les cauchemars, les terreurs et les amours de près de trois mille ans d'histoire, où la répulsion va de pair avec de touchants mouvements de compassion, et où le refus de la difformité s'accompagne d'un enthousiasme décadent pour les violations les plus séduisantes des canons classiques.
Entre démons, monstres, ennemis terribles et présences dérangeantes, entre abysses répugnants et difformités qui frôlent le sublime, freaks et morts-vivants, on découvre une veine iconographique immense et souvent insoupçonnée. Si bien que, en trouvant côte à côte dans ces pages laideur naturelle, laideur spirituelle, asymétrie, dissonance, défiguration, et mesquin, lâche, vil, banal, fortuit, arbitraire, vulgaire, répugnant, maladroit, hideux, fade, écoeurant, criminel, spectral, sorcier, satanique, repoussant, dégueulasse, dégradant, grotesque, abominable, odieux, indécent, immonde, sale, obscène, épouvantable, terrible, terrifiant, révoltant, repoussant, dégoûtant, nauséabond, fétide, ignoble, disgracieux et déplaisant, le premier éditeur étranger qui a vu cette oeuvre s'est exclamé : "Que la laideur est belle" !
Depuis le début du siècle sont apparues des oeuvres qui s'offrent à une pluralité d'organisations : compositions musicales dont les parties sont à enchaîner selon le choix de l'interprète, sculptures mobiles, tableaux informels, jeux sémantiques dont le Finnegans Wake de James Joyce a fourni le modèle.
Ce nouveau type d'oeuvre, Umberto Eco le décrit et l'enracine en le confrontant à l'ensemble de la culture contemporaine, aux sciences qui accordent une importance toujours plus grande au hasard. Il le fonde aussi, en se demandant à partir de la théorie de l'information jusqu'à quel point une oeuvre peut s'ouvrir sans cesser d'être communication.
Un essai sur les problèmes que pose la traduction à travers des exemples vécus par U. Eco en tant qu'éditeur, auteur et traducteur. Sur la notion capitale de la fidélité au texte original, il nous apprend qu'elle n'est pas la reprise du "mot à mot" mais du "monde à monde". Le traducteur doit ouvrir le même monde que l'auteur, fût-ce avec des mots différents et donc être fidèle à l'esprit de l'oeuvre.
«Du Dumas écrit par Pascal» : ainsi a-t-on pu qualifier cet étourdissant voyage au coeur du xviie siècle, mené par l'auteur du Nom de la rose avec son brio romanesque et son époustouflante érudition.
A travers l'odyssée de Roberto de la Grive, tour à tour guerrier, savant et agent secret, puis naufragé non loin du mythique 180e méridien - celui qui sépare aujourd'hui d'hier -, c'est à un carrousel ininterrompu de personnages, d'événements et d'idées que nous sommes conviés. Campagnes de la guerre de Trente Ans, salons parisiens, intrigues diplomatiques, jeux de l'amour, de l'art, de la pensée : rien n'échappe au tourbillon d'une époque où les découvertes de la géographie et de l'astronomie bouleversent les consciences.
Tour à tour roman encyclopédique, roman d'initiation, roman d'amour, ce somptueux opéra baroque nous renvoie aussi, en de fascinants jeux de miroir, aux vertiges de nos propres angoisses.
Charmeur, coquin, roublard et fieffé menteur, Baudolino, après une rencontre dont le récit restera un joyau de la fantaisie d'Umberto Eco, devient l'homme de confiance et le fin conseiller de l'empereur Frédéric Barberousse.
Toujours il rêve, affabule, et tout ce qu'il imagine finit par produire de l'Histoire. Poussé par Baudolino, l'empereur participe à la troisième croisade, prétexte pour aller remettre au Prêtre Jean, que l'on disait régner dans un lointain et inaccessible Orient, au milieu d'enchantements et de monstres, la plus précieuse des reliques de la chrétienté. Dès lors, l'histoire de Baudolino se déroule en une succession de récits plus ardents les uns que les autres. Pillage de Constantinople ou mort mystérieuse de Frédéric, défilé d'épisodes terrifiants ou rebondissements ludiques, illuminations amoureuses ou règlements de comptes sanglants : c'est une quête totale où l'éclat de rire le dispute sans cesse à l'émotion, le clin d'oeil philosophique ou historique à l'imagination et à l'humour.
Histoire d'amour, roman d'aventures picaresques, fresque historique, roman policier d'un crime peut-être parfait, roman de vengeance et théâtre d'inventions linguistiques hilarantes, Baudolino, vingt ans après, est un Nom de la rose laïque où l'on se joue à nouveau des fondements du savoir de l'humanité en une joyeuse et paillarde sarabande des corps et des esprits.
Le philosophe et sémioticien Umberto Eco avait 48 ans lorsqu'il publia en 1980 Le Nom de la rose, qui connut un succès planétaire. Six romans et plus de trente ans plus tard, il se décrit comme un « romancier très jeune et certainement prometteur ». Dans ces Confessions, Eco se penche sur l'art de l'écriture ; il rassemble ses propres souvenirs, son expérience, et convoque, parmi d'autres, Anna Karénine, Sherlock Holmes, Mickey Mouse, Shakespeare, Stendhal, Aristote... Des confessions ? Des conseils pratiques ? Une liste de choses à faire et à ne pas faire quand on débute. Ce livre est tout cela à la fois. Et, puisque son auteur est aussi celui du Nom de la rose et du Pendule de Foucault, on peut lui faire confiance...Personne ne connaît mieux les plus grandes et les plus riches bibliothèques du monde entier qu'Umberto Eco, mais l'une des mieux fournies est assurément dans sa tête. Bernard Pivot, Le Journal du dimanche.
