Toutes les clés pour entrer dans l'histoire de la plus ancienne ville de France, port marchand depuis sa naissance, creuset des peuples de Méditerranée et d'ailleurs, et ville paysage entre mer et collines. Dix chapitres pour découvrir l'histoire de Marseille, de la Préhistoire à nos jours. Une synthèse actualisée des connaissances, loin des idées reçues, réalisée par les meilleurs spécialistes de l'histoire de la ville.
Plus de 1 000 Illustrations, cartes, plans et documents d'archives, dont certains inédits, pour découvrir la richesse et la complexité d'une ville aux multiples facettes. De nombreux compléments de lecture : portraits et anecdotes, glossaire, frise chronologique, légendes détaillées. A la fin de chaque chapitre : des focus sur le patrimoine et la culture. Cet ouvrage collectif s'adresse à un large public : né à Marseille ou nouvel arrivant, venu y vivre ou de passage, chacun pourra (re)découvrir une ville qu'il croit connaitre, dans l'évolution de son tissu urbain et de ses paysages, et dans son histoire politique, économique, sociale et culturelle.
Cette nouvelle édition mise à jour et augmentée de l'histoire de Marseille éveillera la curiosité de tous par la richesse et la diversité de son contenu.
Député radical-socialiste à 28 ans, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts de 1936 à 1939, Jean Zay fut assassiné par la milice avant même d'avoir eu 40 ans, le 20 juin 1944. Pourquoi ce destin hors du commun, cet accès précoce à de très hautes responsabilités et cette fin tragique ?
Cet ouvrage retrace la vie et l'action de Jean Zay : ses origines familiales, sa formation, son ascension politique, puis son rôle à l'Éducation nationale sous le Front populaire.
Découvrez ses projets, ses décisions, sa méthode et son style, qui ont fait de lui un grand ministre réformateur : classes de fin d'études primaires, sixièmes d'orientation, activités dirigées, sport à l'école, mise en réseau des centres d'orientation, création du CNRS. Aux Beaux-Arts, il a créé la réunion des théâtres nationaux, le Musée d'art moderne et celui des Arts et Traditions populaires, et a lancé le festival de Cannes que la mobilisation de 1939 ajourna. Après Munich, c'est dans le gouvernement l'un des ministres les plus fermes dans la volonté de résister à l'Allemagne nazie. Les collaborateurs dénonceront d'ailleurs en lui un fauteur de guerre, coupable de ne pas avoir fait la paix avec Hitler.
André Gorz perçoit dans l'organisation politique et économique moderne la menace d'une société dépossédée de ses libertés. En effet, si la rationalité économique poursuivait l'extension de son champ d'application, les individus devraient, bon gré mal gré, s'insérer, pour tous les aspects de leur existence, dans un monde rationalisé et bureaucratisé.
Marqué par l'existentialisme sartrien, la sociologie de Max Weber et l'économie de Marx, Gorz propose en alternative un projet de société fondé sur une rupture avec l'idéal de la consommation et du travail productiviste. Il est selon lui nécessaire de restreindre le champ des échanges marchands afin de restaurer un espace de réalisation du sujet dans lequel celui-ci peut choisir ses fins et ses valeurs, quitte à produire et consommer moins pour réaliser davantage par lui-même, et garder ainsi le libre contrôle de son existence.
Ce dossier part d'un double constat : la fréquence du terme « naturalisme » dans des contextes théoriques et pratiques différents, la diversité et la divergence même des usages et des interprétations auxquels il donne lieu. Il est possible de renvoyer la multiplicité de ces occurrences à une simple homonymie dénuée de sens. Ce renouveau d'une notion philosophique ancienne n'en est pas moins étonnant et cette équivocité appelle examen. Malgré une commune acceptation de l'héritage darwinien et la reconnaissance que nous sommes des animaux humains produits d'une évolution biologique, la mise en série des textes présents dans ce numéro fait apparaitre des lignes de controverses majeures, épistémologiques, éthiques, et politiques. Comment considérer les sociétés dans leur pluralité, une fois reconnue l'existence de déterminants naturels communs à l'espèce humaine ? Est-il possible d'envisager une naturalisation de l'esprit qui ne réduise pas l'appréhension des phénomènes sociaux ? La révolution scientifique de la mécanique quantique et l'accroissement de notre connaissance des différents écosystèmes terriens n'imposent-ils pas une réinvention de l'éthique ?
