Seuil
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Que reste-t-il de la galanterie aujourd'hui ? « Mythe franco-français », « culture du viol » ou « liberté d'importuner », ce fétiche culturel est devenu un épouvantail. Or les débats occultent la richesse et la complexité de la galanterie. Moins qu'une notion fixe, elle fut d'emblée un champ de bataille qu'investirent les femmes pour penser les rapports de genre, le consentement sexuel et le refus du mariage. Plaisir conversationnel, régime d'égards et avis éclairés pourraient-ils fonder une nouvelle civilité sexuelle ?
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Les mots de Judith Godrèche ont éclaté comme une bombe dans un milieu jusque-là figé dans le déni. Ils disent l'incrédulité face au silence et l'espoir que les victimes de violences sexuelles soient enfin écoutées. Mais nous savons que l'indignation est éphémère. Face au risque d'un retour à l'inertie et dans un contexte politique alarmant, les féministes doivent tenir et renforcer la dynamique par laquelle elles ont entrepris de refuser l'assignation des
femmes à leurs corps-objets. Car c'est aujourd'hui une aspiration de fond à renverser l'ordre patriarcal du monde que nous portons. -
32h ! La semaine de 4 jours, c'est possible
Pierre Larrouturou
- Seuil
- Libelle
- 3 Mai 2024
- 9782021567724
Une immense majorité d'entre nous aspire à passer à 4 jours-32 heures pour vivre mieux. De plus en plus de patrons réfléchissent à la semaine de 4 jours pour faciliter les recrutements. Mais est-ce réellement possible sans baisser les salaires et sans abîmer nos entreprises ? Bonne nouvelle : la réponse est oui. 500 fois oui. Plus de 500 entreprises en France sont déjà passées à 4 jours, sans baisse de salaire, et les clients n'ont vu aucune différence dans le prix ou la qualité des produits.
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Qui a le droit de se réclamer du féminisme ? Qui est légitime à faire partie du mouvement ? Depuis près de cinquante ans, des militantes de la cause des femmes excluent les trans' et vont jusqu'à nier leur existence. Le cas des trans' n'est pas isolé : il prend place dans la longue liste de celles qui, au nom de l'universalisme ou de la nature, se sont trouvées marginalisées. Lesbiennes, femmes noires, femmes portant le foulard, travailleuses du sexe... beaucoup ont, un jour ou l'autre, été amené·es à poser la question : ne suis-je pas un·e féministe ?
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Le 21 février 2024 Missak Manouchian entre au Panthéon, avec son épouse, Mélinée. L'histoire des Arméniens mérite d'être connue et reconnue. Missak, le militant, le résistant est une figure digne d'être honorée. Mais je suis saisie par un double sentiment, celui d'une injustice à l'égard des 21 autres résistants étrangers fusillés en même temps que lui par les nazis et d'Olga Bancic guillotinée ; celui d'un malaise devant un récit historique qui distord les faits pour construire une légende. Or, à l'époque des « vérités alternatives », si on souhaite donne une leçon d'histoire, la moindre des précautions est de l'établir.
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La forêt revient au centre du jeu politique : on redécouvre la vitalité de son écosystème, sa capacité à réguler l'eau, le climat, les sols. Elle nous apprend les bénéfices de la coopération, elle renouvelle notre capacité d'émerveillement et nos désirs de défendre corps à corps ce à quoi nous sommes attachés. La forêt, réfractaire à la mise au cordeau, devient une source d'inspiration pour nos combats écologiques. Ce n'est pas elle qui a besoin de nous, mais nous, humains, qui sommes arrimés à son devenir.
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La question animale est souvent marginalisée dans les discussions sur l'égalité dans les sociétés occidentales. L'antispécisme bouleverse, il est vrai, notre conception du politique. Dénoncé comme un anti-humanisme ou comme une diversion par rapport à la lutte contre le sexisme, le racisme et les inégalités sociales, il est temps de le considérer comme un pas de côté nécessaire pour faire un pas en avant dans l'application du principe d'égalité.
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On nous l'annonce comme imminente, et inéluctable. Une catastrophe lente à venir. On nous l'annonce depuis si longtemps, mais est-ce pour nous alerter ou pour nous habituer ? Je n'avais pas vingt ans quand on commença à parler de « la montée du Front national ». C'était lent et puissant, comme une marée. Cela n'a jamais cessé depuis, et j'aurai plus de soixante ans en 2027 quand... mais quand quoi, au fond ? C'est qu'entre-temps, je suis devenu historien, et j'ai appris qu'on peut craindre, ou espérer, un événement qui, lorsqu'il advient n'est pas le surgissement de l'inconnu mais la poursuite du connu, et que c'est parfois pire. Car l'on se rend compte alors, mais trop tard, qu'à force de l'attendre, on n'a pas compris qu'il était déjà advenu.
