Cet ouvrage présente pour la première fois une archéologie anthropo-biologique et philosophique des rapports du mythe, de l'écriture et de la technique. Confrontant ses résultats aux théories les plus reconnues de la communication et des médias, il détermine les limites de leur validité. Comparant le désir pragmatique de communication au phénomène mythique, l'auteur dégage, à la suite de G. d'Humboldt, la prosopopée verbale comme fondement sensible et intellectuel du rapport de l'être humain au monde.
"L'exil" de Schweitzer à Lambaréné répond à l'appel du Christ. Cet appel est l'appel à la bonne nouvelle du Royaume. Schweitzer découvre ainsi la grâce qui lui est faite. Celle de servir dans les lointains; c'est la source de la transformation de sa vie. Tous ses actes prennent un sens nouveau. Cette quête conduit chez Schweitzer à une affirmation éthique du monde et de la vie et elle nous conduit à la découverte des qualités qui permettent aux autres de nous traiter comme leurs semblables.
Cet ouvrage utilise les pensées de Michel Foucault dans la culture arabe. Il joint à une histoire socio-politique de cette culture une critique qui vise à y établir les conditions d'une émancipation réelle, indépendante de l'actualité brûlante qui semble la rendre aujourd'hui impossible. Cette expérience de critique socio-politique développe en effet les critères d'une émancipation intellectuelle qui conditionne toute émancipation sociale.
"Pourquoi, dans le cas des crimes commis en dictature, les politiques de mémoire sont-elles actuellement le mode de réponse privilégié par l'État ? Quels sont les effets d'une politique de mémoire sur la communauté et quelle est la place des différents acteurs sociaux dans sa conception ? Quelle est la marge du dissensus dans ce type de politiques ? Ce livre cherche à répondre à ces questions à partir d'une étude comparative des politiques de mémoire établies au Chili et en Argentine, après les dictatures des années 70."
Versé autant dans les arts libéraux que dans les arts mécaniques, Spinoza fut aussi tailleur de verre à Amsterdam, sans doute acteur de théâtre, probablement dessinateur. Il fréquenta la boutique d'antiquaire de Franciscus Van den Enden et fut proche de la société des arts Nil volentibus arduum ; il habitait non loin de Rembrandt et Potter et appréciait la compagnie de peintres et de décorateurs. Élaborée au coeur du siècle d'or de la peinture hollandaise, cette philosophie a souvent inspiré les artistes. Comment expliquer un tel regard non philosophique sur une philosophie qui ne présente pas une pensée développée sur les arts ? Comment expliquer qu'on ait tenté d'emprunter les voies de l'esthétique pour pénétrer une philosophie qui ne constitue pas ce champ de réflexion en un domaine autonome ? A défaut d'avoir une esthétique à proprement dit, le spinozisme n'en contient pas moins une profonde réflexion sur les arts et leurs usages au sein d'un projet d'éthique conçue comme art de vivre.
Dans les deux premières études nous montrons que, pour Spinoza, l'important est moins Dieu que la connaissance que nous en avons et que le nom de Dieu signifie avant tout l'excellence de la connaissance intuitive. Dans la troisième, le corps est entendu comme les trois genres de connaissance. Par ses faiblesses il induit imagination et passions. Il est également le corps social à la concorde duquel veille la raison éthique. Enfin, par son essence, il participe de l'éternité et de la créativité infinies de son Attribut. Dans la quatrième, en filigrane d'une philosophie du salut individuel, transparaît le vif désir que s'instaure un accord de tous (idées et sentiments) sur l'essentiel, à savoir l'amour de Dieu, c'est-à-dire l'amour de la vérité.
Représenté par Bartolomé de Las Cas, l'humanisme du XVIe siècle trouva dans l'Homme de l'Amérique la preuve pour voir en la diversité et l'affinité, la quintessence de la condition humaine. C'est là la contribution de l'Amérique à l'humanisme moderne : partie en victime, l'Amérique triompha face à une radicale négation théologique et politique, et finit par forger un humanisme social et l'indépendance des nations comme philosophie politique.
