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Arts et spectacles
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Histoire de l'art dans l'antiquite - illustrations, noir et blanc
Johann-Joachim Winckelmann
- Klincksieck
- 5 Mai 2023
- 9782252046951
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Histoire des artistes vivants : Etudes d'après nature
Théophile Silvestre
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 19 Avril 2024
- 9782252047446
Déplorant, après beaucoup d'autres, que les grands artistes des siècles passés n'aient pas bénéficié de témoignages contemporains fiables, le critique d'art Théophile Silvestre (1823-1876) voulut prévenir cette lacune en se lançant, en 1852, dans la rédaction de portraits d'artistes de son temps. Adoptant une démarche d'historien, lequel « doit s'attacher à tout voir, à tout entendre par lui-même, et se sentir, avant de prendre la plume, aussi loyal qu'indépendant », Silvestre est allé ainsi à la rencontre des peintres et des sculpteurs, les interrogeant lui-même, essayant de « pénétrer, du même coup d'oeil, l'âme de l'homme et l'oeuvre de l'artiste », inséparables à ses yeux.
Réunis et publiés en 1856 sous le titre d'Histoire des artistes vivants, français et étrangers. Études d'après nature, ses textes sont consacrés à dix grands noms de l'époque : Ingres, Corot, Delacroix, Courbet, Préault, Rude, Diaz, Barye, Decamps et Chenavard, auxquels fut ajouté l'année suivante celui d'Horace Vernet. L'ouvrage eut un succès immédiat et durable, puisqu'il fut réédité à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle, et en 1926 par Élie Faure.
Ce qui a frappé les contemporains de Silvestre continue de faire notre admiration : la nouveauté de la démarche - faire entrer la sphère de l'intime dans le champ public -, la qualité remarquable de l'analyse des oeuvres, le ton parfois virulent mais libre, servi par une écriture particulièrement élégante. Loin des froides biographies, cet ouvrage restitue aux artistes toute leur épaisseur humaine, avec ce qu'elle peut recouvrir de petitesses et de grandeur. -
Histoire brève mais véridique de la peinture italienne
Roberto Longhi
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 12 Septembre 2018
- 9782252040898
Roberto Longhi (1889-1970), l'un des plus grands historiens de l'art du XXe siècle, est l'auteur d'une oeuvre monumentale explorant en détail la peinture italienne. En 1914, le jeune Longhi n'a pas vingtcinq ans, mais déjà une plume alerte et des ambitions affirmées : le voici qui écrit pour ses élèves du lycée une Brève mais véridique histoire de la peinture italienne, énonçant les principes formels de l'art italien et étudiant son développement depuis les mosaïques byzantines jusqu'à la Renaissance et à l'ère baroque.
La première partie de l'ouvrage, intitulée « Idées », fournit une méthode nouvelle pour l'analyse du style des artistes ; la seconde, « Histoire », déroule une histoire de l'art italien à la lumière de cette méthodologie.
Longhi se révèle un maître subversif : au classicisme de Raphaël ou des Carrache, il préfère largement Piero della Francesca et Caravage, deux peintres encore peu célébrés qu'il contribuera grandement à faire sortir de l'oubli. Quant à Cézanne et aux impressionnistes, ils trouvent ici leur place comme la quintessence de la peinture italienne ! Mieux qu'aucune autre synthèse, ce voyage initiatique permet au lecteur de regarder des tableaux majeurs avec autant de savoir que de passion.
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De Caligari à Hitler ; une histoire psychologique du cinéma allemand
Siegfried Kracauer
- Klincksieck
- Hourvari
- 18 Octobre 2019
- 9782252041789
De Caligari à Hitler : ce titre célèbre caractérise en un significatif raccourci la période la plus riche de l'histoire du septième art allemand. En 1919, Le Cabinet du Dr Caligari ouvrait, en effet, l'ère de l'" écran démoniaque " et en 1993 Hitler brisait net le sonore. Entre ces deux dates l'expressionnisme témoigna des tourments de l'âme germanique tandis que le réalisme analysait une société en crise. Rarement le cinéma fut plus profondément enraciné dans la vie culturelle, politique et sociale d'un peuple.
