C'est en s'inspirant d'un fait divers survenu dans le Maryland en 1949 que William Peter Blatty s'est lancé dans l'écriture de ce qui allait être l'un des plus grands succès de librairie de la seconde moitié du XXe siècle : depuis sa parution en 1971, L'Exorciste s'est vendu à plus de treize millions d'exemplaires dans les seuls États- Unis et a été traduit dans le monde entier. Succès encore amplifié par son adaptation au cinéma par William Friedkin deux ans plus tard et qui deviendra l'un des plus célèbres films d'horreur.
De quoi s'agissait-il ? Du comportement très étrange d'une gamine de douze ans, Regan, fille d'une actrice célèbre. Des bruits mystérieux, des meubles qui se déplacent dans la nuit... Autant de phénomènes de plus en plus effrayants devant lesquels les médecins restent impuissants. Lorsque la situation empire (on retrouve sous la fenêtre de la jeune fille le cadavre du meilleur ami de sa mère), il ne reste plus qu'à tenter l'exorcisme. À partir de cette trame, William Peter Blatty a bâti dans un style unique l'un des récits d'épouvante les plus célèbres de la littérature. On en jugera en le lisant portes et fenêtres hermétiquement closes !
En 2381, l'humanité a trouvé une solution à la surpopulation : c'est en se développant verticalement dans des monades urbaines, des tours de mille étages, qu'elle continue de croître. L'altitude détermine le niveau social des habitants, qui quittent rarement leur étage. Au sein de cette société, pandémonium sexuel sans tabou, les hommes semblent nager en plein bonheur. Toutefois, la création, l'imagination et l'individualité y sont considérées comme des notions dangereusement subversives. C'est dans ce monde étrange que vont se croiser les destins de Micael, un électronicien qui rêve d'un monde antérieur, Jason, un historien qui découvre les affres de la jalousie, et Siegmund, un citoyen modèle. Tout se précipite quand Siegmund connaît une « défaillance » suite à une descente dans les bas étages. Bientôt, la situation vire au tragique.
« Ce roman a une originalité, une densité et une espèce de véracité dans l'imaginaire qui lui permettent de traverser impunément les années. » Gérard Klein.
Robert Silverberg illustre en tableaux successifs l'histoire fictive d'un Empire romain qui a connu bien des vicissitudes, des guerres et des crises politiques mais qui, depuis deux mille ans, n'a jamais cessé d'exister et de faire régner, avec quelques interludes sanglants, la Pax Romana. Le christianisme y est inconnu, car les Juifs n'ont pu quitter l'Égypte des pharaons. Quelques siècles plus tard, un envoyé spécial de l'empereur particulièrement perspicace liquide proprement un prophète d'Arabie avant qu'il ait eu le temps de fonder l'islam. Ainsi, l'Empire perdure, avec ses dieux auxquels personne ne croit plus. Une uchronie saisissante par celui qui a reçu le titre de Grand Maître de la science-fiction pour l'ensemble de son oeuvre.
L'énorme planète Majipoor, ses trois immenses continents, ses océans démesurés et son île du Sommeil... Un jeune homme s'éveille sans mémoire aux abords de la puissante cité de Pidruid. Il connaît seulement son nom : Valentin. Or, son homonyme, Lord Valentin le Coronal, maître de Majipoor, est venu avec sa cour en visite à Pidruid. Tandis qu'il découvre auprès d'une troupe de jongleurs son aptitude à leur art, Valentin est bientôt poursuivi par d'étranges rêves : il serait le vrai Coronal et l'on aurait, par science ou par magie, transféré son esprit dans un corps anonyme. Commence alors ce qui va devenir la geste de Valentin.
Avec Le Château de Lord Valentin, Robert Silverberg entamait une fresque somptueuse, le cycle de Majipoor, qui le rangerait parmi les plus grands auteurs de littérature de l'imaginaire vivants.
Prévoir l'avenir. Un vieux rêve de l'humanité. Irréalisable scientifiquement ? À voir. En cette fin du XXe siècle, la science, précisément, a fait de si étonnants progrès que la stochastique - l'art de conjecturer - atteint un extraordinaire degré de sûreté. Et Lew Nichols s'est révélé d'une telle maîtrise en matière de prévision qu'il est devenu le très influent conseiller de Paul Quinn, qui sera sans doute président des États-Unis en 2004. Mais voici que surgit de l'ombre Carjaval, l'homme qui sait tout de l'avenir, même l'heure - proche - de sa mort. Il propose à Nichols de lui transmettre son savoir. Pour Nichols, ce serait la toute-puissance, et pourtant il hésite. Face à un futur sans alternative, sans libre arbitre, il est saisi de vertige et de terreur.
Robert Silverberg a écrit ici un étrange roman où la liberté, la nécessité et les probabilités se livrent dans un avenir proche, aujourd'hui passé, à un ballet redoutable avec l'amour, le pouvoir et la mort.
