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Mazeto Square
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En février 1875, Victor Hugo rédige ce pamphlet pour demander la grâce d'un soldat que la cour martiale vient de condamner à mort pour « insulte grave envers son supérieur ». Farouche opposant à la peine capitale depuis plusieurs années, Hugo s'appuie dans sa plaidoirie sur un fait marquant qui se déroula deux années plus tôt, également devant un tribunal militaire. En 1873, on jugea le maréchal Bazaine, coupable de s'être rendu aux Prussiens, sans avoir combattu, en livrant Metz. Les juges le déclarèrent coupable de « haute trahison », mais la peine de mort ne s'appliqua pas pour lui, seulement la dégradation militaire. Certains diront que cette clémence était due au brillant passé militaire de Bazaine (en 1945, le général de Gaulle eut cette même indulgence pour le maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun) ; d'autres rappelèrent qu'en livrant Metz, Bazaine, officier bonapartiste et très conservateur, facilita aux Prussiens l'accès à Paris, alors aux mains de la Commune qui s'essayait à l'autogestion, et se rêvait à un idéal socialiste. En mettant dans la balance de la justice ces deux exemples - le sort d'un maréchal, et celui d'un troufion -, Victor Hugo démontre adroitement qu'il existerait donc deux justices. Finalement, le soldat Blanc ne fut pas fusillé, sa peine ayant été commuée en cinq années de prison, sans dégradation militaire. © Mazeto Square.