Umberto Eco La Guerre du faux La Guerre du faux, ou la chronique raisonnée de nos nouvelles mythologies. Une lecture saisissante. Pour réapprendre à voir le monde et percer le mystère des apparences. Blue-jean, football, télévision, terrorisme, hyperréalité, phénomènes de mode, nouveautés technologiques, passions multiples, etc. L'univers quotidien de notre siècle finissant magistralement déchiffré par l'auteur du Nom de la rose.
Dans ces « écrits occasionnels », Umberto Eco traite de questions qui l'intriguent et le passionnent.
Après une conversation avec un chauffeur de taxi qui ne comprend pas qu'un pays puisse exister sans ennemis, il s'interroge : la société actuelle ressent-elle la nécessité de se définir par rapport à un ennemi et de le diaboliser ? Irait-elle-même jusqu'à l'inventer ?
Puis, à l'occasion de conférences ou d'essais, l'auteur aborde des sujets variés tels que l'idée de l'absolu, la tragédie d'Anna Karénine, l'affaire Wikileaks, la poétique de l'excès chez Victor Hugo, et bien d'autres encore, avec une grande jubilation et sans jamais oublier d'amuser son lecteur.
C'est le genre d'exercice qu'adore « Il Professore », et dans lequel il excelle : s'emparer d'un sujet qu'on lui propose et le soumettre au crible impitoyable de sa prodigieuse érudition. Alexis Liebaert, Marianne.
Un essai stimulant. Jean-Christophe Buisson, Le Figaro magazine.
Invité pendant plusieurs années à prononcer la conférence inaugurale d'un grand festival culturel italien, Umberto Eco explore et remet en perspective les richesses de la culture occidentale. Comme chacun sait, son érudition et son sens de l'observation ont fait d'Umberto Eco l'un des plus grands penseurs européens de notre temps. Il revient ici sur ses thèmes de prédilection : les origines de notre civilisation, les évolutions des canons de beauté, les différentes formes de l'expression artistique, la falsification de l'Histoire et l'obsession du complot, mêlant avec habileté philosophie, littérature, histoire de l'art et culture populaire.
Enrichi des images choisies par l'auteur pour illustrer son propos, Sur les épaules des géants est la quintessence de l'univers d'Umberto Eco. Souvent drôle, parfois ironique, tour à tour ludique et tranchant, l'ouvrage rassemble les douze conférences données par le professeur lors de la Milanesiana entre 2001 et 2015.
La pensée visionnaire d'Umberto Eco paraît plus que jamais nécessaire pour tous les lecteurs qui, tels des nains juchés sur les épaules de géants, chercheraient à comprendre le monde contemporain.
Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher
Umberto Eco Le Signe Je voudrais insister sur trois aspects de l'ouvrage.
1. Il porte sur le concept de signe, et non sur la totalité des thèmes actuellement abordés par la recherche sémiotique.
2. On n'y trouvera pas la formulation d'une théorie, mais bien un panorama des différentes théories du signe. Il ne prétend fournir ni conclusions définitives ni perspectives théoriques originales, mais bien des informations [.].
3. Le livre part du principe que le concept de signe ne concerne pas la seule linguistique, ni même les autres sémiotiques particulières, mais traverse toute l'histoire de la pensée philosophique.
U. E.
Une vaste synthèse qui présente les grandes théories du signe. Umberto Eco, l'un des maîtres incontestés de la sémiotique contemporaine, livre ici, au fil d'un exposé lumineux, les éléments nécessaires à la compréhension des recherches en linguistique et, au-delà, des problèmes liés à la communication et au langage.
Débusquer les non-dits, les présupposés et les réßexes qui fondent nos usages culturels, nos manières de lire, de créer, de donner sens au monde, sans doute est-ce là une des ambitions majeures de l'écrivain inclassable qu'est Umberto Eco. Les textes recueillis ici, publiés dans diverses revues depuis le début des années 1960, explorent toutes les stratégies de l'ironie et de la distance. Qu'il pastiche avec une affectueuse drôlerie Vladimir Nabokov ou le Nouveau Roman, imagine les déductions d'ethnologues australiens découvrant les indigènes du Milanais, ou fasse commenter en direct par les médias de notre temps la découverte de l'Amérique, il nous convie avec une alliance unique d'érudition, d'esprit critique et de gaieté voltairienne, à une nouvelle lecture des langages et des codes qui sont les nôtres et auxquels nous ne prêtons plus attention, tant ils font partie de notre quotidien.
Nerval, Joyce, Borges, Wilde, Leopardi, Flaubert, Proust, Manzoni et les autres... Quand Eco fait sa littérature, quand il nous livre ses émois d'adolescent, ses curiosités de sémioticien, ses angoisses d'écrivain face à l'influence des maîtres, ses admirations d'aficionado - bref, son panorama littéraire -, on jubile devant tant d'intelligence du texte et d'amour des mots. Et quand, au dernier chapitre, il nous raconte ses premières armes de poète et romancier en herbe, révèle ses superstitions d'auteur, ses attentes ou ses craintes, on a le sentiment de pénétrer dans le jardin secret qu'il avait souvent évoqué sans jamais vraiment nous le dévoiler. Un régal !
Myriem Bouzaher.