Siegfried Kracauer devint en 1920 le critique cinématographique de la Frankfurter Zeitung et il y demeura jusqu'en 1933. C'est dire qu'il a suivi pas à pas le développement du cinéma dans son pays. Théoricien de l'esthétique, historien, philosophe, il entreprend d'étudier la propagande et les films nazis lorsqu'il arrive aux Etats-Unis, ce qui le conduit à remonter le courant et à écrire une étude psychologique fouillée qu'il publie en 1947 : From Caligari to Hitler (Princeton University Press). Ce texte, le premier qui utilise en cette matière les conquêtes du marxisme liées à celles de la psychanalyse, montre que le septième art, mieux que tout autre moyen d'expression, révèle dans sa vérité complexe la mentalité d'une nation. Immédiatement, ce livre monumental s'imposa comme un classique.
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L'art religieux du XIIIe siècle en France : étude sur l'iconographie du Moyen âge et sur ses sources d'inspiration
Emile Male, Roland Recht
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 11 Juin 2021
- 9782252045251
La parution de L'Art religieux du XIIIe siècle, en 1898, a constitué un tournant décisif à la fois dans l'histoire de l'art et dans les études médiévales. Émile Mâle (1862-1954) y proposait en effet une méthode alors très nouvelle, fondée sur la mise en relation du langage des formes avec leurs sources d'inspiration. Partant de l'idée que le christianisme du Moyen Âge a conçu l'art comme une « prédication muette », c'est-à-dire comme une traduction des vérités de la foi, il entreprend de mettre systématiquement en rapport l'iconographie et les grands textes (scripturaires, exégétiques, théologiques, hagiographiques, etc.) qui lui ont servi de programme.
Émile Mâle construit lui-même son ouvrage sur un modèle médiéval, le Speculum Majus de Vincent de Beauvais ( 1264), sorte d'encyclopédie du savoir de l'époque commandée par Saint Louis. Il en reprend la division en quatre « Miroirs » (Miroirs de la nature, de la science, de l'histoire, de la morale), confrontant leurs thématiques avec les sculptures de Chartres ou d'Amiens, les vitraux de Bourges ou du Mans, ou encore les livres enluminés. Écrit avec talent, fourmillant d'informations, l'ouvrage constitue une magnifique synthèse de l'art du XIIIe siècle en France. -
Poussin, le peintre et le poète
Alain Mérot
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 7 Octobre 2022
- 9782252046807
Les textes d'Alain Mérot réunis dans ce volume permettent d'éclairer d'une lumière nouvelle l'oeuvre de Nicolas Poussin (1594-1665), notamment par l'analyse du processus qui l'a conduit à accorder au cours de sa vie une place grandissante au paysage. Car en effet, s'il reste aux yeux de la postérité un peintre d'histoire, représentant des actions puisées dans les grands textes de l'Antiquité ou de la tradition biblique, Poussin a instauré une relation de plus en plus étroite avec la nature, par la conquête méthodique de l'espace dans lequel l'histoire se raconte et peut déployer toutes ses harmoniques. Certes, le paysage est un espace de narration, mais aussi de poésie où les différents éléments - chemins, arbres, rochers, fleuves ou « fabriques » - sont autant de repères et de rappels destinés à amplifier l'action. Comme le poète polit ses vers et ses rimes, le peintre ordonne le ciel et l'eau, les collines et les arbres, jouant avec les lignes et les couleurs, avec les rythmes et les sonorités. Ainsi que le conclut Alain Mérot, « Il ne faut jamais perdre de vue ce caractère musical qui est commun aux belles peintures et aux beaux vers. «Bien lire» le tableau, c'est aussi savoir l'écouter ».
