Bord De L'Eau
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Démocratie ! manifeste
Christophe Pébarthe, Barbara Stiegler
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 15 Septembre 2023
- 9782356879707
Ce livre trouve son origine dans un engagement commun. La philosophe Barbara Stiegler et l'historien Christophe Pébarthe élaborent une histoire et une philosophie démocratiques de la démocratie. Ils reviennent à la racine de ce régime et en rappellent la singularité, pour ensuite dégager les problèmes contemporains de la démocratie.
Depuis 2500 ans et sa création à Athènes, la démocratie a longtemps été ressentie comme un scandale. Le peuple pouvaitil donc se gouverner ? Sans faire confiance aux jugements de certains de ses membres, mieux éduqués, disposant du temps nécessaire pour réfléchir aux problèmes de la société ? À peine était-elle créée que ces critiques, et bien d'autres, lui étaient opposées. Au mieux, elle était envisagée comme un idéal que les réalités sociales rendaient impossibles. Le peuple étant majoritairement composé de pauvres, ces derniers gouvernaient de fait la cité selon leur intérêt, et non celui de tous. En s'instituant deuxième philosophe après Socrate, l'Athénien Platon mit en forme cette opposition qui gouverne encore aujourd'hui le plus souvent la philosophie.
Si la peur de voir des ignorants exercer le pouvoir a perduré, la perspective d'un gouvernement du peuple a été abandonnée ou, au mieux, confondue avec une dérive qualifiée de « populiste ». Au nom de la complexité des enjeux, une minorité d'experts autoproclamés, légitimés par des élections, dirige ce qu'ils nomment des démocraties représentatives. À chaque contestation sociale toutefois, ils n'hésitent à se draper dans l'intérêt général pour défendre des mesures majoritairement rejetées. Ils dessinent ainsi un gouvernement contre le peuple au nom de son intérêt supérieur. C'est donc bien, encore et toujours, l'égale capacité à produire un jugement sur la société qui est contestée. Le scandale de la démocratie demeure inchangé. Il en va de même pour ceux qui réduisent les individus dominés à une expertise sur leur propre domination, comme si cette position sociale interdisait toute prétention à accéder à l'universel. -
La Gauche plurielle (1997-2002) : Quelle place dans l'histoire de la V République ?
Pierre-Emmanuel Guigo, Thibault Tellier
- Le Bord de l'eau
- Parcelles D'humanite
- 15 Novembre 2024
- 9782385190897
Le séisme politique que fut la disqualification de Lionel Jospin et la présence au second tour de l'élection présidentielle du candidat d'extrême-droite, Jean-Marie Le Pen, occulte encore aujourd'hui les cinq années qui ont précédé. Elles furent pourtant un moment important de l'histoire de la gauche française avec une union qui crée la surprise en remportant les élections législatives de 1997, suite à la dissolution de Jacques Chirac. Ce gouvernement conduit par Lionel Jospin dont nous retranscrivons ici le témoignage met en oeuvre des réformes importantes qui continuent à marquer notre quotidien encore aujourd'hui : 35h, loi SRU, loi Taubira, CMU, AME, PACS. En dépit de sa diversité avec des Verts qui n'avaient jamais exercé le pouvoir et des communistes aux antipodes sur les questions environnementales comment cette alliance tient-elle jusqu'au bout ? Comment le président de la République et la droite se situent-ils face à cette gauche unie ? Grâce à des archives inédites et des témoignages rares - Lionel Jospin, Dominique Voynet, Jean-Claude Gayssot, Olivier Schrameck, Louis Gauthier, Jean-Christophe Cambadélis - cet ouvrage fait le bilan de ces cinq années de gouvernement de gauche et leur portée jusqu'à nos jours.
