Tour d'horizon des recherches actuelles consacrées à NISHIDA Kitaro (1887-1945) dans la francophonie, l'ouvrage suggère des pistes de recherche, indique des champs d'application possibles de sa pensée dans d'autres disciplines, et surtout, offre une explication détaillée de la notion centrale de sa philosophie, celle de basho (lieu). Suivent un glossaire français-japonais de la langue philosophique de NISHIDA et une bibliographie exhaustive.
Selon Kant, les questions "qu'est-ce que l'homme ?" et "qu'est-ce que la philosophie ?" sont indissociables. Philosopher, c'est décider de la fondation de l'humanité, du sens de l'existence humaine. A partir d'une analyse de la pensée kantienne, ce livre montre comment il faut concevoir le sens de la philosophie.
L'auteur revient ici sur les thèses développées par Michel Villey dans son livre Questions de Saint Thomas sur le droit et la politique (PUF, 1987). Cet ouvrage envisage la critique du thomisme et de la pensée juridique, philosophique et scientifique effectuée par Michel Villey, puis son apologie de Saint Thomas portant sur sa "doctrine sacrée" et sur ce que l'on peut appeler sa "doctrine du droit".
Il y a dans l'esthétique occidentale une tradition spécifiquement spéculaire qui noue un lien particulier entre la représentation et le miroir. Ce livre vise à esquisser une première ébauche de cette tradition telle qu'elle apparaît à travers le prisme de la visualité médiatique. Dans ce rapport se dessinent les grandes lignes d'une économie politique du regard dont l'enjeu principal est le spectateur et son positionnement par rapport à l'image.
La pensée de Cheikh Anta Diop est caractérisée par sa conception d'une Égypte Mère, origine des Négro-Africains. Il succombe ainsi à l'attrait de la nostalgie des origines mais sa demande est un bel écho aux leçons généalogiques de Nietzsche. Cette nostalgie des origines est à la fois rationnelle et affective, métaphysique et mythique. Le rapprochement avec la philosophie de Nietzsche, à travers notamment le rejet du nihilisme, souligne l'universalité de ces deux pensées généalogiques.
Les diverses formes de vie en commun appellent des modalités de reconnaissance très différentes. Mais il s'agit toujours de combats pour une insertion sociale réussie. Voici une tentative de déclinaison de la nature sociale de l'homme de façon à saisir les grammaires de l'humain comme les grammaires de la reconnaissance (en référence à Fichte, Hegel, Heidegger, Nancy, Wittgenstein, Foucault et Davidson). Plusieurs articles en allemand et en anglais.
Léon Ollé-Laprune fait paraître sur Malebranche la toute première synthèse complète et détaillée. Dans ce premier volume, le lecteur sera mis en présence tour à tour d'un homme et de sa doctrine. De l'homme Malebranche d'abord, de son tempérament et de sa formation, dont la présentation laisse déjà affleurer ce qui constituera un motif récurrent : l'idée, non d'une tension, mais bien d'"une congruence entre un Malebranche mystique et un Malebranche systématique".
Dans cet inédit, le jeune Eric Weil (1904-1977) tente de cerner les changements qui affectent la période allant du IIIe au XVe siècle. Cet impressionnant tableau, où se mêlent érudition et démonstration philosophique, intéressera historiens de la philosophie, de la théologie et de la médecine, orientalistes, comparatistes et sociologues de la sécularisation.
Dans cet ouvrage consacré à la philosophie de l'art de Hegel, il s'agit de montrer comment la fin de l'art est programmée par l'esthétique hégélienne, mais aussi comment l'artiste, totalement subordonné à la logique de l'esprit, est dépossédé de toute autonomie créatrice.
A travers l'étude de l'appropriation de la publicité par l'art contemporain, cet ouvrage vise à articuler une théorie critique sur le statut de l'image après la crise de l'avant-garde et sa collusion avec la sphère des médias de masse. Ni apologie, ni condamnation inconditionnelle du postmodernisme, il s'agit d'une tentative de réfléchir avec les images plutôt que simplement sur elles, permettant de penser le rapport entre ce qu'elles disent et ce qu'elles font dans cette culture visuelle qui est la nôtre.
Ce livre explore le Dasein, qui est essentiellement être-au-monde. Cette définition évite à Heidegger d'utiliser l'expression "homme". L'être-au-monde porte en lui une propension qui tend vers le monde. L'ennui qu'il éprouve devant l'inexistence de la réalité ou la réalité de l'inexistence provoque en lui une frayeur, et devient le seul phénomène significatif à ses yeux.
