Le livre le plus célèbre de Freud, cinq conférences prononcées par Freud en 1909, lors de son voyage aux Etats-Unis, devant un public de non-spécialistes.
On y trouve un récit simple et vivant des origines de la psychanalyse inventée par l'hystérique Anna O., mais aussi une introduction aux problèmes centraux : la sexualité infantile, l'interprétation des rêves, le complexe d'OEdipe. Freud conclut sur la nature des névroses et le refuge dans la maladie. Les Cinq leçons sur la psychanalyse sont suivies de Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique, où Freud retrace les débuts difficiles de la psychanalyse et les résistances qu'elle rencontra.
Assoiffés d'amour, nous vivons tous dans l'idée romantique qu'il va nous tomber dessus sans crier gare. Mais parce que nous cherchons l'amour comme une marchandise, parce que nous sommes aussi impatients que consuméristes, nous passons à côté de l'art même d'aimer. Erich Fromm nous montre que l'amour est un art qui s'apprend. Aimer c'est prendre conscience de sa place dans la société, c'est comprendre qu'en se tournant vers l'autre, on explore ses propres ressources ; c'est aussi, paradoxalement, réaliser que c'est en s'aimant soi-même qu'on se rend libre.
Accessible, profondément humaniste, L'Art d'aimer est un ouvrage majeur, un classique indispensable.
Qu'est-ce qui fait de nous des êtres capables de créer ?
Lorsque Diderot écrit que « les grands artistes ont un petit coup de hache dans la tête », il consacre une idée qui traverse les époques et les cultures, celle d'un lien entre folie et créativité. Qu'il s'agisse de la mélancolie selon Aristote, de la tempête des passions selon les Romantiques ou du manifeste surréaliste, tous célèbrent ce lien, au point de considérer la folie comme l'ordinaire des grands hommes.
Pourtant l'idée ne résiste guère à l'expérience quotidienne du psychiatre. Raphaël Gaillard montre ici, en racontant les troubles de plusieurs patients, comment affleure la créativité des hommes, mais aussi combien la maladie les entrave et les livre à la souffrance.
Faut-il conclure que ce lien n'est qu'une idée reçue, battue en brèche par les faits ? C'est à partir de récentes études scientifiques qu'il devient possible de résoudre cette apparente contradiction et de renouveler notre compréhension des conditions de la créativité. L'épidémiologie et la génétique montrent ainsi que c'est du côté des parents, enfants, frères et soeurs des patients que pourrait bien se situer la propension à la créativité. Le lien entre folie et créativité devient un lien de parenté : notre ADN nous rend vulnérables aux troubles psychiques en même temps qu'il nous permet de créer.
Ces troubles sont d'autant plus fréquents qu'ils s'avèrent être la contrepartie de ce qui fait de nous des êtres humains, le prix à payer pour notre créativité. Comprendre ce lien nécessite de rencontrer l'oeuvre d'art, d'y repérer le symptôme de notre condition humaine. Pour créer une oeuvre, il faut se représenter le monde en pensée. Or l'acte élémentaire de penser est en soi un acte de création, et un pouvoir qui n'est pas sans risque : en façonnant nos représentations du monde, nous devenons capables de les enrichir à l'infini.
Pour faire oeuvre ou pour se perdre.
Bien des gens qui viennent voir un psychanalyste ou un rabbin ont d'abord l'idée qu'il va interpréter pour eux les mots et rendre explicite le non-explicite du langage, du signe ou des images qui les habitent. C'est la démarche très caricaturale de celui qui veut à tout prix que son psychanalyste interprète son rêve et lui traduise son sens sans ambiguïté. Celui-là attend de l'interprétation un éclaircissement, une sorte de sortie d'ambivalence de sens. Il veut que la vérité soit comme désobscurcie par l'autre qui détiendrait la vraie lecture et le sens authentique. Or une interprétation qui serait une théorie du signe perdrait toute sa puissance jusqu'à sa définition même, au lieu d'ouvrir le sens elle l'enfermerait dans une fidélité stérile. Tel est exactement le contraire de ce qu'exige toute interprétation. C'est ce que nous explique dans ce court texte Delphine Horvilleur, en confrontant les théories rabbiniques et psychanalytiques.
