Table Ronde
-
Dans la société occidentale, le verbalisme politique exprime une double illusion, en même temps qu'il lui donne naissance. Nous assistons au développement de l'illusion de l'homme politique qui croit maîtriser la machine de l'Etat, qui croit prendre des décisions politiques toujours efficaces, alors qu'il se trouve de plus en plus impuissant en face de la rigueur croissante des appareils étatiques.
Or, cette impuissance de l'homme politique est voilée précisément par la puissance et l'efficacité des moyens d'action de l'Etat qui interviennent toujours plus profondément et exactement dans la vie de la nation, et dans celle des citoyens. Mais l'homme politique, fût-il dictateur, n'a finalement aucune maîtrise de ces moyens. Réciproquement, paraît l'illusion du citoyen, qui, vivant encore sur l'idéologie de la souveraineté populaire et des constitutions démocratiques, croit pouvoir contrôler la politique, l'orienter, participer à la fonction politique, alors que tout au plus il peut contrôler des hommes politiques sans pouvoir réel - et s'engage, sur cette double illusion, un dialogue d'impuissants.
Dans cette difficile situation, n'y a-t-il aucun remède ? S'il en existait un, il serait, en tout cas, à la fois humble et héroïque.
-
Cours professé à l'Institut d'études politiques de Bordeaux.
Pendant quelque trente années, Jacques Ellul a proposé aux étudiants de l'Institut politique de Bordeaux un cours sur la Pensée marxiste rendu disponible au public en 2003 aux Éditions de La Table Ronde. Ce cours était dispensé en alternance avec un autre, les Successeurs de Marx, qui fait l'objet du présent ouvrage. Ellul y montre que les fractures dans l'héritage de Marx ont révélé des contradictions ou des évolutions déjà présentes dans l'oeuvre de ce dernier, accentuées par le caractère de plus en plus douteux de certaines de ses prédictions. Avec un talent didactique confirmé, Ellul nous présente ici les différentes écoles, leur porte-parole et les fondements théoriques de leurs désaccords.
Mais la publication de ce cours est aussi l'occasion d'approfondir un peu plus les liens complexes qu'entretenait Ellul avec le marxisme. À propos du marxisme tchèque des années soixante qui allait déboucher sur le Printemps de Prague de 1968, il déclarait ainsi à ses étudiants : «J'ai repris un certain espoir à l'égard du socialisme en général lorsque j'ai rencontré la pensée des Tchécoslovaques [...] : une réponse marxiste aux problèmes d'une société technicienne.» Cette sympathie envers ces thèses, largement développées ici, montre à quel point le marxisme a influencé les recherches d'Ellul et aide à leur compréhension.
-
Le prolétariat, affirme Jacques Ellul, n'a pas été un produit du seul capitalisme, mais bien de la société industrielle elle-même. Ainsi, la révolution soviétique, la "voie chinoise", tout comme l'évolution du tiers monde, aboutissent à la création d'un immense prolétariat mondial. Toutes les révolutions ont échoué, en cédant à la fatalité industrielle et technicienne du capitalisme qu'elles entendaient combattre.
Et pourtant, au début des années 80, la première vraie révolution semble devenir possible. Pour quelles raisons ? À quelles conditions ? Sommes-nous encore capables d'une véritable espérance révolutionnaire ?
-
L'ideologie marxiste chrétienne ; que fait-on de l'Evangile ?
Jacques Ellul
- Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 13 Avril 2006
- 9782710328605
pour jacques ellul, le christianisme est, par son origine et sa conception même de la révélation, une anti-idéologie.
mais, et l'histoire n'en fournit que trop d'attestations, on a vite fait de le transformer en idéologie ; il suffit de laisser la doctrine, la foi et la pratique exigeante de la liberté se dégrader en discours de compromis et de ralliement pour des
groupes entiers. sitôt qu'on lit la bible pour y trouver arguments et justifications pour sa propre conduite ou pour celle de son groupe, on est en pleine idéologie chrétienne.
mais est-ce encore écouter la parole de dieu ? examinées sous cet angle, les positions des chrétiens marxistes ne seraient-elles pas l'idéologie chrétienne de notre époque ? marxisme et foi en dieu sont-ils compatibles ? un courant de pensée se développe même qui cherche à légitimer
en théologie une adhésion au marxisme. on élabore une nouvelle lecture de l'evangile, tout heureux de la proclamer matérialiste.
tout, jusqu'à la théologie elle-même, serait à repenser en fonction du marxisme et de ce qu'il fait découvrir : la lutte des classes. paradoxe, ce courant s'affirme chez les chrétiens au moment oú le marxisme passe, en son propre sein, par une crise d'identité et de crédibilité.