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La métaphore en politique
Paul Bagot, Yves Déloye
- Bord De L'Eau
- Institut Francois Mitterrand
- 16 Août 2024
- 9782385190538
La métaphore a été au centre d'une abondante littérature depuis l'Antiquité jusque dans la production contemporaine de différentes sciences humaines et sociales. Considérée comme la figure rhétorique par excellence, elle remplit une triple fonction esthétique, cognitive et persuasive, ce qui explique la place centrale qu'elle occupe dans le discours politique mais aussi dans le discours sur le politique. Comparaison surprenante et implicite fondée sur l'analogie ou l'homologie, la métaphore est un outil irremplaçable de la communication politique, du travail de politisation, de la relation et de l'analyse de la vie politique et administrative. Biologique ou scénaristique, familiale ou spatiale, voire liquide, formulée par les Quarante-huitards français ou les populistes russes, les penseurs et les militants, la métaphore telle qu'évoquée ici invite à un détour dont sont attendues compréhension, valorisation, mobilisation et bien sûr politisation. Une douzaine d'universitaires de différentes générations et de différents horizons, historiens et sociologues, spécialistes de la communication, de l'argumentation et du cinéma, politistes et analystes du discours, ont échangé sur les multiples figures du règne de la métaphore dans le monde du pouvoir et du conflit, lors des Deuxièmes Rencontres « Paroles politiques » tenues au début de l'été 2023 sous l'égide de l'Institut François Mitterrand, dans la Maison natale à Jarnac. Premier ouvrage de langue française portant spécifiquement sur la figure métaphorique dans le discours politique dans une perspective comparative et historique.
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Révolutionnaire professionnel : un terrain politique et sociologique
Ivan Sainsaulieu
- Bord De L'Eau
- L'atelier Du Chercheur
- 14 Juin 2024
- 9782385190507
Je suis fils de militants de gauche, un sociologue et une psychanalyste, deux professionnels qui « bossaient tout le temps », selon le propos rétrospectif de ma défunte mère. Le professionnalisme fait le lien entre mes familles militantes d'origine et d'adoption. C'est le même professionnalisme que je conseille à mes étudiants, comme aux divers apprentis militants, politiques ou associatifs. Le besoin de permanence me frappe, comme pilier de l'engagement bénévole, pour tenir la position. Pourtant, la créativité, la liberté, l'anticonformisme me semblent tout aussi vitaux, quelle que soit l'activité. Construire dans le mouvement, chercher des opportunités pour avancer, voilà ce qui me motive, en sociologie comme en politique. Académique, je raisonne toujours comme un outsider ; léniniste, j'étais porté à l'improvisation, comme démoulé à chaud. Ceci a produit certes quelques malentendus ou inadaptations, dont il est question dans ce livre, mais cela pose aussi une question névralgique, notamment pour les révolutionnaires, celle de la cohabitation entre audace et persévérance. Cette plongée autobiographique toute subjective à Lutte Ouvrière alimente donc par là un bilan anthropologique de l'extrême gauche, de ses pratiques les plus mouvementistes aux plus hiérarchiques, de son courage subjectif à son conformisme le plus plat, du plus grand désintéressement à la défense mesquine de micro-pouvoirs, de potentiels inassouvis à leurs limites historiques. Au travers d'un voyage dans la forteresse la moins connue du trotskisme, se pose ou se repose la question : comment être, ou ne pas être, révolutionnaire professionnel ? Un bilan anthropologique de l'extrême gauche, de ses pratiques les plus mouvementistes aux plus hiérarchiques, de son courage subjectif à son conformisme le plus plat, du plus grand désintéressement à la défense mesquine de micro-pouvoirs, de potentiels inassouvis à leurs limites historiques.
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La souveraineté populaire : Levier pour la démocratie ?
Pierre Crétois, Christophe Miqueu, Stéphane Roza
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 17 Mai 2024
- 9782385190347
C'est à clarifier le concept de souveraineté populaire que cet ouvrage entend s'atteler en se concentrant sur la notion de souveraineté populaire.
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L'universalisme en débat(s)
Stéphane Dufoix, Alain Policar
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 18 Août 2023
- 9782356879646
Ce livre, fruit de la collaboration d'une vingtaine de chercheurs, reprend la question de l'universalisme qui, dans les disputes contemporaines autour des mots qui fâchent, occupe une place décisive.
En effet, chacun revendique, à travers tribunes et officines, séminaires et colloques, le bon usage du terme, et renvoie l'adversaire à ses présupposés. Faudrait-il, parce qu'il a été dévoyé, renoncer à l'universalisme? Ou, au moins, le relativiser, c'est-à-dire accorder moins d'importance à ce qui transcende nos singularités?
Les promesses non tenues de l'universalisme sont à l'origine de la crise que celui-ci traverse.