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Aby Warburg, une biographie intellectuelle ; étude sur l’histoire de la bibliothèque de Warburg, par Fritz Saxl
Ernst hans Gombrich
- Klincksieck
- Hourvari
- 22 Avril 2015
- 9782252039588
Les successeurs d'Aby Warburg, l'éminent fondateur de l'Institut qui porte son nom, envisagèrent pendant des décennies de publier les très nombreux documents laissés par celui-ci à sa mort en 1929 ; sans succès, tant ce projet était ambitieux et en partie irréalisable. L'historien d'art E. H. Gombrich, sollicité pour mettre ces documents en ordre, prit le parti de les trier afin de faire ressortir la trajectoire intellectuelle d'Aby Warburg.
C'est le sujet de cette biographie singulière, fruit de nombreuses années de décryptage et de sélection, où ne sont cités que des fragments pertinents des archives de Warburg à l'appui du récit rigoureux et lumineux de Gombrich. Warburg publia peu de son vivant, mais il eut une influence décisive sur des historiens d'art aussi différents qu'Erwin Panofsky et Kenneth Clark. La particularité des recherches d'Aby Warburg fait écho au parti pris de son biographe, féru de méthodologie : Warburg remettait en effet en cause une certaine théorie de l'histoire de l'art qui s'efforce de définir des « styles » et de les faire entrer dans des catégories, pour mettre l'accent sur des artistes singuliers, engagés dans des conflits subjectifs qui les amenaient à faire des choix personnels. D'après lui, l'artiste crée plus souvent en réaction à l'« esprit de son époque » qu'il ne la représente.
Connu surtout pour ses travaux iconographiques sur la Renaissance - dont une thèse sur Botticelli qui servit de point de départ à sa méthodologie - Warburg tenta de faire entrer en résonance les découvertes en psychologie et en anthropologie avec l'histoire de l'art, tout en considérant avec effroi et curiosité le progrès de la technologie moderne. Ce portrait d'une figure-clef de l'histoire de l'art nous fait aussi découvrir un psychologue de la culture qui s'interroge sur le destin de la civilisation occidentale alors même que celle-ci est sur le point de s'engager dans la phase la plus dramatique de son histoire.
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Les peintres italiens de la Renaissance
Bernard Berenson
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 10 Avril 2017
- 9782252040492
Entre 1894 et 1907, Berenson réécrit rien moins que l'histoire de la peinture italienne de la Renaissance, en quatre petits livres qui abordent la Péninsule de manière géographique. Les collectionneurs se ruent sur les listes d'oeuvres qui en constituent l'appendice, tandis que les amateurs préfèrent les pages introductives de ces volumes, qui, en quelques phrases, donnent un jugement définitif sur chaque artiste, qu'il soit pour l'auteur un authentique génie ou au contraire un laborieux copiste surévalué.
Devant un tel succès, ces textes furent réunis en volume en 1931, imprimant pendant longtemps une esthétique valorisant la Renaissance au détriment de toute autre période. Pour Berenson, la peinture de la Renaissance représente le miroir de notre propre jeunesse ; elle possède l'éclat de « ces années où, à nous-mêmes et à autrui, nous apparûmes pleins de promesses ».
Aujourd'hui, il est de bon ton de critiquer Berenson en soulignant ses arrangements financiers douteux et ses détestations excessives. Il y a pourtant fort à gagner à se replonger dans sa prose limpide, servie par l'élégante traduction de Louis Gillet, qui ne s'empêche pas les prises de position et nous rappelle que l'art et son histoire sont avant tout une affaire de goût mais aussi de dégoût.
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Considéré comme un classique par les historiens de l'art, le Léonard de Vinci de Kenneth Clark fut publié en 1938.
Certes, d'autres points de vue ont depuis été développés à propos cet artiste exceptionnel de la Renaissance, mais l'ouvrage n'a rien perdu de son intérêt ni de son originalité.
Avec une passion communicative, Clark présente la vie et l'oeuvre de Léonard de Vinci (1452-1519) selon une approche chronologique, de ses débuts dans l'atelier de Verrocchio à Florence jusqu'à ses dernières années en France, en passant par ses longs séjours à la cour des Sforza à Milan. Plus que ses recherches scientifiques, c'est son génie pictural qui est ici analysé et décrypté de façon lumineuse, ainsi que son apport unique dans l'histoire de l'art.
