Par leur caractère massif, les émissions de gaz à effet de serre ont déstabilisé le climat. Alors que les grandes entreprises et notamment les cent premières mondiales sont impliquées dans 70 % de ces émissions, seuls les comportements individuels sont mis en cause. C'est une supercherie car la hausse des émissions de CO² est le résultat de l'expansion permanente du commerce mondial. Parce que la rentabilité repose sur la circulation mondiale des marchandises, notre système économique est gourmand en CO², économe en emplois et riche en profits. C'est cette logique qu'il faut changer. Réduire les émissions mondiales de CO² impose de réduire la circulation mondiale des marchandises et de favoriser les circuits courts. Le choix est clair : soit davantage d'emplois et de revenus mais moins de CO² et de profits, soit davantage de profits et de CO² mais moins d'emplois et de revenus.
"Les nationalistes connaissent un grand essor en Europe. Il s'agit d'abord d'une réaction à la mondialisation et à ses ravages, dans un contexte d'absence d'alternative. D'où un rejet de la supranationalité, à laquelle on oppose un repli sur l'État-nation, synonyme de protectionnisme, xénophobie et même racisme. La critique des élites rime avec l'apologie d'un peuple abstrait. Le mépris de la démocratie débouche sur le culte du chef. À répéter que « nous ne sommes pas dans les années 1930 », on risque de sous-estimer le danger. Il y va de l'avenir de chaque État : niveau de vie, libertés et hostilité à l'immigration. Mais l'avenir de l'Union européenne est aussi en cause : si elle mérite d'être transformée, sa destruction constituerait une menace pour le continent."
"La possibilité du communisme est ici interrogée dans une conjoncture politique mondiale catastrophique à tous points de vue (économique, sociale et écologique) qui exige qu'on l'envisage à nouveaux frais. Mais il faut le penser en toute lucidité, par-delà l'échec de l'expérience soviétique qui n'en a été qu'une dramatique caricature : le communisme n'est pas mort car il n'a jamais vécu tel que Marx le préconisait. Reste qu'on peut lui opposer des obstacles anthropologiques et, surtout, la complexité de la mondialisation actuelle du capitalisme néo-libéral. Cet ouvrage entend répondre à ces objections pour contribuer à rouvrir l'avenir."
"En ce début de 21e siècle, malgré les catastrophes écologiques annoncées, aucun changement majeur de nos politiques ou de nos sociétés n'a été mis en place. Nous semblons incapables de prendre en compte ce que les scientifiques ne cessent de nous répéter depuis cinquante ans. Cette inertie s'explique par l'absence de solutions. Car il y a des alternatives. Cette passivité repose en réalité sur notre conception du monde. Depuis l'avènement de la science moderne, nous percevons notre environnement comme un support inerte, taillable et corvéable à merci. Notre modèle nie la réalité. Reprendre conscience du monde dans lequel nous vivons est l'enjeu majeur de ce siècle. Il est temps d'apprendre à vivre sur terre."
Cet ouvrage est en décalage avec le discours ambiant. Une forme de saillie dans l'air du temps provoquant un inconfort pour le lecteur. Il pose de nombreuses questions, nous poussant à réfléchir, que l'on soit d'accord ou pas avec le point de vue engagé qui y est exposé. Supercherie, tromperie, escroquerie, chacun pourra se faire son opinion. Le regard d'un psychanalyste sur ce sujet d'actualité peut être surprenant, mais son approche est décapée par l'écoute de la souffrance des patients. Dans un effet de caisse de résonance et de dévoilement, il distingue les enjeux formels du télétravail des enjeux véritables, en redonnant au travail sa pleine dimension politique.
Mettant en péril l'existence du vivant tel que nous le connaissons, la crise écologique engendre des bouleversements planétaires qui se répercutent sur toutes les sociétés humaines. Nos sociétés industrielles, construisant une nature étrangère à l'humain, n'y voient souvent que des ressources à exploiter selon un modèle linéaire qui détruit l'écosystème planétaire. C'est ainsi que l'écosystème est devenu un élément de langage dans les bouches des élites dirigeantes. Mais qui comprend vraiment de quoi il s'agit ? Adopter une approche écosystémique nous permettrait de répondre aux défis environnementaux actuels. Surinvesti dans les discours mais négligé dans les décisions politiques, il mérite d'être mieux compris, même par la science. Cet ouvrage met en exergue l'écosystème pour faire évoluer notre manière d'appréhender le monde.