Du théâtre de Shakespeare, on retient des phrases cultes, et on ne connaît souvent que certaines grandes pièces. Or c'est un trésor inépuisable - que des lectures peuvent renouveler. Celle de Daniel Sibony le déploie ici intégralement, l'analyse pièce par pièce et révèle sa richesse percutante.
Étonnant Shakespeare, qui évoque si puissamment les questions d'amour et de pouvoir qui nous hantent, et qui récuse nos visions binaires de l'humain, du genre?: vrai ou faux, juste ou injuste, bon ou mauvais, homme ou femme, citoyen ou étranger. Il montre qu'entre les deux, c'est le jouable qui importe.
Pour Shakespeare, «?le monde entier est un théâtre?»?: la réalité, qu'il creuse avec des nuances infinies, ne vaut que si elle peut être jouée, de même pour nos vies. Il nous révèle toujours déjà engagés dans le jeu d'exister, face à l'infini des possibles.
À travers ses personnages d'un autre temps, nous retrouvons tous les thèmes qui nous occupent aujourd'hui, épurés, symbolisés. Et de revivre à distance, transfigurées dans le comique ou le tragique, les impasses où nous nous débattons, ne serait-ce pas un moyen d'y trouver une issue??
Et si Shakespeare, poétiquement, nous aidait à trouver le chemin d'une libération??
Le soulèvement en Syrie a suivi le début du printemps arabe, mais a été concomitant à la naissance de Daesh et dudit État islamique (EI) en Irak et en Syrie, qui restera dans l'Histoire et dans la mémoire collective comme l'exemple d'une sauvagerie brute. La cruauté d'une guerre devenant de plus en plus complexe a provoqué la fuite des humains qui ont côtoyé la déshumanisation et ont vécu les affres de l'exil lorsqu'ils n'ont pas été engloutis par la Méditerranée, devenue un cimetière marin.
Par quoi passe l'analyste qui travaille avec celles et ceux qui fuient la guerre ou les rescapé·e·s qui ont vu et vécu l'insoutenable ? La cruauté des images qui nous parviennent via les réseaux sociaux et les médias se redouble de la violence dans le récit des patientes et patients.
Comment travaille l'analyste lorsqu'elle est déjà pleine de toutes les horreurs vues avant de les avoir entendues ? Et quelle écoute alors que la guerre fait encore rage ? Lorsque le lointain (la Syrie) vient dans le ici et le maintenant de la séance réactiver tous ces thèmes :
Religion, exil, histoire, langue, mort, disparition et dictature.
Comment travailler en temps de guerre ? Peut-on garder une neutralité lorsqu'on reçoit des rescapé·e·s qui ont éprouvé faim, soif, désabri et ce qui défait le corps et la pensée ? Peut-on être orthodoxe en de telles circonstances ? Et comment travaille l'analyste lorsque la guerre en Syrie va de pair avec la radicalisation et les attentats en France ?
Voici l'histoire, presque le roman vrai, de James et Alix Strachey, passeurs de la psychanalyse en langue anglaise au début des années 1920. Ils appartiennent au groupe de Bloomsbury, une bande d'intellectuels et d'artistes dont Virginia Woolf et son mari Leonard, fondateur des éditions Hogarth, deviendront les figures phares.
James Strachey et sa femme Alix partent à Vienne en 1920 se former auprès de Freud à la psychanalyse et à la traduction. L'entente avec le fondateur est immédiate. Il leur confie des textes à traduire et discute avec eux du choix des termes. De retour à Londres, le couple achève la traduction des Cinq Psychanalyses de cas de Freud et la publie au coeur du Bloomsbury littéraire : à la Hogarth Press.