Et le dossier de l'accusation est lourd: le recours incantatoire aux valeurs universelles s'est accommodé de la persistance des discriminations, qu'elles soient entre pays riches et pays pauvres ou, à l'intérieur de ces pays, entre populations favorisées et populations marginalisées. La pente assimilationniste du modèle républicain à la française, au-delà de son catéchisme d'indifférence à la différence, a accompagné, chemin faisant, le dévoiement de la valeur d'égalité jusqu'à l'infériorisation de l'Autre. Mais cela ne serait-il pas, en réduisant l'universalisme à ses mésusages, jeter le bébé avec l'eau du bain? Faut-il alors substituer la notion de pluriversalisme à celle d'universalisme?
Le présent ouvrage interroge les conditions, les modalités et les enjeux d'un éventuel renouvellement de l'universalisme afin qu'il puisse redevenir un horizon émancipateur. -
L'invention du néolibéralisme, histoire, concepts, controverses Tome 2 : qual néolibéralisme ? les "pèlerins" en quête d'hégémonie
Serge Audier
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 16 Juin 2023
- 9782356878717
L'invention du néolibéralisme, dans les années 1920- 1930, est un évènement fondamental dont nous n'avons pas encore fait le tour. À l'épreuve de la crise du libéralisme, il entend refonder le libéralisme et l'économie de marché concurrentielle sur des bases nouvelles, élaborées notamment lors du Colloque Walter Lippmann (1938) et reformulées avec la fondation de la Société du Mont Pèlerin (1947). Ce n'est pas assez de dire que le néolibéralisme a une histoire :
Il est une histoire, il se constitue comme courant structuré à la fois par des convergences et des divergences - ne minimisons pas les premières, mais n'oublions pas non plus les secondes. Soudé par un agenda fédérateur minimal - rétablir les mécanismes de marché - et par des ennemis communs - le « collectivisme », le dirigisme, l'État social, etc. -, le néolibéralisme n'en est pas moins traversé de failles, souvent occultées par ses protagonistes, dont le repérage aide à en comprendre les rapports de forces et les évolutions. Ce faisant, un tel repérage permet aussi de saisir les lignes dominantes, les ambivalences et les contradictions d'une des plus importantes entreprises théoriques et idéologiques du XXe et du XXIe siècle, animée par le souci de sauver le libéralisme et le capitalisme face à leurs critiques, y compris dans des phases d'incandescence pour le libéralisme. Sous cet angle, cette recherche est aussi une contribution à la compréhension intellectuelle des défis et des problèmes jamais résolus du capitalisme et de ses défenseurs. Pour accomplir cette vaste fresque, mobilisant de nombreuses sources inédites, Serge Audier reconstitue les ramifications et les évolutions du néolibéralisme à travers la postérité du Colloque Lippmann et les tribulations de la Société du Mont-Pèlerin, en combinant histoire et conceptualisation.
Le volume 1 L'invention du néolibéralisme. Histoire, concepts, controverses. Devant la crise du libéralisme. Du Colloque Lippmann à la Société du Mont Pèlerin a été publié en novembre 2022. -
La république des hebreux : les sources judaïques et la transformation de la pensée politique européenne
Eric Nelson
- Bord De L'Eau
- Nouvelle Bibliotheque Republicaine
- 16 Septembre 2022
- 9782356878502
The Hebrew Republic, Jewish Sources and the Transformation of European Political Thought est devenu dès sa publication par Harvard University Press en 2010, et pour de nombreux universitaires à travers le monde, un véritable classique des études sur l'histoire des idées politiques européennes pendant la période cruciale qui court de la Renaissance aux Lumières.
La thèse magistrale défendue par Eric Nelson est une contribution majeure à un nouveau courant historiographique, qui cherche à repenser les origines de la pensée politique moderne, courant qui commence également à percer en France, notamment par une compréhension beaucoup plus fine et plus juste de ce qu'on a appelé la «?sécularisation?» européenne.
Cette entreprise est particulièrement fructueuse dans le cas d'Eric Nelson, car il fait se rencontrer des textes et des traditions de pensée qui ont toujours été étudiés séparément. De cette rencontre, parfois exotique, naît un regard neuf et profondément original sur la constitution de la pensée politique moderne, remettant en question la thèse selon laquelle c'est une sécularisation progressive, régulière et inéluctable qui a conduit à l'avènement de nos sociétés occidentales démocratiques contemporaines.
