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L'une des principales révolutions culturelles du xxe siècle n'a, jusqu'à présent, guère suscité l'intérêt des historiens : celle qui a conduit le canon de la beauté pigmentaire de l'ordre du marbre à celui du bronze.
Dans un essai historique vif, original et stimulant, Pascal Ory revient sur la délimitation historique du phénomène, caractéristique du tournant des années 1930. Il en propose, au-delà des réponses périphériques parfois avancées qui vont du goût de Coco Chanel aux congés payés et qui offrent chacune leur intérêt, une approche plus structurelle.
La grille d'interprétation nécessite de faire converger vers cet objet tout à la fois le discours scientifique de l'héliothérapie, la nouvelle économie des cosmétiques, la politique de l'aventure coloniale, la culture du pleinair, voire l'expression d'un nouvel homo-érotisme. La détermination essentielle reste, comme il se doit, de nature proprement culturelle, puisqu'elle combine stratégie sociale de distinction des élites et progrès général des valeurs hédonistes.
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Imaginez le monde en sa prime jeunesse.
Imaginez, dans ce décor, le plus jeune conquérant que le monde ait connu, entraînant lotis les peuples de la grèce vers les sources du soleil, vers cet orient fabuleux oú n'avait pénétré avant lui que le cortège des bacchantes. telle est la vie d'alexandre le grand.
Imaginez enfin un jeune homme enflammé par l'étude de l'antiquité classique, chez qui une érudition très sûre coordonnerait et vérifierait sans cesse les données de l'imagination ; qui tenterait à vingt-cinq ans une des tâches intellectuelles les plus périlleuses qui soient ; qui nous donnerait d'emblée une vie d'alexandre, qui serait un chef-d'oeuvre de compréhension, de lucidité et de ferveur ; - ne diriez-vous pas qu'un tel livre, s'il existait, serait un des plus beaux du monde ?
Eh bien, il existe : c'est l'histoire d'alexandre le grand par droysen.
Il est parti en 1833 et en dépit des progrès de la science moderne, les plus grands savants s'inclinent devant lui.
Ce livre, on peut le lire comme une épopée antique, comme le récit d'une existence fabuleuse. on peut aussi le lire comme une des plus puissantes synthèses historiques que nous ait léguée le xixe siècle, comme un ouvrage à placer sur le même rayon que mommsen ou burckhardt, Carlyle ou Michelet.
(extrait de la préface de Jacques Benoist-Méchin).
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Au-delà de l'horreur, les attentats du 11 septembre 2001 soulèvent nombre de questions majeures.
Le cycle infernal de la terreur ne témoigne-t-il pas du désordre mondial de l'après-Guerre froide ? Assistons-nous à un choc des civilisations ou à un choc des barbaries ? Que révèlent les différences de perceptions qu'a suscitées cet événement, objet d'une médiatisation inégalée ? Comment s'explique le fait que l'homme le plus haï de l'histoire des Etats-Unis soit originaire du royaume saoudien, un de leurs alliés les plus anciens, grand exportateur de pétrole et d'intégrisme islamique ? Quel rapport y a-t-il entre un " terrorisme " qui vise les points vulnérables de l'hyperpuissance américaine et l'impératif officiel de " dominance " mondiale qu'elle s'est assigné dans l'après-Guerre froide ? Et comment, du " nouvel ordre mondial " promis par Bush père, en est-on arrivé, sous Bush fils, à ce monde chaotique, pris entre le feu dévorant des violences de toutes sortes et les eaux glaciales du calcul égoïste ? Ce sont quelques-unes des questions qu'aborde cet ouvrage, dont plusieurs traductions sont déjà en cours, et qui doit paraître aux Etats-Unis en septembre 2002.
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Bien que de nombreux ouvrages aient été consacrés à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, certaines questions demeurent, soit qu'elles n'aient jamais vraiment été abordées ou qu'elles suscitent, aujourd'hui encore, émotion, controverse et besoin de comprendre. Plusieurs d'entre elles font ici l'objet d'une mise au point : L'entrée en guerre : esprit public et cinéma ; Pétain-Laval : mythe et réalité du double jeu ; La rupture du Pacte germano-soviétique ; Les communistes français et leur entrée en Résistance ; La question de Pearl Harbor ; Le moment du tournant de la guerre ; Typologie de la collaboration ; L'importance de la Résistance ; L'extermination des Juifs : qui savait - et quoi ? ; Le dilemme des peuples colonisés ; Fascisme, nazisme et totalitarisme. Le but de cet ouvrage est donc de rendre intelligibles à tous les principales interrogations que suscitent encore ces événements.
