Face à la montée des inégalités, aux désastres politiques et aux catastrophes environnementales, les auteurs montrent que tout n'est pas perdu à la condition de dresser, d'abord, un constat honnête. Ces pages analysent où et quand les économistes ont échoué, aveuglés par l'idéologie, et traquent les fausses évidences sur les questions d'immigration, de libre-échange, de croissance, d'inégalités, de changement climatique.
Si cet ouvrage renverse nombres d'idées reçues, il est aussi un appel à l'action. Il répond à l'urgence de temps troublés en offrant un panel d'alternatives aux politiques actuelles. Car une bonne science économique peut faire beaucoup. Appuyée sur les dernières avancées de la recherche, sur des expériences et des données fiables, elle est un levier pour bâtir un monde plus juste et plus humain.
Le travail fantôme est le travail non rétribué réalisé par tout un chacun au sein de la société. Or ces activités indispensables au bon fonctionnement du capitalisme sont invisibles ou invisibilisées. Ainsi s'ajoute à la peine des hommes un labeur de l'ombre imposé à des victimes consentantes mais qui pourraient bien un jour en demander compte. Ivan Illich s'adresse ici aux « colonisés », c'est-à-dire à une immense majorité de gens pris en main, pris en charge, mais qui commencent à revendiquer leurs responsabilités à travers la mise en oeuvre d'une société conviviale.
Au sein de nos sociétés industrielles où règne la surmarchandisation, c'est l'autonomie créatrice des valeurs d'usage par chaque individu qui se trouve être menacée. Ivan Illich montre comment à la fois le marché et l'expert professionnel exercent un contrôle social mutilant, en s'arrogeant l'autorité de décider qui a besoin de quoi, en fabriquant artificiellement des besoins. Les individus sont toujours davantage dépossédés tant de leur savoir que de leur autonomie, de leurs libertés et de leur capacité à créer.
Dès lors la reconstruction sociale commence par la naissance du doute chez le citoyen. Ivan Illich appelle de ses voeux une distribution équitable de la liberté de créer des valeurs d'usages. Or ce genre d'équité suppose des limites à l'enrichissement et à l'emploi, c'est-à-dire une société de la sobriété, du partage du temps de travail, des richesses et des ressources.
Ivan Illich (1926-2002)
Près d'un milliard de personnes vivent avec moins de un dollar par jour. Les politiques destinées à lutter contre la pauvreté semblent souvent incapables d'améliorer leurs conditions de vie. Cet échec pourrait-il être dû aux failles des théories qui sous-tendent ces programmes plutôt qu'au caractère écrasant de la tâche ?
C'est cette hypothèse que défend cet ouvrage. Les experts ont pris l'habitude de décider à la place des pauvres de ce qui est bon pour eux sans prendre la peine de les consulter. Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo ont initié la démarche inverse. À distance des réflexes partisans, ce livre aborde ainsi le défi du combat contre la pauvreté comme une série de problèmes concrets qui, une fois correctement identifiés et compris, peuvent être résolus un à un.
La France connaît, avec les institutions de la Ve République, une démocratie stable depuis six décennies - fait rarissime dans notre histoire. Chacun doit connaître notre Constitution, pour comprendre comment le pouvoir est attribué et exercé, pour se saisir des droits et libertés que chacun peut désormais invoquer.
Loin des idées reçues, ce livre commente notre texte fondamental, article par article, avec un mélange exceptionnel de rigueur et d'humour, de précision et d'esprit critique. Ainsi est-il devenu la bible des étudiants, des journalistes, des élus et, de plus en plus, des citoyens.
Guy Carcassonne a écrit les onze premières éditions. Marc Guillaume a ensuite pris le relais pour faire vivre cette oeuvre fondamentale.
Dans le monde de l'entreprise, chacun sait ce qu'il faudrait faire, mais personne ne sait comment s'y prendre. Pour sortir de l'immobilisme, François Dupuy jette les bases d'une théorie de l'action managériale.
Après avoir montré ce qui n'allait pas (Lost in management, tome 1), puis identifie´ les causes de nombreux errements (La Faillite de la pensée managériale, tome 2), l'auteur s'attelle ici aux solutions concrètes au service de la performance des entreprises. Loin des modes successives qui prétendent révolutionner le management, il s'appuie en sociologue sur le fonctionnement réel des organisations pour montrer qu'il est possible de travailler autrement. A` condition de savoir cultiver la confiance et de développer l'intuition, les dirigeants peuvent éviter les faux remèdes qui ne font qu'aggraver le mal et accomplir la nécessaire transformation de leur entreprise.