De sa tour d'Oulan-Bator, Gengis II Mao IV Khan règne, en ce XXIe siècle, sur le monde entier. Ce qu'il en reste. En 1991, une éruption cataclysmique du Cotopaxi a assombri le ciel durant des semaines. À la faveur de la terreur et de la nuit, des émeutes ont éclaté. Puis des révolutions. Des guerres, enfin. Et sur les ruines du vieil ordre, les survivants meurent lentement du pourrissement organique, virus surgi d'une usine d'armes bactériologiques. Sauf à Oulan-Bator, où grâce à l'antidote de Roncevic, développé sur ordre du Khan, le pourrissement s'est arrêté. Garant de la reconstruction, le Khan manifeste une vitalité prodigieuse. Il a quatre-vingt-treize ans et ne veut pas mourir, comptant sur l'aide de Shadrak, un Noir américain devenu son médecin, pour y parvenir. Trois projets « immortalité » sont en cours, dont le plus sinistre, Avatar, consiste à transférer dans un corps jeune la personnalité du Khan. Pour assurer une dynastie éternelle ?
Des personnages hors du commun, une action haletante et une réflexion profonde sur le pouvoir, pour ce qui est peut-être le chef-d'oeuvre de Robert Silverberg, grand maître de la science-fiction.
Majipoor, planète géante, abrite des dizaines de milliards d'habitants, humains, Hjorts, Métamorphes, Vroons, Skandars et autres étrangers. Parce que les métaux y sont rares, la technologie y est presque absente. Mais on y excelle dans les arts et les aménités de la vie.
Jeune saute-ruisseau, Hissune est entré au service du Pontife de Majipoor. Il a accès au Registre des Âmes où des millions d'habitants de Majipoor ont déposé au fil de milliers d'années des enregistrements de leurs souvenirs. II suffit de prendre une capsule, de la glisser dans une fente spéciale et, d'un coup, c'est comme si on était devenu la personne qui a fait l'enregistrement. Coiffant un casque sophistiqué, Hissune peut alors se laisser submerger par les âmes et les expériences de femmes et d'hommes de toutes les conditions sociales, de tous les continents et de toutes les époques. S'il apprend ainsi à mieux connaître l'histoire et la géographie de sa gigantesque planète, c'est surtout la complexité des désirs et des sentiments humains que l'adolescent va découvrir à travers cette étrange expérience...
Sur Majipoor, planète géante, règne lord Valentin le Coronal qui, naguère jongleur, a retrouvé son trône, mais a conservé un corps d'emprunt. Ces faits de haute chronique ont été relatés dans Le Château de Lord Valentin.
Mais il n'est pas dit que le règne de Valentin restera serein. Tandis que le Coronal entreprend son périple à travers les immensités de Majipoor afin d'aller à la rencontre de ses peuples, accompagné de Carabella, son épouse bien-aimée, de ses amis des jours d'infortune devenus grands seigneurs et d'une armée de courtisans, les nuages s'amoncellent, les maladies frappent, la famine survient, et la rébellion. Des monstres surgissent des forêts d'habitude paisibles de Majipoor. Faudra-t-il faire la guerre aux Changeformes ? Car ce sont eux, premiers occupants de la planète, jadis massacrés et refoulés par les humains venus de l'espace, qui tentent une nouvelle révolte. Valentin, épris de paix et d'amour, ne parvient pas à s'y résoudre. Majipoor va-t-elle sombrer ? Robert Silverberg déploie dans son cycle de Majipoor, dont voici le troisième tome, la fresque somptueuse d'un vaste univers, qui le range parmi les plus grands auteurs de littérature de l'imaginaire vivants.
Dans le quatrième volet de cette immense fresque de Majipoor, indépendant des précédents, Robert Silverberg s'attache à suivre le destin du prince Harpirias. Ce jeune homme brillant et plein d'avenir a offensé par mégarde l'un des hommes les plus influents de Majipoor, et le voilà relégué dans une lointaine province à un obscur poste administratif qui le fait périr d'ennui. Son seul espoir de regagner un jour le Mont du Château passe par une mission dangereuse. Il lui faudrait, au péril de sa vie, s'aventurer chez des barbares mythiques qui peupleraient une vallée perdue tout près du pôle glacé pour négocier la libération de quelques savants. Flanqué de rudes Skandars à quatre bras et d'un interprète Métamorphe à la loyauté incertaine, il se risque sans enthousiasme loin du monde, loin de ce qu'il croit être la vie. Pour y apprendre le courage et y trouver, peut-être, l'amour.
Majipoor est l'une des plus belles créations de Robert Silverberg. Il a exploré l'histoire et la géographie de cette planète dans trois de ses oeuvres les plus fameuses, Le Château de Lord Valentin, Chroniques de Majipoor et Valentin de Majipoor.