Vivre sans pourquoi, quitter la dictature de l'après, oser un amour plus vrai : un véritable art de vivre. Alexandre Jollien retrace l'itinéraire spirituel qui l'a conduit à tout quitter pour s'installer avec sa femme et ses trois enfants en Corée du Sud. Il confie ses doutes, ses désillusions, ses moments de bonheur. Il livre un enseignement lumineux, un appel toujours plus fort à descendre au plus profond de soi pour trouver la paix, la joie et un authentique amour du prochain. Ce journal spirituel est une invitation à mettre en pratique une ascèse très concrète : du corps, de l'âme et de l'autre, il faut prendre grand soin.
Les discours religieux fondamentalistes expriment une obsession croissante de la pudeur des femmes. Réduite aux parties de son corps susceptibles d'éveiller le désir, la femme est « génitalisée » à outrance. Faut-il la renvoyer à son destin : le voilement ?
Delphine Horvilleur analyse les sens de la pudeur et de la nudité, l'obsession du corps de la femme pour proposer une autre interprétation des textes et de la tradition. Elle met à mal les lectures qui font de la femme un être tentateur, et de la pudeur l'instrument de sa domination.
Ainsi montre-t-elle comment la nudité recouverte d'Adam, d'Ève ou de Noé renvoie à une culture du désir et non à une volonté de le tuer. Comment le voile est à l'origine destiné à approcher l'autre. Comment les hommes endossent, dans la prière et la pratique, les attributs des femmes et du maternel.
Quelle est la toute première religion de l'humanité ? Comment sont apparues les notions de dieu, de sacrifice, de salut, de délivrance, de prière, de clergé ? Pourquoi est-on passé du culte de divinités féminines à celui de divinités masculines ? De la croyance en plusieurs dieux à la foi en un Dieu unique ? Pourquoi la violence est-elle souvent liée au sacré ? Pourquoi y a-t-il plusieurs religions ? Qui sont les fondateurs des grandes traditions et quel est leur message ? Quelles sont les ressemblances et les différences fondamentales entre les religions ?
Des premiers rituels funéraires des hommes préhistoriques aux grandes religions actuelles, Frédéric Lenoir explore de manière limpide l'univers foisonnant du sacré. Une question parcourt ce livre : à quoi servent les religions et pourquoi accompagnent-elles l'aventure humaine depuis l'aube des temps ?
En finir avec le cléricalisme.
Abus sexuels, concentration de la parole et du pouvoir, exclusion des femmes : comment ces faits ont-ils été rendus possibles au sein d'une institution née pour incarner la parole de Jésus ?
Avec toute la vigueur de la colère et d'un attachement authentique au message évangélique, Loïc de Kerimel va à la racine du mal : l'Église produit de manière systématique abus et privilèges, car elle est fondée sur l'affirmation d'une différence essentielle entre une caste sacerdotale, sacrée, et le peuple des fidèles.
Or c'est précisément autour du monopole sacerdotal, et masculin, de la célébration sacrificielle de l'eucharistie que le cléricalisme a fait système et s'est installé dans l'histoire. Tenu à l'écart des réformes, il a généré les abus de pouvoir qui gangrènent l'Église aujourd'hui.
Si les droits de l'homme sont nés en Occident, c'est parce que l'Occident était chrétien et que le christianisme n'est pas qu'une religion. Certes, le message des Évangiles s'enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : justice et partage, non-violence, liberté de choix, fraternité humaine.
Quand, au IVe siècle, le christianisme devient religion officielle de l'Empire romain, la sagesse du Christ est obscurcie par l'institution ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la Renaissance et des Lumières s'appuient sur la « philosophie du Christ », selon l'expression d'Érasme, pour émanciper les sociétés européennes de l'emprise des pouvoirs religieux et fonder l'humanisme moderne.
Alors que les courants salafistes et dhjihadistes imposent une lecture atemporelle du Coran, ce livre passionnant analyse le discours du Prophète à la lumière du contexte historique et anthropologique où vivait Mahomet : l'Arabie tribale et désertique du début du viie siècle. Jacqueline Chabbi montre ainsi que les trois caractéristiques du divin correspondent aux trois piliers de la société tribale : Dieu est représenté avant tout comme celui dont l'alliance, la guidance et le don répondent aux nécessités vitales imposées par l'environnement.