L'entreprise serait, dit-on, le lieu de l'autorité, du pouvoir et du commandement vertical. La réalité, telle que peut l'observer le sociologue de terrain, est le plus souvent très éloignée de cette supposée dictature. S'appuyant sur dix-huit enquêtes et près de huit cents interviews, François Dupuy montre que les entreprises sont en passe de perdre le contrôle d'elles-mêmes : le pouvoir est descendu d'un ou plusieurs crans pour se disperser à la base, au niveau des intermédiaires et des exécutants.
Dans de nombreuses entreprises, le problème est aujourd'hui de reconstruire une maîtrise minimale de la direction et de ses managers sur l'organisation et ses personnels en redécouvrant les vertus de la confiance et de la simplicité.
L'image des cohues de traders agitant leurs bras sur les parquets boursiers pour passer leurs ordres renvoie à un temps révolu. D'animale, la frénésie est devenue technologique.
À la fin du XXe siècle, l'informatisation rapide des marchés financiers et l'accélération des transactions boursières ont rendu caduques les décisions humaines, désormais prises dans d'immenses centres de traitement de données par des algorithmes opérant à la milliseconde près. « Speed is money. » Composé comme un thriller dont le narrateur est un algorithme du nom de Sniper, cet ouvrage haletant retrace l'irruption du « trading à haute fréquence » et l'histoire des pionniers de ce nouvel écosystème financier. Il permet de comprendre comment cet univers aussi fascinant qu'inquiétant est devenu hors de contrôle.
6 retraçait les origines du trading à haute fréquence à la fin du xxe siècle du côté de Wall Street et la genèse de son emballement ; 5 remonte le temps pour revenir aux sources de l'histoire économique et technologique des marchés de Chicago depuis leur création au début du xixe siècle et leur perfectionnement grâce à l'invention du télégraphe jusqu'à leur informatisation dans les années 1990, en passant par le krach boursier de 1987.
Cet ouvrage décrit les moyens d'information dignes de l'espionnage militaire dont les sociétés de trading se sont progressivement dotés et l'apparition des nouvelles stratégies qu'elles ont développées grâce aux données informatiques pour prédire avec justesse l'évolution des prix de produits financiers échangés à la vitesse de la lumière.
Economiste, Frédéric Lordon est connu pour ses essais critiques sur la mondialisation financière, qui ont rencontré un grand succès public. Il a ici choisi une forme singulière, celle du théâtre, pour mettre en scène la crise de la finance mondiale. Le rideau s'ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour.
La pièce peut commencer : complètement lessivés par la crise des désormais célèbres "subpraïmes" (sic), les Banquiers vont bientôt sonner à la porte de l'Etat pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie... Frédéric Lordon se révèle un versificateur virtuose, qui a fait le choix de l'alexandrin pour raconter la déconfiture d'un système qui a tous les traits de l'Ancien Régime. Mais si la forme évoque la tragédie classique, D'un retournement l'autre est aussi une farce sinistre qui dresse un portrait dévastateur de notre élite (le lecteur reconnaîtra sans peine ses plus célèbres représentants).
On rit jaune, à écouter cet aréopage de beaux parleurs affolés par l'interminable maelstrom qu'ils ont provoqué, mais qui jamais n'abjureront leur foi dans les vertus du marché. Crise de la finance, sauvetage public, Explosion de la dette et rigueur hystérique. Et comme d'habitude, à qui va l'addition ? Qui donc de la farce pour être le dindon ? On l'aura compris : le "retournement" à venir n'aura rien à voir avec celui d'un cours de bourse...
Le climat change, la pollution s'intensifie, la déforestation se poursuit, la pression sur les terres est toujours plus forte... Est-ce le fait d'une croissance démographique trop rapide à l'échelle de la planète ? Pour réduire la pression environnementale, suffirait-il que la population mondiale se stabilise ou décroisse ? Clairement non. Que peut-on faire alors ?
De façon didactique Jacques Véron décrypte l'ensemble des questions démographiques planétaires et démonte les clichés simplificateurs, rassurants ou menaçants. Un livre pour se faire sa propre opinion sur les possibilités de (ré)concilier population, environnement et développement économique.
