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Flatland
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D'Amazing Stories à Galaxy, en passant par Wonder Stories, Weird Tales et Astounding, les « pulps » ont régné durant la première moitié du vingtième siècle ! Les histoires d'empires galactiques aux planètes étranges, de savants fous pénétrant l'atome, de colossaux ordinateurs capables de provoquer la fin du monde, d'envahisseurs extraterrestres aux multiples tentacules, de mutants aux pouvoirs inexpliqués ou d'automates incontrôlables menaçant la sécurité nationale peuvent aujourd'hui nous paraître décalées, voire grotesques... Et pourtant, tous les grands courants de la science-fiction moderne trouvent leur inspiration dans ces magazines populaires aux illustrations de couverture flamboyantes et colorées ! Aventures Sidérantes, par la voix d'autrices et auteurs francophones, leur rend un hommage vibrant... et résolument moderne !
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La science-fiction de Bruno Pochesci pétille et pétarade, rue dans les brancards et s'ébroue, traque les conformismes et, dans l'avenir, les lignes de fuite qui se dessinent. Rabelaisienne et humaniste, elle sait transcender dans une langue souvent pyrotechnique et toujours gourmande les archétypes du genre sans les trahir. Spéculative, elle sait aussi se saisir des données scientifiques établies pour en faire le miel de ses conjectures. D'une dystopie aux résonances métaphysiques à une utopie lumineuse et porteuse d'espoir, de la gare de Perpignan à la ceinture de Kuiper, du « moins pire des mondes » au « prochain drink », les quatorze nouvelles réunies ici offrent un aperçu complet de la palette d'un auteur qui a su devenir, en l'espace de quelques années, un des meilleurs novellistes de nos genres de prédilection. Au sommaire : Virtuose La fille des vents Huis clos pour huit clones Le prochain drink Je t'y autorise La porte, la pendule et le Perce-Temps La gare de Perpignan Entrée-plat-dessert Le syndrome islandais Dix petits Warps Aslexia Maxima Du rififi dans la Ceinture de Kuiper Côté cour, côté jardin Le moins pire des mondes
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Dans Pill Dream, il est question de stupéfiants, de réseaux sociaux, d'une île mystérieuse, de bureaux aseptisés, de boissons euphorisantes, de dérives urbaines, de melting-pot, de dérives nocturnes et d'un jardin japonais. Mais pas seulement.Nous y croisons trois personnages. Theo Voight, un employé quasi-modèle au service d'une multinationale pharmaceutique. Manuella Goldstein, serveuse de son état et rebelle jusqu'au bout des ongles. Sur la fin, il sera question d'un troisième homme, facteur X qui déboulera à corps perdu pour marquer le récit de son empreinte.Entre deux non-dits, il n'est pas impossible que surviennent des visions et des voix parallèles. Le texte s'entrouvre alors pour laisser place à des fantômes connus ou perdus de vue, lesquels semblent exprimer le mal être des morts-vivants.Dans Pill Dream, il y a Pill et toutes ses déclinaisons, c'est-à-dire cachets, pilules, capsules, pastilles, sachets, tablettes et dix mille manière de les packager ou de les consommer. Heureusement, nous ne les aborderons pas toutes.Dans Pill Dream, il y a Dream, et forcément celui-ci tournera au cauchemar.(Avec une postface de Jacques Barbéri)
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Une plongée en apnée dans un futur pas si lointain, quand toutes les tendances du monde actuel se seront cristallisées en un avenir radieux pour certains et cauchemardesque pour d'autres. Un texte sans concessions, aussi brutal, ambitieux et désespéré que son titre le laisse à penser.« La chair se presse contre la chair, les muscles contre les os, ça craque, ça casse. Il y a du sang qui gicle. Les spectateurs poussent des cris d'orfraie, mais c'est pour le folklore parce qu'en réalité,ils s'amusent de ces pitreries gores. C'est pour de faux, après tout. Les protège-dents volent, les mâchoires claquent, les doigts forment des angles compliqués. De temps à autre, un attaquant se prend un défenseur en pleine face et semble exploser au contact, tombe en arrière, tout le monde dans le stade ou via l'Interface Sonore Intégrée (ISI) a entendu les côtes se briser, peut-être un organe vital imploser, et le mec ne bouge plus, la tronche éparpillée sur le revêtement métallique. Les arbitres comptent jusqu'à dix, il reste au sol, la civière automatisée vient le ramasser et l'évacuer du terrain, direction la corbeille. Game over pour lui. Sur la rangée de sièges tête haute, la visière correspondante se relève. Le numéro six des Brutal Deluxe déconnecte les coaxiaux de leurs supports, se débarrasse du circuit de refroidissement, se lève et se dirige vers les vestiaires, tête basse, penaud. »
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En 1975, Michel Jeury et Katia Alexandre jettent les bases, dans une nouvelle que publie la revue Fiction, d'un univers fascinant, régi par la figure tutélaire de la Ville, omnisciente et omnipotente, servie par ses émissaires aux pouvoirs sans limites. Les Serviteurs de la Ville inspireront bien vite toute une série des meilleurs auteurs de l'époque, qui apporteront leur pierre à l'édification de cette création littéraire collective hors du commun. Pour la première fois, huit de ces nouvelles, parmi les plus représentatives, sont rassemblées ici, en plus de la nouvelle originelle, précédées par un avant-propos historique de Richard Comballot et une préface de Michel Jeury.