Le texte ne cherche pas à cacher la dimension révolutionnaire à la fois du corpus qu'il présente et de la thèse qu'il défend, ce qui lui donne parfois l'allure d'un «?essai?», mais le travail de recherche, de lecture et d'analyse accompli en amont par l'auteur est absolument colossal, et il répond à une nécessité à présent reconnue dans les milieux spécialistes de part et d'autre de l'Atlantique?: reconnaître l'existence historique avérée de l'interaction des sources talmudiques et rabbiniques avec les canons de la pensée proto-libérale à l'heure de la première modernité, ce qui mène à une réinterprétation de ces derniers et permet d'inclure des écrits précédemment laissés de côté.
À partir de là, si l'ouvrage d'Eric Nelson ne propose rien de moins qu'un renouvellement historiographique, c'est aussi parce qu'il parvient à mettre en lumière une réinterprétation de l'Israël antique qui se développe en particulier dans l'Angleterre révolutionnaire du XVIIe?siècle et qui est aux antipodes des idées reçues sur le système politique hébraïque, souvent perçu comme une théocratie ou une monarchie monolithiques et caricaturales. Dans ces sources, l'Israël antique est au contraire bel et bien une république, un État de droit antagoniste de la monarchie, voire farouchement opposé à toute forme de royauté qui serait quant à elle renvoyée à une forme d'idolâtrie. Un État où l'exercice du pouvoir, comme la répartition des richesses, doit idéalement se faire le plus largement possible, et où les affaires religieuses sont placées sous le contrôle du magistrat civil (ou autorité étatique) pour instaurer la concorde entre tous les citoyens. -
Jérusalem n'est pas perdue : la philosophie juive de Joseph Salvador et le judéo-républicanisme français
Vincent Peillon
- Bord De L'Eau
- Judaisme
- 16 Septembre 2022
- 9782356878793
Ce livre présente à la fois une oeuvre et un auteur méconnus, qui peuvent être considérés comme l'oeuvre et le penseur juif les plus importants du XIXe siècle. Il présente une interprétation nouvelle du judaïsme français comme judaïsme politique ayant sa spécificité et sa tradition propre, qui court de la Révolution française jusqu'à nos jours.
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Conversations : histoires d'un siecle
Albert Memmi, Patrick Vassort
- Bord De L'Eau
- 20 Août 2021
- 9782356878014
Ces entretiens sont les fragments d'une mémoire, d'une histoire où l'on croise Sartre, Beauvoir, Camus et Aragon, les puissants de ce temps ainsi que les déshérités.
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Il faut arrêter Hugo à tout prix : empire et republique : la surveillance policière de l opposit
Jean-Pierre Bédéï
- Bord De L'Eau
- Interventions
- 4 Novembre 2022
- 9782356879066
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L'invention du néoliberalisme, histoire, concepts, controverses Tome 1 : devant la crise du libéralisme le Colloque Walter Lippmann et ses postérités
Serge Audier
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 4 Novembre 2022
- 9782356878700
Ce n'est pas assez de dire que le néolibéralisme a une histoire : il est une histoire. Ce livre en est la fresque. Serge Audier reconstitue les ramifications et les évolutions du néolibéralisme à travers la postérité du Colloque Lippmann et les tribulations de la Société du Mont-Pèlerin, en combinant histoire et conceptualisation.
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Heidegger, messie antisémite ; ce que revèlent les cahiers noir
François Rastier
- Bord De L'Eau
- Clair & Net
- 19 Septembre 2018
- 9782356875907
On invoque volontiers les disciples juifs d'Heidegger pour banaliser son antisémitisme. Cependant, la publication des premiers Cahiers noirs et leur réception internationale précisent un double projet : légitimer « philosophiquement » l'extermination historique des Juifs et détruire le judaïsme de l'intérieur.
Outre un antisémitisme et un antisionisme diversement assumés, l'extrême droite, le radicalisme révolutionnaire et l'islamisme se concilient à présent pour mettre en oeuvre ce programme. Ils trouvent chez Heidegger et ses disciples un messianisme apocalyptique qui s'exprime à travers le thème du retrait de Dieu et une prophétie nostradamique :
Le philosophe pose en prophète de la fin du monde.
L'irrationalisme est leur principale matrice et dessine un nazisme dépouillé des pesanteurs de l'hitlérisme mais farouchement opposé à l'Occident, à la technique et à la mondialisation.