Qu'est-ce que la douleur et quelle place lui accorder dans la définition de la maladie ? Pour tenter de répondre, Canguilhem, dans Le Normal et le Pathologique, se tourne vers les écrits de René Leriche (1879-1955) : un chirurgien qui, contrairement aux opinions couramment répandues dans le corps médical de son temps, place la douleur au premier plan de sa recherche. Voici une pensée originale qui propose à la médecine et la chirurgie de renouveler leur approche de l'homme malade.
Le lecteur d'Emmanuel Levinas, peut remarquer que deux descriptions du sujet se dégagent : le moi paraît irrémédiablement tourné vers lui-même et seulement préoccupé par son propre bien-être ; tandis que d'autres textes présentent un moi complètement tendu vers autrui, et prêt à se sacrifier pour lui. Levinas retrace l'entrée du sujet dans l'éthique comme le passage de l'un à l'autre de ces états. Flora Bastiani propose de lire Levinas à partir de l'étrangeté de ce saut qualitatif du moi en direction de l'autre.
Ces travaux, sans prétendre couvrir exhaustivement le champ "idéalisme allemand" et "lumières, Aufklärung" abordent les thèmes essentiels où ces deux moments de la culture européenne se sont confrontés : la métaphysique, la raison, la logique, la liberté, l'histoire, la religion et la foi, l'esthétique, le sujet. De d'Alembert à Foucault, de multiples trajets sont empruntés passant par Kant, Fichte, Hegel, Schelling, via Leibniz, Rousseau, Hume, Lessing, Voltaire, les matérialistes français, jusqu'à Kierkegaard et Hofmannsthal.
Ce livre est conçu comme un essai sur la nécessité, en éducation et en travail social, d'adopter un changement stratégique de paradigme envers ceux qui devraient être les objectifs de tout projet concernant la formation et l'aide aux personnes. Dans tous les cas, il s'agit de comprendre que la réalisation, aussi bien que la réorganisation des itinéraires de vie, exigent la capacité d'affronter des aléas, des phases indéfinies, des mutations, des fluctuations, etc., qui n'ont rien à voir avec la rigidité des principes abstraits, ni avec la consistance des pratiques stables, ni avec la sécurité des comportements convenus.
"Cette oeuvre établit les bases d'une véritable culture de la communication par le théâtre", un questionnement sur la pensée du corps dans l'expression théâtrale en relation avec le monde et dans une problématique de résistance: l'expression gestuelle corporelle, la biomécanique, le vocabulaire du mouvement, la création collective, l'improvisation, le corps vivant en action, le corps des mots, la conscience dansante du corps, la parole et le corps poétique, le corps virtuel et le corps réel.
"Les approches de Michel Foucault à propos du droit sont contondantes et pourtant disperses. Michel Foucault et le droit est un livre qui réussit à les rassembler sans réduire la versatilité de son contenu ni la finesse de son style. Au contraire, situé dans les horizons de la pensée foucaldienne, il les étend et, au même temps, instigue le lecteur à des réflexions originelles" (Salma Tannus Muchail, Professeur émérite à l'Université Catholique de São Paulo).
Ce livre soutient l'idée selon laquelle il est possible de configurer un lieu pour l'autorité qui permette des processus de subjectivation politique qui entre en tension et est fortement liée au principe d'égalité. L'apparent paradoxe d'une " autorité égalitaire " part d'une critique du concept d'autorité comme relation de domination et propose de recréer des formes et des relations de production de subjectivité à partir de la pensée de l'égalité de Jacques Rancière.
Issu des rangs des jongleurs et des ménestrels, le héraut, au Moyen Âge, était là pour donner tout son éclat à un événement public. Lors d'un tournoi, c'est lui qui devenait le maître de cérémonie. Il est tentant de comparer la solennité d'une fête médiévale à la recherche de perfection requise pour un concert de musique classique. Aujourd'hui, c'est un grand soliste ou un grand maestro qui tient la place du héraut de jadis. Au seul geste du chef répondent à leur tour toutes les voix de l'orchestre...
