« Dans un jour ou deux, nous pourrions descendre vers la mer. Je sais qu'elle attend ça, c'est ce que tous les pensionnaires attendent. Ce que j'ai remarqué, c'est que tous ces gens qui passent par chez nous sont différents. Par leur physique, leur caractère, leur personnalité. Mais une fois face à l'océan, ils deviennent tous semblables. Comme si regarder la bande bleue de l'horizon, les vagues qui se brisent sur la plage, et l'éclat de l'écume, mélangeait les visages. Et les gestes. Les voix aussi, qui toutes finissent par dire : « Oh, comme c'est merveilleux ! » Au début, il y a les bras et les jambes qui dessinent des étoiles sur le sable. Puis les corps s'alignent, comme des civières dressées côte à côte. Les yeux sont levés vers le ciel, comme s'ils le voyaient pour la première fois. Puis ils se ferment. Alors ils paraissent tous morts. Mais c'est une impression fausse. Parce que c'est peut-être le moment où ils sont le plus vivants.
Au début, j'étais étonné. Mais maintenant, je suis habitué. Et en réfléchissant bien, je me dis que c'est dans l'ordre des choses. Parce que les gens sont bizarres, et souvent incompréhensibles. » Corinne Wargnier est née et vit à Paris. Après s'être engagée dans différents projets d'écriture cinématographique, et parallèlement à son activité d'auteur-photographe, elle se consacre aujourd'hui à la littérature. Elle a déjà publié La Saison des ombres (2009) et Les Fous ordinaires (2013).
C'est ainsi que la vie s'est arrêtée, son troisième roman, explore l'âme humaine à travers une vision du monde singulière, empreinte de poésie, de subtilité et d'étonnement.
« Le bonheur, ce n'est pas être libre d'assouvir des caprices d'enfant, mais de connaître et de tenir le rôle qui nous convient le mieux. Et de ce rôle, contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n'est pas nous qui en décidons. Il nous incombe seulement de le découvrir. Je vous l'ai déjà dit, l'avenir n'est pas écrit d'avance. Aussi est-il possible de se tromper, de ne jamais trouver son rôle. Certains choisiront de nier l'évidence au prétexte d'être libre. Il est même des hommes qui nieront un jour dépendre de la Terre et des animaux pour se nourrir, du soleil pour voir et se réchauffer, de l'eau pour survivre, des anciens pour apprendre. Mais je vous l'affirme, il n'est pas possible de ne pas souffrir d'une telle attitude. Pour tous ceux qui se trompent et que l'existence malheureuse confine à l'erreur, la Vie offre une nouvelle chance. Cette chance, c'est la souffrance. Non qu'il faille l'apprécier ou lui prêter quelque vertu rédemptrice, comme certains le pensent, mais il faut tenir compte de son message afin de changer nos comportements. Car qui ignore son langage, ne connaîtra jamais la joie véritable. » Pour Jean-Pascal Collegia, la philosophie est le chemin qui mène à la littérature. Après son essai Spinoza, la matrice (2012), la grâce d'avoir lu le « prince des philosophes » l'a conduit dans ce refuge littéraire, tout en haut d'une colline perdue au milieu d'immensités sauvages : La Lune où les cerfs perdent leurs bois.
Dans ce conte inspiré de l'histoire et de la culture des Indiens d'Amérique, on assiste au parcours initiatique de Jason, en quête de sa toison d'or : la découverte de soi et de l'autre, le dévoilement de la mémoire et du sens, la compréhension du monde dans l'intimité des choses.
Un écouteur assermenté recueille sur son calepin les confessions par gestes de Fabius Mortimer Bartoza, un sexagénaire parisien que des gendarmes ont retrouvé au petit matin en compagnie de sa poupée russe, juché sur la statue d'Henri IV, clamant à coeur et à cris vouloir fêter enfin son trentième anniversaire et entamer une nouvelle vie. Et nous voilà embarqués dans les méandres du passé de cette Sardine-sans-tête, sorte de nom de code que portaient les miliciens sous les ordres de tonton Keban, un sous-officier rebelle de l'armée nationale opposé au Président Yango-na-Yango, alias Sa-Majesté-la-Chose, pendant la guerre civile qui sévissait à Gombo-la-capitale : de la dictature du régime des Moustachus et de l'oppression des Bérets Rouges à son exil et son errance sur les pavés parisiens, en passant par ses amours, ses embrouilles et ses fantômes, Fabius Mortimer nous dit tout de la vie des hommes au carrefour de l'Afrique et de la France - et surtout l'indicible ?
J'ai écrit ce livre pour permettre aux adultes fréquentant des enfants autistes de comprendre leur mode de fonctionnement en les mettant « dans la peau » d'un de ces enfants.
Des livres traitant de l'autisme écrits pour les enfants, simples et pertinents, il en existe.
Mais quand j'ai cherché un livre adapté aux adultes, clair et rapide à lire sur ce thème, c'était le désert.
