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La Cooperative
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"John Sherman", publié en 1891, est le troisième livre de Yeats et sa seule incursion dans le domaine du roman. Il ne fut réédité qu'une seule fois de son vivant, en 1908, aussi est-il resté longtemps méconnu. Ce roman aux fortes résonances autobiographiques raconte l'histoire d'un jeune Irlandais oisif qui, dans une petite ville de province, vit dans la compagnie de sa mère et cherche sa voie sans savoir comment employer ses dons. Cette jeunesse heureuse et oisive est interrompue quand son riche oncle, courtier en transports maritimes à Londres, lui enjoint de venir travailler à ses côtés. Sa meilleure amie, une fille de pasteur, l'ayant vivement encouragee à accepter le poste, John Sherman s'installe à Londres avec sa mère. Son physique avantageux ne tarde pas à lui valoir les faveurs d'une riche héritière. Le voici fiancé, mais son destin est-il vraiment de s'intégrer à la bonne société victorienne? Au terme d'un parcours initiatique qui dément l'apparence réaliste du récit, John Sherman, bien que protestant, prendra conscience que son identité d'Irlandais est inscrite au plus profond de lui.
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Wellington par son mariage, résidant le plus souvent au manoir de Penn-in-the-Rocks, dans le Sussex, mais séparée de son mari depuis 1922 et très affranchie des règles de son milieu d'origine, elle fut l'une des figures importantes de la vie intellectuelle de son temps, éditrice d'un almanach littéraire et collaborant avec Leonard et Virginia Woolf à la Hogarth Press en tant que directrice d'une collection de poésie.
Les lettres qu'elle reçut de Yeats, de mai 1935 jusqu'à la mort de celui-ci en décembre 1938, traduites ici pour la première fois en français, sont un témoignage exceptionnel : alors qu'il était en train de renouveler une dernière fois en profondeur sa poétique et d'écrire quelques-uns de ses plus beaux poèmes, le vieux poète, se sentant en confiance, tira pour son amie les leçons de toute une vie d'écriture et de méditation, prodigant en outre réflexions et conseils littéraires. Au faîte de sa gloire depuis qu'il avait reçu le Prix Nobel de littérature en 1923, considéré comme le grand écrivain irlandais par excellence mais aussi unanimement reconnu comme un des plus grands poètes de son époque, Yeats, dans ces lettres, ne quête aucunement l'approbation ni l'admiration mais privilégie au contraire le dialogue et la controverse, s'efforçant au passage de lutter contre son propre pessimisme face à la catastrophe historique qu'il sent approcher.
Ce livre est d'autant plus précieux que, lorsqu'elle l'édita en 1940, Dorothy Wellesley ajouta aux lettres de Yeats les notes qu'elles avait prises lors de ses conversations avec lui. Loin d'être réservé aux seuls connaisseurs de la poésie de Yeats ou de ne constituer qu'un document d'époque, ce volume offre une réflexion de premier plan sur l'expérience de la poésie vue par un poète majeur du 20e siècle.