« Il y avait la Ville et cent villes ou plus. Plus. Mille peut-être.
La Ville s'étendait sur des millions et des millions de kilomètres carrés. Elle couvrait une bonne moitié de l'ancien continent et imposait sa domination à la presque totalité de la Terre.
Elle était constituée par l'union de toutes les villes. Mais elle ne se bornait pas à une simple fédération de districts indépendants. Elle avait son existence propre. Elle était une entité consciente, douée de pensée et de volonté. [...].
La Ville était un dieu très puissant qui se manifestait peu dans la vie de ses créatures. Parfois, cependant, elle était obligée d'intervenir de façon plus directe. Tout le monde savait qu'elle en avait le pouvoir et qu'elle le faisait quand cela lui semblait nécessaire.
C'est pourquoi elle était un dieu redouté.
Et redoutés ses Serviteurs. » -
L'effroi de finir est à la racine de nos littératures de prédilection. Demandez au docteur Frankenstein, au dernier homme de La mort de la Terre de J.-H. Rosny aîné et aux survivants d'une attaque de zombies ou d'un post-apo ce qu'ils en pensent... Comme d'habitude, cette exploration se fera en d'incessants allers-retours entre le très ancien et les tendances les plus actuelles. Notre credo?: en littérature, tout est recommencement.?Les arrivants ne parviennent à de nouveaux sommets qu'en se hissant (sans le savoir parfois) sur les épaules de leurs prédécesseurs.
Au sommaire:
Tranquillement gigantesque, nouvelle de KC Mead-Brewer, traduite par Bernard Sigaud Le Mannequin, nouvelle de Nicholas Royle, traduite par Leo Dhayer «Je lis ce que j'aime, je publie ce que j'aime et j'écris ce que j'aime», entretien avec Nicholas Royle mené par Lionel Évrard, traduit par Leo Dhayer Dinosaure, nouvelle de Steve Rasnic Tem, traduite par Nathalie Serval L'Homme creux, nouvelle de Lisa Tuttle, traduite par Emmanuel Jouanne Historiettes de François Houste, Léo Kennel, Jean Krug, Didier Pemerle, Sylvain-René de la Verdière, Fabrice Schurmans, Ketty Steward R.D. Milne, aux sources de la SF américaine:
Milne le surdoué, article de Sam Moskowitz, traduit par Pierre-Paul Durastanti Milne le précurseur, article de Francis Valéry Milne le polygraphe, chronobibliographie extensive établie par Leo Dhayer Une nouvelle palingénésie, nouvelle de Robert Duncan Milne, traduite par Jean-Daniel Brèque Dans la tombe, nouvelle de Nikolaï Borovko, traduite par Sébastien Castelbou Dans les eaux calmes de l'espace, nouvelle de Robert Sheckley, traduite par Clément Martin Voyage en d'autres mondes (3/4), roman à suivre de John Jacob Astor, traduit par Marie Dronsart La pompe à rêves, portfolio, treize historiettes de Céline Maltère inspirées de dessins de Fernando Goncalvès-Félix Jacques Abeille, le jardin refermé, article de Pierre Laurendeau Le partage du territoire, nouvelle d'Antonin Sabot La maison des mouches, nouvelle de Roman Jourdy Otto, nouvelle de David Sillanoli Sonate pour le rossignol jaune, nouvelle de Florin Sp?taru La perte de la mer dans la science-fiction, étude de Jean-Pierre Laigle Voyage en pays de Scaphandrie, nouvelle de Robert Darvel Vremya poyezda, nouvelle de Sylvain-René de la Verdière Le mot de la fin, nouvelle de Nicolas Liau Le monde en une ligne, nouvelle de Fabrice Schurmans Comme une image: Inquiétante étrangeté, trois nouvelles courtes sur deux images de Céline Brun-Picard:
La verrue, par Chantal Rabutin Le vaisseau pâle de la nostalgie, par Fabienne Leloup Rose de Jéricho, par Céline Maltère -