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Auteur d'ouvrages remarquables comme Le Détail, Pour une histoire rapprochée de la peinture ou On n'y voit rien, l'historien de l'art Daniel Arasse (1944-2003) a rencontré également une grande audience avec la série intitulée « Histoires de peintures » diffusée sur France Culture.
L'Ambition de Vermeer, texte majeur de l'un des plus brillants historiens d'art de ces trente dernières années, bénéficie ici d'une nouvelle édition, augmentée d'un texte inédit en français. À travers une analyse rapprochée des oeuvres, Daniel Arasse y étudie minutieusement l'art du peintre et sa recherche délibérée du mystère. Cette lecture passionnante, soutenue par la reproduction des tableaux et de leurs détails, met en relief l'originalité du talent de Vermeer et la conscience qu'il avait de son art.
Son ambition et sa spiritualité.
Lire : « Un texte novateur sur la peinture de l'intimité. » Muséart : « Arasse propose ainsi avec ce livre non seulement une des meilleures études de l'oeuvre de Vermeer, mais une sorte de traité in situ de la méthode en histoire de l'art. Ceux qui se demandent comment il est possible d'expliquer un tableau et en quoi cela consiste doivent absolument lire et méditer ce livre. » Critique d'art : « Dans cet ouvrage passionnant, Daniel Arasse renouvelle notre perception de Vermeer : il démontre que la poétique propre à sa peinture est inséparable de son ambition picturale. Une ambition qui comme l'envisage l'historien, n'est pas sans relation avec le catholicisme du peintre, avec la foi qu'il avait dans la puissance de l'image peinte qui incorpore une mystérieuse présence. »
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Grammaire historique des arts plastiques
Aloïs Riegl
- Klincksieck
- L'esprit Et Les Formes
- 4 Avril 2003
- 9782252034156
L'Historische Grammatik der bildenden Künste est une synthèse de la pensée d'Aloïs Riegl (1858-1905) dont il constitue l'ouverture méthodologique à la fois la plus concise et la plus explicite.
Par l'introduction du concept de Kunstwollen, Riegl a créé une méthode de réflexion très originale dont lui furent redevables nombre d'esthéticiens du XXe siècle, parmi les plus grands. Par Kunstwollen il entend une force de l'esprit humain donnant naissance aux affinités formelles d'une même époque, dans toutes ses manifestations culturelles. Cette volonté artistique et ses variations sont conditionnées par la vision du monde laquelle naît de la religion et de la pensée scientifique fondamentale.
Riegl interprète donc l'histoire de l'art comme une histoire de l'esprit (Kunstgeschichte als Geistesgeschichte). Nul n'était mieux qualifié, pour présenter cette oeuvre au public français, qu'Otto Pächt, disciple spirituel de Riegl, et éditeur avec K. M. Swoboda de cet ouvrage posthume demeuré longtemps inédit.
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Qu'est-ce donc enfin qu'une oeuvre d'art, enfin...
Dès l'origine ? Parmi tous ces ouvrages qui prétendent à l'art, qu'est-ce qui fait le départ entre le propre et l'impropre ? Voilà la question de granit, en dehors de laquelle toute esthétique est fuyante. L'art est irréductible et inaccessible à tout critère scientifique ou sentimental - comme l'existence. De même que l'existence, au sens non trivial, est une faille dans la trame du destin, même historique, l'art est une faille dans le réseau de tous les systèmes, logiques, symboliques ou culturels.
De cette faille qui sépare infiniment l'étant de l'existant, l'effet de l'événement et le signe de la forme, l'oeuvre d'art est à la fois l'ouverture et le franchissement. Un événement - avènement est une déchirure dans la connexité de l'étant ; et de cette déchirure l'art est le jour. Qu'une oeuvre d'art soit peinture ou sculpture, architecture ou poésie, le Rien, le Vide en est l'origine, le milieu et l'issue.
Elle n'est pas objet. Elle existe : hors-soi, en soi, plus avant. Ce livre entend le montrer à partir des oeuvres elles-mêmes, en acte.