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Par-delà le mur ; la culture de guerre froide soviétique entre deux détentes
Andreï Kozovoï
- Complexe
- 28 Octobre 2009
- 9782804801731
La Guerre froide a été un conflit majeur du xxe siècle, mais qui demeure encore mal connu dès lors que l'on s'éloigne des grands tournants de l'histoire diplomatique et pies crises Est-Ouest qui ont fait les gros titres de l'actualité.
Ce livre neuf et original étudie l'impact de cette confrontation sur une Superpuissance souvent délaissée par les'historiens, l'URSS, et s'interroge sur la façon dont la Guerre froide a marqué l'imaginaire de millions de Soviétiques. Ce conflit a ainsi donné lieu à une culture bien particulière, avec ses rêves et ses cauchemars, ses héros et ses anti-modèles, ses livres et ses films, ses pratiques et ses discours.
Andreï Kozovoï revient sur une période méconnue, mais à ffiaints égards-cruciale, les années 1975-1985, l'avant-Gorbatchev. Exploitant de nombreuses archives inédites ainsi qu'un corpus de films oubliés, l'auteur décrit la culture de Guerre froide soviétique comme un ensemble de présences des États-Unis, l'" ennemi numéro un " pour les maîtres du Kremlin. Des présences non seulement dans la propagande officielle, mais aussi, plus globalement, au sein d'un vaste panorama de discours, de textes et d'images.
Parti à la recherche de la genèse de ces présences, de leur diffusion et de leur réception, l'auteur pose la question de la représentation de l'Autre comme moteur de l'histoire. Il s'interroge aussi sur le poids des représentations dans la Russie d'aujourd'hui.
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La tempête soulevée par Le Mariage de Figaro est un des hauts chapitres de toute biographie de Beaumarchais pourtant riche en éclatantes péripéties.
En 1781, après la lecture de la pièce, Louis XVI s'écrie : " C'est détestable,. cela ne sera jamais joué : il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de cette pièce ne fût pas une inconséquence dangereuse. " En 1784, la pièce est jouée au Théâtre-Français devant un parterre en délire. En 1789, la Bastille est prise par une foule déchaînée. Peut-on établir le lien d'une " folle journée " à l'autre ? Claude Petitfrère nous présente un tableau historique de la décennie qui précède la Révolution : crise financière, échec des Réformes, résistance des notables, affaire du collier, ouvrant des lézardes autrement profondes que le monologue de Figaro.
On peut tenir le Mariage pour une caisse De résonance d'idées nouvelles où se mêlent goût du bonheur et impatience devant certaines inégalités.
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La Seconde Guerre mondiale trouve difficilement sa place dans une histoire sociale des pays occupés d'Europe occidentale.
Quel fut l'impact de cette guerre en France, en Belgique et aux Pays-Bas ? Face à la mortalité massive, aux mutilations et destructions de la Grande Guerre, ou face à la violence destructrice de la guerre nazie sur le Front de l'Est, la question incite à la prudence. La durée des combats militaires, ainsi que leurs séquelles, furent relativement limitées. En conséquence, la période est le plus souvent étudiée sous l'angle de la confrontation idéologique entre collaboration et résistance.
Cette confrontation fut certes dramatique et meurtrière, mais la postérité de la période de l'Occupation ne se résume pas à ce conflit de deux formes d'engagement radical. Ce livre propose une réponse nouvelle à la question des séquelles de la guerre nazie en Europe occidentale, à travers une histoire sociale et comparative de ses effets les plus marquants. Il s'articule autour de trois grands thèmes : la postérité de la résistance, celle de la réquisition de la main-d'oeuvre et celle de la persécution, dans les trois pays étudiés.
Dans le vaste champ d'études de l'histoire de la mémoire au XXe siècle, ce livre se démarque par son ambition d'étudier à la fois l'impact de l'événement et la mémoire qu'il a engendrée, à la fois les conséquences sociales et les représentations. Il sort aussi des bornes étroites de l'histoire nationale comprise en soi par une recherche rigoureusement comparative, afin d'enraciner l'histoire de l'après-guerre dans sa dimension la plus caractéristique : la dimension européenne.