Voyage au pays de la quatrième dimension : Édition du centenaire
Gaston Pawlowski (De)
- Flatland
- 7 Décembre 2023
- 9782490426393
« Manifeste antinaturaliste, car rien d'humain n'existe en dehors de l'artificiel, Credo passionné en l'unique et entière puissance créatrice de l'Idée, ce livre fut, à l'origine, une tentative d'évasion de la certitude bourgeoise, une protestation révoltée contre la tyrannie scientifique du moment. Ce fut surtout comme un essai de roman dont le personnage principal ne serait plus un être humain, mais une Idée, roman où les péripéties se trouveraient dans la Pensée et les aventures dans les modifications de son caractère. » Ainsi Gaston de Pawlowski (1874-1933) tente-t-il de définir, en 1923, dans l'Examen critique par lequel débute l'édition « définitive » de son Voyage au pays de la quatrième dimension, le projet auquel il ne cessa de revenir, avec l'obstination du monomaniaque, durant tout le premier quart du vingtième siècle. Devenu un classique de ce qui, à l'époque, ne s'appelait pas encore la science-fiction française, ce livre n'a cessé d'interpeller, de désorienter et de fasciner des générations de lectrices et de lecteurs.
Le thème de la quatrième dimension connut une certaine vogue à la fin du dix-neuvième siècle et au début du siècle suivant. Avec la rigueur qui fut celle du révérend Abbott lorsque celui-ci entreprit la cartographie des contrées de Flatland - mais avec un sens de l'humour qui n'appartient qu'à lui -, G. de Pawlowski s'inscrit dans cette lignée et pousse sa réflexion à des conclusions extrêmes. On trouve en germe, dans cette ambitieuse histoire du futur courant sur plusieurs millénaires, certains des thèmes qui n'ont cessé d'être explorés depuis par les meilleurs écrivains du genre. C'est également l'oeuvre d'un philosophe et d'un moraliste traversée d'interrogations, de fulgurances et d'intuitions dont certaines ne peuvent que conduire au vertige métaphysique.
Cent ans plus tard, le Voyage de G. de Pawlowski n'a rien perdu de sa radicalité féconde ni de sa puissance d'évocation. C'est ce qui motive cette « édition du centenaire » d'une oeuvre qui mérite, par son originalité et son importance historique, de rester constamment disponible. Fidèle à l'édition « définitive » de 1923 chez Fasquelle, elle en reprend le texte intégral ainsi que les treize illustrations pleine page de Léonard Sarluis (1874-1949) qui l'accompagnaient. Pour éclairer cette lecture, Fabrice Mundzik (archéobibliographe spécialiste de l'auteur, sur lequel il travaille depuis des années), retrace la genèse et la longue maturation de ce roman singulier dans une postface passionnante et fouillée : Le vaste univers de la quatrième dimension. On trouvera également dans ces pages les textes postérieurs à 1923 dans lesquels G. de Pawlowski revisite le thème : Retours au pays de la quatrième dimension, ainsi que ceux de quelques autres qui à sa suite se sont livrés à cette exploration : Esquisse du multivers pawlowskien. -
Qui peut dire si les villes ont une âme?? On sait pourtant qu'elles sont tout aussi mortelles que ceux qui y vivent. Paris n'échappe pas à la règle.?En six nouvelles illustrant tour à tour quelques figures imposées du «?post-apo?», Fabrice Schurmans dresse le portrait d'un Paris en sursis, puis déliquescent, puis moribond, puis décomposé. Plus dure sera la chute??