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Michel-Ange a laissé principalement des lettres familières à ses parents ou amis, des lettres d'affaires, de sollicitation et de plaidoirie, des lettres professionnelles concernant ses activités de sculpteur, peintre, architecte ou entrepreneur. Ce Carteggio fourmille ainsi d'indications d'un grand intérêt historique :
Chroniques de la vie contemporaine, fonctionnement quotidien d'une famille de la petite bourgeoisie toscane, tractations commerciales, immobilières, matrimoniales, moeurs domestiques des artisans et artistes, relations souvent tumultueuses avec les commanditaires, sans compter de précieuses informations sur les techniques artistiques de l'époque.
En revanche, on y trouve peu de considérations esthétiques, de réflexions sur la créativité et les tourments qu'elle peut impliquer. Avant tout, ces lettres dressent le portrait d'un homme au caractère contrasté, à la fois parcimonieux et généreux, compréhensif ou hargneux face aux très nombreux conflits qui l'opposent à ses patrons ou à ses adversaires. Elles tendent à dépouiller le « divin » Michel-Ange des atours « célestes » que lui ont valu ses oeuvres artistiques et leur exceptionnelle notoriété, pour révéler son monde intime, avec ses défauts et ses faiblesses, mais aussi la fermeté de son tempérament, sa générosité, sa noblesse parfois dans les démêlés quotidiens, sa fière conscience d'être un artiste sans égal.
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Peintre, auteur de chroniques de voyages et d'un roman, Eugène Fromentin (1820-1875) signe avec Les Maîtres d'autrefois son unique livre de critique d'art, lequel a connu un succès considérable et de nombreuses rééditions après sa première publication en 1875.
L'ouvrage est rédigé immédiatement après un voyage de plusieurs semaines en Belgique et aux Pays-Bas, pendant lequel Fromentin visite les musées et églises de Bruxelles, Malines, Anvers, La Haye, où il admire Rubens, Ruysdael et Van Dyck.
Puis il séjourne à Amsterdam pour voir les Rembrandt, passe à Haarlem pour les Frans Hals, se rend ensuite à Gand et à Bruges pour Memling et Van Eyck, avant de finir sa tournée à Bruxelles à la découverte des primitifs flamands.
Fruit de notes abondantes, Les Maîtres d'autrefois est donc un récit de voyage centré sur la peinture, considérée d'un point de vue historique et technique, sans exclure l'exposé des sentiments qu'elle éveille ni la description des sujets qu'elle représente : les pages lumineuses consacrées à Rubens constituent à cet égard un magnifique exemple.
Un autre point essentiel de la méthode de Fromentin est l'importance qu'il accorde à l'analyse stylistique.
Peintre lui-même, il excelle à cet exercice, présenté comme une sorte de conversation picturale adressée aux artistes, ce qui lui permet de traduire une vision spontanée, de soulever des idées et d'exprimer ses opinions. Ainsi ce texte n'est-il pas qu'une simple revue critique de l'art du passé, c'est aussi une réflexion passionnée sur l'art français de son époque, exprimée dans une langue d'une grande élégance et particulièrement vivante.
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Les sept lampes de l'architecture
John Ruskin
- Klincksieck
- L'esprit Et Les Formes
- 5 Novembre 2008
- 9782252036891
En étudiant quelles sont les sept grandes lois régissant l'architecture (qu'il appelle sous un titre biblique " les sept lampes de l'architecture "), l'esthéticien anglais john ruskin entendait rénover l'architecture en lui dictant des règles rigoureuses, puisées notamment dans une conception de l'art subordonnant le beau à la nature.
Parce que l'architecture est l'art qui peut le mieux rappeler la nature, il a ainsi voulu réserver dans chaque édifice, un coin du mur, un fragment des colonnes, oú l'architecte ne pouvait invoquer ni les lois mathématiques, ni les nécessités du bâtiment pour échapper à l'étude fidèle de la nature. de ce principe premier, il déduit que ces règles pratiques ne sont à chaque époque que l'expression passagère des lois éternelles qui gouvernent le monde moral, lois que doit respecter tout artiste, spécialement dans l'art de construire qui affecte le plus la vie de l'homme sous le rapport domestique, social, politique et religieux.