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Qu'est-ce que l'État ? Qu'en est-il des droits de l'homme et du citoyen ? Où sont les limites du pouvoir ? A quoi correspondent les différentes formes de gouvernement et, parmi elles, la démocratie ? Où se situent les dimensions internes et internationales de la souveraineté ?
Dans cet ouvrage, Norberto Bobbio analyse l'État moderne, de ses origines à sa constitutionnalisation, de l'affirmation de sa souveraineté à son déclin, en suivant le fil ronge de la construction d'un pouvoir supranational et d'une démocratie internationale.
Sa manière claire d'exposer la pensée ries principaux maîtres de la théorie politique occidentale, de Hobbes à Hegel, en passant par Locke, Montesquieu, Rousseau et Kant, est totalement novatrice.
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L'usage du droit fonde-t-il des pratiques de citoyenneté ? Le fonctionnement du monde judiciaire est-il un enjeu de pouvoir ? La justice relève-t-elle du seul pouvoir des juges ? La résistance des justiciables, au nom du droit, peut-elle changer le visage d'un procès politique ? Il s'agit.
Avec cet ouvrage réunissant les meilleurs spécialistes de la justice et s'intéressant à une période critique de l'histoire française, de l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie, de poser les questions qu'exige une histoire de l'État attachée à saisir le sens politique de l'action publique et la valeur démocratique de la République. Depuis les procès pour défaitisme voulus par Clemenceau jusqu'à l'écheveau complexe des relations entre pouvoir politique, institution militaire et appareil judiciaire dans la question de la torture en Algérie, sans oublier l'action victorieuse de Léon Blum face à ses juges de Riom, bien des occasions se présentèrent, au cours du siècle ouvert par une affaire Dreyfus dont l'histoire et la mémoire continuent de former de remarquables objets d'étude, de vérifier combien ces questions demeurent essentielles pour comprendre les relations de la justice, de la politique et de la République.
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Le 7 avril 1994, éclatait le génocide des Tutsi du Rwanda qui, dans sa fulgurance, faisait plus d'un million de victimes en seulement cent jours hommes, femmes et enfants, presque tous Tutsi.
Tués à la machette. Ce quatrième génocide du XXe siècle, après ceux des Arméniens, des Juifs d'Europe et des Cambodgiens, a été commis par les Hutu. Ou du moins par des Hutu. Comme tout génocide, cet événement monstre repose sur un plan minutieusement préparé par un Etat criminel. Point de départ de cet ouvrage, un procès, au printemps 2001. La cour d'assises de Bruxelles juge quatre Rwandais accusés de génocide : un universitaire, un ancien ministre et deux religieuses.
Les minutes sonores de ce procès sont le fil directeur qui conduit Laure de Vulpian à s'interroger sur les causes et les conséquences de ce génocide, à chercher des explications sur cette tragédie moderne dans sa conception, rudimentaire dans sa réalisation et sophistiquée dans sa planification. Les réponses viennent de Rwandais, de Belges et de Français, qui sont écrivains ou prêtres, médecins ou historiens, hommes politiques ou avocats, rescapés ou " Justes ".
On peut citer notamment Jean Hatzfeld, Jacques Sémelin, Alain Destexhe, le colonel Luc Marchal ou le général Christian Quesnot. Cet ouvrage nous donne des clés historiques, politiques et culturelles. Clés nécessaires pour penser l'impensable et prendre la mesure du mal absolu, à savoir l'idée d'exterminer un peuple parce qu'il est ce qu'il est. Laure de Vulpian ne prétend pas être exhaustive, ni lever toutes les interrogations.
Elle nous invite à chercher à savoir, parce que ce génocide ne peut pas rester dans le mépris de la connaissance et de la mémoire, même si certains veulent à tout prix nous le faire oublier.
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Le surréalisme est sans aucun doute le mouvement qui a le plus marqué notre siècle.