De façon inattendue, vingt ans plus tard, en 1946, l'aventure de traduction reprend. Après la mort de Freud, son fils Ernst souhaite une édition complète de référence et pressent James Strachey et Leonard Woolf, seuls à la hauteur de cette tâche pharaonique. A soixante ans, James, devenu un psychanalyste renommé, accepte de tout abandonner pour s'y consacrer, mais pas sans. Ce sera la Standard Edition en 24 volumes, achevée en 1966. Le rêve de Freud est exaucé : il est devenu un auteur anglais.
Cet ouvrage est à ce jour la seule et unique introduction au chef-d'oeuvre, sans égal même en allemand, que constitue la Standard Edition.
La psychologie fait son cinéma est une nouvelle collection accessible à tous, indépendamment de sa formation dans le domaine. Le principe : une dizaine de films clés pour mieux comprendre une des branches de la psychologie : cognitive, sociale, systémie, traumatologie, développement, psychodynamie... À chaque fois, la même construction : un film illustre un concept éclairé par un spécialiste du champ. Et nul besoin d'avoir vu le film qui est toujours résumé !Pour inaugurer cette collection : un livre sur L'Analyse Transactionnelle. L'analyse transactionnelle est l'étude de la communication entre les individus : messages verbaux et non verbaux, interactions, drivers, signes de reconnaissance...
On y trouvera : le conflit intergénérationnel avec Les invasions barbares, tensions dans le monde professionnel avec L'insulte, la relation mère-fille avec Sonate d'automne, le scénario du naufrage comme chemin vers l'autonomie avec Titanic... L'objectif au terme de la lecture, comprendre enfin, de façon imagée et représentable, les concepts en enjeux cliniques autour de l'Analyse Transactionnelle.
Construire un livre rassemblant les articles les plus représentatifs de la pensée de Françoise Coblence était plus qu'un hommage : une évidence, du fait de la profondeur et de la diversité de ses textes, jamais réunis jusque-là.
Les thèmes qu'elle a examinés sous un prisme psychanalytique (rêve, pensée en séance, pulsions, affects...) sont aussi nombreux que les outils conceptuels auxquels elle a eu recours pour discuter et éclairer l'épistémologie psychanalytique, qu'ils relèvent de l'esthétique (littérature et poésie, image, musique, question de la forme en général) ou d'autres domaines de la philosophie (phénoménologie, politique, éthique...), sans oublier la perspective historique toujours présente. Ainsi, plutôt que de les regrouper en fonction d'une proximité thématique, les directeurs ont pris le parti de les faire se succéder par ordre chronologique de publication, de 1993 à 2020.
Ce voeu d'Henri Miller dans « Virage à 80 », se réalise dans ce Livre que vous tenez entre vos mains, Cher Lecteur...! Daniel Bartoli, en malin génie et en découvreur nous offre ce dialogue étrange, inattendu et inespéré entre deux grands penseurs et psychanalystes nommés Freud & Lacan...Qui dit mieux ? Cette correspondance enfin disponible est un accès aux grands enjeux de la psychanalyse déterminants pour son avenir...
La rencontre de ces deux esprits provoquent un débat permanent, des élaborations théoriques fondamentales et les croisements et nouages de leurs pensées. Ces revenants conversent et nous sollicitent par leur dialogue inouï et par l'exposé passionné de leurs inventions à partir de positions théoriques différentes voire antinomiques. Freud et Lacan ne partagent pas le même monde dans la mesure où le traumatisme paroxystique de la Shoah a de façon irréversible bouleversé et transformé l'horizon... Cet ouvrage reprend et approfondit les controverses des 50 ou 60 dernières années entre freudiens et lacaniens et les rend parfaitement lumineuses...
À partir des conceptions freudienne et lacanienne de la réalité, Pierre Bruno considère ce qui peut apporter au sujet, dans une cure analytique conclue de façon satisfaisante, une réponse aux questions métaphysiques jusque-là réservées à la magie et aux religions.
La réalité est divisée chez Freud entre réalité matérielle et réalité psychique, et chez Lacan entre réalité et réel. Le réel, tout en restant inaccessible, commande les symptômes du sujet, à son insu. Quelles en sont les conséquences sur l'enjeu d'une cure ?