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Après la fin, suspensions et reprises de la peinture dans les années 1960 et 1970
Eric de Chassey
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 1 Décembre 2017
- 9782252040997
Pendant les années 1960, et jusqu'à la fin des années 70, de nombreux artistes à travers le monde s'interrogent sur une question devenue pour eux centrale : la peinture est-elle encore possible ? Cette interrogation se développe dans le contexte idéologique particulier de l'époque, baigné de marxisme, où le statut lui-même d'artiste est interrogé, souvent en termes d'engagement politique. Et chacun réagit à sa manière. À travers dix chapitres, ce livre expose les différentes réponses qu'ont données les artistes : ceux qui ont changé de médium, comme Martin Barré en France, ou ailleurs les membres du groupe Art and Language ; ceux qui ont arrêté toute pratique artistique pendant quelques années, comme Agnes Martin ou Michel Parmentier, voire de façon définitive comme Lee Lozano, Charlotte Posenenske ou Eugen Schönebeck. Mais la plupart de ceux qui avaient arrêté la peinture y ont revenus à partir du début des années 1970, comme on peut le voir dans les parcours qui sont retracés ici - dont ceux d'artistes parfois encore vivants. Si aujourd'hui le contexte idéologique a changé, avec le reflux des engagements politiques, un nouveau rapport au marché, il n'est pas inutile d'analyser cette mise en suspension de la peinture pendant près de vingt ans - comme un spectre que l'époque aurait voulu mettre de côté -, qui se révèle un moment riche et complexe dans l'histoire de l'art contemporain
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Cicerone ; guide du plaisir esthétique dans les oeuvres d'art d'Italie
Jacob Burckhardt
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 9 Mars 2018
- 9782252041109
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L'origine de l'art baroque à Rome
Aloïs Riegl
- Klincksieck
- L'esprit Et Les Formes
- 11 Mai 2005
- 9782252035290
L'origine de l'art baroque à rome est la publication posthume (1907) des notes d'un cours professé par aloïs riegl à l'université de vienne en 1898-1899.
Le grand historien d'art autrichien, qui avait consacré ses cours de 1897 à 1899 à la grammaire historique des arts plastiques et venait de publier en 1901 son industrie artistique du bas empire, apparaît donc ici dans la pleine maturité de sa pensée. ayant présent à l'esprit l'essai de wölfflin, renaissance et baroque (1888), qui aborde le même problème, riegl propose une interprétation plus dynamique de l'histoire des formes, fondée sur la notion pour lui fondamentale de kunstwollen (ou " vouloir artistique ").
Procédant par opposition de polarités à la fois théoriques et historiques, riegl associe aux catégories formelles des catégories psychologiques qui leur sont indissociablement liées comme les deux aspects d'une même attitude fondamentale. dans cette optique, l'essor du baroque apparaît comme le développement dans le kunstwollen italien de valeurs plus spécifiquement caractéristiques du kunstwollen du nord.
Le jeu des caractérisations par oppositions, oú la conscience du nord est toujours présente dans l'analyse du sud, comme celle du présent dans le regard sur le passé, n'est pas le moindre attrait de cette étude pénétrante, riche en analyses exemplaires du maître viennois.
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Le cinéma s'est imposé à la fois comme valeur culturelle et comme patrimoine. Il est une source d'inspiration et d'interrogation pour les autres formes artistiques.
Dans les années 1990-2000, l'art contemporain a largement accueilli les images cinématographiques, à la fois comme citation, référence et expérimentation des formes. Cette période a vu éclore de nombreuses oeuvres, d'importantes expositions aux quatre coins du monde.
Cinématière dresse la généalogie des conditions d'exposition de ces formes, des débats esthétiques et artistiques qui ont nourri cette relation entre cinéma et art contemporain. Cette étude vise à combler un manque en offrant une synthèse des relations du cinéma avec l'art contemporain ou la littérature, et crée le concept de cinématière pour comprendre la plasticité des matériaux esthétiques et les déplacements de l'idée d'image.