La peinture, la sculpture, la poésie, le roman, le cinéma, le théâtre se sont métamorphosés sous son impulsion. La mode, la publicité, l'esprit de toute une époque ont sacrifié à son esthétisme. Né en 1922 à Paris, où il regroupa une génération tumultueuse, il étendit rapidement son influence dans toute l'Europe, les deux Amériques, au Japon et jusqu'en Afrique. Afin de faciliter l'accès et la connaissance de cette étonnante constellation d'idées, Gérard de Cortanze a composé une encyclopédie personnelle détaillée, dans laquelle on retrouve ses protagonistes les plus célèbres (Breton, Aragon, Dali, Delvaux, Péret...), mais aussi ses représentants les plus secrets (Vaché, Mariën, Cabanel, Nougé...), voire les plus inattendus (Lacan, Giacometti, Delteil...) ; ses grands thèmes (l'amour, l'hystérie, le merveilleux, l'occultisme, le sommeil, l'écriture automatique, la révolution, le hasard objectif...) et ses oeuvres les plus significatives (L'Amour fou, Nadja, Le Traité du style, La Coquille et le clergyman, L'Amour la poésie...).
Ce livre n'est pas seulement un guide ou un vade-mecum indispensable à tous ceux qui veulent ne rien ignorer du monde des surréalistes, c'est aussi un voyage initiatique au cours duquel on apprend à comprendre la démarche théorique et spirituelle de ces hommes et de ces femmes qui ont fait leur cet adage : " La beauté sera convulsive ou ne sera pas. "
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Ce livre est avant tout l'histoire d'un regard, celui que les maîtres de l'ancien temps portaient sur leurs domestiques.
Regard riche et ambigu, nourri de la foi, des désirs, des fantasmes, des préjugés, des peurs de ceux qui le portent, autant que des réalités matérielles. Regard que l'on surprend non seulement dans l'abondante littérature que les élites ont consacrée à définir les normes de leurs rapports avec leurs serviteurs, mais dans de multiples témoignages épars : dispositions d'une loi, extraits de Mémoires, pages d'un livre de comptes, anecdote d'un roman, scènes de théâtre (Le Malade imaginaire de Molière, Le Barbier de Séville de Beaumarchais, La Fausse Suivante de Marivaux) aussi bien que dessin réaliste ou gravure licencieuse.
Ce regard a ainsi une histoire qui ne saurait se satisfaire de l'image " à plat " d'un " bon vieux temps " sans âge. De l'époque du Roi Soleil à celle du dernier des Bourbons on le voit évoluer au rythme lent (mais bousculé par la Révolution) des changements d'une société qui s'individualise, invente l'intimité et consacre l'argent au centre de la relation humaine. Le regard du maître façonne en grande partie le comportement et jusqu'à la conscience de soi du domestique.
C'est pourquoi L'Oeil du Maître, histoire d'une subjectivité, apporte aussi une importante contribution à la connaissance " objective " de la condition ancillaire en France du XVIIe au XIXe siècle.
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dix essais fondamentaux sur les domaines ou concepts clés de la " nouvelle histoire ".
l'ensemble de ces textes permet au lecteur d'appréhender et de connaître l'histoire " nouvelle " dans ses idées principales, ses objectifs, son territoire intellectuel et scientifique et ses réalisations.
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lundi 22 octobre 1962, kennedy révèle publiquement l'existence de bases soviétiques à cuba et somme l'union soviétique de retirer ses fusées nucléaires de l'île.
immédiatement, 98 unités navales américaines (dont 8 porte-avions) et 78 escadrilles sont déployées ; 100 000 soldats sont
concentrés en floride ; cuba est " mis en quarantaine ". kennedy et khrouchtchev paraissent tous deux déterminés à ne pas reculer. le monde est au bord de la guerre nucléaire.
replaçant les événements dans le contexte politique et psychologique de l'époque, claude delmas nous donne ici une analyse minutieuse de cette crise qui commence en avril 1961 avec la tentative avortée du débarquement d'exilés cubains (organisés par la cia) dans la baie des cochons et qui ne sera véritablement terminée qu'en janvier 1963 lorsque, après le démantèlement par les soviétiques de leurs engins nucléaires de cuba, kennedy retirera les fusées américaines " jupiter " de turquie.
cette crise qui restera dans l'histoire comme la plus grave de l'après-guerre sera en même temps le " dernier round de la guerre froide ". elle aura marqué un moment historique extrêmement important à quatre points de vue au moins : l'affrontement, avec menaces nucléaires, des états-unis et de l'urss ; les relations entre un pays d'amérique centrale et les états-unis ; la rivalité entre l'urss et la chine pour patronner (ou s'approprier) la révolution castriste ; l'insertion de cuba dans l'ensemble soviétique et son rôle dans le mouvement des " non-alignés ".