«?L'apocalypse, c'est juste un effondrement progressif de la société. On ne peut pas dire qu'il y ait eu un moment précis, datable, comme dans les films. Du genre un cataclysme subit, une météorite de dix kilomètres de diamètre, un éclair gigantesque suivi d'une explosion. Un tsunami de plusieurs centaines de mètres de haut ravageant les côtes. Un nuage de poussière voilant le soleil. L'origine de la fin de l'humanité est beaucoup moins spectaculaire qu'au cinéma. On s'est tranquillement suicidé, avec un petit coup de main de virus mutants. Avant ça, on avait suicidé le climat avec application. Les plus lucides avaient lancé de multiples alertes. En vain. Les abeilles ont commencé à disparaître et, avec elles, la Nature telle que nous l'avons connue. Pour certains, la chose offrait quelques avantages. Plus de guêpes pendant les barbecues. Plus de papillons sur les pare-brises. Je me dis que sans son principal parasite, la Nature récupérera, inventera de nouvelles formes de vie, élaborera un système différent. Elle l'a déjà fait, il y a soixante millions d'années. Avec juste un bug bien vicieux. L'être humain. Sans antivirus connu.?» -
Conte des cinq sens
Emmanuel Brière Le Moan
- Flatland
- La Fabrique D'horizons
- 28 Juin 2024
- 9782490426478
Quel rapport entre deux soldats de Napoléon découvrant pendant la retraite de Russie un vaisseau lumineux dans un bois enneigé et les disparitions mystérieuses qui endeuilleront la ville de Salem quelques années plus tard ? Quels liens entre l'assassinat du père de Peter, policier dont l'odorat a été artificiellement augmenté, et le raccordement littéral d'un homme à une forêt, alors que tout se dérègle à la surface de la planète ?
Cinq époques-charnières, cinq membres d'une même famille, dont les perceptions ont été radicalement altérées, avant l'apparition d'un sixième sens, quand semble venue la fin du monde.
Un cheminement à rebours, du vingt-deuxième au dix-neuvième siècle, sur une planète bouleversée par le réchauffement climatique.
Et si notre avenir ne résidait pas dans un hypothétique monde virtuel mais dans un bio-réseau d'un genre nouveau ?
En un fix-up new-weird aussi réussi que réjouissant, Emmanuel Brière Le Moan rend un vibrant hommage aux littératures de genre sous toutes leurs formes. -
Le Novelliste n.4 : voyages en d'autres mondes
Astor, Fortune, Sussex
- Flatland
- Le Novelliste
- 15 Octobre 2020
- 9782490426195
Le Novelliste 04 sera placé sous les auspices des découvertes et des horizons lointains, avec la première livraison (sur quatre) du nouveau roman à suivre, signé John Jacob Astor IV (oui, le milliardaire américain qui périt dans le naufrage du Titanic). Découvertes encore, mais plus littéraires celles-ci, avec la première novella traduite en français de Lucy Sussex, la plus francophile des autrices australiennes, (qu'éclairera, d'un regard plus technique que fantastique, la visite que rendit Léo Claretie à la fabrique des bébés Jumeau à l'époque de sa gloire). Spécialiste reconnue des littératures populaires de la fin du dix-neuvième siècle (que celles-ci nous arrivent des antipodes ou non), Lucy Sussex livre également un article fouillé sur Mary Fortune (excellemment traduit par Jean-Daniel Brèque), femme étonnante et pionnière du feuilleton policier avec personnage récurrent, en prélude à la traduction d'une nouvelle fantastique de celle-ci (une première là aussi). Autres débuts littéraires en ouverture de ce numéro, ceux de Jean Krug, un auteur dont je gage qu'on entendra parler sous peu. James Reich, lui, n'est pas un débutant, mais c'est la première fois que vous pourrez le lire dans notre langue grâce à Bernard Sigaud, qui le traduit en avant-première d'un roman inédit chez nous. Citons encore, pour n'oublier personne, Fabrice Schurmans (avec une nouvelle étonnante ayant pour héroïne Nellie Bly), Laurent Genefort et un touchant hommage à notre satellite, Nicolas Liau, Didier Pemerle et Sylvain R:é pour une nouvelle rubrique confrontant textes et image, et enfin Quentin Villa, qui fait lui aussi ses débuts dans ce numéro. Côté rencontre, c'est Jean-Luc Boutel, Savanturier en chef, que nous sommes allés titiller de nos questions. Quant au port-folio, il sera consacré aux illustrations hors-texte de Fred T. Jane, visionnaire excentrique, pour son roman To Venus in five seconds. (L.D.)