À partir de là, Pierre Bruno pose les contours de ce qui, dans une cure analytique conclue de façon satisfaisante, peut apporter au sujet une réponse aux questions existentielles, dont l'abord aura été auparavant réservé à la magie et aux religions. Il en vient ainsi à revisiter les moments qui conditionnent un tel parcours, démontage du fantasme d'une part, repositionnement du Nom-du-Père d'autre part.
La vérification de cette issue implique que l'analysé soit délesté du surmoi, qu'il ait déjoué les artefacts magiques et religieux, et qu'il se soit départi du « je n'en veux rien savoir » dont la science voudrait faire son credo. En effet, celui-ci n'a rien à voir avec le « je n'en veux rien savoir » qui se décline à la fin d'une analyse, et dans le dénouement du transfert, et dans le consentement à une division, non suturable, entre savoir et vérité.
« Les fondements de la psychanalyse que nos maîtres nous ont transmis ne seront nos fondements qu'à condition de les conquérir et de les faire nôtres. Alors peut-être aurons-nous la chance, à notre tour, de les transmettre aux générations à venir ».
Les sept concepts cruciaux de la psychanalyse sont : la castration, la forclusion, le narcissisme, le phallus, le surmoi, l'identification, la sublimation. Ce livre, déjà traduit en une dizaine de langues, se veut un outil maniable pour le travail du praticien et l'ouverture à la psychanalyse pour le lecteur non-analyste : psychologue, médecin, juge, éducateur, soignant. Il est aussi un apport original à la pensée psychanalytique.
"Lever une souffrance psychique qui ravage l'existence, résoudre une difficulté que l'on croit insoluble, retrouver un sens à sa vie : on démarre souvent une thérapie quand tous les autres espoirs ont été déçus. Mais si les discours "psys" sont omniprésents dans notre société et si la consultation psychothérapeutique semble plus démocratisée que jamais, le soin psychique conserve toujours la même opacité. Ce mystère persistant peut dissuader de s'y engager ou, plus grave encore, conduire un patient à supporter une thérapie inféconde, voire dangereuse. Quand faut-il consulter ? Comment choisir son thérapeute ? Toutes les psychothérapies peuvent-elles répondre à toutes les demandes ? Quelles sont les règles à respecter en séance ? Que signifie le silence d'un thérapeute ou son refus de poser un diagnostic ? Que faire en cas d'urgence ? De quelle manière la parole et l'écoute peuvent-elles soigner ? Comment le transfert participe-t-il au soin ? Peut-on faire une thérapie en ligne ? Quand faut-il interrompre sa prise en charge ? Cet ouvrage répond aux interrogations qui peuvent entraver le soin mental, à toutes ces questions que l'on se pose avant, pendant et après une thérapie. J'ai voulu dévoiler les coulisses des consultations en présentant des séances réelles avec mes patients et offrir à chacun une boussole pour s'orienter dans cette odyssée vitale de la douleur à la rencontre de soi-même." S. D.
« Ne croyez pas que tant que je vivrai vous pourrez prendre aucune de mes formules comme définitive. J'ai encore d'autres petits trucs dans mon sac à malices » Parmi les petits trucs et autres malices de Jacques Lacan, il y a les apologues. L'os dans la gueule du crocodile, la moitié de poulet, la boîte à sardines, le menu chinois, le pot de moutarde, la mante religieuse, le reflet de la montagne. La « morale » de ces brefs récits est à la fois théorique et clinique, de l'os au phallus, de la moitié de poulet à la division du sujet, de la boîte à sardines à la fonction du regard, du menu chinois à la position de l'analyste, du pot de moutarde à la Chose, de la mante religieuse à l'angoisse, du reflet de la montagne à la conscience.
Autant d'apologues qui, par leur liberté, leur humour et leur valeur illustrative, témoignent du meilleur de Lacan, élégance du style et inventivité théorique.