En s'appuyant sur de nombreux artistes et écrivains (de Pierre Huyghe à Eija-Liisa Ahtila, de Brice Dellsperger à Christoph Girardet, de Douglas Gordon à Vibeke Tandberg, de Tanguy Viel à Claro, d'Eric Rondepierre à Patrick Chatelier), l'essai de Sébastien Rongier explore l'expérience d'une génération, la replace dans une perspective historique et éclaire la place centrale d'Alfred Hitchcock dans nos représentations contemporaines.
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« J'ai fréquenté Fritz Lang durant de nombreuses années. J'ai vu et revu la plupart de ses films. Le texte qui va suivre ne s'adresse pas à un public de cinéphiles. Les rapports souvent orageux avec Fritz Lang sont ici rapportés avec exactitude.
Les rapports souterrains entre la vie de Fritz Lang et les personnages de ses films font partie de mon interprétation personnelle. Les critiques que j'ai pu lire à propos de son oeuvre, nombreuses, se recoupent ici et là et pourtant diffèrent sur bien des points. Aucun ne détient la vérité absolue.
Je laisse de côté ceux qui, revoyant certains films, sont revenus sur leurs premières impressions. Leur enthousiasme a disparu. Certains considèrent l'oeuvre américaine du cinéaste comme un pis-aller dû à un exil forcé. Les quelques propositions que j'avance concernant les deux Tigre n'engagent que moi et peuvent aussi bien être refusées. Les lettres que Fritz Lang m'avait adressées, figurant en fin de volume, sont suffisamment parlantes pour que je m'abstienne de les commenter. Enfin, reconnaissons que cet homme n'a pas cédé un pouce en rapport avec ce qu'il voulait exprimer ; plus souvent qu'on ne l'imagine avec des budgets dérisoires. Il s'en est accommodé en tirant le meilleur parti possible, restant lui-même. Ce fut à la fois sa force et son anémie. »
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Louis David, son école et son temps
Etienne-Jean Delecluze
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 8 Mars 2019
- 9782252041529
Étienne-Jean Delécluze est encore adolescent, en 1797, quand il devient « élève de David », titre envié et flatteur en cette époque où le maître a déjà réalisé quelques-uns de ses chefs-d'oeuvre comme le Brutus et les Horaces, et règne comme chef de file du néoclassicisme en France. Nous sommes au lendemain de la Révolution, à laquelle l'artiste a pris part - il a voté la mort du roi, siégé comme député chez les Montagnards et mis son talent au service de la nouvelle république -, et bientôt il se ralliera à Bonaparte, devenant ensuite le premier peintre de l'Empire. C'est donc en témoin direct que Delécluze assiste à cette évolution et rend compte de l'engagement politique de David, jusqu'à son exil en 1815, qui le conduira à Bruxelles où il meurt dix ans plus tard.
Mais David est avant tout un peintre, ce que Delécluze ne cesse de rappeler et de raconter avec force détails. Il évoque ainsi les discussions avec ses élèves - il en eut près de cinq cents -, ses doutes sur son propre travail - la genèse des Sabines en est un exemple -, mais aussi les encouragements, les orientations qu'il savait donner, sans jamais brider les tempéraments : de ses classes sortiront en effet de brillants artistes comme Gros, Gérard, Girodet ou Ingres.
Si Delécluze a rêvé d'être lui-même peintre, il prend conscience de la limite de ses talents, et vers quarante ans il abandonne les pinceaux. Mais, profondément attaché à l'univers de l'art, il suit la carrière de ceux qui furent aussi élèves de David, et nous dresse ainsi un remarquable tableau de la peinture en France dans la première moitié du XIXe siècle. Aux néoclassiques s'opposeront en effet bientôt les romantiques et les premiers « réalistes », ce qui conduira notre auteur à s'interroger sur la postérité de David et de ses idéaux antiques.