-
La grande-bretagne est-elle un eldorado ? oui, selon nos élites, et la france gagnerait à s'en inspirer.
Pourtant, l'angleterre n'a pas attendu la crise financière de l'automne 2008 pour prendre l'eau. a force de vivre à crédit, sa population est la plus endettée des nations développées. son multiculturalisme exemplaire fait place à une défiance grandissante à l'égard des immigrés. les services publics ne sont toujours pas efficaces, et les caméras de surveillance sont présentes à chaque coin de rue. l'alcoolisme et la violence des jeunes ne cessent de gagner du terrain.
Les idéologies sont en faillite et la reine apparaît comme le dernier garde-fou d'une classe politique décriée. riche de nombreux témoignages, cette enquête approfondie montre que, au-delà des formidables avancées économiques, sociales et culturelles des années blair, s'est construit un mythe, qui, aujourd'hui, commence à se lézarder.
-
Mandela ; le dernier héros du XX siècle
Bill Keller
- Table Ronde
- Quai Voltaire
- 5 Janvier 2010
- 9782710365136
La vie de Mandela, en dehors des 27 ans de prison, est méconnue. D'où l'importance de ce livre écrit par l'ex-rédacteur en chef du New York Times. Pour avoir combattu la ségrégation raciale en Afrique du Sud, Nelson Mandela a passé vingt-sept ans de sa vie en prison. Libéré le 11 février 1990, son engagement en faveur de la réconciliation nationale lui vaut de recevoir le prix Nobel de la paix en 1993. L¹année suivante, il devient le premier président noir de son pays. Bill Keller, qui l¹a rencontré à plusieurs reprises, retrace ici la vie d¹un homme au charisme exceptionnel, admiré dans le monde entier.
" Je défends l'idéal démocratique d'une société libre dans laquelle des gens vivent ensemble en harmonie et avec des droits égaux ". Pour avoir combattu la ségrégation raciale en Afrique du Sud, Nelson Mandela a passé 27 ans de sa vie en prison. Libéré le 11 février 1990, son engagement en faveur de la réconciliation nationale lui vaut de recevoir le prix Nobel de la paix en 1993. L'année suivante, il devient le premier président noir de son pays. Bill Keller, qui l'a rencontré à plusieurs reprises, retrace ici la vie d'un homme au charisme exceptionnel, admiré dans le monde entier.
-
Les partis politiques minoritaires aux Etats-Unis ; la politique américaine comme vous ne l'aviez jamais imaginée
Pascal Clément
- Table Ronde
- La Palatine
- 25 Octobre 2000
- 9782710323853
-
Transfiguration du politique
Michel Maffesoli
- Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 14 Mai 2002
- 9782710324874
Aujourd'hui, l'un des grands lieux communs du discours savant tient dans l'annonce réitérée que le monde change.
Une quasi-obsession, un leitmotiv entêtant qui proclame que les sociétés développées implosent, perdent leurs repères traditionnels, répudient leurs idéologies et liquident leurs valeurs ancestrales. Le diagnostic n'est pas sans fondements. Il faut maintenant tenter de comprendre. Approcher au plus près les phénomènes qui, chaque jour, induisent la logique d'une pulvérisation du corps social. Interpréter au plus juste les mouvements de revendications ethniques, la résurgence brutale des fanatismes religieux, la proclamation radicale des spécificités culturelles, comme le regroupement des individus dans le cadre de micro-sociétés où domine le rapport affectif.
La Transfiguration du politique - dont c'est ici la troisième édition - amorce un tel travail et entreprend l'analyse de ce qu'il convient d'appeler la culture du sentiment, dont la vivacité des émotions et le désir de l'inutile sont les deux composantes essentielles. Inaugurant ainsi une lecture stimulante de l'espace de vie et de pensées nouvelles qui structurent désormais la socialité postmoderne.
Généalogie du politique, exploration d'un social mutant : Michel Maffesoli définit ici quelques-unes des figures singulières du présent, pour nous permettre de nous y retrouver.
-
-
Qui veut la peau du colonel ?