Le mal-être post-moderne se définit par la fracture entre liberté et sécurité : comment avoir une liberté sans limites et une sécurité absolue lorsque la seconde s'obtient en bridant la première ? Comprendre les différentes formes de sécurité, en retracer l'histoire, le présent et l'avenir, tel est le but de ce livre qui entrevoit, après le cancer sécuritaire qui nous étreint, un possible retour vers la vraie liberté et la sécurité : celle de l'âme et de l'esprit.
Depuis quelques décennies, Marseille et son aire métropolitaine sont entrées dans un intense processus de changement. Mais l'heure est cependant venue pour elle d'envisager un autre mode de développement. Son paysage institutionnel est en pleine recomposition et elle connaît parallèlement un essor culturel sans précédent.Cet ouvrage dresse un état complet de ces transformations, il en évalue la portée et les limites, avec en filigrane, une interrogation sur les processus de métropolisation dans le contexte français.
« L'origine des États se perd dans un mythe auquel on doit croire et qu'on ne doit pas discuter », écrivait Marx en 1848. En rapportant l'invention de la civilisation à la création des États il y a plus de 5000 ans avant J.-C., à Uruk, Du pillage au don aide à comprendre dans quel temps nous vivons.
"Le masculin l'emporte toujours sur le féminin. Cette règle régit le parler de dizaines de millions de Français et de Françaises ; elle paraît naturelle, instinctive et immuable. Pourtant, elle ne l'est pas. Fruit d'une volonté politique, elle est l'illustration parfaite de la manière dont les autorités politiques, culturelles et morales exercent un pouvoir symbolique aux conséquences bien réelles. Comment la domination du masculin est-elle si ancrée qu'aujourd'hui, sa remise en cause peut être qualifiée de péril mortel ? Cet étonnement est le point de départ d'un cheminement qui mènera l'autrice à la sociologie, à la psychologie et à la philosophie politique pour démontrer que non, ce parler n'est pas plus naturel qu'un autre. Au bout de ce cheminement arrive la quête d'une alternative promouvant l'égalité, la représentation équitable et, in fine, l'inclusion."
"Les Gilets jaunes ont raison ! Ce sont eux qui sont dans la rationalité et les soi-disant élites qui sont incompétentes, contrairement à ce qu'elles pensent d'une « jacquerie » irrationnelle. Passant en revue l'action publique, l'aménagement du territoire, les questions monétaires, de l'éducation à la santé, cet ouvrage montre au contraire que les affaires de la France sont très mal conduites et que les Gilets jaunes ont raison de contester les gouvernants. Un témoignage d'autant plus précieux que l'auteur, ancien élève de l'ENA, se trouve bien placé pour dénoncer cette incompétence. Il esquisse les lignes d'un programme de gouvernement propre à satisfaire les aspirations des Gilets jaunes."
"Pourquoi écrire sur les tours ? Pour décrire la manière dont on y vit en se référant à la parole de ses habitants et à des archives. Se poser la question du voisinage et des relations que sucite un habitat en hauteur est paradoxal quand on connaît les critiques faites aux grands immeubles de l après-guerre et il existe peu d'écrits de sociologues sur les « villages en hauteur ». La vie dans une tour, l'entretien avec l'architecte qui en a construit, il y a 50 ans, la description de son architecture et du quartier et la lecture de romans sur des villes effrayantes et leurs tours en folie alimentent ce travail. On y trouve aussi une discussion sur des thèmes centraux en sociologie urbaine comme ceux du don, de l'entraide et des solidarités."
« Querelles d'experts, mensonge sur les masques, manque de transparence, atteintes aux libertés. » L'auteur propose de découvrir, derrière ces clichés médiatiques, les mécanismes de la crise. Si c'est un danger pour les décideurs, la crise reste une opportunité pour ceux qui contestent le pouvoir. En déclarant la guerre au virus, le président Emmanuel Macron renforce l'image d'un pouvoir centralisé. Il prend le risque de faire grandir un ressentiment conduisant au rejet des élites, au repli communautaire et au populisme jusqu'à provoquer une crise de la démocratie. Mais politiques, médias, réseaux sociaux et groupes de pression qui défendent des intérêts catégoriels ou corporatistes, ont aussi leur part de responsabilité. Cet ouvrage propose de réfléchir aux moyens pour réenchanter le monde de demain.