« Nous en sommes là. Le temps est aujourd'hui si lourd qu'il oblige l'historien que je suis devenu à tenter de poser un diagnostic sur l'aujourd'hui, non pour prendre position mais, une fois encore, pour prendre date. Car l'expérience de la durée épidémique et la conscience de la crise climatique ont tout changé à la notion même de danger imminent. Sans cesse retardé, il est devenu notre actualité. Et nous ne pouvons donc plus nous contenter d'assister, impuissant, au désespérant spectacle d'un compte-à-rebours. Il est encore temps de sortir de la nasse, mais il convient pour cela de se saisir du temps qui reste. » P. B -
Dévoyant les principes les plus élémentaires du débat et s'abritant derrière l'excuse du divertissement, le populisme de Cyril Hanouna est une entreprise de désinformation qui menace les fondations de la démocratie. Ce livre s'adresse à celles et ceux qui douteraient encore du projet idéologique de Vincent Bolloré, comme à ceux qui n'acceptent plus la banalisation de la violence des échanges humains, la dépolitisation des échanges citoyens, et l'abrutissement du débat public.
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Que dirait aujourd'hui Hannah Arendt en apprenant que Benjamin Netanyahu a créé une agence gouvernementale de « l'identité nationale juive » ? Dès 1951, elle alertait des dangers qui guettaient l'État-nation Israël à sa création : « Cette solution de la question juive n'avait réussi qu'à produire une nouvelle catégorie de réfugiés, les Arabes accroissant ainsi le nombre des apatrides et des sans-droits de quelque 700 000 à 800 000 personnes. »
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Alors que l'écologie nous rappelle que nous avons besoin de sobriété, que tout est lié, que nous sommes tous interdépendants, l'euthanasie et le suicide assisté consacrent l'homme autosuffisant, insatiable et performant. Il est pour moi incompréhensible que la gauche, en Belgique comme en France, relaie le mirage libéral de « se posséder soi-même ». Nous ne sommes pas auto-entrepreneurs de nos vies, et nous n'avons pas à déposer le bilan.
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Les sécheresses estivales et hivernales que connaît la France mettent de nombreuses régions sous tension hydrique. Loin d'être exceptionnelle, cette situation va devenir notre quotidien. Face au risque d'une crise de l'eau, ressource naturelle la plus menacée par le dérèglement climatique, le « plan eau » du gouvernement propose des ajustements techniques tournés vers le court-terme et quelques intérêts privés. Il y a pourtant urgence à réinterroger les usages de l'eau, son partage et sa gestion, et à déployer une nouvelle politique - déjà à l'oeuvre sur de nombreux territoires urbains et ruraux - essentielle à la garantie d'une Terre habitable.
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"Les gens sont hallucinants, quand même ! ils veulent des forêts, des oiseaux et des rivières, ils veulent du temps libre, des fleurs pour le docteur et des repas de famille. Alors qu'ils pourraient dégager des profits ! Envoyez la Brav-M sur ces imbéciles !".
Deux écrivaines, sept dessinatrices ou dessinateurs racontent avec leurs mots ou dessins ce qu'ils ont vu et comment ils ont interprété les manifestations contre la réforme des retraites, ou celle de Sainte-Soline, ainsi que les réactions du pouvoir. -
Un mauvais usage du monde : politique du glyphosate et des OGM
Stéphane Foucart
- Seuil
- Libelle
- 2 Juin 2023
- 9782021536027
Le glyphosate, mieux connu sous le nom commercial Roundup, est bien plus qu'un produit toxique et cancérogène destiné à se débarrasser des mauvaises herbes. C'est la pierre angulaire d'un système économique et industriel qui permet et encourage un certain usage du monde et du vivant - une culture intensive d'OGM à moindres frais -, et qui, ainsi, fait de la politique sans le dire.
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Le culte des racines et l'Europe des régions
Françoise Morvan
- Seuil
- Libelle
- 3 Novembre 2023
- 9782021534894
L'instrumentalisation de la langue et de la culture bretonnes à des fins politiques est à mettre en relation avec ce qui se passe au Pays basque, en Catalogne, en Écosse, au pays de Galles, en Italie, en Belgique et dans toute l'Europe.
Mais comment s'opposer à l'assignation identitaire imposée par un patronat organisé en puissant lobby dès lors que l'ethnorégionalisme promu sous l'habillage du localisme heureux trouve le soutien de la gauche comme de la droite la plus dure ? Le culte des racines accompagne l'instauration d'une République à dimension variable pour le plus grand profit du néolibéralisme. -
Nous manquons de professeurs. Il faut dire que de réformes bâclées en promesses non tenues, le métier n'a cessé d'être discrédité depuis des décennies. Face à des décisions politiques et des discours publics qui ont contribué à produire une pénurie aujourd'hui devenue structurelle, il est urgent de redonner sa pleine valeur à cette profession. Il convient également d'en rappeler le sens et la portée. Car, là, se joue rien de moins que la découverte par nos enfants de ce qui libère et ce qui unit. Et donc, l'avenir de notre démocratie.