Passionnant, ce livre l'est aussi en raison de la multitude des détails vécus au milieu des « rapins » du Louvre, d'où émergent des figures pittoresques, ou dans les salons où se font les réputations. Témoin passionné, Delécluze nous livre ainsi un document exceptionnel, à la fois sur un grand artiste, David, mais aussi sur une époque de haute tension politique et idéologique.
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Le livre des peintres
Karel Van mander
- Klincksieck
- Les Mondes De L'art
- 17 Février 2017
- 9782252040423
Parti pour l'Italie en 1573, le jeune peintre flamand Karel van Mander y découvre les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes de Giorgio Vasari, et bientôt lui vient l'idée d'entreprendre un travail équivalent sur les artistes originaires des anciens Pays-Bas espagnols, des Provinces-Unies et de l'Allemagne. De retour dans son pays, il rédige patiemment, en se documentant avec soin, ses Vies des peintres des Pays-Bas et de l'Allemagne. Finalement publiées à Haarlem en 1604, elles vaudront à l'auteur une renommée bien plus grande que sa peinture - comme ce fut le cas pour Vasari.
À l'exemple de celui-ci, Van Mander a composé son ouvrage en deux parties : une longue évocation des maîtres du passé, suivie d'une présentation de l'oeuvre de ses contemporains. On y trouvera donc les biographies de certains peintres aujourd'hui oubliés, tandis que d'autres ont éclairé leur époque de leur génie, tels les Van Eyck, Hugo van der Goes, Dürer, Bosch, Holbein ou Bruegel. Car Van Mander entend démontrer que les peintres du Nord, remarquables dès le xve siècle par leur technique innovante, leur maîtrise du paysage ou du portrait, n'ont fait que revivifier leur art au contact des antiquités et des maîtres modernes d'Italie. L'ouvrage se veut ainsi une réponse fière à un Vasari affirmant la suprématie de la Renaissance italienne sur les autres écoles européennes.
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Oeuvre majeure de Lessing, le Laocoon marque un tournant capital pour le discours sur l'art.
Simple en apparence, le projet est en réalité double. Si il se présente comme un ouvrage érudit sur l'art de l'Antiquité, c'est avant tout un essai théorique sur la nature respective des arts : Lessing cherche à défendre la place qu'il pense devoir revenir à la littérature face aux arts plastiques. Mais le Laocoon peut également être lu comme une critique des thèses de Winckelmann sur l'Antiquité. La polémique qu'il a suscitée dès sa parution en 1766 et l'influence considérable qu'il connaît jusqu'à aujourd'hui confirment que cet ouvrage, pourtant resté à l'état de fragment, est un jalon incontournable de l'histoire de l'esthétique.
La présente édition propose, pour la première fois en français, les notes de travail de Lessing ou "Paralipomènes", à la suite de la traduction entièrement nouvelle du texte principal.
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Jacques Offenbach ou le secret du Second Empire
Siegfried Kracauer
- Klincksieck
- Hourvari
- 17 Mai 2018
- 9782252041291
La biographie d'Offenbach est avant tout celle d'une époque : telle est la conviction qui sous-tend le propos de Siegfried Kracauer dans un ouvrage devenu classique depuis sa première parution en 1937. La société du Second Empire dans son ensemble, avec sa noblesse divisée, son aristocratie financière, sa population d'artistes, de bohémiens, de journalistes et de lorettes, l'émergence des masses, l'importance prise par les salons, théâtres, cafés et passages, la célébration mercantile des expositions universelles.
Sur ce fond, vient se détacher la personnalité d'Offenbach, personnage humoral et contradictoire, dont Kracauer analyse, en même temps que les espoirs et les triomphes, la conscience malheureuse d'intellectuel en exil : reflet de bien d'autres anxiétés que l'histoire ne devait que trop vérifier.
Précédant les textes et les projets de Walter Benjamin, Jacques Offenbach ou le secret du Second Empire fut l'un des premiers ouvrages à explorer la typologie du flâneur et de l'homme des boulevards, amorçant une réflexion dont nous n'avons pas fini d'épuiser les richesses.