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Au-delà du structuralisme ; six méditations sur Claude Lévi-Strauss
Desveaux. Emman
- Complexe
- 18 Septembre 2008
- 9782804801540
Suivant pas à pas les écrits de Claude Lévi-Strauss, commentant chacun de ses livres publiés dans la décennie qui court de 1985 à 1994 (La Potière jalouse, Histoire de Lynx, Regarder, écouter et Saudades do Brasil), Emmanuel Désveaux explore la phase testamentaire de l'oeuvre du grand anthropologue français, celle où s'énoncent les ultimes mises au point, mais surtout où émergent les doutes, affleurent les regrets, déferlent les accents de mélancolie. À travers ces lectures, et au-delà de la question rebattue du structuralisme, il s'agit de capter les divers vaisseaux souterrains qui irriguent l'écriture lévistraussienne : la figure du dénicheur d'oiseaux et l'Amérique, l'utopie et la mélancolie, la question de la représentation visuelle chez Nicolas Poussin ou par l'image photographique , le désir de poésie, enfin. Ce ne sont pas là des motifs mineurs, mais la condition d'une mise en perspective résolument originale des lignes de force de l'édifice lévi-straussien : l'échange matrimonial, le mythe, la musique et un rapport houleux à l'histoire. Cet essai, en six méditations, s'immisce à travers les failles de la puissante carapace qui enserre l'oeuvre de l'un des plus puissants penseurs de notre temps.
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Venus de divers pays européens, d'Israël et du Moyen-Orient, du Maghreb, des Etats-Unis,, les auteurs de ce volume se sont réunis très exactement à la veille de l'intervention américaine en Irak.
Ils se sont interrogés sur l'identité et la provenance des terroristes au service de la galaxie AlQaida ; sur leurs motivations et leur impact sur '' les populations musulmanes... Sont-ils influencés par la situation des Palestiniens ou y sont-ils indifférents ? Quel rôle joue la mondialisation - dans leur comportement ? S'inscrivent-ils dans -â une " guerre des civilisations " qui trouverait son origine à l'époque des croisades ? Enfin, quelles sont les causes de cette violence, et-, peut-on l'empêcher ?
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Le thème de ce livre peut sembler paradoxal.
En effet, en cette fatidique année révolutionnaire antistalinienne pour la hongrie et la pologne, aucun événement palpable ne vient troubler la quiétude apparente de voisins immédiats - tchèques et slovaques - qui avaient pourtant connu la démocratie avant la seconde guerre mondiale.
Mais c'est justement l'anatomie de cette " absence " qui retient ici l'attention. l'auteur replace d'abord la tchécoslovaquie dans le contexte de la déstalinisation de 1956.
Elle présente ensuite les années 1950 dans l'historiographie et analyse les interprétations de 1956 en provenance des historiens occidentaux et tchèques. enfin, elle invoque le passé traumatique du pays (accords de munich, protectorat allemand, expulsion des allemands des sudètes après la guerre), l'influence des communistes sur la scène intellectuelle tchèque à partir de 1945, l'état des relations avec le voisin soviétique et le niveau de soutien dont a bénéficié le parti communiste au sein de la population comme facteurs expliquant l' " absence " de 1956.
L'ouverture partielle des archives a permis de constater l'existence de décalages très importants entre les interprétations historiographiques de ces événements et certains aspects de la réalité mesurables par des documents officiels - nombre de personnes emprisonnées, politique d'information des membres du comité central, etc. - et ainsi de déconstruire un certain nombre de mythes présents dans l'histoire nationale tchèque.
En replaçant l'histoire du communisme de ce pays dans un contexte à la fois plus lointain (dans le temps) et plus large (dans l'espace), muriel blaive montre que le parti communiste disposait de solides racines dans la société et que, à la différence de ses homologues polonais et hongrois, il ne s'opposait au nationalisme tchèque sur presque aucun plan. l'originalité du communisme tchèque - et la clef de son succès - se définit ainsi par sa compatibilité unique avec le nationalisme.