Enfin, comme Heidegger s'affirme en théoricien de l'identité ethnique et spirituelle, tous les courants identitaires, jusqu'aux populistes, peuvent s'appuyer sur lui.
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La gauche entre la vie et la mort - une histoire des idees au sein de la social-democratie europeenn
Sente Christophe
- Bord De L'Eau
- 8 Octobre 2021
- 9782356878106
Le point fort du livre est de souligner la capacité historique des partis de gauche à renouveler leur offre politique à partir d'un « appel aux intellectuels » lorsque le discours officiel des leaders et les programmes gouvernementaux classiques montrent leurs limites.
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Alphonse Darlu : Le professeur de philosophie de Marcel Proust : Philosophie, morale et république
Stéphan Soulié
- Bord De L'Eau
- Nouvelle Bibliotheque Republicaine
- 17 Novembre 2023
- 9782356879905
Alphonse Darlu est une des grandes figures de philosophe professeur de la Troisième République. Connu comme le maître de philosophie de Marcel Proust, il n'a pas publié d'ouvrage philosophique systématisant sa pensée, ce qui explique le relatif oubli dont il a été l'objet dans la mémoire collective. Il fut pourtant un acteur majeur des controverses intellectuelles du tournant du siècle et une autorité intellectuelle et morale de premier plan. Il joua un rôle important dans la naissance de la Revue de métaphysique et de morale, fondée par ses anciens élèves du lycée Condorcet, dont il rédigea, en 1893, le manifeste introducteur et dont il inaugura, en 1895, la rubrique « questions pratiques » ouverte à des sujets politiques ; il prit part aux controverses et polémiques de l'Affaire Dreyfus ainsi qu'à la réflexion critique, au coeur de la pensée républicaine, sur l'idée de solidarité, sur les conditions de possibilité d'une morale laïque et le rôle de l'Université dans l'entreprise démopédique de la République. Figure bien connue des philosophes et des historiens spécialistes de la période, certains de ses textes les plus retentissants sont fréquemment cités dans différents travaux universitaires mais ils ont rarement été reproduits dans leur intégralité. D'autres textes, inégalement accessibles et dispersés dans différents périodiques, étaient jusqu'ici mal connus quand on en n'ignorait pas l'existence. La sélection de textes que nous proposons doit ainsi combler une évidente lacune en offrant un corpus de référence constitué d'articles, de discours et de conférences publiés entre les années 1880 et la Première Guerre mondiale. À travers la participation de Darlu aux discussions de son temps, l'ambition est d'apporter une contribution à la compréhension des questionnements et des débats sur l'idée républicaine et à la connaissance de la vie intellectuelle dans le moment 1900.
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Gauche-droite : la fin d un clivage ? sociologie d'une révolution symbolique
Christophe Le digol
- Bord De L'Eau
- 19 Octobre 2018
- 9782356876003
Analyse du bien-fondé du constat par les commentateurs et hommes politiques d'une disparition, avec l'élection à la présidence d'Emmanuel Macron en 2017, du clivage gauche-droite hérité de la Révolution française. Etudie l'histoire de cette polarisation politique, son évolution et sa sociologie.
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C'est une révolution que nous ferons ; Pierre Laroque et lé sécurité sociale
Colette Bec, Yves Lochard
- Bord De L'Eau
- 3e Culture
- 11 Janvier 2019
- 9782356876072
Pierre Laroque, conseiller d'Etat, fut le grand ordonnateur de la Sécurité sociale mise en place en 1945. Ce grand serviteur de l'Etat ne s'est pas contenté de servir des politiques ; il a su tout au long de sa carrière concevoir des institutions soucieuses d'organiser la solidarité sociale et répondant à une exigence fondamentale : celle de démocratiser la « sécurité ».
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Gouverner par l'image : les nouvelles architectures du pouvoir à l'ère numérique
Simon Woillet
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 20 Août 2021
- 9782356878083
La relation entre image et architecture semble constituer un impensé majeur de notre relation au monde économique et politique.