Dans ce nouveau livre, Yvon Quiniou aborde la question importante de l'égalité de la femme et de l'homme. Il prend résolument parti pour un féminisme issu des luttes des femmes du début du 20e siècle, avec une identité absolue des droits dans les fonctions sociales, mais dans une différence de genre. Il s'oppose alors à un nouveau féminisme qui veut la nier et masculiniser la femme avec les défauts de l'homme, dont Virginie Despentes constitue un exemple caricatural. Cette réflexion anthropologique et sociologique, peut se réclamer de ceux qui, comme Aragon, souhaitent que la femme soit « l'avenir de l'homme » et que la féminité, dans ses qualités spécifiques, soit aussi un idéal humain partagé.
Crise sanitaire, révolte des gilets jaunes, aéroport de Notre- Dame-des-Landes... Ces dernières années ont mis notre démocratie à rude épreuve. Dans ce contexte, la défiance à l'égard des dirigeants et des institutions apparaît de plus en plus aiguë. Accorder le pouvoir au peuple représenterait-il un idéal inatteignable ? Partant de ce constat, l'auteur invite chacun d'entre nous à se réapproprier la démocratie. Sortir d'une approche institutionnelle pour se centrer sur le concret et le terrain, c'est l'ambition d'une nouvelle pratique de l'action publique qu'il appelle « démocratie opérationnelle », et qui vise à donner toute sa place au citoyen.
Cet ouvrage met en relief le rôle primordial du brevet dans l'industrie pharmaceutique. La santé pour tous est difficilement compatible avec l'impératif de rentabilité du brevet. Les victoires des « droits des malades » sur le « droit des brevets » en Afrique du Sud via les antirétroviraux ; en Inde au travers du médicament anticancéreux Glivec sont hélas infimes. L'obtention du brevet pour un médicament est une procédure longue et coûteuse pour les laboratoires. Son obtention rime en général avec une obligation de rentabilité. L'expiration du brevet sur le médicament engendre de la part des firmes pharmaceutiques des stratégies qui ne sont pas au service de la santé. Le législateur encadre les stratégies courtoises telle la capitalisation sur la marque, les extensions de gamme, le transfert du médicament vers le marché OTC. Les stratégies anticoncurrentielles font l'objet de sanctions plus lourdes.
« Que reste-t-il de nos centres-villes ? » s'interroge le journal Libération en 2017 quand, dans un même temps, Olivier Razemon pose ainsi la question « Sommes-nous en train d'assister à la fin des centres-villes ? ». L'hypothèse d'un retournement de tendance à l'occasion de la mutation numérique fait figure d'utopie réaliste. Depuis à peine 10 ans le sujet des centres-villes (im)pose des débats en France. Du côté structurel et logistique, les constats sont les mêmes : cellules vides, problèmes d'accessibilité, aseptisation, prolifération des centres commerciaux, etc. Mais un autre bouleversement d'ordre sociologique et communicationnel est en cours. De nouveaux modèles issus du numérique, et avec eux, une évolution des pratiques et des attentes des consommateurs, s'imposent. Cet ouvrage propose une mise en perspective de l'accélération sociale en cours afin de voir comment celle-ci fait naître de nouveaux enjeux, dans les sphères politiques et économiques, sur les compositions territoriales. Alors, qui gouverne la transformation des villes aujourd'hui ? Des formes émergentes de modération du territoire arrivent et (re)questionnent le concept, déjà complexe, de smart-city. Des enjeux de gouvernance laissant à voir la difficulté de la ville intelligente à se raconter autrement que comme une fiction.
De nombreux enseignants ont témoigné de leur expérience. C'est plus rare des cadres administratifs, liés par un sens excessif du devoir de réserve. Ainsi le débat sur les services publics est-il monopolisé par les politiques et les auteurs de y a qu'à faut qu'on qui le voient de l'extérieur. Cet essai incisif, fondé sur l'expérience, dresse sans concession un vaste panorama des dysfonctionnements et des pistes de réforme des administrations, de l'enseignement supérieur, etc. Il démonte autant les travers des bureaucraties que les démagogies au moyen d'exemples concrets. Par moments, il prend des airs de manuel de management de la fonction publique. Ceci en fait un ouvrage varié et vivant sur un sujet sérieux et actuel.