Cet éclairage inédit permet d'élucider un grand nombre de notions et renouvelle le sens de celles qui ont été figées par une certaine doctrine musulmane (djihâd, charia, etc.), tout en faisant apparaître combien elles ont pu évoluer au fil du temps et des transformations sociales.
Peu de gens le savent : Jésus occupe dans le Coran une place éminente. C'est de cette surprise que Prieur et Mordillat sont partis. Bien que le Livre sacré de l'islam soit un texte difficile à appréhender pour les non-musulmans, il existe des points de contacts qui leur en permettent la lecture : une lecture critique à la fois littéraire et historique, une lecture non religieuse comme celle entreprise précédemment avec le Nouveau Testament.
La sourate IV qui raconte de manière très particulière la crucifixion de Jésus est le point de départ. A partir de ces quelques versets, les auteurs ont cherché à reconstituer ce qu'ils pouvaient savoir de la prédication de Mahomet et pourquoi elle s'est développée dans une région de réputation païenne, tout en étant très marquée par les références bibliques et l'influence des églises syriaques. Une religion ne naît jamais de rien.
L'islam s'est voulu l'ultime révélation après la révélation juive et la révélation chrétienne. Elle en est à la fois l'héritière et l'adversaire. C'est au carrefour des trois formes du monothéisme, dans l'héritage du judaïsme de Moïse et du judéo-christianisme de Jésus, que les auteurs ont voulu comprendre les origines de l'islam. Pourquoi et comment le juif de Galilée mué en Christ fondateur du christianisme est devenu, dans la péninsule arabique au VIIe siècle de notre ère, "le messie Jésus, fils de Marie, envoyé d'Allah'", l'ultime prophète avant le Prophète...
« Un tout petit livre si l'on considère le papier, mais qui contient la somme entière de la vie chrétienne si l'on en comprend le sens » : ainsi Luther présente-t-il en 1520 De la liberté du chrétien. Ce traité appelle à une libération politique et religieuse célébrée depuis comme l'essence de la Réforme. Mais qu'est-ce que cette liberté, au coeur de la théologie luthérienne, qui rend à la fois seigneur et serviteur ? Comment peut-on être libre sans libre arbitre ? La réponse est à chercher selon Luther dans une enquête sur la foi et sur la Parole de Dieu.
L'entreprise du réformateur est solidaire d'une réflexion sur la langue : De la liberté du chrétien trouve son complément dans les Préfaces à la Bible, minutieuses explications de la Parole de Dieu, de son vocabulaire et de son style. Ce premier traité de philosophie en langue allemande constitue l'une des matrices de la philosophie moderne.
En proie au déchirement interne et à la menace de ses puissants voisins, l'Arabie se cherche.
C'est en 571, si l'on en croit la tradition, que naît l'homme qui va incarner l'avenir de ce monde en gestation. La vie et le destin de Mahomet sont marqués par la rencontre entre la force des choses et la complexité psychologique de son personnage.
Il fallait à l'Arabie une religion monothéiste qui ne soit ni le judaïsme ni le christianisme, un État cimenté par une idéologie adaptée aux attentes de ses habitants. De Mahomet allait naître l'Islam, tout à la fois communauté de croyants, religion et empire à dimensions mondiales, où devait se forger une civilisation nouvelle.
De ses engagements étudiants pendant les « années de poudre » aux voyages en Afghanistan, en passant par la Turquie, l'Iran, le Pakistan ou le Yémen, jusqu'à ses fonctions « officielles » en Asie centrale et sa consécration scientifique, Olivier Roy revient ici sur son parcours surprenant.