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Aux arts ! esthétique des Républiques
Olivier Christin, Servane Dargnies-de-vitry, François-rené Martin
- Bord De L'Eau
- Bibliotheque Republicaine
- 13 Mai 2022
- 9782356878090
Croisant histoire de l'art, histoire des idées politiques, histoire comparée des formes symbolique, ce livre a pour objet la représentation de la souveraineté du peuple dans le cadre des régimes républicains en Europe et en Amérique latine au milieu du XIXe siècle.
Longtemps confortées par une interprétation chrétienne qui voulait ne voir qu'un seul monarque dans les Cieux, les catégories de la pensée politique forgées par Aristote ont imposé l'idée que le pouvoir royal ou princier avait pour lui l'évidence de la nature et la force d'une incarnation. Le Prince, le Roi ou le Tyran, étaient la forme visible du pouvoir.
Celle-ci pouvait alors se prêter facilement à d'infinies stratégies de représentation et de célébration dont l'histoire et l'histoire de l'art se sont emparées très tôt.
Mais quelle forme visible donner non au pouvoir d'un seul, mais au pouvoir du plus grand nombre, c'est-à-dire aux démocraties ? Comment donner à voir ce qu'est la République, régime caractérisé par le libre choix de la forme du gouvernement mais aussi des gouvernants, dont la souveraineté est souvent partagée, contrôlée, provisoire et dont l'autorité ne vaut que pour autant qu'elle rencontre l'assentiment de ceux sur qui elle s'exerce par la loi, le peuple ?
Comment signifier en même temps l'exaltation de la liberté et la soumission volontaire de chacun à la loi ?
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Observations sur la nature de la liberté civile ; discours sur l'amour de la patrie
Richard Price
- Bord De L'Eau
- 18 Août 2023
- 9782356878991
Richard Price est l'un des dissenters les plus importants de la fin XVIIIe siècle. Il s'illustre dans de nombreux domaines (mathématiques, économie, science actuarielle, théologie, philosophie morale, et philosophie politique). Il est au contact de l'élite américaine engagée dans la voie de l'indépendance des colonies, mais aussi des réformateurs constitutionnels britanniques les plus radicaux.
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Si ce livre aborde l'Holocauste par le biais de la logique du sacrifice, c'est pour interroger ce que la psychanalyse peut nous permettre de dire du sacrifice comme moyen de fondation d'une communauté humaine.
En voulant éliminer les Juifs, Hitler et le peuple allemand cherchaient bien à s'amputer d'une part originaire de leur être, en rapport avec une jouissance interdite. Malgré son caractère apparent d'opération technique, la destruction des Juifs visait à flatter une obscure Providence dont, en échange, un signe d'élection était attendu.
Pour Serge André, philosémitisme et antisémitisme sont à ranger dans le même sac d'aveuglements qui nous empêchent de réaliser ce qu'il y a de radicalement autre dans la dimension de la question que pose à notre univers, l'existence et la persistance du peuple juif. « À cause des Juifs », nous ne pouvons être « unis vers » - vers quoi ? Peu importe le terme que l'on placera ici comme désignant un but idéal. Disons : unis vers l'Un.
La psychanalyse pourrait bien être, non pas l'explication du judaïsme, mais ce qui vient en prendre le relais ou ce qui vient en relancer la tradition dans notre monde contemporain, alors que les Juifs eux-mêmes sont devenus ignorants de ladite tradition, et que les chrétiens la récupèrent en la déformant, en lui donnant la forme du symptôme obsessionnel collectif qu'est la religion.
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Les citoyens ont de bonnes raisons de ne pas voter
Thomas Amadieu, Nicolas Framont
- Bord De L'Eau
- 8 Octobre 2015
- 9782356874191
L'abstention électorale augmente inéluctablement en France depuis trente ans.
Or, les réponses apportées sont souvent insuffi santes et moralement discutables.
Le vote obligatoire serait ainsi devenu la seule solution possible.
Pourquoi veut-on aller aussi loin dans la répression de cette attitude politique ?
Car le non-vote est perçu par la classe politique et une partie de l'élite médiatique comme la manifestation d'une indiff érence vis-à-vis du politique et non comme une désapprobation réfl échie de la forme qu'a prise la politique depuis plusieurs décennies.
Cet ouvrage prend le contre-pied de cette conception dominante de la non-participation électorale et affi rme que l'abstention n'est pas la maladie des électeurs mais une pathologie de nos institutions.