Nous poursuivons dans ce deuxième volume la démonstration du dépassement nécessaire et urgent de la « représentation » par la démocratie directe délibérative. Ni l'architecture territoriale et institutionnelle, ni la Nation, ni la Citoyenneté, ni l'État n'échapperont à cette révolution. Les sciences sociales, contraintes de sortir de leur immobilisme et de leur pseudo « neutralité axiologique », devront cesser d'ignorer cette explosion d'exigence : la démocratie directe délibérative et sociale frappe à la vitre. Protagoras ne nous l'avait-il pas annoncé ? La politique s'enseigne et le peuple souverain s'apprête à envahir la scène de l'histoire.
« J'ai même eu des menaces de mort. Un appel téléphonique à vingt-trois heures le soir, j'avais mis sur répondeur. «Petite devinette pour vous : qu'est-ce qu'une goutte rouge vif qui coule lentement le long d'une vitre ?» Il ne faut surtout pas me dire ça parce que je pense que je suis encore plus redoutable. » (Extrait d'entretien avec un militant, février 2022) Si la lutte contre l'installation d'un entrepôt Amazon peut parfois prendre des allures romanesques, cet ouvrage se veut avant tout l'étude sociologique et politique d'une mobilisation locale. Comment quelques citoyens d'un petit village proche du Pont du Gard, au départ isolés et armés de leur seule colère, vont-ils réussir à faire plier le géant du commerce en ligne ?
En 1610, Galilée promeut un mode de connaissance qui se veut une lecture mathématique de l'Univers. Face à lui, l'Eglise. Un long combat s'engage alors, lois contre lois. Un siècle et demi plus tard, tandis que naît la fabrique industrielle basée sur le charbon, les philosophes optent pour ces "lumières". Ce savoir qui voulait mettre la subjectivité à distance aura réussi au-delà de toute espérance : c'est l'être humain que la rationalité calculatrice a rendu obsolète.
Des données factuelles tendent à prouver que l'on a atteint les limites du type de croissance que nous connaissons. Existe-t-il alors d'autres types de croissance, développement durable, capitalisme vert, solutions technologiques conciliables avec les exigences économiques et les contraintes d'un monde fini ? Nos capacités productives permettraient-elles la suffisance de la terre ? Et, si notre société est capable d'atteindre la suffisance, pourquoi ne la met-elle pas en pratique ?
Le prix à payer aujourd'hui, à cause du développement des civilisations, est un environnement dégradé, marqué principalement par le changement climatique et la montée des eaux. Les politiques nationales, aidées par les organisations internationales, ne sont pas à la mesure des migrations et des catastrophes annoncées, qui franchissent les frontières. En parallèle au statut de réfugié politique, il faudrait créer un statut de réfugié climatique, pour que ce migrant retrouve du bien-être et s'intègre au nouvel environnement qui a permis son arrivée.
Depuis 2007, les Etats-Unis et l'Europe sont entrés dans une crise majeure prolongée.
Leurs dirigeants en reconnaissent la gravité mais en ignorent largement la nature profonde. La suppression des protections douanières, lancée avec un dogmatisme absolu et maintenue en dépit de l'énorme sous-évaluation du yuan, a produit un déséquilibre extrême des échanges internationaux. Entre 2000 et 2007, pour maintenir la croissance en dépit de déficits commerciaux devenus énormes, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Europe du Sud se sont vus contraints de pratiquer des politiques économiques très aventureuses dont la crise en cours est le résultat.
La Chine refusant toujours de réévaluer le yuan, les déficits commerciaux occidentaux ne se résorbent pas, la crise se prolonge. La superpuissance capitaliste et totalitaire qu'est devenue la Chine mène une stratégie conquérante pour ravir l'hégémonie mondiale aux Etats-Unis : cette stratégie se manifeste sur tous les fronts (économique, financier, militaire, diplomatique, culturel, etc.) ; son dispositif central étant monétaire, elle constitue un " impérialisme économique ".
Face à l'agression de la Chine, les pays développés doivent se mobiliser et se tenir prêts, s'il le faut, à quitter l'OMC pour fonder une OMC bis avec les pays qui rejettent l'attitude de la Chine.