Au-delà d'un récit vivant et coloré, les événements deviennent prétextes à de multiples observations, inédites et stimulantes pour l'intelligence de notre situation actuelle. Elles prolongent ainsi la réflexion originale d'Olivier Roy sur ses objets de prédilection : l'islam politique, l'« invention des nations » postsoviétiques, le rapport du chercheur aux États qui le consultent et, plus largement, le devenir des cultures, des religions et de la laïcité dans les soubresauts de la mondialisation.
entre l'an 30 et l'an 150, c'est-à-dire en un peu plus d'un
siècle, le christianisme se détache du judaïsme dont il est
issu, au point que les chrétiens se revendiqueront comme le
" véritable israël ".
comment en est-on arrivé là ? car jésus est né juif, il a vécu en juif, il est mort juif. il n'a donc pas " fondé " le christianisme, et c'est un abus de langage de le désigner comme " fondateur " de religion. un groupe de disciples s'est réclamé de lui après sa mort en annonçant sa résurrection, mais comment ce groupe a-t-il fini par devenir " chrétien " ? quel rôle jouèrent ses grandes figures : marie, mère de jésus, pierre, chef des disciples, jacques, frère du seigneur, et surtout paul, qui se dit " apôtre " alors qu'il n'a jamais rencontré jésus ? quelles rivalités et quels conflits se sont mis en place dès les origines ? un livre percutant, sans concessions, sur un tournant de l'histoire du monde.
Penser la Bible est un livre à deux voix, unique en son genre. Un exégète patenté, spécialiste de l'approche historique et littéraire, et l'un des plus grands philosophes du XXe siècle y abordent ensemble six textes clés de l'Ancien Testament, chacun avec sa grille de lecture, son savoir, son style, ses préoccupations propres.Tandis qu'André LaCocque fait une véritable démonstration des ressources et de la subtilité de la recherche historico-critique, Paul Ricoeur, sans jamais quitter ce soubassement exégétique, montre à quel point la Bible donne à penser et comment la tradition biblique est insérée dans l'histoire de la pensée occidentale.
« J'ai découvert que toute notre histoire était falsifiée, fabriquée de toutes pièces et que ceux qui avaient créé la civilisation arabe et sa grandeur furent bannis, condamnés, rejetés, voire crucifiés. Il faut relire cette civilisation et la revoir autrement : avec un nouveau regard et avec une nouvelle humanité ».
Dans ce livre d'entretiens, Adonis prolonge sa réflexion sur les thèmes abordés dans ses poèmes et dans nombre de ses essais - la religion, la radicalisation, les attentats, l'échec du Printemps arabe, la femme et la féminité... -, en plongeant avec audace dans les profondeurs de la culture arabe et en dénonçant les dérives des mouvements politico-religieux.
Abdennour Bidar a grandi en Auvergne entre une mère française convertie à l'islam et un grand-père communiste et athée. Dans ce récit très personnel, il raconte cet itinéraire de musulman atypique, sa double identité et sa double culture. Il explique comment, dans son parcours de jeune intellectuel, les deux univers de la philosophie occidentale et de la doctrine islamique se sont durement affrontés puis lentement conciliés. Comment, enfin, il a ressenti la nécessité de faire partager cette expérience de l'adhésion à un islam personnel que chaque individu doit pouvoir choisir en son âme et conscience, selon ses propres besoins et ses aspirations spirituelles, et non en fonction de lois, d'habitudes ou de coutumes.
Ce livre tente de montrer que la « crise des religions », visible à travers la poussée fondamentaliste, vient d'une disjonction croissante entre religion et culture(s).
Le religieux demeure pour ainsi dire isolé, sorti des cultures traditionnelles où il est né, écarté des nouvelles cultures où il est censé s'intégrer. De cette schizophrénie naissent, selon O. Roy, la plupart des phénomènes religieux « déviants » qu'on peut observer aujourd'hui. Il en résulte une approche très neuve du phénomène religieux, avec des questions essentielles reposées par notre actualité : quel rapport entre religion et culture, religion et civilisation ? Mais d'abord : qu'est-ce qu'une culture, une civilisation ? La culture doit-elle être en opposition ou en accord avec le fait religieux ? Que fait-on de la culture de celui qu'on veut convertir ? Que devient la religion de celui qui est déraciné de sa culture d'origine ? Comment la culture mondialisée transforme-t-elle le religieux ? De nombreux exemples, pris dans l'islam et le christianisme contemporain, illustrent une réflexion qui explique la conjoncture religieuse étrange de notre temps.