« Si les citoyens doutent de notre probité, pourquoi ne vont-ils pas voir ailleurs ? », peuvent répondre les partisans des partis de gouvernement. Si l'on considère le peu de place dont disposent les partis « antisystèmes » ou aux politiques alternatives, l'abstention peut sembler être le choix le plus raisonnable.
Cette place leur est perpétuellement confi squée par un système politique fermé et cloisonné qui ne laisse aucune chance aux idées nouvelles.
Plutôt que de culpabiliser les citoyens, cet ouvrage accorde du crédit aux préjugés populaires concernant les dérives de la classe politique et lance une critique de fond de l'incapacité de nos institutions et de nos élus à agir pour l'intérêt général, mais propose aussi quelques mesures pour sortir de cette impasse où nos représentants ne sont plus qu'élus par une minorité aisée de la population, ce qui nous mène tout droit vers une crise politique sans précédent.
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Rien ne distingue l'affabulation comique telle qu'on la rencontre au café du commerce, de l'interprétation mystifiante de son passé par une société ou par ses historiens : leur mécanisme est identique : c'est la métonymie, c'est-à-dire prendre la partie pour le tout.
La fantasmagorie mythomaniaque donne sa tonalité caractéristique à l'âme polonaise. Négativement ou positivement, elle règle la vision que ce peuple se donne de son sort, y lisant tantôt une Épopée, tantôt une tragédie. Dans ces deux cas, il se targue d'un rôle exceptionnel, messianique ou rédempteur, quand ce n'est pas celui du Peuple élu, nonobstant sa détestation profonde et séculaire des Juifs. « Pays de Fanfarons ou pays des Seigneurs », professait Kant dans son Anthropologie. D'où un curieux fatalisme face à l'injustice (dont une minorité sait si bien tirer profit), appuyé par un catholicisme rétrograde dont les jours semblent néanmoins comptés.
Ce livre s'ouvre sur une scène de Café du Commerce et se clôt par la lecture de la presse polonaise et établit, à travers Histoire et lecture de la littérature polonaise (nombreux extraits), un portrait cohérent d'un pays qui a tendance à s'illusionner sur lui-même.
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Les rêves de la jeune Russie des Soviets ; une lecture antiproductiviste de l'histoire du stalinisme
Paul Ariès
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 11 Septembre 2017
- 9782356875402
Ce livre renvoie dos à dos les analyses de droite comme de gauche, « antitotalitariennes » ou nostalgiques d'une tragédie stalinienne qui n'a pas seulement tué des millions d'humains mais jusqu'à l'idée de communisme. De quoi l'URSS fut le nom ? Paul Ariès montre que ce qu'on nomme le stalinisme fut l'antithèse du communisme, ce qu'avaient pressenti beaucoup de bolcheviks dès Octobre. Et pourtant... Au coeur même de la tourmente, les meilleurs esprits avaient imaginé un nouveau mode de vie dans tous les domaines de l'existence. Comme si la famine qui décimait la population ne pouvait pas empêcher de débattre de démocratie, de design, de sexualité, de pédagogie, de culture, d'éducation. La jeune Russie des Soviets fut le pays le plus avancé en matière d'écologie et de conservation de la nature, elle fut le pays où l'on envisagea le plus sérieusement du monde la disparition des grandes villes.
L'objectif de Lénine n'était pas de construire le socialisme, et encore moins le communisme, mais de réaliser ce qu'il nommait le « capitalisme d'État », dont le modèle fut d'abord l'économie de guerre allemande, puis le taylorisme, le fordisme et le behaviorisme nord-américains. La tragédie russe a commencé sur le terrain économique avec la volonté de produire toujours plus, à la façon des grandes firmes capitalistes, avec l'invention d'un modèle de management fondé directement sur la terreur.
Paul Ariès explique que la cause ultime de cette tragédie ne furent ni la folie des hommes ni les idées d'égalité, mais la foi béate dans le productivisme. Les oppositions de gauche au stalinisme furent impuissantes dans la mesure où elles partageaient la même folie industrialiste. Paul Ariès revient ainsi sur le ralliement massif des oppositions de gauche à Staline (qui les massacrera ensuite) au nom des « grands travaux ». Ce livre montre comment les productivistes bolcheviks, de Lénine à Trotski, détruisirent toutes les expériences qui auraient pu permettre d'écrire une autre histoire. L'austérité et le sacrifice débouchent toujours sur la terreur.