Le problème de la vérité se manifeste principalement chez Foucault de manière critique, dans une certaine mise en question de la solidité des discours qui prétendent la détenir. Toutefois, plutôt que la possibilité de dire la vérité, c'est la possibilité de fonder des actions sur la vérité que les recherches de Foucault ont pu explorer dans des champs aussi variés que la psychiatrie, la politique pénale, la sexualité ou encore le néolibéralisme.
C'est pourquoi une étude sur la vérité chez Foucault s'analyse selon deux axes fondamentaux, d'une part celui des discours, en tant qu'ils prétendent dévoiler ou renfermer la vérité, et d'autre part celui des actions, en tant que celles-ci se devraient d'être justifiées en vérité.
Alors que la vérité est habituellement comprise comme une qualité de ce qui est dit, Foucault introduit donc une perspective radicalement nouvelle : vérité du dire dans son rapport à la vie de celui qui l'énonce.
Un accompagnement des élus collégiens pour appréhender leur rôle dans différentes instances et celui des personnels du collège, une aide pour mieux représenter les élèves, un outil pour la formation des délégués, un aide-mémoire avec des fiches pratiques permettant la prise de notes.
Cet ouvrage répond à vos questions sur les serious games, de manière claire et synthétique, Que penser de leur potentiel éducatif ? Qu'en dit la recherche ? Il adopte un point de vue nuancé sur ceux-ci et donne des pistes concrètes pour en faire un usage pertinent en classe.
Les différentes contributions de ce numéro sont le fait de philosophes, lecteurs de la Torah et du Talmud, qui distinguent et articulent, chacun à leur manière, leur démarche philosophique et leur pratique de talmudiste. Ces textes ne dessinent pas les contours d'une « philosophie juive » unifiée par des objets, encore moins par des thèses ou une doctrine. La philosophie prétend à l'universalité, et l'adjonction d'une épithète, quelle qu'elle soit, est problématique. La parole biblique n'est pas philosophique et l'exégèse allégorique déployée par les philosophes juifs médiévaux a été vivement critiquée de toutes parts.
Il y a toutefois une singularité de la lecture juive du Livre : la Torah écrite est toujours associée à la Torah dite orale, dont fait partie le Talmud, lui-même accompagné d'une tradition plurielle de commentaires, qui sont le support de l'étude. Cette discipline intellectuelle de lecteur et de commentateur est-elle en mesure de transformer ou d'éclairer certaines questions majeures de la philosophie : la nature de l'être et le statut de l'ontologie, la nature du langage et le statut de la rationalité, la nature du texte écrit et le rapport à la vérité ?
Ce hors-série des « Cahiers philosophiques » réédite une sélection d'articles de référence parus dans la revue, et consacrés au thème de l'action. Comment caractériser l'action, et quelle place occupe-t-elle dans les différentes sphères de l'existence humaine ? Comment se transforme-t-elle, au fur et à mesure que viennent s'y joindre le progrès des sciences, l'efficacité des arts, la multitude des institutions qui l'encadrent et, peut-être, l'entravent ? Quels rapports entretient-elle avec les aléas de l'histoire, où elle se réalise et où elle éprouve sans cesse ses limites, ainsi que les dangers dont elle est porteuse ? Quelle conscience critique est susceptible d'accompagner, voire de normer notre « puissance d'agir » ? Ce numéro contient des articles de Gilbert Boss, Howard Hair, Francis Pavé, Françoise Proust, Hadi Rizk, Ilja Srubar, Anne Villacèque, Jules Vuillemin. Ainsi qu'une table ronde réunissant Étienne Borne, Louis Guillermit, Jean-Pierre Vernant, Éric Weil, jointe à un cours de Florence Khodoss.