Le Traité de la Réforme de l'Entendement est un des ouvrages les plus connus et les plus lus de Spinoza. Il présente pourtant des difficultés : son inachèvement, l'incertitude sur sa date de rédaction, le choix de ses termes et de ses principales notions, le rôle de l'idée vraie dans la méthode et l'élaboration du système. Ce sont ces difficultés que Fabrice Audié s'attache ici à résoudre, en analysant le lexique, en mesurant ce qui vient de Bacon, de Descartes ou de la scolastique, en suivant les étapes et les détours de l'ouvrage.
Cet ouvrage propose une approche des pensées de divers philosophes, notamment Alain Badiou, Jacques Rancière et Bernard Stiegler, pour se livrer à une pensée de l'expérimentation sonore. Il extrait des conséquences esthétiques, philosophiques et politiques à partir d'une enquête sur la pensée singulière du son habitant des pratiques expérimentales ayant pour question l'émancipation et l'exploration du sonore. Ces pratiques prennent place dans une période allant du XXème siècle à nos jours.
"C'est le thème de la perte du monde qui sert de fil conducteur à l'auteur : le propre des sources modernes de l'aliénation subjective serait qu'elles conduisent à un éloignement du monde. En retraçant les origines historiques de cette intuition critique fondamentale, en en montrant la pertinence contemporaine, Ousmane Sarr élabore un propos dont l'importance n'échappera pas à tous ceux qui conservent le souci d'une réflexion philosophique à la fois exigeante et engagée." Stéphane Haber
Aujourd'hui en Amérique latine, une société qui soit une alternative au capitalisme, démocratique, sans exploitation, défendant des valeurs humanistes et respectant la nature est une idée largement acceptée. La définition d'une stratégie pour cette transformation sociale est l'objet principal des réflexions des courants politiques qui se réclament du pouvoir populaire. Ce livre expose les grandes lignes conceptuelles qui sous-tendent la création et le développement de ce pouvoir ainsi que leur intérêt pour la pensée émancipatrice et la transformation sociale, ici et maintenant.
"Dans ce livre, l auteur explore le rapport entre la fiction et l'histoire dans la philosophie de Jacques Derrida. En essayant de discerner la pensée d'une certaine fiction historique chez Derrida, l'autheur cherche à éclairer la portée politique de l'idée d une littérature sans condition."
Cet ouvrage donne une place importante à l'idée de la justice selon deux philosophes : selon la théorie de Thomas Hobbes elle est prise dans un cercle entre la loi, le souverain et la violence, tandis que pour Jacques Derrida, elle ne doit pas être limitée à la loi. L'intention de l'auteure, n'est pas d'apporter une nouvelle théorie, mais de montrer qu'une idée philosophique peut avoir une influence en politique ou en droit selon les propositions des Critical Legal Studies.
"Le problème posé par la pluralité des religions au sein des sociétés comme problème politique n'est-il pas, plutôt que celui des rapports entre pouvoirs religieux et politiques, celui du type d'unité qu'il convient de réaliser au sein de la société et de la manière de le réaliser politiquement ? Une pensée éclaire d'un jour nouveau cette interrogation intempestive : celle de Stanislas Breton, prêtre de la congrégation des passionistes. Une pensée qui puise paradoxalement dans la lecture de Spinoza son idée régulatrice : « l'essence éthique du théologique implique le politique, le politique comme pouvoir implique la détermination du théologique comme éthique »."
"Notre propos vise à mettre en avant les principes de l'action politique, afin de dévoiler leurs rapports défaillants à la vie de la cité. La psychanalyse fait ainsi apparaître la politique comme la mise en branle du récit fictionnel du politique. L'effort freudien pour comprendre le passé de l'humanité et son histoire, pour montrer comment les groupes sociaux peuvent gérer leur transformation en collectivités politiques, interroge la notion même de politisation."
"La pensée de Georges Canguilhem (1904-1995) connaît un regain d'intérêt dans les lieux académiques et de recherche. Ainsi, eut lieu à l'Université Paris-1 un colloque international intitulé « Un nouveau Canguilhem ? » pour la parution des Oeuvres complètes jetant une nouvelle lumière sur des écrits de jeunesses peu connus. Mais que peut-on apprendre de ces manuscrits privés ? Ces écrits inédits confirment-ils l'opinion vague qui lie le philosophe aux sciences naturelles ? Ce livre privilégie un autre angle : Canguilhem en philosophe de l'action."