Publié pour la première fois dans la « Couleur des Idées », en 2002 (Prix François Mauriac 2002), l'ouvrage propose une analyse de cette maladie propre à l'Islam, qu'est l'intégrisme.
Comme l'intolérance a été la maladie du catholicisme et le nazisme celle de l'Allemagne, le ressentiment et le fondamentalisme sont de nos jours la maladie de l'Islam. Les attentats du 11 septembre à New York ont relancé la question d'une violence intrinsèque à la religion musulmane.
Abdelwahab Meddeb montre qu'il n'existe pas un mal islamique en soi, un Islam par essence violent et fermé à toute altérité. La violence est actuelle : elle trouve sa source dans une profonde frustration et dans une hostilité toujours plus grande à l'égard de l'Occident et notamment de l'Amérique, incapables de reconnaître la culture islamique et soucieux uniquement de défendre leurs intérêts, au risque même de l'injustice.
L'auteur propose de relire l'histoire de l'Islam, de la Médine du Prophète (VIIe siècle) en passant par les Croisades et la fondation du wahhabisme, pour comprendre le fanatisme actuel.
Il ne suffit pas d'encourager un " islam du juste milieu " opposé aux interprétations radicales des islamistes. Les musulmans européens sont capables de vivre sans restriction dans l'esprit du droit positif et de la charte des droits de l'homme, en se détournant de toute référence à la sharî'a. En reprenant à leur compte le passé islamique qui a fait évoluer sinon muter la civilisation, les musulmans sortiront des frontières de leur identité restreinte pour agir sur la scène du monde.
Abdelwahab Meddeb proposait ici une série de relectures du Coran et de la Tradition pour conduire ce travail de mémoire et de dépassement qui n'ont rien perdu de leur actualité.
Comment donner le goût du paradis ? La question est fondamentale, et recouvre une réalité très concrète. Car le paradis n'est en rien l'ajournement de la joie ou d'un devenir meilleur. Il n'est pas un arrière-monde. Le goût du paradis, c'est la pression de la joie, ici et maintenant. L'annonce du paradis transfigure le monde présent. Avec la violence d'un déchirement, d'une irruption : on tue le Christ parce qu'il annonce le Royaume. C'est sans doute parce que le paradis est insuffisamment prêché que le christianisme a tendance à se réduire à un moralisme. Mais réfléchir au paradis, c'est aussi récuser l'idée d'un paradis terrestre, c'est empêcher l'utopie et sa pente totalitaire : la société parfaite est produit de l'enfer, elle résulte de la volonté de temporaliser l'espérance.
Avec Jésus contre Jésus, les auteurs de la célèbre série Corpus Christi mènent leurs propres investigations à travers les récits de la Passion et de la Résurrection. Ils éclairent d'un jour nouveau les contradictions innombrables entre les Évangiles et l'histoire, découvrent des indices surprenants, explorent les hypothèses les plus audacieuses pour reconstituer les secrets de fabrication du Nouveau Testament. Leurs témoins sont Lazare, Judas, Barabbas, Simon de Cyrène, Joseph d'Arimathie, Marie-Madeleine, toutes les figures 'obscures de cette histoire, et la plus obscure d'entre elles, celle de Jésus lui-même, crucifié comme " roi des juifs "... Un personnage insaisissable sous les identités multiples que les évangélistes lui ont attribuées. Comment Yeshua, le prophète galiléen, est-il devenu Jésus-Christ ?
Le bouddhisme s'est implanté en Occident et ne cesse d'y faire des adeptes. Ce succès révèle-t-il en creux ce qui manque à l'Occident, ce qu'il recherche aujourd'hui, en dehors des formes traditionnelles de religion ? Réciproquement, le bouddhisme est confronté à des réalités nouvelles : la démocratie, la laïcité, le féminisme, le christianisme... Comment se situe-t-il par rapport à elles ? Peut-il apporter ses propres réponses ? La rencontre de ces deux univers est pour le bouddhisme l'occasion de se dévoiler, mais aussi de se renouveler. Ce livre passionnant décrit et interprète cette rencontre culturelle et spirituelle. Il s'adresse évidemment aux bouddhistes, mais surtout à tous ceux qui ne le sont pas et qui s'interrogent sur l'influence possible de la spiritualité bouddhique.