Hervé Castanet NEUROLOGIE VERSUS PSYCHANALYSE La thèse neurobiologique : l'être humain est un cerveau, le cerveau est une machine à traiter de l'information. Logeant toute causalité dans le cerveau, cette thèse réduit l'être parlant au silence d'un organe.
Aujourd'hui hégémonique, cette thèse prétend s'imposer à toute conception humaine et sociale, à la psychanalyse et à tous ceux qui y puisent une orientation, elle légitime la mise sous tutelle administrative des pratiques de la parole, elle postule le tout neuro.
À l'endroit de cette idéologie, notre opuscule livre un combat épistémologique, concept contre concept. Car la psychanalyse, elle, fait valoir l'énonciation du sujet : celui-ci dit ce qui cause son tourment, le réel de son symptôme, qui emporte désir, amour et jouissance.
La psychanalyse est l'une des aventures les plus fortes du XXème siècle, un nouveau messianisme, né à Vienne entre 1895 et 1900, au coeur de la monarchie austro-hongroise et inventé par des Juifs de la Haskala en quête d'une nouvelle terre promise : l'inconscient, la clinique des névroses et de la folie. Phénomène urbain, la psychanalyse est une révolution de l'intime, fondée sur l'actualisation des grands mythes de la Grèce antique. Elle annonce que l'homme, tout en étant déterminé par un destin, peut se libérer de ses chaînes pulsionnelles grâce à une exploration de lui-même, de ses rêves et de ses fantasmes. Une nouvelle médecine de l'âme ? Certes, mais aussi un défi au monde de la rationalité. Cette discipline étrange a été injuriée autant par les religieux fanatiques que par les régimes totalitaires ou les scientistes forcenés, soucieux de réduire l'homme à une somme de circonvolutions cérébrales. Mais elle a été aussi tristement adulée par ses adeptes qui ont souvent contribué à son abaissement à force de jargon.
Pour ce Dictionnaire amoureux, j'ai adopté le style de la leçon de choses - classer, réfléchir, distinguer, nommer - afin d'éclairer le lecteur sur la manière dont la psychanalyse s'est nourrie de littérature, de cinéma, de théâtre, de voyages et de mythologies pour devenir une culture universelle. J'ai donc traversé des villes et des musées, rencontré des personnages et des thèmes qui me sont familiers et que j'aime particulièrement. De Amour à Zurich, en passant par Animaux, Buenos Aires, La conscience de Zeno, Le deuxième sexe, Sherlock Holmes, Hollywood, Göttingen, Jésuites, La lettre volée, Marilyn Monroe, New York, Paris, Psyché, Léonard de Vinci, etc., on trouvera ici une liste infinie d'expériences et de mots qui permettent de tracer l'histoire et la géographie de cette aventure de l'esprit en permanente métamorphose.
La plus libre des disciples de Freud, cette Lou Andreas-Salomé qu'il appelle par son prénom et à laquelle il a confié la formation analytique de sa fille Anna, adresse au maître en hommage d'affection pour son soixante-quinzième anniversaire cette lettre ouverte. L'amie de Nietzsche et de Rilke, l'écrivain qui a laissé sur chacun d'eux la plus lucide des études, touche au coeur de l'analyse comme de l'écriture. Thérapeute, elle est du sérail. Freud n'hésite pas : il publie le livre aux Éditions psychanalytiques.
Freud est l'incarnation même d'une révolution. Avec l'avènement de la psychanalyse, c'est toute une vision du sujet humain qui est remise en question. Même si on parle aujourd'hui du déclin de la psychanalyse, la figure de Freud suscite les débats les plus passionnés, même aujourd'hui.
Le but de cet ouvrage est de vulgariser la pensée de Freud à travers les éléments biographiques qui ont jalonné son existence. Il permet au lecteur de (re)-découvrir ou comprendre Freud et la psychanalyse, et surtout pourquoi cette science ne peut être remplacée par les dérives neuroscientifiques (notamment la prescription abusive médicamenteuse).
"Les avancées récentes en neurobiologie du cerveau ouvrent un nouvel espace d'exploration de la pensée, de la vie psychique et de l'inconscient.
