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«Malheur à qui resterait impartial devant les plaies sanglantes de la liberté !» Histoire d'un crime est tout sauf un livre impartial. C'est le récit, à la première personne du singulier, d'un homme qui était à la veille du 2 décembre 1851 un écrivain illustre, académicien, pair de France sous Louis-Philippe, député à l'Assemblée législative, et qui soudain devient un proscrit. Errant d'appartements d'amis en arrière-salles de marchands de vin, Hugo tente d'organiser la résistance au coup d'État, de soulever le faubourg Saint-Antoine, avec Schoelcher, avec de Flotte, avec Baudin qui s'y fera tuer («J'aperçus, à cent pas devant nous, au point de jonction de la rue de Cotte et de la rue Sainte-Marguerite, une barricade très basse que les soldats défaisaient. On emportait un cadavre. C'était Baudin.») Il croise les futurs notables du Second Empire («Tiens ! me dit M. Mérimée, je vous cherchais. Je lui répondis : j'espère que vous ne me trouverez pas. Il me tendit la main, je lui tournai le dos.») Il visite les barricades dressées au centre du vieux Paris, «Une à la pointe Saint-Eustache. Une à la Halle aux huîtres. Une rue Mauconseil. Une rue Tiquetonne... Une plus avant dans la rue Greneta barrant la rue Bourg-l'Abbé (au centre une voiture de farine renversée ; bonne barricade)...» Dans la soirée, «je rentrai dans mon asile. J'étais las, j'avais faim, j'eus recours au chocolat de Charamaule et à un peu de pain qui me restait : je me laissai tomber dans un fauteuil, je mangeai et je dormis.» Un récit heure par heure d'événements oubliés, un document exceptionnel contre la réhabilitation rampante de Louis Bonaparte.