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Voici un livre singulier, qui vous invite à un festin amer et pourtant particulièrement relevé. Les quatorze textes de ce recueil de contes atrabilaires, transcendés par la plume rare et ciselée de Nicolas Liau, s'aventurent dans les extrêmes retranchements de la noirceur et du désespoir, en quête de beauté. Les énergies sombres qui le traversent célèbrent la rencontre destructriceet douloureuse d'Éros et Thanatos, mais l'omniprésence ambiguë de la mort et du plaisir, tour à tour révérés et honnis, finit par instiller le doute dans l'esprit du lecteur : ne jaillirait-il pas de ces effusions mortifères une source renouvelée de vie et de création??Quelques figures marquantes se dressent en chemin pour vous faire les honneurs de cette féroce célébration - un accordeur de coeurs cherchant l'âme soeur, un scruteur de ciels trop téméraire, un garde forestier turpide et une lavandière crédule, sa victime. Les chemins de paysages sombrement beaux - villes en perdition, marais stagnants, forêts étouffantes - s'offrent à vos déambulations. Partout, le petit peuple des animaux, martyrs et rédempteurs, vous accompagne dans cette errance. Dans la mort qui s'annonce, c'est la vie qui palpite plus frénétiquement qu'elle ne le fait jamais.Il peut paraître singulier d'affrioler le lecteur potentiel en lui vantant l'ouvrage qui l'intrigue sous un jour aussi peu réjouissant. Chacun jugera s'il se sent de taille à tenter l'aventure, mais vous vous priveriez d'un plaisir rare en passant votre chemin. Comme l'indique Jacques Sirgent dans sa préface, « ce livre est un diamant noir, un des plus beaux que j'aie lus, et le plaisir de lire vous fait retrouver un semblant de bonheur, ce qui est déjà beaucoup dans le monde d'aujourd'hui. » Puisse-t-il être entendu.
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Voyage aux ruines de Paris en 5839 : Le texte refondateur d'un genre et son procès en 1822, suivi de 'Athènes en 1840' (1822)
Félix Bodin
- Flatland
- 19 Décembre 2022
- 9782490426317
« Je lisais l'ouvrage d'un célèbre archéologue ; je méditais sur ces ruines antiques si bien décrites, je supputais les époques, je commentais les dates, j'admirais l'érudition vaste et utile dont chaque page de mon livre portait l'empreinte. [...] C'était en 5839. » Félix Bodin, Paris en 5839 (songe), 1822 Et si vous vous installiez, un certain jour, délibérément devant votre ordinateur et que vous ouvriez la section « Presse et Revues » de Gallica, dans le but déterminé de faire une trouvaille, une seule ? Et si vous choisissiez, au hasard, n'importe quelle date et consultiez le journal du jour ?
Le chercheur ordinaire ne perd pas son temps avec de telles lubies. Il est naturellement impossible, suppose-t-on, de trouver quelque chose d'intéressant, voire d'extraordinaire, par une telle méthode, et on risque surtout de s'égarer.
Pourtant, mon rythme cardiaque fut pris d'un emballement incontrôlé en découvrant une histoire de procès complètement invraisemblable : un journal avait été poursuivi en 1822 pour avoir publié une chronique d'anticipation, une rêverie futuriste, en d'autres termes, une nouvelle de science-fiction.
Et cette nouvelle de science-fiction racontait la visite d'archéologues du futur aux ruines de Paris !
(Jean-Luc Buard) -
Le scarabee d'or - preface et traduction de j.-h. rosny illustrations de mitis
Edgar Allan Poe
- Flatland
- 15 Avril 2021
- 9782490426119
« Doué d'une des originalités les plus puissantes que l'on connaisse en littérature, sa réputation fut médiocre en Amérique. Il doit à la France d'être apprécié à sa juste valeur. » J.-H. Rosny, 1892 C'est en 1892 que les éditions E. Dentu publient Le Scarabée d'or, d'Edgar Allan Poe, dans la magnifique Petite collection Guillaume. Cette traduction des frères J.-H. Rosny, accompagnée d'une vingtaine d'illustrations de Mittis, n'a jamais été rééditée depuis.Très tôt, le nom d'Edgar A. Poe est lié à celui de J.-H. Rosny. Comparaison flatteuse, Alphonse Daudet félicitait Joseph-Henri Boex pour Les Xipéhuz dont « le fantastique paraît neuf et terrifiant, même après le Horla et Arthur Gordon Pym. »Indubitablement, l'oeuvre d'Edgar A. Poe a fortement influencé les frères Boex ; de nombreuses allusions au « génial écrivain » parsèment, en effet, leurs écrits.Évoquant le roman policier, J.-H. Rosny aîné positionne d'ailleurs l'importance et la valeur d'E. A. Poe bien avant celles d'Arthur Conan Doyle : « Un Balzac, un Edgar Poe rendraient à cette littérature aujourd'hui dégradée une puissance passionnante. »
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En quatre nouvelles illustrées par Fabrice Le Minier, Yves Letort imagine quelques fins de siècle que la France aurait pu connaître - ou qu'elle a peut-être connues sans que nous en sachions rien, allez savoir... À l'étiquette « steampunk », l'auteur préfère celle de « rétrocipation ». Quelle que soit la bannière, ces passés alternatifs magnifiés par la justesse de son style balayent quatre manières d'en finir avec le siècle. Et si une race extraterrestre prenait le contrôle du métropolitain ? Et si l'avancée d'un blob invincible menaçait Paris ? Et si naissait dans notre pays une révolution dans l'art de la dentisterie ? Et si la France avait conquis et colonisé Mars et Vénus en 1907??