Difficile de proposer un livre pour enfant sur l'autisme à un adulte, il se vexerait... Et pour autant, tous les gens n'ont pas l'envie (ou la possibilité ) de lire de gros pavés sur l'autisme.
Ce livre qui me manquait pour sensibiliser notre entourage, je l'ai écrit.
Il est parfait pour être « offert » ou « donné » à la nounou, à la maîtresse qui découvre l'autisme, au médecin de famille peu formé, à la nounou, à la tante qui pense qu'on en fait trop (ou pas assez), à la mamie perdue qui ne sait pas comment se positionner avec cet enfant qu'elle ne comprend pas...
Il est destiné à toutes les personnes qui vont être amenées à fréquenter nos enfants et qui, sans un minimum de connaissances de ce que peuvent être leurs particularités, risquent de ne pas les comprendre.
Cet ouvrage est bien léger pour des professionnels de l'autisme ou des parents aguerris, il a été rédigé pour permettre à des novices de mieux cerner en quoi un enfant autiste est différent... mais reste avant tout un enfant !
Marie-Morgane ALEXANDRE.
Recherche 9782918401056
Tristan, Dom, Val, Steph, un ami et Loris se retrouvent après un soirée. Dans le cadre sombre de la nuit, dans le silence d'après la fête, personne ne ressortira indemne de cet after.
Chacun leur tour, à la manière d'une roulette russe, ils racontent leur plus grande souffrance. Un cercle d'humanité et d'oralité. Enfin un auteur qui ne dévoile pas tout, qui laisse libre le lecteur de faire son propre théâtre.
"Dans l'histoire de la littérature française, La Comédie humaine est sans doute la démonstration en acte la plus monumentale et la plus aboutie d'un système de pensée. Conçue comme le couronnement des « Études philosophiques », Séraphîta constitue le point culminant de l'oeuvre de Balzac. C'est dans ce récit que se dévoile la vision balzacienne de l'homme et du monde, et que se trouve assurée la cohérence (quasi parfaite) de l'oeuvre tout entière. Symbole mythique de l'androgyne, le personnage de Séraphîta représente la diversité dans l'Unité, incarne l'idée de l'Absolu et du rapport entre le corps et l'esprit, le matériel et le spirituel, le fini et l'infini, l'homme et Dieu. D'inspiration mystique, s'appuyant sur les travaux et la pensée de Swedenborg, Séraphîta vise une explication totale du monde et de l'homme, où l'Amour constitue le point central.
Cette édition a pour but de faire (re)découvrir cette oeuvre fondamentale et de présenter Balzac sous un jour nouveau, en proposant, de manière assez synthétique, une analyse de la pensée et du système balzaciens.
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Vingt courtes nouvelles qui confrontent les personnages à leurs démons ? à moins que ce ne soient à leurs anges intérieurs dont le poids contraste avec l'air extérieur. Ici l'être profond se transforme, s'exprime ou crie. Un sourire deviendra salvateur, une coupe de cheveux propulsera Mathilde dans son passé : des mains interdites qui caressent ses cheveux, celles d'un Allemand. La peur de l'enfant laid entraînera l'avortement à six mois de grossesse. Une naissance, devenue secret d'adulte, entraînera l'incompréhension des enfants et laissera des séquelles... Et ces séquelles, et cette violence, ils en ont tous, subies ou provoquées comme à Kouribga, l'adulte qui a un trou à la place de l'oeil gauche, comme ces enfants trop curieux et impatients de voir la femme la plus grosse du monde... Kadidja devant l'anéantissement des fourmis, cet homme qui s'acharne à tuer un chat, cette chenille avalée lors d'un repas professionnel, ce spectacle d'une marionnette, insoutenable. Tous ces êtres sont-ils manipulateurs ou manipulés comme cette pauvre marionnette ?
N'auraient-ils pas avalés eux aussi une chenille de fiel pour être aimés ? Des personnages attachants enfermés entre libre arbitre et jugement des autres - voire jugement dernier. Les fées dans la dernières nouvelles nous avertissent : "Tu te méfieras du MOI car il n'est pas fiable et tu le détesteras car le MOI est haïssable [...] tu le transformeras, tu le repeindras aux couleurs qui plairont aux autres.
[...] Et si hélas, les fées s'étaient un peu trop penchées sur notre berceau ?
Découvrez Des rois dans les arbres, le livre de Christian Viguié
Le destin d'un conducteur d'autobus, d'une vieille dame fanatique de danse, d'un solitaire exilé sur une île, d'un employé municipal amoureux d'une affiche peuvent être à la fois extraordinaires et empreints de l'humanité la plus universelle.
Les deux textes ici présentés ont été écrits pour le théâtre, et tous deux adaptés en dramatiques radiophoniques par France Culture.
Monseigneur de Très-Haut, "fantaisie historique plus que librement inspirée du "Grand Siège" de Dole (1636)" met en scène un prélat entré volontairement dans la ville assiégée afin d'y affronter sa propre mort d'une manière toute stoïcienne. On verra qu'il avait aussi un autre rendez-vous... Quant à La Terre des Folles, consacré aux "mères de la place de Mai", en Argentine, ce fut l'un des deux premiers titres publiés par HB éditions en 1995 (aujourd'hui épuisé).