Jean-michel Méchain, Hervé Prudon
- Table Ronde
- 13 Octobre 2011
- 9782710368564
"Officier de classe exceptionnelle, cultivé et incisif, il s'est vu confier des responsabilités sans cesse élargies et a été un élément fondamental de l'influence de la France au Kosovo" - Note du général de division Jean-Claude Thomann, 5 janvier 2000. Moins de trois mois plus tard, accusé d'avoir divulgué des documents classés confidentiel-défense, le colonel de gendarmerie Jean-Michel Méchain est passé à tabac en pleine rue, puis écroué à la prison de la Santé. Sa carrière exemplaire, de Chamonix à Pristina en passant par Beyrouth, est brisée. Malgré un non-lieu prononcé en juin 2007, il n'obtiendra ni de la justice ni de sa hiérarchie d'être réhabilité. Longtemps réduit au silence par l'obligation de réserve, Jean-Michel Méchain est désormais libre de s'exprimer. Tout en évoquant la mort programmée de la gendarmerie, Qui veut la peau du colonel? retrace l'ascension brillante et la longue descente aux enfers d'un homme dont l'idéal d'engagement et de sacrifice a été piétiné.
-
Le vertige social-nationaliste - la gauche du non et le referendum de 2005
Dominique Reynié
- Table Ronde
- 13 Octobre 2005
- 9782710328315
Le 29 mai 2005, les Français rejettent la Constitution européenne.
A l'issue d'un débat jugé exemplaire. Faux, affirme Dominique Reynié. La controverse a charrié un populisme massif, largement propagé par la gauche du Non. Documents à l'appui, ce livre décrit un véritable tournant. Des altermondialistes aux dissidents du Parti socialiste, en passant par la Ligue communiste révolutionnaire, des écologistes et le Parti communiste français, la gauche du Non a mobilisé un anti-libéralisme farouche, un étatisme forcené, et un chauvinisme imprégné de xénophobie.
Tout ce que Léon Blum, en son temps, dénonçait comme un programme " social-nationaliste ". Le retour de cette tentation place la gauche devant l'obligation de trancher la question de son identité.
-
Depuis février 2003, le Darfour, province orientale du Soudan jouxtant le Tchad est le théâtre de massacres épouvantables suivis d'une famine largement programmée par l'action des autorités gouvernementales.
Génocide ou pas ? La communauté internationale s'interroge mais, en attendant, la population meurt. L'ouvrage de Gérard Prunier remonte dans le temps pour expliquer ce qu'a été le Darfour, pays indépendant du Soudan jusqu'en 1916. Il montre comment il a été marginalisé sur tous les plans tant pendant la période coloniale que du fait des gouvernements qui ont suivi l'indépendance en 1956. La révolte du Darfour et la violence de la répression qui a suivi ont fait exploser le mythe des guerres " religieuses " au Soudan puisqu'ici tout le monde, tueurs et victimes, est musulman.
Pour l'auteur, il s'agit d'une guerre de races, d'autant plus paradoxale que les " Arabes " sont noirs et les Noirs souvent arabophones. Mais Khartoum espère garder le contrôle d'une périphérie qui lui fait désormais peur en dressant les unes contre les autres des tribus qui avaient jusque-là vécu dans des rapports parfois tendus mais jamais destructeurs. Génocide " ambigu ", la crise du Darfour est à l'image des déchirements de l'Afrique contemporaine, dans un pays qui est en train de devenir l'un des plus gros producteurs pétroliers du continent.
Ce livre paraît conjointement en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
-
L'expérience du pouvoir doit conduire les Français, conclut l'ancien ministre en se fondant sur ses souvenirs et ses dossiers, à rompre avec de vieilles habitudes politiques routinières pour constuire enfin une France démocratique forte.
-
La République féodale ; ces nouveaux princes qui nous gouvernent...
Thierry Coudert
- Table Ronde
- 24 Mai 1991
- 9782710304890
La décentralisation est bien davantage qu'une réforme politico-administrative : elle a enclenché la plus profonde mutation de notre société depuis la Révolution en rompant avec la tradition d'un État unitaire et unificateur qui, par-delà les rois et les républiques, incarnait la nation et forgeait notre identité. La remise en cause d'un modèle jugé pesant a conduit à l'abandon progressif d'une régulation par l'État au nom de l'intérêt général, en même temps qu'elle fait apparaître les contours d'une véritable république féodale. Phénomène irréversible ou transitoire ? Thierry Coudert pose la question et tire la sonnette d'alarme. Courageusement, contre les consensus de droite ou de gauche, il dresse, à travers de nombreux exemples concrets, un premier bilan de la décentralisation. Il formule des propositions pour éviter que cette réforme ne se traduise pas une série de déclins. Un livre indispensable aux «décideurs» du public et du privé...