«?Remontons à ce paradoxe historique où la France victorieuse de 1871 reste un territoire assiégé. Notre glorieux pays avait su tirer profit des applications de la machinerie Kreel lors de la guerre de succession d'Espagne et s'attira en retour la méfiance de la communauté des nations, justifiée par l'absence de partage de ces connaissances. Trente ans plus tard, nombre de pays refusèrent de participer à l'Exposition universelle de 1900. La révélation des conquêtes de Mars et de Vénus (1905-1907) par les troupes françaises résonna comme un coup de tonnerre. Elle amena les gouvernements réticents à la prise de conscience d'une menace latente sur leur souveraineté. La promptitude des réouvertures d'ambassades dans la capitale dévoila l'inquiétude des chancelleries. Ce ballet diplomatique était pourtant devenu insignifiant aux yeux des instances dirigeantes françaises, absorbées dans une superlative aventure coloniale. Un homme sut apprivoiser les légations et les représentations scientifiques en leur faisant miroiter les bénéfices d'une participation à la future exposition destinée à illustrer ces conquêtes. Ces tractations subirent des retards successifs qui reportèrent l'ouverture à l'année 1916. Ce négociateur était M. Gabriel de La Landelle, ministre de l'Éther et de la Navigation extra atmosphérique.?» -
Ce nouveau Cahier archéobibliographique vous propose une sélection de textes peu connus de Théo Varlet, dont le dénominateur commun est la relation entre Science et Religion, avec, pour personnages principaux, des savants à la frange de la folie : « Science » (1898), « William Godchild, Dieu » (1906), « L'Art intégral » (1907), Le Dieu intégral (1908), Nouvelles découvertes de Sir E. Lectrod » (1908), ainsi que « Repopulation » (1910).
Ces récits mettent en avant « la supériorité des prodiges de la Science sur les prétendus miracles de la Superstition » et décrivent l'avènement de nouveaux Dieux : « les Géniteurs, dieux rationnels et légitimes » d'Hans Kohler et Mathias Wlobulowsky ; William Godchild, l'autoproclamé Dieu ; quant à Sir E. Lectrod, après avoir - excusez du peu ! - créé un Dieu, il en crée un second, afin de canaliser le premier ! -
Georges-Hector Mai, de son véritable nom Roger Dévigne, fondateur de la Société d'Études Atlantéennes, ainsi que de la Société des Amis des fées, fut directeur du Musée de la parole - devenu depuis la Phonothèque nationale.Selon Maurice Privat, « Roger Dévigne est créateur. Balzac croyait à la prédestination des noms. Celui de ce poète est dionysiaque. »Il collabora à de nombreuses revues, sous divers noms de plume, et en lança tout autant : « Il est même son propre imprimeur et son propre éditeur, et quand il compose à la main ses poèmes et manie sa presse à bras, le curieux homme reste un poète. »Poète, chroniqueur et écrivain, à l'origine de la sécession de L'île Saint-Louis, il est surtout connu pour deux récits d'anticipation : 'Le Mal-des-enfants (Récit des Temps Futurs)' et 'L'Île Oubliée (Histoire des temps futurs)'.Son oeuvre conjecturale est bien plus ancienne que ce que nous pensions : Roger Dévigne a en effet écrit trois « Contes des Temps Futurs », inconnus jusqu'alors, que nous vous proposons de découvrir.
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Imaginez une ville - la Ville -, d'où il est impossible de se diriger ailleurs, où l'on est périodiquement de retour, qui se présente au moment le plus inattendu sur votre route, et qu'il est difficile (voire illusoire??) de vouloir quitter. C'est à l'exploration de ces méandres citadins oniriques que Léo Kennel vous invite. Charles Osgharibyan, figure historique nimbée de mythe et de mystère, sert de guide autant que de fil rouge à ces investigations. Encore faut-il, pour découvrir un tel lieu, accepter de s'y perdre et de n'en pas revenir. Qu'importe, au fond?? Habite-t-on jamais réellement quelque part ?