Ce hors série des « Cahiers philosophiques » qui réédite plusieurs articles publiés dans la revue dans des livraisons aujourd'hui épuisées, explore plusieurs points de doctrine essentiels à une réflexion sur la justice, thème au programme de certaines classes préparatoires : - l'explication aristotélicienne de l'esclavage, - l'interprétation rousseauiste des fondements du droit, - la défense proudhonienne de l'égalité. Il éclaire aussi le sens du conflit tragique en matière de justice (dans l'« Antigone » de Sophocle ) ainsi que les tensions liées à la redéfinition moderne du droit naturel. L'idée d'une justice qui ne doive rien, qu'il s'agisse de ses origines ou de ses fondements, à l'arrangement naturel ou divin du monde, n'est-elle pas contradictoire ? Que serait la justice sans une norme générale à laquelle mesurer les prétentions des uns et des autres ? Comment penser et juger, moralement et politiquement, sans mettre en oeuvre une compréhension de l'excellence des choses humaines, voire même des choses en général ? Ces difficultés sont peut-être moins des apories insurmontables que les conditions mêmes d'une critique proprement philosophique de la justice.
Destiné notamment aux classes préparatoires aux concours des grandes écoles de commerce, ce numéro hors-série présente une sélection d'articles de référence parus dans les « Cahiers philosophiques » et consacrés au thème de la beauté. Où, comment, dans quels contextes et sur la base de quels moyens, se déploie une expérience réellement et singulièrement appropriée à la beauté ? Celle-ci est-elle seulement affaire d'expérience ? Quelle place revient aux institutions et aux arts dans la constitution, mais aussi dans la subversion ou dans la destitution de la beauté ? Comment s'articulent ses dimensions esthétiques, éthiques, métaphysiques ? Ce numéro contient des articles de George Canguilhem, Marie-Rose-Faure, Marianne Massin, Jean-Michel Muglioni, Frédéric Pouillaude, Roger Pouivet ; une partie inédite de la correspondance de Schiller, les « Kalliasbriefe », présentée par Charlotte Coulombeau ; un entretien avec Mathilde Monnier, Directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier.
S'il est de nombreuses manières de faire de l'homme une exception dans la nature, elles s'accordent à le définir comme un animal essentiellement différent des autres, car doué de raison et capable de moralité. Il n'est pourtant pas nécessaire de supposer une discontinuité radicale entre l'homme et les animaux pour maintenir et s'efforcer de penser la singularité de notre espèce. Mais si l'on se rend attentif à notre proximité avec les animaux, soit que l'on considère que toutes les capacités humaines sont déjà en germe dans d'autres espèces, soit que l'on tienne compte d'une communauté d'expérience avec certaines d'entre elles, c'est le statut général de nos obligations envers nos congénères humains comme envers nos semblables animaux, qu'il s'agit de repenser. C'est de l'homme, animal parmi les animaux, de l'animal humain, dont il est ici question sur les plans théorique, pratique, esthétique. Notion au programme de l'agrégation de philosophie 2012.
Que savons-nous du plaisir, du déplaisir, de ces singuliers mélanges et de ces demi-mesures dans lesquels ils déploient leur déroutante réalité ? Que savons-nous de nous-mêmes, de cette aptitude au plaisir - ou à la souffrance - qui semble nous être naturellement donnée mais que nous sommes aussi en mesure de transformer, pour la cultiver et la raffiner, pour l'anéantir aussi parfois au point de se « gâcher la vie » ? Et que penser de celui qui entreprendrait, sagesse, savoir ou pouvoir à l'appui, d'en finir avec ces incertitudes et ces flottements, pour y apposer la police d'une vie enfin ordonnée, permettant de jouir où il faut, comme il faut, quand il faut ? Ce numéro hors-série des Cahiers philosophiques réunit une série d'articles qui ont été publiés dans la revue et qui permettent de construire la question du plaisir. Les références anciennes (Aristote, Augustin) côtoient d'autres modernes (Descartes) ou contemporaines (Nietzsche, Freud, Emerson, Thoreau), dans des approches et des commentaires qui en interrogent l'actualité parfois intempestive.