La crise financière a révélé au grand jour les limites de la théorie économique : celle-ci n'a su ni prévoir les désordres à venir, ni même nous mettre en garde contre de possibles instabilités. Cet aveuglement est le signe d'un profond dysfonctionnement qui exige un renouvellement radical des méthodes et des concepts, au premier rang desquels celui de valeur économique. Pour le dire simplement, les économistes conçoivent la valeur, que ce soit celle des marchandises ou celle des titres financiers, comme ayant la nature d'une grandeur objective qui s'impose aux acteurs et à leurs interactions, à la manière d'une force naturelle.
Or il n'existe pas une juste valeur, ni pour les marchandises, ni pour les titres, mais différents prix possibles en fonction des intérêts et des croyances. A partir de ce nouveau cadre d'analyse, c'est toute la science économique qu'il s'agit de refonder.
Le concept de marché tel qu'il se forme au xviiie siècle ne définit pas seulement un mode de régulation de l'économie. Il a surtout une dimension sociologique et politique. La société de marché renvoie à la perspective d'une société civile autorégulée, la confrontation des intérêts étant censée mener à une « harmonie » que ni la politique ni la morale ne savaient réaliser. Elle s'oppose de la sorte aux théories du contrat social qui impliquent une organisation volontariste du lien social. D'où la notion de capitalisme utopique. Depuis deux siècles, ce dernier n'a cessé de constituer à la fois une tentation et une illusion : substituer au face à face des individus et au débat des citoyens le règne de procédures anonymes et impersonnelles.
Un club de football met à l'amende un de ses défenseurs au motif qu'il rend trop la balle à l'adversaire et s'aperçoit au bout de quelques semaines qu'il ne la passe plus à personne. Un patron organise une compétition permanente entre ses salariés et remarque qu'une partie d'entre eux sabotent le travail de leurs collègues. En janvier, un autre fixe un objectif annuel à ses employés et constate qu'ils ne se mettent à la tâche qu'en septembre, bâclant le travail. Un État décide de rémunérer les dons de sang et réalise qu'ils se font plus rares.
Le point de départ de ces histoires est presque toujours le même : l'idéologie managériale et ses indicateurs de performance, ses dispositifs d'incitation et de sanction. Maya Beauvallet en propose ici le bêtisier le plus savoureux et l'analyse la plus implacable.
Guy Carcassonne a été pendant près de quarante ans l'un de nos meilleurs spécialistes de la Constitution française, de nos institutions et, au-delà, du droit public. Il a publié peu d'ouvrages mais près de 400 articles et contributions diverses destinées aux juristes, aux apprentis juristes et largement au-delà qui dessinnent une vision originale et d'une exceptionnelle qualité.
Le comité de la rédaction de la revue Pouvoirs, dont Guy Carcassonne a été membre trente-six ans, a donc entrepris de rassembler le meilleur de cette production éparse dans ce Petit dictionnaire. Guy Carcassonne a travaillé sur les réformes constitutionnelles, les élections, le Parlement, le Président de la République, le Premier ministre, le quinquennat, le Conseil constitutionnel, les droits et libertés. mais il s'est aussi penché sur le PACS, la corrida, les sectes, le port du voile, le rugby, le jeu, les banlieues. autant d'entrées, autant de définitions et d'idées pour l'avenir.
Ce livre est un effort pour penser, à l'aube du xxie siècle, ce qui a fait souvent, hélas, l'actualité historique du xxe siècle : les guerres, le totalitarisme, les nationalismes, l'expérience de la paix vouée à l'échec, la violence persistante après la chute du nazisme et du communisme et la fin de la guerre froide.
Ce siècle a oscillé continuellement, pour le meilleur parfois, pour le pire la plupart du temps, entre recherche de l'identité et désir de l'universel. pierre hassner montre les liens dialectiques qui relient tous ces thèmes, leur interdépendance, qui rend si difficile le discernement des individus et la décision des politiques.
Les guerres et la violence, mais aussi la paix ont changé de nature. nous n'avons pas à être nécessairement pessimistes, mais, comme le dit paul valéry, " nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ", que nous sommes meurtrières, que nous pouvons être suicidaires, faudrait-il ajouter.
Civilisation ou barbarie au xxie siècle ? la réponse dépendra de notre capacité de secourir les victimes, de secouer l'ignorance et l'indifférence d'un occident satisfait.
A l'heure des incertitudes de la mondialisation économique, le pessimisme un peu désabusé qu'il est de bon ton d'afficher à propos des droits de l'homme nous laisse littéralement déboussolés.