Cette novella récente est suivie d'une autre, plus longue et plus ancienne. L'autrice de Wohlzarénine s'y lance, avec l'imagination, la poésie et l'invention langagière qu'on lui connaît, dans une épopée chronolittéraire inattendue et décoiffante. Le temps n'a plus ni limites ni frontières. On part pique-niquer dans le passé. On délocalise hier. De drôles d'oiseaux planent sur un paysage dévasté. Et quand plus rien ne retient l'animal humain, qu'il peut se répandre où et quand bon lui semble, le pire est à redouter... Ou à espérer?? -
« Nous pouvons, sans grand effort, réaliser à tout instant l'abstraction du temps, associer des idées fort éloignées l'une de l'autre, éviter de recommencer un raisonnement déjà acquis et de parcourir à nouveau un chemin moral déjà fait pour nous retrouver au même endroit moral. » G. de Pawlowski, 1912.
Gaston de Pawlowski éprouvait de réelles difficultés à achever définitivement certaines de ses oeuvres, ce qui explique les différences entre certains contes qui, bien que portant des titres identiques, comportent de nombreuses modifications, parfois subtiles, d'autres plus notables : changements de noms ou ajouts de paragraphes inédits, par exemple.
Nous vous proposons de suivre son travail de peaufinage pas à pas ; de découvrir les différentes étapes de sa pensée ; de jeter un coup d'oeil par dessus l'épaule de l'auteur, afin de suivre chaque étape de son processus de création/recréation ; un de ces moments rares, où le voile se lève quelque peu...
Pour ce faire, nous avons sélectionné deux textes représentatifs de ce travail permanent, couplés à leurs déclinaisons, dont les publications furent étalées sur une vingtaine d'années : « Un Monstrueux attentat » (1903-1923), ainsi que « Les Dernières larmes » (1906-1923). -
Esquilles et lambeaux : Contes nécropsiques
Nicolas Liau
- Flatland
- La Fabrique D'horizons
- 14 Juin 2024
- 9782490426461
« Une dissection de la nature humaine, dans ses marges humorales, dans ses croyances et ses superstitions angoissées, dans sa complexion spleenétique, dans ses corps torturés et mutilés, voilà à quoi nous invite l'auteur dans ces treize - le nombre n'est pas anodin - textes où se mêlent onirisme noir et absurde lumineux, qui s'inscrivent d'emblée dans la lignée d'auteurs du dix-neuvième siècle comme Baudelaire, Lautréamont, Nerval ou Barbey d'Aurevilly. À l'obscure lumière de ces derniers, la lecture de ce recueil s'apparente ainsi à une promenade baroque dans le cimetière de destins tourmentés et suppliciés, un soir de ciel bas, à la tombée de la nuit. Mais Nicolas Liau se reconnaît aussi une affinité particulière pour « la surnature rustique et la verve imagée » de Claude Seignolle, à l'enseigne de son étrange, marqué au fer rouge de ses histoires vénéneuses de diable, de sorcières et autres cruautés littéraires. Tous ses personnages magnifiquement dépeints, au destin funestement dessiné, semblent, dans le même souffle expiré et souffreteux que ces maîtres, nous susurrer de ne pas oublier que toutes, tous, l'on va mourir, et que c'est cette conscience lourde de sens qui a mené l'écriture de ces contes philosophico-fantastiques. »
Olivier Stroh -
« Lorsque s'est arrêtée la pluie qui laissait sur les feuilles et dans l'herbe du grand jardin un poudrage jaune comme si on les avait traitées au soufre, Antoine, fatigué par des heures de marche, s'attarde, bien que trempé, à regarder l'éloignement de l'orage.
Il n'a pas trouvé à Orly l'entrepôt de livres, resté intact, dont on lui avait parlé ; la ferme où il achetait des végétaux corrects et des foies de lapin finissait de brûler sous les trombes d'eau ; l'homme qui, après plusieurs mois de correspondance sur le thème du temps considéré comme une illusion, lui avait donné rendez-vous dans un des pavillons de l'ancien hôpital psychiatrique d'Antony, l'a soudain traité de pédé et s'est enfui. Les éclairs sont de la couleur exactement des éclats lumineux provoqués par les coups de son père quand ils atteignaient sa tempe gauche. Dès le début de la raclée, sa mère ouvrait le robinet de l'évier et, malgré les restrictions, remplissait une bassine en acier galvanisé ; le bruit était si fort qu'il couvrait les soupirs d'effort du père. Le frère et la soeur étaient cachés dans le jardin de deux hectares environ, isolé de la banlieue vague par un mur surmonté d'une crête de barbelés à lames. Georges, le chat que les parents ne cessaient de chasser de la maison, était assis à quelques mètres d'eux et regardait devant lui. » -
« Le soir, l'autocar parvient tant bien que mal à la station. Il se faufile dans un enclos grillagé, parfois électrifié selon les arrêts. On n'en descend pas, excepté le chauffeur, remplacé par un autre au matin. Une patrouille accompagnée de clébards complète le tableau nocturne. Le départ à la fraîche fournit l'occasion de baisser les vitres afin d'atténuer la puanteur des corps pas lavés depuis le début du voyage, sauf de façon précaire au cours d'arrêts non planifiés et votés : "Aux risques et périls des passagers", selon le règlement de la compagnie.