« Face à la volonté des islamistes de bannir le mot même de laïcité, assimilée à l'incroyance, il nous faut intensifier le combat pour le restaurer et légitimer l'action conduite en son nom. Il faut lutter contre l'obscurantisme, la superstition, le fanatisme et l'exclusivisme - pour sauver la peau de l'islam. » Après La Maladie de l'islam et Contre-prêches, Abdelwahab Meddeb poursuit dans cet ouvrage sa relecture critique du Coran afin de débarrasser l'islam de l'islamisme. Interrogeant la relation de l'islam avec le droit, le recours à la violence au nom de Dieu et la question de l'altérité à travers la place des femmes et le rapport à l'étranger, il plaide pour un islam capable d'affronter les défis de la modernité et de s'adapter aux valeurs qu'implique la liberté de conscience et de culte.
Abdelwahab Meddeb (1946-2014) Écrivain, poète et essayiste, il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages traduits dans plus de quinze pays. Il a également créé sur France Culture l'émission hebdomadaire « Cultures d'islam », qu'il a produit jusqu'à sa mort en novembre 2014.
« Ma démarche ne participait ni de l'effusion mystique, ni de la nostalgie, ni même de la quête spirituelle, comme on dit maintenant. C'est d'abord la raison qui me guidait. Par elle, je me sentais peu à peu ramené au christianisme. Cette réflexion a d'abord été très périphérique par rapport à la foi, puis les cercles de ma curiosité se sont rapprochés du noyau central, celui de la croyance proprement dite. J'en suis là. Je ne suis pas sûr d'être redevenu un «bon chrétien», mais je crois profondément que le message évangélique garde une valeur fondatrice pour les hommes de ce temps. Y compris pour ceux qui ne croient pas en Dieu ».
Jean-Claude Guillebaud :
Écrivain, journaliste et éditeur, il a notamment publié, en « Points Essais », La Tyrannie du plaisir, La Refondation du monde, Le Goût de l'avenir, La Force de conviction et Le Commencement d'un monde (2008).
Dans cet ouvrage, publié pour la première fois en 1992, Olivier Roy énonce une thèse en apparence paradoxale : l'essor des mouvements islamistes signe l'échec de l'islam politique. Si les islamistes conçoivent le Coran comme un programme de gouvernement et croient possible de construire une société fondée sur ses préceptes en les imposant depuis l'État, les expériences analysées dans ce livre, en Iran, en Afghanistan et ailleurs, montrent que le concept d'État islamique est contradictoire et impossible à réaliser.
Vingt ans plus tard, le revers des partis islamistes qui ont accédé au pouvoir après le Printemps arabe confirme la justesse de cette analyse. Mais cet ouvrage précurseur invite surtout à penser autrement qu'à travers un prisme essentialiste la vague de néo-fondamentalisme que connaissent nombre de pays musulmans et la recrudescence de l'activisme djihadiste à travers le monde.
Postface inédite de l'auteur Olivier Roy Directeur de recherche au CNRS, il enseigne aujourd'hui à l'Institut universitaire européen de Florence. Il a notamment publié, au Seuil, L'Islam mondialisé (2002 ; « Points Essais », 2004) et La Sainte Ignorance. Le temps de la religion sans culture (2008 ; « Points Essais », 2012).
En Europe et dans le monde, l'islam est aujourd'hui au carrefour de ses avancées et de ses archaïsmes, partagé entre ceux qui croient aux valeurs de la démocratie, de la liberté, de la création venue de l'homme, et ceux qui, aveuglés par leur fanatisme, les dénient au nom d'un mythique recours à ce qu'ils appellent la « souveraineté divine ».
Dans ces Contre-prêches, Abdelwahab Meddeb montre que l'islam a déjà eu, dans sa culture et son histoire, les capacités, la force de rébellion et les audaces nécessaires pour assumer ses mutations. Cet examen critique l'aidera à entendre la voix de la raison quand elle réfute avec tranchant la foi qui prêche la servitude et assigne aux humains un destin sot et détestable.