Comment éviter à la fois l'uniformisation hégémonique et l'affrontement des particularismes ? Sans doute en apprenant à réconcilier l'économie et les droits de l'homme pour inventer un droit commun réellement pluraliste. Sur une planète en proie aux tensions qui mettent en cause l'universalisme des droits de l'homme, une telle mondialisation du droit est-elle pratiquement possible ? Est-elle juridiquement raisonnable, alors que la prolifération des normes et le brouillage des repères donnent plutôt l'image d'un inquiétant désordre normatif ? Enfin, est-elle éthiquement souhaitable, alors que le respect des valeurs démocratiques n'est nullement garanti par le fonctionnement présent des institutions internationales ? Relever ces trois défis permettrait de construire un droit commun de l'humanité pour la première fois dans l'histoire.
Ce livre ne constitue pas un nouveau manuel de grh, qui proposerait un inventaire de " bonnes pratiques " destinées à optimiser la performance de l'entreprise.
La conviction des auteurs, bâtie au fil de plus de dix ans de recherches et d'interventions dans des organisations de tous types, est qu'en la matière il convient de s'écarter de la pensée unique et des discours normatifs.
En s'inspirant de nombreuses recherches francophones et anglo-saxonnes et en s'appuyant sur des études de cas approfondies, l'ouvrage cherche à mettre de l'ordre dans les pratiques de grh souvent multiformes que l'on rencontre dans les organisations contemporaines.
Il tente ensuite de les expliquer en les resituant dans leur contexte spécifique et en prenant en compte les jeux de pouvoir qui se tissent entre les acteurs en présence.
L'ouvrage permet ainsi d'envisager sous un jour nouveau l'intervention dans le domaine de la grh et l'évaluation des changements auxquels elle donne lieu. il s'adresse aux chercheurs, praticiens et consultants, ainsi qu'aux étudiants, de 2e et 3e cycle.
Le droit humanitaire est au coeur de l'actualité.
Génocide, crimes de guerre ou crimes contre l'humanité sont désormais poursuivis par les juges nationaux : barbie, papon, pinochet. ou par le juge international : tribunal international pour l'ex-yougoslavie ou pour le rwanda et, bientôt, cour pénale internationale.
La protection des victimes commence par la connaissance de leurs droits. les médias, les ong et l'onu s'y réfèrent de plus en plus fréquemment.
Mario bettati met à la disposition des lecteurs l'essentiel des textes : normes relatives à la conduite des hostilités (droit de la haye), règles de protection des personnes au pouvoir de l'ennemi (droit de genève) et mise en oeuvre de ces droits (droit de new york). il en fait un commentaire informé et clair, appuyé sur des exemples récents.
Le 1er mars 1994, le Code pénal napoléonien qui datait de 1810 était abrogé et un nouveau Code était mis en vigueur. Préparé par de nombreuses commissions, voté à un large majorité à la fois par l'Assemblée nationale et le Sénat, c'était un texte de compromis prudent, voire conservateur qui ne modifiait pas les principes solidement établis mais les écrivait dans une langue moderne, simple et claire. Son plan limpide le rendait beaucoup plus lisible que l'ancien. Depuis, le sentiment d'insécurité n'a cessé de croître, la délinquance envahit les médias et le débat politique. Le législateur, sous la pression de ces peurs publiques, a légiféré avec une frénésie inouïe. En dix ans le code s'est accru de plus du tiers, sans parler de lois créant des chapitres entiers du fait des progrès de la science et des techniques.
En 1994, Henri Leclerc avait présenté et commenté succinctement le nouveau te xte qui fixait avec clarté les bornes de la vie sociale, Il avait cerné ses ajouts, ses progrès et ses insuffisances. Mais aujourd'hui, en avocat, praticien depuis près d'un demi-siècle, militant des droits de l'homme, il
explique de façon beaucoup plus approfondie, avec concision et clarté, le texte du Code énonçant les principes qui permettent de punir, décrivant les actes interdits et les peines encourues, et faisant apparaître le sens réel de ce texte qui règle la vie des citoyens, et de ses évolutions.
Nouvelle édition repensée et refondue à partir de deux ouvrages précédemment publiés en « Points Essais » L'Union européenne et en « Mémo » La Construction européenne depuis 1945 (meilleure vente de la collection).
Les trois premiers chapitres répondent aux trois questions, l'Europe pourquoi (la nature du projet européen), comment (la méthode de la construction européenne) et jusqu'où ?(le débat sur l'élargissement). Les trois suivants traitent l'histoire de l'UE de 1945 à nos jours. Viennent ensuite quatre chapitres sur les aspects institutionnels et politiques, puis quatre chapitre sur l'Europe économique et les diverses politiques publiques européenne. Le livre s'achève par la question de la citoyenneté européenne.