Ce numéro hors-série des Cahiers philosophiques réédite un ensemble d'articles publiés antérieurement dans la revue et consacrés au thème de « la vérité ».
Ils examinent les voies et les manières par lesquelles la vérité vient à se déployer ; comment et dans quelle mesure nous participons à sa recherche ou à sa production ; ce qui se joue lorsque nous en faisons le régime privilégié de nos pratiques ou de nos discours ; de quelle manière la vérité, comme norme idéale et comme valeur, ou comme pratique, a transformé et transforme les formes et les choix de vie.
Textes de Jacques Bouveresse, Renaud Barbaras, Philippe Descola, Julie Giovacchini, Aram Kebabdjian, Sylvie Perceau, Mathieu Potte-Bonneville, Francis Wolff.
Qui est Machiavel ? Il n'est pas seulement - et peut-être pas du tout - ce penseur réaliste, qui congédie les définitions antiques et médiévales de la cité juste, pour leur substituer la rationalité d'une technique politique efficace. L'inventivité propre de Machiavel, loin de mettre en oeuvre une rupture radicale, retravaille de multiples héritages. Ainsi son rapport aux exemples et aux modèles traditionnels se nourrit-il de déplacements complexes, que les articles de ce numéro explorent sous différentes perspectives. Quel type de transformation Machiavel fait-il subir au texte de Tite-Live, et à la notion même d'« exemple » historique ? Quel usage fait-il des notions qu'il hérite de la tradition hippocratique et qu'il investit dans une réflexion sur la santé et la maladie politiques ? Comment use-t-il de figures et de genres discursifs coutumiers ? Quels sont les modes d'écriture d'une histoire proprement politique ? Loin d'être annulée, on verra qu'à ces différents niveaux la question de la « bonne » politique se trouve au contraire constamment relancée.
La pauvreté est une évidence. Nul ne doute qu'il y a de par le monde « des pauvres » en très grand nombre. Un tel constat conduit souvent à s'indigner des manifestations les plus spectaculaires de la pauvreté mais il évite d'avoir à la décrire précisément, la concevoir adéquatement et l'évaluer rigoureusement ; ce qui empêche peut-être de la combattre efficacement. Il importe de se demander ce que l'on rassemble sous ce vocable général, qui recouvre des situations diverses, voire hétérogènes : un travailleur appauvri n'est pas un mendiant ; un migrant aux prises avec des formes de vie inédites n'est pas un vagabond ; il ne revient pas au même d'être pauvre dans un pays riche ou dans un pays pauvre. Qu'aura-t-on saisi de la pauvreté si on la définit simplement comme le fait de manquer des ressources nécessaires à la satisfaction de besoins primordiaux ? Si ce sont des « biens premiers » qui font défaut, reste à savoir si ceux-ci sont des choses (à posséder et à utiliser) ou des capacités, et quelles sont les pratiques qui permettent de les actualiser. Si l'on peut soutenir que la pauvreté n'est jamais que la contrepartie de la liberté, pour des individus enfin libérés de la tutelle communautaire, au regard de quelles forces ou de quels droits pourra-t-on encore la concevoir comme une injustice ?
Les philosophes, lors même qu'ils se sont souciés d'esthétique, ont peu écrit sur la danse. Elle est purement et simplement absente de la classification des Beaux-Arts de Hegel ou de Schelling et n'est l'objet que de quelques remarques lapidaires dans la « Critique de la faculté de juger ». Ce silence pourrait être une simple ignorance ; il est plutôt la manifestation d'un embarras persistant. Comme si la danse, et plus encore la danse contemporaine, échappait à la philosophie, résistait à toute forme de conceptualisation qui tente de la situer dans le cadre d'une esthétique. Si la danse est un art, et non simplement une pratique universellement appréciée et partagée, sous quelle forme se manifeste-t-elle ? La gêne de la philosophie tient essentiellement à la difficulté de délimiter l'oeuvre propre de la danse. Reste à savoir si c'est là une caractérisation suffisante qui permette sa saisie esthétique et la détermination d'une « oeuvre » chorégraphique.