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Étrange obsession française : parier sur une énergie devenue marginale dans le monde, plus coûteuse que les énergies renouvelables, et créant des risques incommensurables. Mais le nucléaire n'est pas seulement le signe de la faillite de la classe dirigeante du pays. Il exprime une vision du monde dépassée, rêvant d'une croissance sans limite et permettant de maintenir un ordre inégal et autoritaire. Face au climat, il nous faut repasser par la raison : les voies de l'avenir sont une économie vraiment sobre et reposant sur les énergies renouvelables.
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Nous vivons désormais dans une vallée oubliée, mi-française mi-italienne, une vallée à l'entre-deux, à l'entre-droit et devoir, où la compassion devient répressible, où le droit s'oppose à une morale, où la morale s'impose au pouvoir. Mais où nous avons créé une utopie capable de résister.
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Pourquoi les adultes s'autorisent-ils à dénigrer, moquer, discréditer quotidiennement la parole des enfants et des adolescents ? Qu'auraient-ils à perdre à les prendre au sérieux ? La vérité qui sort de leur bouche nous ferait-elle si peur ? L'infantisme - cette discrimination à l'encontre des mineurs, fondée sur la croyance qu'ils appartiennent aux adultes et qu'ils peuvent, voire qu'ils doivent, être contrôlés - est omniprésente dans nos sociétés ; Greta Thunberg en est le triste symbole sur la scène internationale. Pourtant, nous n'avons pas encore pris conscience de ce fléau. Désigner l'infantisme est l'étape indispensable pour amorcer le changement de comportement qui s'impose à notre société. Car elle a tout à gagner, y compris économiquement, à sortir de l'infantisme.
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Par-delà l'androcène
Adélaïde Bon, Sandrin Roudaut, Sandrine Rousseau
- Seuil
- Libelle
- 26 Août 2022
- 9782021513165
Androcène, l'ère de l'homme. Enfin, de certains. L'ère au cours de laquelle une poignée d'oppresseurs, différents selon les lieux ou les époques, ont exploité et asservi la multitude pour leurs intérêts propres. Une ère dont nous pourrions sonner la fin, dans nos intérêts communs.
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Pour ou contre les conservatoires : de l'urgence de pratiquer la musique
Raphaël Imbert
- Seuil
- Libelle
- 13 Octobre 2023
- 9782021539288
Des lieux publics à nos écouteurs, nos vies sont baignées de musiques auxquelles nous avons un accès immédiat et consumériste. En miroir inversé, l'enseignement artistique - et particulièrement musical - subit en France une crise larvée, malgré un maillage territorial de conservatoires unique au monde. L'apprentissage, jugé trop élitiste, trop théorique, trop classique, est supposé décourager nombre d'élèves. À quoi sert la musique ? Comment remettre la pratique au coeur de la cité ? Le plus swing des directeurs de conservatoire répond.
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Mesurer le racisme, vaincre les discriminations
Thomas Piketty
- Seuil
- Libelle
- 11 Février 2022
- 9782021505092
Disons-le d'emblée : aucun pays n'a inventé de système parfait permettant de lutter contre le racisme et les discriminations. L'enjeu est d'imaginer un nouveau modèle, transnational et universaliste, qui replace la politique antidiscriminatoire dans le cadre plus général d'une politique sociale et économique à visée égalitaire et universelle, et qui assume la réalité du racisme et des discriminations - pour se donner les moyens de les mesurer et de les corriger, sans pour autant figer les identités, qui sont toujours plurielles et multiples.
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Celui qui a poignardé Salman Rushdie le 12 août 2022 à New York n'était pas né en 1989, lorsque l'ayatollah Khomeiny lançait une fatwa condamnant à mort l'auteur des Versets sataniques. Que s'est-il passé d'irrévocable avec ce roman pour que trente-trois ans plus tard, l'acharnement continue ? Pourquoi un écrivain est-il devenu le bouc émissaire de la confrontation identitaire entre L'islam et l'Occident ? La réplique ici est de donner à lire une oeuvre qui va plus loin que le blasphème.
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Jacques Chirac, condamné pour atteintes à la probité. Son Premier ministre, Alain Juppé, condamné. Nicolas Sarkozy, deux fois condamné et multi-mis en examen pour avoir été financé par une dictature étrangère. Son Premier ministre, François Fillon, condamné. Un ministre responsable de la lutte contre la fraude fiscale, Jérôme Cahuzac, condamné pour... fraude fiscale. L'actuel ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, mis en examen pour avoir fait pression sur des magistrats anti-corruption. On peut chercher longtemps, aucune autre grande démocratie occidentale contemporaine n'est lestée d'un tel CV.