-
Pour dénoncer l'impossible dialogue entre le peuple et ses élites, Bernard de Froment, président du conseil général de la Creuse, maître de requêtes au Conseil d'Etat et maire d'une commune rurale (Saint-Fiel), a choisi la forme d'une correspondance fictive entre un élu campagnard et son cousin énarque, technocrate à Bercy. Avec humour, il décrit leur état d'esprit et leurs projets, sans masquer les illusions démagogiques de l'un, les abstractions fumeuses ou mégalomaniaques de l'autre. Bref, Bernard de Froment démontre à quel point chacun est captif de ses préjugés, dans un pays où la folie de l'Etat dilapide des milliards en grands travaux sans enrayer pour autant le déclin des campagnes. Bernard de Froment dresse l'inventaire lucide d'une France contemporaine où le paysan et le technocrate sont les Bouvard et Pécuchet d'une farce absurde, malheureusement réelle. Indispensable à tout élu... et à tout responsable administratif.
-
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
Jacques Vergès
- Table Ronde
- 9 Octobre 1998
- 9782710308737
"J'ai connu la faim, le froid, la peur, la trahison. Jamais je n'ai été seul, car j'erre sans cesse à travers mes souvenirs comme à travers une forêt enchantée. Des morts revivent pour moi seul.Me voici dans un palais, face à un roi, à un président, à un secrétaire général. Me voilà dans un taudis avec un hors-la-loi. Toujours, ces voyages se terminent dans une prison...Je suis cet homme qui salue toujours le malheur. Comme ma profession m'en fournit l'occasion, il n'en est pas, pour moi, de plus belle..."
-
-
-
-
Pour une politique anti-criminelle du bon sens
Michèle-Laure Rassat
- Table Ronde
- 2 Février 1983
- 9782710301356
-
-
Un inconnu nommé Chevènement
Christian Makarian, Daniel Reyt
- Table Ronde
- 20 Février 1986
- 9782710302728
Du socialisme rose vif à l'élitisme bleu-blanc-rouge, Jean-Pierre Chevènement déroute bien des observateurs. Leader échevelé d'une gauche doctrinaire, il y a peu, il parvient en quelques mois à s'attirer les sympathies de la droite conservatrice et laisse bien des socialistes circonspects. Un parcours rapide et surprenant où il affirme constamment son style autoritaire et révèle un rare sens politique. Rien d'étonnant en fait.
Un enfance provinciale, des parents sévères, une promotion personnelle due au mérite scolaire lui ont donné ce substrat rigide qui lui permet de rester froid malgré une bouillante ambition. Et de manier le paradoxe en virtuose : membre de la S.F.I.O. alors qu'elle amorce son déclin, allié de Mitterrand, puis minoritaire au sein de son parti, ministre intransigeant puis démissionnaire, socialiste pur et dur enfin, qui dépoussière les mânes de Jules Ferry en prenant le portefeuille de l'Éducation nationale.
De ce parcours hors du commun, Christian Makarian, qui anime la rubrique «Éducation» au Point et Daniel Eyt, journaliste à L'Est républicain, qui suit Jean-Pierre Chevènement dans son fief de Belfort depuis plusieurs années, ont tiré un récit vif et haletant qui dévoile la face caché du personnage et nous offre sa première biographie.
-
L'alternative libérale ; la droite paradoxale de Raymond Bourgine
Michel Jamet
- Table Ronde
- 13 Juin 1986
- 9782710302865
«L'Alternative libérale se propose d'étudier le message véhiculé par les publications du "groupe Bourgine". Celui -ci comprend deux titres : Valeurs actuelles et Le Spectacle du monde, qui figurent, en bon rang, parmi les organes de la presse de droite.
Parce que son propos, traitant d'une presse politique et des idées de son fondateur, Raymond Bourgine, est nécessairement et délibérément politique, Michel Jamet voudrait contribuer à l'histoire de la droite conservatrice et libérale depuis 1945.»
-
Aux antipodes des démagogues et des bateleurs de la politique, un homme de la nouvelle génération s'affirme à Marseille : Jean-François Mattei. Ce généticien voudrait que le combat politique renvoie à des valeurs fondatrices. Il récuse la politique show-biz, et craint que la France, privée d'alternative, ne soit acculée à des choix catastrophique. Son essai prend la forme d'une lettre ouverte adressée à ceux des jeunes qui, non sans raison, méprisent la politique et par là même mettent involontairement en jeu l'exercice de la démocratie. C'est le livre d'un homme authentique qui s'efforce de prendre la mesure des problèmes auxquels vont être confrontées nos sociétés occidentales : l'écologie, la bioéthique, l'intégration des minorités et des marginaux, la corruption. Sans tapage, mais avec beaucoup de conviction, il veut redonner son sens à une politique qui sera fondée sur l'éthique. S'il échoue, nous pourrions tous le payer cher.