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Essais et introductions permet d'appréhender la cohérence de l'oeuvre de Yeats.
L'Irlande est là : politique avec Parnell ; sociale avec les personnalités qu'il admire, mais aussi ces Irlandais dont il dénonce l'étroitesse d'esprit ; culturelle encore car il y puise son désir d'une poésie irlandaise de langue anglaise. Cette réalité est pétrie de mythes et de folklore, les fées ou les fantômes s'incorporent aux systèmes ésotériques. Chez les penseurs du XVIIIe siècle, Yeats découvre la même critique du matérialisme puis perçoit des analogies entre leur philosophie et les textes hindous.
Le védantisme, dont l'étude se confond en partie avec celle de la théosophie, de la Golden Dawn et la lecture d'A-P Sinnett, pénètre sa pensée. Il attire l'attention sur Un moine indien de Shri Purohit Swami ou La Montagne sacrée de Bhagwan Shri Hamsa. Il s'appuie sur ces textes pour rejeter le mysticisme chrétien, alors qu'il prône la satisfaction de tout l'être. La quête métaphysique sert ses fins esthétiques, car traditions gaélique, occulte, orientale, par leur rituel et leur symbolique, réhabilitent l'imagination, "moyen d'accéder à la vérité que n'a pas la raison".
Les grands noms qui jalonnent Essais et introductions sont Dante, Spenser, Shakespeare, Shelley, Balzac, Morris, Synge, Tagore ; les principaux courants artistiques, préraphaélisme, symbolisme, décadence ou la nouvelle poésie, que Yeats n'apprécie guère mais dont il reconnaît l'intensité ; tous les genres, outre la poésie, se retrouvent sous sa plume : le roman, le "théâtre d'art" proche de Wagner, qui, de Maeterlinck, le conduit à Craig et au nô.
Écrits au fil de l'existence du poète, ces Essais permettent de suivre le cheminement de sa quête ; à travers le jeu des correspondances, il tisse la trame entre visible et invisible. En exposant les sources multiples où l'a guidé son éclectisme, il dévoile l'alchimie qui précède la création, puis, au stade de l'écriture, l'importance des symboles traditionnels aux multiples significations, du rythme, de la relation mot-musique.
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La taille d'une agate et autres essais
William Butler Yeats
- KLINCKSIECK
- 8 Janvier 1991
- 9782865630806
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W.B. Yeats : Prose inédite Tome 2 : Vie publique et Nationalisme
William Butler Yeats
- Pu De Caen
- 1 Février 1995
- 9782905461469
Le poète pose ici son regard sur la civilisation contemporaine, de 1890 à 1932. Il évoque des personnalités historiques, Parnell, O'Leary, Kevin O'Higgins..., des événements comme la visite des souverains britanniques en Irlande, des mouvements qui ont profondément marqué le pays : Ligue gaélique, Société littéraire irlandaise... Il exprime son point de vue sur des questions d'actualité tel le divorce ou le projet de loi de censure, ou sur des problèmes fondamentaux en Irlande, tel l'enseignement obligatoire du gaélique. Mais les observations politiques et esthétiques se mêlent et Yeats s'intéresse à la vie intellectuelle de Dublin, se fait l'écho de la polémique sur « La nouvelle bibliothèque irlandaise » et consacre un bon nombre d'articles à la collection d'impressionnistes de Hugh Lane que se sont disputée l'Irlande et l'Angleterre. Ses réflexions s'étendent aussi à l'Amérique et plongent dans le passé lorsqu'il réfléchit sur les origines de son pays ou s'attarde sur le XVIIIe siècle et montre la lente maturation du Renouveau celtique. En même temps qu'un document sur l'époque, nous avons ici une mine de renseignements sur le poète et sur ses préférences qui éclairent fort utilement sa poésie.
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W.B. Yeats : Prose inédite Tome 3 : Critique littéraire et artistique
William Butler Yeats
- Pu De Caen
- 1 Février 1995
- 9782905461513
Cet ouvrage présente une vaste fresque intellectuelle de l'époque qui satisfera tous ceux qui sont curieux d'histoire littéraire. Yeats entreprend de faire connaître la littérature anglo-irlandaise et s'efforce de définir une tradition littéraire irlandaise. Mais son regard ne s'arrête pas à la seule Irlande ; il englobe les écrivains britanniques ou français contemporains, tels que les décadents du Club des Rimailleurs ou Verlaine qu'il rencontre à Paris en 1897. Il évoque aussi les grands auteurs chez qui il puise son inspiration, Blake en particulier, qui est l'un de ces « hommes d'imagination », de ces « prophètes de Dieu », « le plus représentatif de tous les visionnaires ».Peu à peu se dessine l'évolution de Yeats : au début la poésie doit révéler un monde meilleur ; l'oeuvre est la quête de l'âge d'or et William Morris, le modèle du poète. Cette vie de rêve s'assimile progressivement au monde spirituel : la poésie doit être libérée de tout ce qui n'est pas essences spirituelles. Sous l'influence de Blake, la littérature devient révélation : l'imagination permet d'appréhender le monde spirituel.L'auteur réfléchit également sur les grands problèmes qui se posent à l'écrivain. Son approche reste celle d'un poète comme en témoigne son style métaphorique.
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W.B. Yeats : Prose inédite Tome 4 : Critique théâtrale - Glossaire
William Butler Yeats
- Pu De Caen
- 1 Février 1995
- 9782905461537
Les efforts de Yeats pour définir une culture nationale se concentrèrent sur le théâtre. Il passe ainsi du « Crépuscule celtique » à la lumière froide du monde réel, évolution sensible aussi bien dans la prose que dans la poésie. Il s'interroge sur les fins du mouvement dramatique qu'il a initié, puis traite de problèmes d'actualité : administration du théâtre, détails de production. Son exaspération, voire son amertume, transparaît lorsqu'il dénonce les attaques dont Synge est la cible à propos par exemple de L'Ombre de la ravine ou du Baladin. Tous ces articles sur le théâtre littéraire irlandais, la plupart écrits entre 1899 et 1917, sont rédigés dans une prose plus simple et plus directe que ses articles antérieurs. Là encore on perçoit la même évolution que dans l'écriture poétique.Le dessin humoristique d'Edmund Dulac qui figure en couverture représente Yeats, marionnette énorme, dont les ficelles sont manipulées par des personnages, ce qui symbolise sans doute la situation de l'homme de théâtre à cette époque, tiré, dans une direction, par ses problèmes à l'Abbaye où les pièces populaires occupaient le temps et les efforts de la compagnie et, dans l'autre, par sa découverte d'une nouvelle forme de théâtre réservée à une élite.