Cet ouvrage pose une question particulièrement brûlante aujourd'hui : celle du rapport entre la psychanalyse et les découvertes de la neurobiologie rendues possibles par les progrès techniques. Ces dernières exercent une grande séduction, car elles révèlent ce qui était invisible et en grande partie inconnu. L'auteur traite d'entrée de jeu des différentes théories des dépressions et des antidépresseurs, de l'empathie, des affects et des émotions primaires. De fait, dans les pratiques thérapeutiques et dans les théorisations, plusieurs abords s'avèrent souvent indispensables, étant donnée, par exemple, l'importance prise par les addictions et les psychotropes.
Les connaissances des sites et des circuits cérébraux - et, plus récemment, de la neuropharmacologie - ont apporté de nouvelles bases aux recherches sur les rapports entre la neurobiologie du cerveau, les psychologies cognitives et la psychanalyse. En dépit des différences de méthodes et d'épistémologies, elles ouvrent un nouvel espace d'exploration des conditions biologiques de la pensée, de la vie psychique : de leur genèse et de leurs dysfonctions. Au-delà des divergences, peut-on concevoir des zones de convergence entre « l'inconscient neurocognitif », « l'inconscient émotionnel » et « l'inconscient pulsionnel » des psychanalystes ?
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Notion déterminante de la psychothérapie institutionnelle, la constellation transférentielle est l'élément de base de l'institution pour soigner les pathologies archaïques telles que l'autisme, la psychose et la schizophrénie.
Cet ouvrage fait le point sur son histoire, son utilité aujourd'hui et ses conditions de possibilité.
La constellation transférentielle réunit l'ensemble des personnes qui sont au contact avec un patient présentant une pathologie archaïque (autisme, psychose, schizophrénie...). Elle résulte d'un travail collectif effectué au fur et à mesure dans l'équipe qui l'accueille et le soigne. Ce dispositif institutionnel gagne à être pensé pour tenir compte des formes spécifiques de transfert liées à ces pathologies. L'ouvrage revient sur les concepts qui fondent la constellation transférentielle : institution, transfert multi-référentiel, transfert dissocié, transfert adhésif, transfert projectif, réunion de constellation, problématiques hiérarchiques, fonction d'accueil, équipe soignante, politique de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie.
Tirant enseignement de son expérience clinique, Jean-Claude Maleval montre que la psychanalyse avec des sujets psychotiques gagne à s'orienter sur une conversation qui vise l'apaisement de la jouissance dérégulée plus que le déchiffrage de l'inconscient.
En quelques décennies, l'accroissement des demandes effectuées par des sujets de structure psychotique auprès de psychanalystes s'avère spectaculaire. Dans les années 1970, elles étaient rares, et l'analyste souvent les redoutait, ne sachant pas trop comment les accueillir. Tirant enseignement de son expérience clinique, Jean-Claude Maleval montre que la psychanalyse avec des sujets psychotiques gagne à s'orienter sur une conversation qui vise l'apaisement de la jouissance dérégulée plus que le déchiffrage de l'inconscient. Ces conversations psychanalytiques s'inspirent de stratégies spontanément utilisées par les sujets psychotiques pour tempérer leur angoisse : productions d'écrits, de phénomènes psychosomatiques, de passages à l'acte, voire recours à l'absence de désir aussi bien qu'à des fantasmes ou des symptômes originaux.
En effet, bien des cures de sujets psychotiques ont basculé suite à une interprétation ambiguë qui érige l'analyste en Maître possesseur d'un savoir insu du patient. Une simple question laissant entendre que derrière ce que dit le sujet une signification lui échappe, mais que l'analyste la détiendrait, pose ce dernier comme celui qui peut deviner l'intimité. Le psychotique se demande alors ce que l'analyste lui veut. Or quand la question se lève, la réponse penche régulièrement vers la malveillance. L'interprétation doit se garder d'être ambiguë, de poser l'analyste en maître, de même il n'est pas approprié de confier la règle d'association libre au psychotique. Il convient plutôt d'initier avec lui une conversation dirigée, inspirée des échanges « à bâtons rompus », pour reprendre une expression utilisée par Lacan lors de ses entretiens avec Aimée, une conversation cependant orientée par le souci de protéger le sujet de la jouissance menaçante de l'Autre. Pour cela, il s'agit non de chercher une vérité cachée, mais de préserver les soutiens imaginaires, et d'encourager les inventions sinthomatiques.