L'ouvrage revient sur l'idée fort ancienne selon laquelle la littérature serait par elle-même porteuse d'une interrogation philosophique, voire qu'elle serait une instance de vérité. Il propose ainsi une analyse des méthodes suivant lesquelles elle construit des modèles de pensée empruntés aux sciences, à la sociologie ou à l'histoire.
Le savoir pour l'homme ordinaire est une évidence. Comment la pensée peut-elle être adéquate à l'objet ? C'est la question que Schleiermacher (1768-1834) se pose dans sa Dialectique. Pour lui, la condition de possibilité du savoir présuppose Dieu comme fondement du savoir. Si le savoir appartient à l'individu, il ne se construit pas de façon solitaire. C'est une oeuvre intersubjective, qui confère au savoir sa dimension universelle. Cependant une question reste posée : comment sait-on qu'on sait ?
Plusieurs peuples d'Afrique noire sont ici présents, associés ou mélangés, au travers des réflexions et expériences qu'ils ont suscitées tout au long de la carrière d'archéologue de l'auteur. Comment reconstruire leurs passés selon une approche pluridisciplinaire (histoire, géographie, linguistique, ethnologie), et gérer cette méthode face à leurs propres conceptions de ces passés et à l'actualité de leurs existences ?
Voici une approche philosophique du Don Quichotte de Cervantès. Sous l'impulsion de Unamuno et de Nietzsche, et prenant pour fil conducteur la question de la folie, l'ouvrage s'emploie à établir des convergences frappantes entre Zarathoustra et le héros de Cervantès. Le présupposé sous-jacent à l'interprétation ici proposée est que la littérature occupe le lieu de l'excès et, à ce titre, reconduit la subjectivité, en l'épreuve même de sa limite, à son propre dessaisissement d'elle-même.
Reflet anxiogène de l'accélération de l'Histoire et de la compression du temps qui s'ensuit, la double crise de la temporalité et du jugement que constate l'auteur l'amène à poser la question de l'engagement politique, à travers les trois problématiques de la culture, de l'autorité et de l'éducation.
Quel est le lien entre la vie singulière et l'agir politique à l'époque du post-humanisme ? Ce volume tente de répondre à cette question de manière tout à fait originale, en lisant l'éthique et la politique de Foucault grâce aux instruments conceptuels de la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel.
L'auteur propose dans cet ouvrage cinq leçons de philosophie - comme un parcours de l'épreuve qui part "du motif du sujet et de sa déconstruction" (motif majeur de la pensée des modernes) pour arriver à tenter de dire quelque chose de "l'intensité" de l'être, dans l'homme et dans les choses humaines ou non humaines, quelque chose, donc, de "l'existence" - qui est la définition de l'homme.
"L'utopie, en ces moments de crise économique et civilisationnelle, devrait-elle redevenir une démarche nécessaire au politique et au philosophe ?" Face à cette question, Deleuze soutient une position originale qui, sans annuler complètement le concept d'utopie (il est solidaire de la critique nietzschéenne et spinosiste de cette notion), permet d'en construire un sens nouveau. L'utopie revue par Deleuze ouvre un questionnement nécessaire concernant les problèmes fondamentaux de la philosophie de notre temps.
Il s'agit ici de décrire la fonction libératrice de l'esthétique dans la double lutte que mène Kant contre le déterminisme et contre le mysticisme, et de mettre en lumière les motifs qui l'ont conduit à subordonner l'esthétique à une finalité éthique par l'institution d'une autocensure aussi restrictive que les dogmes qu'il combattait.
Avec Nietzsche renaît un art éternel inspiré par une métaphysique archaïque, présocratique, qui affranchit l'artiste ou le "philosophe dansant" de toute prescription morale au profit d'une force instinctive libératrice. L'arrière-fond de cette esthétique originelle est "une vérité cruelle", en ce que l'art et la "haute culture" sont exclusivement destinés au fameux "surhomme".
Bergson est aujourd'hui considéré comme une sorte de doux rêveur avec sa théorie de l'énergie spirituelle et de l'autoconservation des souvenirs. Les ouvrages de sciences cognitives, de psychologie, de neurosciences ne le citent même pas. Luttant contre un tel oubli, cet ouvrage rappelle que l'ontologie inédite de Matière et Mémoire nous permet de penser le statut actuel de l'imagerie cérébrale et d'éviter l'écueil d'une nouvelle iconolâtrie.
Le présent travail présente la thèse suivante : si l'Idée absolue est bien l'accomplissement du savoir absolu de soi de la Raison philosophique, il n'est pas ni nécessaire ni possible pour autant de conclure à la réalité d'une Idée divine éternitaire qui se serait aliénée dans l'existence finie, naturelle et spirituelle, et qui reviendrait à elle-même à travers la dialectique par laquelle l'esprit fini s'élève jusqu'à la conscience de son infinité.