Juan Calderón a sillonné les mers du globe et rencontré les hommes. Un jour, de retour chez lui, il découvre que sa femme est morte et il tue un homme pour la première fois. C'est là que tout bascule. Cap sur l'Antarctique pour fuir, s'exiler, s'éprouver. De l'Andalousie à la Terre de Feu, en passant par la mer de Weddell, Jean-Pascal Collegia nous invite à une exploration des limites de l'humain, à travers l'épopée d'un aventurier aux prises avec les éléments. Ce récit est un hymne à la nature, un cri farouche et tendre qui réenchante le monde et qui suscite l'espoir d'une vie qui nous ressemble.
Dans Mon coeur les écoute, Gisèle Prassinos nous engage dans les voies mystérieuses de la gestation ; vie et poésie s'y rejoignent. L'auteur se partage entre deux désirs contraires et complémentaires : entre l'appel du retour au sein maternel, à la protection, l'abri, entre le refus de la lutte, le rejet des angoisses que comporte la destinée humaine, l'aspiration au vide aussi, à l'absence de pensée, puisque la pensée est déchirement et douleur, et, de l'autre côté, le souhait, le besoin, la passion d'être mère elle-même, de créer, de produire, de protéger, de donner. Il y a conflit chez elle - et tel, sans doute, est le cas dans la plupart des vies humaines -, conflit entre involution et évolution, si bien que la poétesse surgit devant nous comme une figure de proue... elle monte la garde et nous communique dans les symboles de son oeuvre toutes les clefs de notre sort.(Par Rosemarie Kieffer, À l'écoute de Gisèle Prassinos, revue Brèves, 1997) Édité aux éditions Liasse en 1982, puis chez HB éditions en 1998, Mon coeur les écoute intègre aujourd'hui la collection de poche «Récidives» du Mot fou éditions. « Le ton de Gisèle Prassinos est unique, tous les poètes en sont jaloux » André Breton
On ne devrait jamais lire de nouvelles ! À moins que frissonner ne reste un plaisir.
De ces nouvelles, il vous restera « un parfum tenace », un parfum qui ne vous quittera plus. Jacques Fulgence jongle avec les mots et joue avec son lecteur, il vous emmène avec ironie et dérision vers des univers inexplorés et délicieusement inquiétants : le vieux prof est ridicule, mais son élève devenu flic l'est encore plus que lui ; les souffre-douleur deviennent bourreaux ; les beaux discoureurs ne sont que singes savants. De macabres découvertes vous attendent à l'entrée des réserves indiennes, vous allez frémir en écoutant le commentaire d'exploits sportifs. Quant à l'inoffensif français moyen mangeur de baguettes.
33 tours, 17 nouvelles qui tirent leurs titres d'autant de chansons.
Nul besoin pour autant d'être fan de Brassens, Brel, Barbara, Piaf, Trenet, Brecht, Aragon, Gainsbourg et quelques autres pour apprécier ces histoires souvent tendres, parfois cruelles, toujours belles. L'auteur excelle à évoquer l'enfance, l'adolescence et les premiers émois amoureux. Mais il sait aussi animer des personnages plus âgés, et composer des manières de biographies miniatures... On trouvera dans ce recueil plusieurs éléments récurrents et qui lui donnent pour partie sa cohérence : paysages ruraux des bords de la Loire, période de la deuxième guerre mondiale (ou juste avant, ou juste après, selon les récits), et encore " engagements " (guerre d'Algérie, Mai 68)...
Bref, toute l'épaisseur d'un monde, ce monde que nous reconnaissons car il fut, il est aussi le nôtre.
Monique jouvancy convoque ici la mémoire de son père et celle de ses années d'enfance au sein d'une famille de cheminots.
Son style caractérisé par un lyrisme discret, tout en sobriété, excelle à évoquer ces années d'avant l'eau courante et le téléphone automatique. tout un monde disparu resurgit sous nos yeux, raconté par une fillette qui s'applique à concrétiser les aspirations de son père à la réussite sociale. un beau chant d'amour filial, doublé d'une forte évocation de ce pays d'où nous venons.
Certaines des histoires de ce recueil rappellent l'univers déjà rencontré dans Cité des Fleurs, premier opus de Nadia Berquet paru chez HB et qui avait obtenu le Prix de la Ville et de la Citoyenneté 1998.
Il s'agit de la "cité" où ont grandi des jeunes partagés entre deux cultures, l'algérienne et la française... Mais cette dernière, à l'heure de la mondialisation, est aussi américaine : on la retrouve ici dans deux nouvelles dont l'intrigue se déroule aux Etats-Unis. On verra que les histoires qui se jouent "là-bas" rejoignent celles d'"ici" par leur charge d'amour, de peur, de haine et d'amitié, qui nous parle bien de la même humanité.