Certains psychotiques ne viennent que quelques séances, de temps à autre, pour échanger à propos d'un problème temporaire ; ils repartent souvent rassurés quand l'analyste est parvenu à appréhender celui-ci à partir de la singularité de leur fonctionnement, et à saisir où se trouve pour eux le danger. D'autres ne maintiennent une adaptation sociale, parfois précaire, qu'à la faveur de suivis très longs, de plusieurs années, voire de plusieurs dizaines d'années. Il s'agit quelquefois de rendre tolérable un délire à bas bruit, en prenant au sérieux son écoute, et en aidant le sujet à en minimiser les incidences dans sa vie familiale et professionnelle. Pour d'autres encore, le suivi analytique constitue une forme d'étayage qui leur suffit pour poursuivre leur chemin en dépassant leurs angoisses.
Publiés dans une édition bilingue, les trois articles de Freud traduits ici sont parmi ses derniers écrits. Ils contiennent ses ultimes réflexions au sujet de l'apport déterminant de la psychanalyse, sur les plans de la pratique comme de la théorie.
La traduction de trois articles majeurs écrits par Freud, entre 1937 et 1938, à la fin de sa vie donc, s'accompagne ici du texte original allemand, permettant à qui le souhaite de se reporter aux concepts fondamentaux tels que Freud lui-même les formule. Elle prend pour guide de lecture l'oeuvre de Lacan et s'efforce pour cela de faire entendre en français le poids du signifiant allemand, au point parfois de surprendre. Après l'Esquisse d'une psychologie, oeuvre-source rédigée en 1895 à partir de laquelle Freud met en place de nombreux concepts, les traducteurs proposent avec ces articles d'embrasser l'ensemble du parcours freudien, dans une sorte de tour d'horizon de sa pensée, des profonds changements théoriques et pratiques opérés, mais aussi de la continuité sous-jacente de la pensée de Freud, du début à la fin.
Freud et Napoléon, une improbable rencontre?? Et pourtant... Catherine Muller rend possible un tel rapprochement en utilisant les lettres de Freud à Arnold Zweig et Thomas Mann, dans lesquelles il confère au prénom Joseph un « destin » pour Napoléon. Freud met au jour, avec une étonnante sagacité, l'importance que revêt ce prénom pour Napoléon : celui de son frère aîné. À partir d'éléments biographiques et du récit biblique de la légendaire figure de Joseph vendu par ses frères, se cristallise, selon ses propres termes, « le complexe fraternel ». Il donnera un sens à des décisions en partie énigmatiques chez Napoléon, parmi lesquelles l'hasardeuse expédition en Égypte mais également sa passion pour Rose de Beauharnais qu'il rebaptise Joséphine. Catherine Muller montre qu'en regardant Napoléon à travers le prisme de « Joseph », l'homme Freud dévoile aussi les composantes de son propre destin à un moment tragique de sa vie où la princesse Marie Bonaparte contribue à le sauver. Cette étude captivante, entrecroisant psychanalyse et Histoire, nous fait ainsi découvrir des similitudes destinales entre ces deux hommes d'exception que tout semble séparer.
La découverte de l'inconscient que permet le trajet d'une analyse est le coeur de ce livre. Cette rencontre fortuite de l'inconscient et ses effets ont bouleversé la vie de l'auteure et dévoilé un traumatisme infantile. Ce livre témoigne du parcours analytique qui a permis la résolution de ce traumatisme. Marianne Pascal montre comment pour elle la psychanalyse et l'art révèlent les mécanismes inconscients qui nous fondent.