Près d'un siècle après la découverte freudienne de l'inconscient, on assiste à une remise en question radicale de la prise en charge par la psychanalyse de pathologies et de symptômes divers, à une profonde mise en doute de sa légitimité. Les finalités de cette remise en question ne sont pas exclusivement théoriques, loin s'en faut. Nombreux sont ceux qui ont intérêt à des traitements plus rapides, censés être plus efficaces. Pourtant ces différents traitements ne traitent pas la même chose, et surtout, pas de la même manière. Faire disparaître un symptôme, comme par enchantement, grâce à un médicament ou une thérapie comportementale, constitue-t-il une réelle amélioration ? La question mérite bien sûr d'être posée sans exclusive et la souffrance des patients est le seul critère à prendre en compte. Mais on ne peut projeter d'éradiquer la dépression, la folie ou les divers troubles mineurs, comme on éradique la variole : ne serait-ce pas chercher à faire disparaître la vie psychique elle-même ? Est-ce ce dont la psychanalyse nous parle et qui nous serait devenu inaudible, plus encore aujourd'hui qu'hier ?
« Les hommes croyant avoir une âme, se donnent trop peu de peine pour se la procurer effectivement. Mon âme n'est pas le don, qui m'aurait été fait originairement, de la personnalité. C'est le résultat de mon activité. C'est un mauvais calcul de compter jouir de son âme après la mort. Mieux vaut travailler à se rendre présentement vivant. » Fidèles à l'idée que l'âme d'un homme est l'histoire de sa vie, le résultat de ses choix et de ses engagements, nous avons choisi de rendre hommage à Bernard Lacorre, qui nous a quittés au mois d'août 2005, en composant un numéro centré sur un thème qui lui aura constamment et vivement tenu à coeur, celui d'une histoire naturelle de l'homme, et qui l'aura animé jusqu'au bout ainsi qu'en témoigne l'« Histoire de l'âme » que nous publions.
À l'heure où une caricature simplificatrice du matérialisme fait la une de certains journaux et devient l'objet d'un commerce rentable - l'athéologie se vend bien quoique véhiculant un matérialisme désuet et amputé de toute portée critique - nous sommes ici conviés à une relecture matérialiste de l'âme qui prend la forme d'une histoire de cette notion afin de retrouver son sens éventuel et son emploi légitime.
Si la singularité d'une voix est perceptible, la voix de celui qui parle et se fait entendre ne se réduit pas à cette individualité. Toute voix individuelle, parce qu'elle est voix, réclame et revendique une raison et une validité commune : nous parlons toujours dans une certaine mesure, au nom des autres et dans les mots des autres. C'est par la voix que nous passons du je au nous et ce passage, qui s'opère si simplement et ne relève en rien d'une convention, a quelque chose d'énigmatique. De surcroît, prendre la parole, c'est faire entendre doublement sa voix, voix physique en même temps que voix porteuse d'un discours. La voix qui s'exprime est à la fois phonè et logos. La nécessaire revendication par la voix d'une raison commune tend à occulter la phonè au profit du logos. N'y aurait-il pas lieu de tendre l'oreille à la multiplicité des voix non discursives ? Cela reviendrait non à disqualifier le logos mais à mesurer les implications d'une irréductibilité de la phonè au logos.
Les guerres du Golfe, du Kosovo et leurs justifications discutables, les différentes interventions militaires occidentales menées au nom du droit international en Bosnie-Herzégovine ou en Afrique appellent une reprise et un renouvellement du questionnement philosophique sur les rapports entre la guerre et le droit. Symptôme de ce renouveau, l'idée de « guerre juste » fait aujourd'hui l'objet d'un regain d'intérêt et le potentiel critique de cette théorie est pris en compte : aussi bien pour envisager la pluralité contemporaine des formes de guerre et leurs liens complexes avec les États que pour travailler à une possible redéfinition du « droit des gens ». Ont participé à ce numéro : Christophe Bouton, Géraldine Lepan, Solange Rameix ainsi que Pierre Hassner et Gilles Peress (photographe à l'agence Magnum).