"Plaine numéro 6" ne signifie pas que nous en avons traversé cinq, mais que l'énumération en désordre des territoires jalonne le temps qui défile. On ne distingue aucune différence : cailloux, poussière, parfois un corps, animé ou plus du tout. Les paysages de décombres se succèdent en vitesse.
Là aussi Charles s'en moque. Il continue de cloper, les yeux mi-clos, avec sa gueule de vieux, les doigts jaunes qui desquament en partie. De temps à autre, tout de même, il montre un point au-delà ou au milieu des ruines et marmonne des souvenirs, toujours semblables, sans intérêt, des tueries.
Il doit confondre les repères de la route et rallonger également son existence : comment a-t-il pu vivre dans tous ces endroits ? Au fond, je m'en fous aussi. Mais moi, je ne fume pas pour me donner une contenance. » -
HP22, Filii futuri : Horizon perpétuel 2022
Xavier Dollo
- Flatland
- La Fabrique D'horizons
- 6 Janvier 2025
- 9782490426409
L'enfance est un territoire que l'on n'a jamais fini d'explorer. Ses habitants tour à tour fascinent et surprennent, amusent et nous émeuvent. L'enfant habite l'avenir et occupe le présent, invente le futur et se rit d'aujourd'hui. L'enfant change la donne et bouleverse les certitudes établies, quand il ne renverse pas la table des conventions rien que par jeu. Qu'en sera-t-il demain - bientôt -, si nos avenirs ne laissent que peu de place à la tendresse... et à la simple humanité ? Tout peut être à réinventer, tout doit l'être nécessairement, de l'enfance qui fut la nôtre et de celle que nous préparons à ceux qui nous suivront. Dans ces parages vagues et sensibles, il reste forcément des tas d'histoires à raconter. Les vingt-huit auteurs et autrices de ce troisième opus d'Horizon perpétuel ont accepté de relever le défi.
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Ce qu'il advint du reich de mille ans
Jean-Pierre Andrevon, Bruno Pochesci
- Flatland
- La Fabrique D'horizons
- 16 Octobre 2024
- 9782490426522
Et si Hitler n'était pas mort dans son bunker de Berlin en 1945 ?
S'il avait réussi à s'enfuir en Argentine avec ses sbires les plus fidèles, avant de rejoindre les USA ?
S'il était parvenu à y implanter un nazisme à l'américaine, socle d'une concrétisation de son rêve d'un Reich de mille ans ?
Et si ce Reich lui-même n'était qu'une des éventualités possibles, à partir d'un point de divergence, dans le cours multiple et fluctuant du temps ?
Si l'une de ces alternatives historiques voyait les descendants des sacrifiés d'Auschwitz venir corriger les erreurs du passé et oeuvrer à un meilleur avenir ?
Sur ces prémices uchroniques, Jean-Pierre Andrevon et Bruno Pochesci imaginent en deux novellas et une nouvelle ce qui aurait pu advenir si... -
En un joli petit volume aussi serré et peu onéreux qu'un expresso, cette collection voudrait célébrer des nouvellistes actifs à la fin du siècle passé en mettant en perspective leur apport aux genres de l'Imaginaire.
George W. Barlow, poète, essayiste, romancier, nouvelliste, critique, anthologiste et fin lettré est de ceux-là, et non des moindres. De l'humour bien tempéré de L'Effeuilleuse affolée au fantastique macabre d'Obole à Charon, du space opéra humaniste de Des fleurs sur son fumier à la plume expérimentale de Poisson aveugle, des saillies provocatrices des Dragos à la prose poétique du Lendemain des salamandres, survol d'une oeuvre présenté par Jean-Pierre Andrevon et commenté par l'auteur.