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Histoires du droit romain ; de l'origine et de l'évolution d'un système social
Marie theres Fogen
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 29 Novembre 2007
- 9782735111992
Il en va des textes de l'Antiquité comme des vestiges archéologiques. Les récits de l'histoire romaine que nous livrent Tite-Live, Denys d'Halicarnasse, Diodore de Sicile, Cicéron et d'autres ne sont pas faciles à élucider et apparaissent plutôt comme une accumulation naturelle, qui n'est assurément pas sans contradictions, d'éléments réels et imaginaires. Des historiens, en particulier des historiens du droit, se sont mis au travail pour y mettre bon ordre. C'est précisément cet ordre - le plus souvent linéaire et logique - que le présent ouvrage entend remettre en cause pour revaloriser tous les mythes fondateurs du droit romain. Ce qu'on ne peut expliquer, les Romains ont choisi de le raconter. Ils ont ainsi décrit la naissance et l'évolution de leur système juridique à travers des histoires à sensation dont l'existence est certes niée par l'historiographie moderne, mais qui est incontestablement perceptible chez Tite-Live et chez d'autres.
Ignorées des historiens, ces "histoires à sensation" ont marqué en revanche la littérature et les beaux-arts. C'est pourquoi, le livre de Marie Theres Fogen est abondamment illustré et propose aussi au lecteur un parcours esthétique. Au-delà des frontières entre fiction et réalité, il est, selon les propres mots de son auteur, "une occasion séduisante d'apprendre de quelle façon les Romains s'expliquaient ce que nous aimerions tant savoir : comment a pu naître ce droit singulier, remarquable et magistral que nous connaissons comme le droit romain." -
Justice les plus marquantes, et les difficultés qu'elles engendrent. La question de la justice se pose lorsqu'on cherche des solutions aux conflits d'intérêts.
Kelsen montre qu'aucune valeur absolue ne peut rationnellement prescrire la meilleure solution.
Ainsi, nous resterons inévitablement avec une pluralité de conceptions rivales de la justice. Il en découle que la morale ne peut être le fondement du droit. C'est ce que Kelsen explique en détail dans "Droit et morale", tiré de sa Théorie pure du droit. Parce que les jugements de valeur dépendent de nos sentiments, seule la tolérance permettra leur discussion critique, encourageant ainsi les institutions démocratiques.
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Une tension, voire une contradiction, traverse la culture juridique moderne : cette dernière reçoit de plus en plus son inspiration d'une pensée empirique et pragmatique. Elle reconnaît cependant des principes moraux qui, tels les droits de l'homme, se caractérisent par une obligation catégorique et, pour cette raison, ne se plient pas à la pensée empirico-pragmatique. Les droits de l'homme sont des principes juridiques catégoriques et forment de ce fait un contrepoint dans la culture juridique moderne.
Les « Principes du droit » plaident pour une compréhension de la modernité conçue comme projet polyphonique qu'il faudrait interpréter sur trois niveaux. Ils forment un programme théorique où éthique, théorie juridique et philosophie sociale composent un ensemble et permettent ainsi une nouvelle vision de la Modernité. Dans le domaine de la théorie juridique, les « Principes du droit » s'élèvent contre une pensée exclusivement empirico-pragmatique. Dans le domaine de la théorie sociale, ils forment un contrepoids face à une théorie de la pluralité radicale et exclusive. Enfin, de façon plutôt indirecte, ils plaident pour une approche différenciée de la Modernité par elle-même.
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Droits de l'homme et différenciation sociale : une contribution à la sociologie politique
Niklas Luhmann
- HERMANN
- Dike
- 31 Décembre 2022
- 9791037017796
Dans une veine quasi-weberienne et surtout durkheimienne, Niklas Luhmann s'attelle dans Droits de l'homme et différenciation sociale à réfuter les fondements jusnaturalistes et axiologiques des droits fondamentaux. Selon Luhmann, les droits fondamentaux ne sont que des mécanismes sociétaux développés par l'État moderne pour assurer son autopoïèse. À travers les concepts de la théorie des systèmes encore en chantier, Luhmann démontre de manière convaincante les limites d'une fondation jusnaturaliste des droits fondamentaux, en dévoile les fonctions sociales latentes, mais laisse ouvertes et sans réponses explicites la question de leurs origines historiques religieuses chrétiennes. Il réussit à conférer un sens nouveau à la dignité humaine, à la liberté et à l'égalité dans les démocraties libérales.
Brillant et conceptuellement fascinant à bien des égards, cet ouvrage de sociologie politique permettra à tout lecteur, d'une part, de mesurer le chemin accompli par Luhmann dans l'élaboration de la théorie des systèmes, surtout dans celle du rapport qu'entretiennent les systèmes politique et juridique des sociétés modernes et d'autre part, d'apprécier les fonctions systémiques sociales des droits fondamentaux.